Sous le titre Les Pouvoirs de la parole, c'est autant à leur mise en cause à travers l'interprétation qu'à la mise en cause de l'interprétation elle-même que procèdent ici des analystes appartenant aux cinq écoles du Champ freudien, réunies dans l'Association mondiale de psychanalyse.
Double mouvement, incontournable, après Freud et avec Jacques Lacan.
Après Freud : celui qui découvrit les pouvoirs de la parole sans s'en effarer, et inventa décidément la 'talking cure', fut le premier à se confronter aux limites de l'interprétation dès les années 1920.
Avec Jacques Lacan : il rappelle, trente ans plus tard, aux psychanalystes que la rationalité de la psychanalyse ne consiste pas à rationaliser les idéaux de la maîtrise, et que leur discipline se voit dévoyée par leur démission devant un réel dont elle a à traiter.
La critique de Lacan est rude, et l'avenir de la psychanalyse passait par la restitution de la fonction de la parole dans l'expérience analytique.
Elle remet l'analyste à sa place, qui s'inscrit dans un temps logique propre à faire advenir une vérité. L'interprétation est d'abord un acte.
Une fois rétabli l'exercice libérateur de la parole, Lacan interroge ce qui y reste en reste. L'irréductibilité de la pulsion au signifiant, loin de l'invalider, assigne à l'interprétation sa visée : mi-dire, l'interprétation n'est pas toute, et " porte sur la cause du désir ".
Si l'interprétation révèle le non sens, sur lequel butent les pouvoirs de la parole, l'heure de son déclin n'est-elle pas celle de son heurt même ?
- Conçu à la fois comme un inventaire et comme une enquête, ce dictionnaire part d'un constat aussi évident qu'oublié : nous écrivons tous hébreu sans le savoir tant il est vrai que les vingt-six lettres de notre alphabet en sont pratiquement toutes issues ou, si l'on préfère, de son frère jumeau le phénicien. Son principe même est une invention proche-orientale dans un contexte linguistique sémitique. Notre A vient de l'aleph (a), notre B de bet (b), etc. Aussi, bien que le français soit une langue latine et donc indo-européenne pour sa grammaire et la plus grande partie de son vocabulaire, est-il l'héritier d'une histoire plus vaste, plus ancienne.S'il est aisé de deviner que capharnaüm, amen, alléluia, éden, jubilé ou tohu-bohu sont des mots hébreux puisqu'ils sont tirés de la Bible ou des Évangiles, combien savent qu'il en est de même pour chameau, jaspe, saphir et goujat ? Quant aux spécialistes, combien sont-ils à se douter qu'il en va pareillement d'une multitude d'autres vocables grecs adoptés en français comme asphodèle, basilic, cosmos, morphine, océan, pylône, sophisme ou thalamus ?Cette dernière catégorie de mots venant in fine de " l'hébreu " représente à elle seule près de 50% des entrées de ce dictionnaire. Ils ont fait l'objet d'une enquête systématique où les étymologies conventionnelles (quand il y en a) ont été interrogées, où la vraisemblance des hypothèses jusque-là avancée a été éprouvée à l'aune de la logique et du bon sens.
- Après des études consacrées aux sciences dures (neurophysiologie, biochimie et entomologie), Patrick Jean-Baptiste devient journaliste scientifique. Il est l'auteur de La Biologie de Dieu: comment les sciences du cerveau expliquent les religion et la foi (Agnès Viénot, 2003) et de L'Affaire des fausses reliques, enquêtes au coeur du trafic des vestiges bibliques (Albin Michel, 2005).
À la fois professeur de mathématiques, chercheur en pédagogie et écrivain, Stella Baruk base sa pédagogie sur un vocabulaire précis et une syntaxe simple et claire. Véritable outil pour faciliter le passage de l'école au collège, ce dictionnaire est une aide précieuse pour les jeunes collégiens comme les enseignants du primaire. Pour que mathématiques ne riment plus jamais avec échec.
Un collège expérimental à l'heure où l'Éducation nationale relance la réflexion sur le principe de ces établissements.
Voici ce qu'on appelle un témoignage « de terrain », doublé d'une réflexion qui l'est aussi.
L'éducation nationale est multiple. Il y a celle qui se fait, ou que l'on imagine se faire, au ministère du même nom. Et il y a celle qui se vit au jour le jour, dans des conditions parfois banales, parfois difficilement concevables.
Le collège Clisthène, qui a ouvert ses portes à Bordeaux à la rentrée 2002 en accueillant une centaine d'élèves est ce qu'on appelle un établissement expérimental. Une de ses particularités - par rapport à d'autres structures dites « innovantes » mises en place dans le cadre de l'Éducation nationale - est de fonctionner sur la base des règles normales du service public en termes de recrutement des élèves comme de ressources budgétaires et de personnel. Mais son projet éducatif, dont le fil conducteur est l'apprentissage de la démocratie (Clisthène étant le nom d'un des fondateurs de la démocratie athénienne), est aussi particulièrement élaboré : tout en revendiquant et en actualisant l'héritage vivant de la culture pédagogique, il attache une grande importance à ne rien céder sur les « exigences » en matière d'acquisition des savoirs.
Au-delà de son existence propre en tant qu'établissement « alternatif », et de sa notoriété naissante dans les cercles d'enseignants « militants de leur métier », le collège Clisthène s'assume, sans sectarisme, en tant que contribution en actes au débat éducatif.
Célestin Freinet est mort, à Vence, le 8 octobre 1966. Il aurait eu soixante-dix ans la semaine suivante. Dix-huit mois plus tard, à la faveur d'un libéralisme universitaire qu'il souhaitait depuis fort longtemps, sa pédagogie a franchi les limites de l'école primaire, et même du domaine scolaire proprement dit. Le développement de la personnalité de chacun, la création individuelle, ont pris une importance telle qu'une partie des relations sociales s'en sont trouvées bouleversées. " Former en l'enfant l'homme de demain ", la formule est devenue si célèbre que l'on a oublié qu'il en est l'auteur. Freinet a beaucoup écrit : des centaines d'articles pour sa revue L'Educateur et quelques livres, probablement trop peu nombreux. Il a également été beaucoup traduit : ses ouvrages, publiés en vingt-quatre langues, totalisent plus de cent éditions différentes. Mais, depuis quelques années, l'ensemble de ses oeuvres pédagogiques était difficile à trouver en France. Il devenait nécessaire de les mettre à la disposition du public français, c'est-à-dire des enseignants, des étudiants, des parents, mais aussi de tous ceux pour qui l'éducation représente un des problèmes les plus aigus de notre temps. La présente édition s'efforce de répondre à cette préoccupation.