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Littérature
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Hugo von Rothenburg a tout lieu d'être heureux ; il s'est joint à la sixième croisade, et, si son corps adipeux a été secoué en tous sens sur sa monture à travers monts et déserts, il revient couvert d'indulgences plénières et chargé de reliques saintes pour son abbaye. Et il ramène avec lui ce jeune peintre bysantin, qui fera les plus belles fresques pour qu'on n'oublie jamais son nom dans son abbaye de Murbach, en Alsace. Oui, celui que l'Empereur Frédéric II a fait premier prince-abbé de Murbach triomphe. Mais, sous son oriflamme marquée du lévrier noir, sait-il qui il ramène vraiment de Terre Sainte? La Providence le sait: il n'est pas au bout de ses peines.
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Après dix années de - relative - tranquillité, durant lesquelles l'abbaye s'est dûment enrichie, la Relique semble bel et bien saisie d'une nouvelle et irrépressible envie de «voir du pays» : l'os baladeur va donc trouver, en la personne d'un moine déterminé et intelligent, le moyen de semer dans une abbaye enfin paisible une remarquable pagaille. Puis, selon le principe bien établi que rien ne contrarie plus un voleur que d'être à son tour volé, les moines Abdon, Jérôme et Bernard, aventuriers bien malgré eux, vont être précipités une fois encore sur les chemins. D'incompréhensions certaines en dérapages variés, de pieux mensonges en énormités diverses, les trois moines vont pourtant faire la surprenante découverte d'un pays merveilleux et légendaire, plus réel toutefois qu'il n'y paraît au premier abord. L'os de frère Jean nous replonge avec plaisir dans l'univers tendre, drôle et farfelu de Jean-Louis Marteil. Il nous conte un Moyen Âge qui n'est pas fait uniquement de sang et de flammes et où l'humanisme et l'humour font bon ménage.
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Après La Relique et L'os de frère Jean, ce troisième et dernier volume de ce qu'il faut bien appeler une trilogie nous lance, en compagnie des frères Abdon, Jérôme et Bernard, sur de bien hypothétiques chemins de Compostelle. Expédiés par leur abbé, et pour de toujours aussi mauvaises raisons, à la poursuite d'un supposé miracle, les trois voyageurs malgré eux sont cette fois affublés d'un quatrième compagnon : l'âne Morel, têtu, ombrageux, maître ès ruades, refusant tout ce qui pourrait s'apparenter à un travail, mais ô combien attachant, au point de transformer le trio «historique» en un inséparable quatuor.
Avec le même humour, la même proximité humaine pour ses personnages, et en même temps avec le même souci de la vraisemblance historique, l'auteur nous conduit de situations improbables en rencontres savoureuses, de dialogues absurdes en gags visuels, et exprime ainsi à chaque page sa foi en ce que l'humanité peut posséder de meilleur.
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Une étrange jeune femme, portant des vêtements d'un autre âge, est retrouvée inconsciente sur les rives de la Dordogne. Elle est porteuse d'une très vieille maladie pourtant aujourd'hui disparue en France : la peste noire. Et si elle venait. du passé ? Alors qu'il avait prévu de participer à une mission de fouilles archéologiques, Malec va découvrir que son oncle a disparu dans les couloirs du temps. C'est ainsi que débute pour le jeune homme et Aurore un été hors norme qui les entraînera près de sept siècles en arrière, dans une aventure périlleuse en pleine guerre de Cent Ans. Entre les dangers de la peste et les combats contre des chevaliers ou l'Inquisition, les facultés très particulières d'Aurore suffiront-elles à les sauver et à leur permettre de regagner leur monde et leur temps ?
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Mai 1221.
Un échafaudage s'écroule : deux morts (dont une poule imprudente). Le vent a tué, prétend aussitôt la rumeur.
Un architecte meurt noyé et étranglé (ou l'inverse), et l'eau a tué. Un artisan est étouffé par une poignée de terre, et la terre tue à son tour. Un incendie criminel et meurtrier se produit, et l'on accuse le feu. Ce que nul ne peut imaginer, en revanche, c'est qu'il existe bel et bien un cinquième élément et qu'il commande peut-être à tous les autres. Mais que diable pourraient en connaître le capitaine Mord-boeuf, le tavernier Tranche-tripe, le routier Tape-buisson ou le gabarrier Rince-fût, et autres personnages qui, pour être parfois fort inquiétants et dangereux, n'en sont pas moins complètement loufoques ?
Sur fond d'humour (noir évidemment), crimes sanglants, situations burlesques et dialogues absurdes se succèdent ici, tandis que le drame se joue et que le maître des Enfers rôde, à la recherche de proies...
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Qui n'a jamais croqué un Petit-Lu, en commençant bien sûr par les coins ? L'auteur mêle ici la mémoire collective de tout un pays aux rues de Nantes et d'ailleurs, sa gourmandise à ses souvenirs, ses histoires personnelles à la plus grande. À travers ce beau texte, Hélène Duffau rend hommage au Lieu Unique et à Nantes, une ville qu'elle aime pour y avoir vécu, et aussi très probablement parce qu'elle sentait le biscuit chaud : aujourd'hui encore, l'odeur des sablés la ramène sans y manquer à la maison de sa grand-mère maternelle. Romancière, Hélène Duffau parsème en outre son récit de tranches de vies liées à l'histoire de Lu, celles de ces ouvrières qui ont fait que nous tous, enfants, avons pu mordiller les quatre angles de biscuits inscrits à jamais dans notre mémoire et qui nous renvoient, immanquablement, toujours, aux années heureuses.
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Verdun, une mémoire debout
Catherine Panot-contenot, Jean-louis Marteil
- La Louve
- Terre De Memoire
- 15 Mars 2006
- 9782916488035
Ce petit livre est avant tout le produit d'une histoire d'amitié. Sans l'amitié, en effet, l'idée même de cette "correspondance" n'aurait pu germer : confronter, à travers un échange de lettres, deux visions d'un même lieu chargé de mémoire. Catherine Panot-Contenot nous parle du Verdun où elle vit, y mêle des bribes d'Histoire - et d'histoires -, et invite à la découverte en décrivant un monde où la féminité et l'enfance sont toujours présentes, même dans l'horreur de la Grande Guerre. Jean-Louis Marteil, curieux devenu visiteur, lui répond en parcourant les sites de la mémoire et le Verdun "debout" qu'il a découvert.
Dans cet ouvrage sensible, les mots sont vivants et viennent du coeur. Les lieux se mettent à parler. Ici, Catherine Panot-Contenot et Jean-Louis Marteil ont écrit à la fois pour et avec quelqu'un. Mais ce qui sort grandi de cette lecture, c'est bien Verdun... Verdun, les morts innocents de la Grande Guerre, et aussi les vivants d'aujourd'hui.
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Les fabliaux, la satire et son public ; l'oralité dans la poésie satirique et profane en France, XII-XIVe siècles
Marie Cailly
- La Louve
- 6 Juin 2007
- 9782916488127
les fabliaux, nés exclusivement en pays de langue d'oïl, sont un genre littéraire médiéval peu connu dont les sujets et la langue s'inscrivent en rupture avec les classiques de la courtoisie et des chansons de geste.
ils dépeignent un moyen age vivant, drôle et cocasse, en même temps empreint d'un certain réalisme. cependant, bien que certains de leurs auteurs soient reconnus et appréciés par ailleurs, ces textes ont été laissés de côté, car longtemps considérés comme méprisables. de plus, il s'agissait d'oeuvres misant principalement sur la représentation, ce qui ne va pas sans poser question : quel était le public des fabliaux ? on a longtemps pensé qu'il était surtout populaire, mais certains poèmes parodient le courant courtois de telle façon que seul un auditoire cultivé pouvait pleinement en percevoir les finesses.
associées à un contexte festif, les apparitions des jongleurs créaient la polémique : appréciées du public, condamnées par le clergé, elles étaient considérées comme subversives, notamment en raison des attaques répétées contre les prêtres et les religieux. la satire mordante de ces contes à rire avait-elle une portée plus "politique" ? enfin, les fabliaux appartiennent à une époque charnière : ils tracent le portrait d'une époque en pleine mutation.
etalés sur deux siècles, ils montrent l'évolution des mentalités, la réception des textes profanes mis à l'écrit et l'essor d'une littérature vraiment "populaire".
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Les mots de l'amour arrivent d'Athènes
Dominique Sels
- La Chambre Au Loup
- 30 Avril 2008
- 9782952845120
Chef-d'oeuvre fondateur de la prose et de la poésie d'amour occidentales, Le Banquet reçoit ici une lecture plus littéraire que philosophique : littérale. Dans ce livre qui s'adresse à tous, Le Banquet de Platon est d'abord raconté - le jeune Agathon, qui vient de recevoir un premier prix de tragédie aux concours théâtraux d'Athènes, reçoit ce soir (nous sommes en 416 avant Jésus-Christ). Les convives sont invités à prononcer un discours sur l'amour. Phèdre, Pausanias, Éryximaque, le poète comique Aristophane, Agathon, Socrate, qui a su se faire désirer en arrivant avec retard, parlent tour à tour posément quand survient le turbulent Alcibiade, chef de guerre qui avait un jour envisagé la conquête de Socrate lui-même. Alors s'était engagé un jeu terrible entre Socrate et lui : une lutte entre désir de parler et désir physique... Le vocabulaire de l'amour dans Le Banquet est ensuite regroupé en neuf thèmes : 1) Comment fut conçu le dieu Amour, ou Éros, sa famille mythologique ; 2) La physique de l'amour ; 3) Amour ou le Désir aux traits changeants : le désir suppliant, les servitudes du désir, le désir vagabond, le désir inventif, le désir grand chasseur ; 4d) L'esprit du temps : vocabulaire général des inclinations et conventions entre hommes et garçons ; 5) Honte, pudeur, honneur attachés au sentiment amoureux ; 6) La possession, la passion, la douleur ; 7) Le moment érotique ; 8) L'enfantement, réel ou figuré ; 9) Les femmes.
Pour chaque article, le mot est écrit en grec, mais aussi translittéré en alphabet latin puis traduit en français. Les mots sont replacés grâce à des triples citations dans la scène vivante de l'oeuvre. Le lecteur peut donc voir les racines des mots voyager du grec au français. L'ensemble du lexique de l'amour recensé dans ces neuf sections est regroupé dans un index grec et un index français pp.225-241.
S'ensuit un texte consacré au Portrait de Socrate dans le Banquet, cela va ensemble : ce philosophe et Eros le dieu de l'amour se ressemblent. Ce Portrait de Socrate s'appuie sur les commentaires fameux de Pierre Hadot et de Jacques Lacan. Ces pages nous le rappellent, c'est du Banquet que proviennent : la notion d'amour platonique puis la théorie du transfert psychanalytique ; et le conseil que prodigue Rabelais, de tirer d'un livre la substantifique moelle. Un instrument de découverte ou de retrouvailles.
Bibliographie pp. 164-165
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«Dans le cimetière des Augustins, entre les hautes herbes jamais nettoyées, une tombe récente était ouverte et la terre de rivière fraîchement remuée faisait un petit monticule noir tout à côté du trou. À quelques pas, un corps emmailloté de drap crasseux était allongé : celui de l'occupant théorique de la fosse. Tout pourri et puant comme se doit de l'être un cadavre de quinze jours, le mort avait ceci de particulier qu'il arborait, planté à la place du coeur, un lourd poignard de guerre. Or, il était de notoriété publique que le susdit décédé avait passé dans son lit d'une mauvaise fièvre deux semaines plus tôt...
«Mort deux fois», grogna un sergent dans le dos du capitaine...
«Ce rustaud-là n'a jamais rien fait comme tout le monde !» Mord-boeuf remit son casque.
«Vrai», dit-il. «Même trépassé, il va encore réussir à nous briser les bourses !» » Ainsi commence L'assassinat du mort, où l'on retrouve la plupart des personnages de La chair de la Salamandre (enfin, ceux qui ont survécu à la précédente hécatombe) et où l'on découvre quelques petits nouveaux tout aussi gratinés ;
Où la jolie Braïda n'a que son intelligence et son courage pour tenter de résoudre une série de crimes aux motivations pour le moins floues ; où le capitaine Mord-boeuf et le sergent Pasturat ne se privent pas d'accumuler maladresses et répliques toutes plus stupides et délirantes les unes que les autres ; où l'évêque Guillaume de Cardaillac est encore une fois totalement dépassé par les événements ;
Où le narrateur, enfin, s'amuse toujours plus avec mots et personnages, saupoudrant son récit d'un humour noir parfaitement déjanté... tout en respectant l'Histoire, avec son grand H.
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Ce que vécut Guilhem, l'humble vacher de la Montagne Noire, dans sa tragédie de foi impuissante et de solitude, ce furent, étape après étape, les derniers feux et l'extinction d'une société, on pourrait dire d'un monde. Un monde dont l'Inquisition sut saper les fondamentaux, brouiller les rapports de classe et, méthodiquement, détruire les réseaux de solidarité.
On l'aura compris : rien ici, ou si peu, n'est inventé. Tout, ou presque, est vrai, basé sur les sources, à commencer par le témoignage même du principal protagoniste devant les juges du tribunal d'Inquisition.
C'est donc un roman vrai (à la différence d'un vrai roman). Mais c'est bien plus que cela : c'est aussi une immersion complète dans le monde de cette fin de XIIIe siècle, qui vit le début de la fin du catharisme.
Anne Brenon nous fait entrer au coeur des foyers, frôler les âmes, les croyances, les peurs... Elle retrouve ici la belle langue, lumineuse, emplie de vie, chargée d'émotion, cette langue qui nous émeut tellement à la lecture de L'impénitente. Cette langue qui fait de ce livre une oeuvre littéraire à part entière.
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An de grâce 589, entre les murs d'un couvent. Deux religieuses, enfermées contre leur gré, défient l'autorité de l'abbesse, déclenchent une révolte, pulvérisent la porte du monastère et prennent la clef des champs. Les orages vont alors s'enchaîner, provoquant une onde de choc à travers tout le royaume des Francs. La plupart des événements racontés ici se sont réellement produits : la révolte des nonnes a bien eu lieu et elle a effectivement provoqué une zizanie assez remarquable - pardon pour cet euphémisme...
Tout ceci pourrait donc être sérieux, si les auteurs n'avaient pris un malin plaisir à donner à ce roman un tour franchement hilarant... Ce récit à l'humour décapant nous entraîne loin dans le temps, à la rencontre de jeunes femmes éprises de liberté.
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LA TRIBUNE DU JELLY RODGER n.6
Collectif
- Une Poignee De Loups En Laisse
- La Tribune Du Jelly Rodger
- 8 Octobre 2015
- 9782918239185
La Tribune du Jelly Rodger est un journal de propagande poétique. C'est un journal saisonnier et participatif de 24 pages, en deux couleurs, qui aime et se joue des secrets, exceptions et règles inconnues de la langue française.
Sans pub !
Sans sub !
Sans tunes !
Sans turlutte !
Sans promesses !
Sans pipeau !
Cent pour cent poétique !
Rédacteurs de mêche : BéaMo, Carmiquel, Dédel, Hugo Fontaine, Blanche Laviale, Rémy Leboissetier, Barbara Mawhin, Georges-Éric Moatti, Blonde Nijinski, Élie Rodgeronimo, Seream, Francis Tabouret, Qad Yougal.
Illustrateurs peinturlureurs : Amina Bouajila, Hélène Bléhaut, Mathieu Demore, Rémy Leboissetier, Juliette Léveillé, Peter Panzer, Éloïse Rey, Julie Staebler, Sylviane Tondine, Mathieu Zanellato
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En septembre 2009, le cinéaste Roman Polanski est arrêté à l'aéroport de Zurich, pour un ancien fait divers s'étant déroulé en Californie en 1977. Dominique Sels replace l'affaire dans le contexte des années 1970, libertaires et xénophobes. Plutôt que de prétendre accéder à la vérité à propos d'un cas si éloigné dans le temps et l'espace, l'auteur recherche des éléments invariants dans ce type d'histoire. Elle écarte l'outil d'analyse habituel connu sous le nom de domination masculine, pour interroger de manière générale « l'emprise maternelle, qui a l'antériorité biologique et qui n'est parfois pas plus enviable » par exemple quand il s'agit de prendre les filles pour des objets.
Dominique Sels s'attache à recréer, avec les nuances et les questions nécessaires, la rencontre entre le cinéaste et le jeune modèle ; et reprend le récit détaillé du cinéaste relatant lui-même les faits, récit auquel la presse se réfère peu. Le lecteur accède à la connaissance d'une famille et à l'atmosphère particulière d'une maison, située aux confins de San Fernando Valley. Cette partie de Los Angeles comprend North Hollywood, les plus grandes compagnies y siègent, cette contrée aux airs de très grande banlieue présente de grands paysages naturels - canyons et sycomores -, un réservoir à cinéma foisonnant de villas de stars et de beautés postées, à l'assurance implacable.
Cette évocation est suivie d'un portrait du cinéaste tout en impressions.
Deuxième édition augmentée d'une préface, intitulée "La Fille Substitut".
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Figeac-en-Quercy, un désir de ville
Michel Camiade
- La Louve
- Terre De Memoire
- 9 Juin 2006
- 9782916488073
Ce livre en mains, courez Figeac, même si vous en êtes très loin, ahanez dans les rues montantes, dévalez les autres, baissez la tête sous le passage voûté, souriez en passant devant la pancarte « chien gentil », écoutez la riche histoire d'une belle cité qui depuis la nuit des temps courtise le Célé, après avoir, par Champollion interposé, caressé un désir d'Égypte. Envahissez les bars, les expos, ne vous étonnez pas d'avoir sans cesse le nez en l'air à la recherche de quelque trait d'architecture. « À Figeac on ne marche pas droit. » C'est ainsi, les mots de Michel Camiade, chargés de poésie, parfois ironiques, toujours tendres, nous attrapent, ne nous lâchent plus, donnent le vertige et font confondre, dans un même élan d'émotion, une ville du Quercy et la belle écriture.
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À l'aube du XIIe siècle, trois moines sont envoyés à la recherche d'une relique qui pourrait sauver leur abbaye de la ruine. Un prieur inflexible et caractériel, une nuit de beuverie épique, un herboriste furieux et maître ès hypocrisie, des ossements baladeurs et des soudards impossibles, des bandits pitoyables et un chien à l'humeur dévoreuse, une beauté tentatrice et, quelques états d'âmes plus loin, les trois moines auront vécu une folle et redoutable pérégrination, poursuivis par les mystères de la foi. Nécessité faisant loi, les hommes d'Église ne renoncent donc à rien (pas même à Dieu) pour bénéficier des bienfaits de saints au comportement et au caractère souvent imprévisibles...
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Taxco, du Mexique ; la couleur de l'argent
Greg Lamazères
- La Louve
- Terre De Memoire
- 21 Janvier 2009
- 9782916488264
Ce court roman - car c'est d'un roman qu'il s'agit, par bien des aspects - vient très justement s'intégrer à la collection terre de mémoire, tant il est "chevillé" en ces contrées du mexique, en particulier en cette étonnante ville de taxco, la cité de l'argent.
Par son écriture vive, directe, avec son humour iconoclaste et réjouissant, greg lamazères nous emmène de bon gré dans son voyage. on rit au récit de la redoutable rencontre d'un estomac européen avec les produits locaux, oú, parmi eux, en bonne place, trône le terrible mescal ! mais on se prend à s'interroger, aussi, et on ressent une émotion profonde à l'évocation de la mémoire et des mines d'argent oú furent exploités sans vergogne des milliers d'indiens.
Parfois graves, souvent drôles, ces "mémoires fictifs" sont à l'image de ce monde oú la gravité, souvent, côtoie humour et joie de vivre, un peu comme émergent des angoisses quotidiennes les mets épicés et brûlants de la cuisine mexicaine. en ce sens, ce voyage au mexique n'est pas le résultat d'une escapade touristique banale : il est le récit d'une découverte, enrichie d'un libre et profond souci d'humanité.
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Oradour-sur-Glane, aux larmes de pierre
Jean-louis Marteil
- La Louve
- Terre De Memoire
- 15 Mars 2006
- 9782916488042
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À l'aube du XIIe siècle, trois moines sont envoyés à la recherche d'une relique qui pourrait sauver leur abbaye de la ruine. Un prieur inflexible et caractériel, une nuit de beuverie épique, un herboriste furieux et maître ès hypocrisie, des ossements baladeurs et des soudards impossibles, des bandits pitoyables et un chien à l'humeur dévoreuse, une beauté tentatrice et quelques états d'âmes plus loin, et les trois moines auront vécu une folle et redoutable pérégrination, poursuivis par les mystères de la foi. Nécessité faisant loi, les hommes d'Église ne renoncent donc à rien (pas même à Dieu) pour bénéficier des bienfaits de saints au comportement et au caractère souvent imprévisibles...
Dans la veine des meilleurs romans picaresques, parcourue d'un vent de folie légère, sous-tendue par un discours profondément humaniste, cette histoire est une déambulation initiatique et cocasse dans l'imaginaire du Moyen Âge. Il y a, au fil de ces pages, une vraie jubilation à suivre la route cahotique de personnages attachants et tellement humains, et un authentique bonheur à se laisser porter par le flot d'une Collection Poche, 11x17,4 cm, 296 pages, broché écriture gorgée de vie et illuminée par l'esprit d'aventure.
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« Le soleil a maintenant disparu derrière les crêtes des hautes collines. Une couverture d'ombre semble se déposer sur le camp. La douceur de l'après-midi s'est effacée, la fraîcheur gagne, il fera bientôt froid. Je me suis assis dans une baraque, face à l'embrasure d'une porte absente. Dehors le vent redouble de force et envahit les lieux comme une marée sauvage. (...) Le vent tord la garrigue au gré de son souffle, et tout ce monde du ras du sol s'agite comme une foule paniquée, éternellement aux prises avec la tristesse et la froidure. Dans le cimetière officiel du village, entre les silhouettes des hauts cyprès sombres, on entend geindre le vent. Il brise les crucifix mal attachés et roule les graviers blancs qu'on a étendus sur les tombes anonymes des juifs, devant la plaque peinte à la chaux. Sans nom. Comme les deux pages d'une Bible ouverte, vide de mots, vide de sens, à jamais silencieuse. Les noms ont été gravés plus loin dans un morceau de marbre. Avec le jour de leur mort. Rien sur leur âge, rien sur leur nationalité. Qui saura jamais si Lina Zivi avait soixante ans, six ans ou six mois ? »
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Cycle d'Ernaut de Jérusalem Tome 2 ; les Pâques de sang
Yann Kervran
- La Louve
- Romans
- 20 Juin 2012
- 9782916488516
Jérusalem, Semaine sainte 1157.
Tandis que la ville est submergée de pèlerins venus assister aux cérémonies dans le lieu même où le Christ est ressuscité, une sombre rumeur se propage : un fou sanguinaire rôde et s'en prend à des pèlerins, de préférence des femmes. Confrontées à ce qui s'avère être une réalité, les autorités tentent de gérer le mécontentement tout en ménageant la susceptibilité des puissants ordres religieux qui contrôlent certains quartiers. Ernaut, le jeune Bourguignon dont le talent s'est révélé au cours du voyage vers la Terre Sainte, va de nouveau céder à la curiosité. Alors, son âme même prendra peur devant ses découvertes et leurs conséquences... car jusqu'en ce royaume de Dieu sur terre, le mal se répand et pureté d'intention n'est point gage de salut pour les innocents. Mais nul ne peut prétendre sortir indemne d'un combat avec le Malin : s'efforçant de réparer les injustices, Ernaut mettra en péril ce qu'il a de plus précieux...
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Parfois, au milieu d'une phrase, mais tu ne savais pas que c'était le milieu d'une phrase, tu désespérais qu'elle eût un avenir, tu as la sensation d'être pris par la main, les mots reviennent, sans faute. S'il existe un dieu des poèmes, il se manifeste ainsi. Souviens-toi de l'enfant dont tu tenais la main, dont tu guidais les premiers pas, soudain c'est lui, tu en es sûr, qui indique le chemin.
Pierre Dhainaut
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