La santé telle que définie par l'Organisation Mondiale de la Santé - un bien-être physique, mental et social - ne devait être pour beaucoup qu'une simple notion or elle a pris dans notre quotidien une existence bien réelle.
La recherche du bien-être et du risque zéro, le plébiscite du principe de précaution, l'accélération de la consommation médicale, la socialisation de la santé caractérisée par la croissance de pressions sociales et juridiques sont autant d'expression de cette transformation.
Les enjeux dépassent à présent les questions de « réparation » lorsque la maladie survient, fondements des principes d'une assurance maladie. Ils posent les questions de la prévention des risques et par conséquence de la qualité de vie de l'être humain recherchée pour demain. Ce décalage est source de tensions multiples entre les différents acteurs du système de santé.
La santé véhicule donc de plus en plus des valeurs tant éthiques, sociales qu'économiques et juridiques qui participent à construire notre société sans que son influence y soit pour autant clairement appréhendée. Cette nouvelle exigence de protection de la population porte en elle les idées d'autodétermination, de responsabilisation et de transparence pour entreprendre des choix collectifs compte tenu des enjeux. Elle demande une définition de référents communs relatifs à la santé comme cela a été le cas jusqu'à présent pour la maladie.
Le développement des recherches en nanosciences et nanotechnologies est un objectif prioritaire à l'échelle mondiale. Ces technologies sont en effet présentées comme un moyen privilégié pour accéder à la révolution industrielle du 21ème siècle. Dès lors, la course s'intensifie pour s'en approprier la primeur et, par voie de conséquence, les bénéfices économiques. Elles sont devenues le fer de lance de la compétition économique entre pays industrialisés, se situant pleinement, en cela, dans le cadre de la Stratégie de Lisbonne de l'Union européenne et les divers rapports publiés à leur sujet : nos recherches d'aujourd'hui feront - promet-on - nos richesses de demain. Les dossiers consacrés à cette question par le CNRS et le CEA en 2005 illustrent parfaitement l'implication forte des organismes de recherche français dans le financement et le soutien des recherches dans ce domaine. Ces dossiers témoignent également du déploiement, plus modeste mais bien réel, d'une réflexion informée sur les dangers et les risques liés à ces nouvelles technologies.
Pour une partie de la communauté de recherche, ces risques, au premier rang desquels les risques sanitaires et environnementaux liés aux nanoparticules et nanomatériaux mis sur le marché, doivent être envisagés de manière distincte des politiques scientifiques et technologiques attachées aux nanosciences et nanotechnologies en général. Pour d'autres, ces deux thèmes ne peuvent pas être totalement séparés, particulièrement lorsqu'il s'agit de régulation. L'existence même de ces discussions illustre l'ambivalence des technologies émergentes, pour lesquelles le cadre normatif pertinent ne peut être que pluriel, intégrant, en amont et aux côtés des règles juridiques de droit positif, des normes moins visibles mais tout aussi cruciales, d'ordre éthique, sociologique et juridique. C'est ce clair-obscur normatif que des chercheurs en SHS se sont proposés d'explorer dans le présent ouvrage.
Un exposé clair et une présentation des règles de calcul des normes de Bâle II, dispositif prudentiel destiné à mieux appréhender les risques bancaires ainsi que ceux de crédit.