Biographie / Témoignage littéraire
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Pape François : La révolution
Jean-marie Guénois
- GALLIMARD
- Hors Serie Connaissance
- 7 Septembre 2023
- 9782072692994
Rarement souverain pontife a autant déconcerté. À peine intronisé, le cardinal Bergoglio renverse un ordre établi depuis des siècles : au lieu de bénir la foule, il lui demande de le bénir. Bientôt, l'Église va accueillir les divorcés, reconnaître les personnes homosexuelles, envisager - avant d'y surseoir - l'ordination d'hommes mariés, réprimer les traditionalistes en les privant de l'ancienne liturgie, ou encore fraterniser avec l'islam. Et pour couronner ce pontificat réformateur, ouvrir la gouvernance de la communauté catholique, apanage des clercs, à tous les fidèles : à eux, désormais, de conduire l'Église, au pape de les servir. C'est la révolution permanente au Vatican. À commencer par la façon d'incarner le métier de pape : élever les pauvres, les exclus, les migrants ; humilier l'argent et les puissants ; museler la curie romaine en attaquant ses vieilles habitudes de pouvoir ; et, pour y parvenir, user d'un autoritarisme peu commun et d'une grande habileté. Mais l'immense popularité de ce pasteur ne se résume ni à ses audaces ni aux blessures iffligées. Ce redoutable politique est aussi un homme attachant qui tend la main à tous, pleure avec les éprouvés, chérit la sincérité, vit sa foi sans concession en communion intime avec le Christ. Dix années agitées et confuses. Elles ont rafraîchi l'image immuable du catholicisme, bousculé les colonnes du Vatican et tourneboulé l'identité de centaines de millions de catholiques. Jusqu'à rendre insaisissables après François les contours de l'autorité pontificale et faire douter certains de l'avenir de l'Église catholique.
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Nos meilleures années : La jeunesse, les amis, la politique
Pierre Moscovici
- GALLIMARD
- Hors Serie Connaissance
- 19 Octobre 2023
- 9782072954511
Dans ce récit très personnel, Pierre Moscovici évoque pour la première fois son parcours, depuis sa jeunesse de fils d'intellectuels juifs blessés par la tragédie de la guerre jusqu'aux secrets et aux tourments du pouvoir. Plus largement, il retrace l'itinéraire d'une génération qui, pendant quarante ans, a participé au combat politique, au gouvernement de la France et à la construction de l'Europe. Sans accabler ni ménager quiconque, il dresse le portrait saisissant des personnalités qu'il a côtoyées, parmi lesquelles Dominique Strauss-Kahn, Lionel Jospin, Jacques Chirac ou François Hollande. Où l'on découvre, au fil des pages, comment un jeune homme que rien ne prédestinait à la politique évolue au coeur de l'État et de ses institutions. On y trouve également un témoignage inédit sur l'histoire récente de la gauche et de notre pays, plongé aujourd'hui dans une profonde crise démocratique.
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Terre promise ; Sierra Léone, ils ont tout enduré
Thierry Cruvellier
- GALLIMARD
- Hors Serie Connaissance
- 11 Janvier 2018
- 9782072757693
Ils ont tout enduré. Ils ont vu leur pays si riche devenir le plus pauvre du monde. Ils ont vu disparaître électricité, eau, routes, hôpitaux et écoles - eux qui avaient été le phare universitaire de l'Afrique de l'Ouest. Ils ont connu l'État policier et le parti unique. Ils ont subi la terreur des seigneurs de guerre et des cortèges d'enfants soldats drogués jusqu'aux yeux. Ils ont nourri les prébendiers, hébergé les vendeurs d'Évangile et les pilleurs de diamant. Ils ont traversé l'épouvante de la plus grande épidémie de fièvre Ébola. Pourtant, ils n'ont jamais perdu le sens de l'entraide, une tolérance religieuse hors du commun, un humour inébranlable, et le goût de la liberté.
Voici l'épopée tragique et héroïque du peuple sierra léonais, ces maîtres de l'endurance, capables de supporter l'intolérable et de le surmonter sans perdre leur âme. Un récit de la condition humaine dans tous ses extrêmes, mais d'où émergent toujours le chant souverain de l'ironie, une bienveillance apaisante et la force de l'espérance.
En 1990, Thierry Cruvellier a débarqué comme journaliste à Freetown, capitale de la Sierra Leone, « ville des hommes libres » fondée deux cents ans plus tôt par des esclaves émancipés.
Depuis vingt-cinq ans, il n'a cessé d'y retourner. Immergé au coeur de la vie locale, il en a retiré des amitiés pour la vie, le goût des chants, du théâtre et de la conversation sierra léonaise, ainsi qu'un sens particulier du rire devant la répétition en litanie des vices politiques universels de la lâcheté, de la corruption, de la rapacité hypocrite, de l'irresponsabilité.
Grand reporter des procès pour crimes contre l'humanité, Thierry Cruvellier poursuit ici son travail à la fois distant et intime sur l'homme en condition extrême. Une histoire d'hommes et de femmes simples et extraordinaires qui résistent dans un environnement où l'on est moins jugé par ses accomplissements que par la seule endurance de son intégrité morale.
Dans la tradition des grands témoignages d'une merveilleuse qualité littéraire, une chronique qui mêle le réalisme de récits croisés, la puissance méditative de la réflexion personnelle et la musicalité poétique de la langue krio.
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Camus, militant communiste ; Alger, 1935-1937
Agnès Spiquel-courdille, Christian Phéline
- GALLIMARD
- Hors Serie Connaissance
- 23 Février 2017
- 9782072699214
Cet essai porte sur le bref - et méconnu - engagement d'Albert Camus au Parti communiste Algérien (PCA), à vingt-deux ans (1935). Comme fil rouge à cette recherche, des extraits inédits de la correspondance entre Charles Poncet, le plus proche des amis algérois de Camus, et Amar Ouzegane, ancien dirigeant politique algérien. Deux témoins privilégiés de l'activité militante d'Albert Camus qui nous éclairent de manière remarquable sur l'engagement de l'écrivain et sur les raisons de son exclusion du PCA deux ans plus tard.
Les auteurs se penchent en premier lieu sur le choix d'Albert Camus d'adhérer au PCA. Choix qui fût guidé par les origines pauvres de l'écrivain, son goût de la justice, et son attrait pour Malraux et Gide, proches du Parti, beaucoup plus que par une obédience à l'appareil politique ou à une idéologie.
Ils s'intéressent ensuite aux nombreux compagnons de route de Camus. Parmi eux, beaucoup de jeunes gens de gauche pétris d'idéaux révolutionnaires ; son professeur de philosophie Jean Grenier, ou Max-Pol Fouchet, qui l'introduit dans les cercles artistiques et intellectuels et dans le mouvement antifasciste.
Au sein du parti, s'il se fait recruteur (d'amis et de militants arabes) et orateur, son engagement est aussi, voire surtout culturel.
Enfin, les auteurs analysent les raisons de l'exclusion de Camus du PCA, officiellement pour trotskysme. En fait, des dissensions apparaissent rapidement avec les dirigeants communistes, la principale concernant le « tournant de 36 », la mise à l'écart par le PCF du Parti du Peuple Algérien de Messali Hadj. Des militants arabes recrutés par Camus, devenus ses camarades, sont emprisonnés. Le futur prix Nobel est empli de honte. Son engagement ne résistera pas à ce sectarisme grimpant du PCA face aux mouvements nationalistes algériens.
Aucun ouvrage ne s'était penché avec autant de précision sur l'engagement communiste d'Albert Camus. C'est d'autant plus intéressant que cette expérience de jeunesse va forger l'idée que Camus se fait de l'action politique et sociale, et influencer certains de ses choix futurs.
Après cette expérience, il n'adhèrera plus jamais à une organisation politique.
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Son nom est oublié depuis longtemps. Et pourtant, il fut une figure majeure du monde littéraire et médiatique du XIX? siècle, «le Napoléon de la presse» comme on disait à cette époque où les propriétaires de journaux pouvaient devenir millionnaires et faire chanter les gouvernements. Émile de Girardin, fils illégitime d'un général d'Empire, élevé loin des lumières de la capitale, sera le créateur précoce du personnage extraordinaire qu'il allait devenir, homme de pouvoir, député à la Chambre, auteur prolifique, et, surtout, le créateur de dizaines de journaux : il est l'inventeur de tout un système, le «modèle Girardin», qui finançait les journaux autant par les lecteurs que par les annonceurs et indexait les tarifs de la publicité sur le nombre des abonnés. Une révolution. Cet entrepreneur surdoué a tout fait pour dérober son existence à la postérité. Adeline Wrona a traqué et retrouvé une foule de témoignages - lettres, Mémoires, confidences des contemporains, rapports des mouchards... Elle reconstitue l'itinéraire de cet homme pressé, évoque ses relations intéressées avec les régimes successifs qu'il a côtoyés, raconte le couple glamour qu'il a formé avec sa femme, Delphine, poétesse inspirée et dramaturge à succès, retrace leurs amitiés, parfois orageuses, avec les grands de l'époque - Lamartine, Balzac, George Sand, Franz Liszt, Victor Hugo, Théophile Gautier, Alexandre Dumas, Thiers... - et restitue les splendeurs de leur salon ouvert au Tout-Paris. C'est tout le siècle qui gravite autour de ce Citizen Kane et que ce livre fait revivre : non seulement les milieux de la presse, mais le monde des lettres, les réseaux d'affaires, les géants de l'industrie naissante, les ministres, les diplomates, sans oublier les princes et les femmes du demi-monde...
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Hymne de bataille de la mère tigre
Amy Chua
- GALLIMARD
- Hors Serie Connaissance
- 4 Novembre 2011
- 9782070133130
"Voici l'histoire d'un violent conflit culturel entre l'Est et l'Ouest.
Pour Amy Chua, fille d'immigrés chinois aux Etats-Unis, il n'y a pas de doute : hors de question de suivre le modèle occidental d'éducation des enfants, qu'elle considère comme trop permissif, individualiste et voué à l'échec. Elle suivra le modèle de ses parents en éduquant ses enfants à la chinoise, et entonnera ainsi son hymne de bataille de la mère Tigre. Concrètement, ses filles, Sophia et Lulu, doivent obtenir les meilleures notes à l'école, apprendre le mandarin et devenir des musiciennes talentueuses dès le plus jeune âge.
Le prix à payer de l'excellence ? Pour les filles : pas de jeux avec les copines, pas de télévision, pas le droit de choisir leurs activités. Pour la mère : batailles, disputes et cris jusqu'à en perdre la voix, pour les faire travailler, réviser, répéter, et prendre le risque de... se faire détester. Dans ces Mémoires, Amy Chua raconte avec franchise, mais aussi avec humour et autodérision, comment elle a livré son combat quotidien en tant que mère Tigre - à l'abri des regards pour ne pas s'attirer l'opprobre de la société américaine - jusqu'au moment où elle essuiera un sérieux revers" - Juliette Bourdin.