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Sulliver
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Macbeth. -Et qui donc saurait être sage et fou, modéré et furieux, loyal et neutre, sur le coup du moment ? Pas un homme ! Cette traduction, trop méconnue, peut être lue comme la plus belle et la plus fidèle à l'esprit élisabéthain.
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À travers la traduction et la présentation de plus de 300 lettres en quasi-totalité inédites, accompagnées de dessins et croquis, cet ouvrage propose un portrait intime et souvent surprenant du grand peintre allemand. L'esprit révolté de Dix, son sens de la dérision mais aussi sa foi en l'humanité y transparaissent.
Cette correspondance couvre un demi-siècle, des années 1920 aux années 1960. Dix s'isolait fréquemment pour peindre, loin de sa famille : adressées à sa femme Marta, à ses enfants, à des proches, ses lettres au ton familier dévoilent le mari, le père, l'ami. mais aussi le peintre qui s'interroge sur son art, s'inquiète des difficultés pour le faire reconnaître, houspille les galeristes. ou encore le citoyen mis au ban par la société nazie ou peinant à trouver sa place dans l'Allemagne divisée d'après-guerre.
Les dessins et croquis illustrent la vie familiale et sociale, ils sont faits à main levée, souvent dans le but d'amuser les enfants de l'artiste.
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« Deux fois grand est celui qui a toutes les perfections et n'a point de langue pour en parler. » Le traité politique du « jésuite rebelle » dont les oeuvres ont influencé la pensée morale européenne jusqu'à nos jours. Cette édition du premier livre de Gracian (1601-1658) comprend la traduction de Joseph de Courbeville et les fragments traduits par Nicolas Amelot de la Houssaie en annexe de L'Homme de Cour. Le texte espagnol est joint en fin de volume.
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élections 2000 ; les schémas du vote et de l'abstention
Noam Chomsky
- Sulliver
- Idees Libres
- 25 Juin 2001
- 9782911199745
Nombreuses furent les personnes à s'interroger sur le sens à donner aux élections présidentielles américaines de novembre 2000. Noam Chomsky éclaire la question en analysant le fonctionnement du système politique des États-Unis et ses fins. L'auteur nous conduit dans l'examen des moyens par lesquels une « polyarchie » se maintient et s'affermit sous l'apparence fragile d'une « démocratie », malgré et finalement aussi grâce à son exercice favori, les élections.
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" les journées sont courtes et le soir, j'ai cinq heures à passer tout seul avant d'aller au lit.
Je serais heureux de parler avec les fermiers ou les boutiquiers, mais pas un seul ne parle anglais. un chien serait de meilleure compagnie que le vicaire, que je connais de longue date. que puis-je faire, sinon écrire toutes les choses qui me passent par la tête ? " holyhead, le 26 septembre 1727.
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Nous sommes en 2017. La « « littérature de consommation » envahit l'espace et le temps médiatiques. Amoindrissement du sens critique et appauvrissement de la sensibilité produisent la langue stéréotypée dont le Grand Consensus qui nous gouverne a besoin pour prospérer à marche forcée.
Pourtant, derrière cette parole soumise, une autre langue persiste en nous, elle attend son heure, et parfois affleure : une émeute émotionnelle alors bouscule le langage, y ouvre des chemins inexplorés, agrandit nos territoires sensoriels, émotionnels, intellectuels. Elle est poésie, au sens le plus authentique, s'étonne d'elle-même et fermente en son lecteur.
Deux aspirations contraires et complémentaires sont ainsi tour à tour à l'oeuvre dans ce livre :
- aspiration à la rupture avec la dictature du vacarme organisé ;
- aspiration à la réconciliation avec notre part la plus sensible et la plus créative.
Ce texte peut aussi être lu comme un manifeste en faveur de la littérature telle que l'auteur la conçoit, celle qu'il défend comme éditeur à travers la collection Littératures actuelles. Cette collection qui s'est fixé comme objectif, contre toute raison, de ressusciter l'albatros.
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Création et tyrannie
Luba Jurgenson
- Sulliver
- Archeologie De La Modernite
- 5 Novembre 2009
- 9782351220535
Les systèmes totalitaires ont instauré un rapport spécifique à la création dont la finalité est le plus souvent son utilisation à des fins de propagande.
Etudier les sept décennies de relations entre les écrivains et le pouvoir en URSS permet de cerner un processus culturel polyphonique au cours duquel les modalités de contrôle que l'Etat exerce sur la culture varient, tout comme les réponses des auteurs. La situation de persécution favorise-t-elle la naissance de nouvelles formes narratives, de nouveaux procédés discursifs? Quelles possibilités de résistance esthétique ou stratégies de contournement la langue littéraire offre-t-elle aux auteurs ? Bref, comment l'Histoire travaille-t-elle au coeur de la littérature et comment la littérature travaille-t-elle au coeur de l'Histoire ? Ces interrogations sur la culture des temps sombres sont ici abordées à partir de quelques destins exemplaires - Velemir Khlebnikov, Isaac Babel, Daniil Harms, louri Olecha, Vassili Grossman, Alexandre Soljenitsyne, Varlam Chalamov...
- et du dialogue que les oeuvres entretiennent avec les courants artistiques du passé et contemporains. Elles traversent les différents modèles énonciatifs où les traces de la violence d'Etat - mais aussi des tentatives d'y échapper - se concentrent dans le corps de la littérature.
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D'un temps d'incertitude
Benito Pelegrin
- Sulliver
- Archeologie De La Modernite
- 9 Janvier 2008
- 9782351220252
C'est à une véritable "visite guidée" d'une Europe baroque encore méconnue, que nous convie ce livre. L'Europe baroque : écartelée entre vieux et Nouveau monde, Réforme et Contre-Réforme, foi et science, et leurs dogmes opposés. Contrairement au classicisme tourné vers le passé, le Baroque, épris de nouveauté, invente, magnifie la mode, glorifie le "jeunisme" (Don Juan), parie sur l'avenir et met en procès le patriarche. Après avoir conquis le monde et le ciel, il explore les nouvelles découvertes de terres inconnues de l'âme, de la conscience et de l'imaginaire. La rhétorique des passions envahit tous les arts, gagne la politique et la société du spectacle et du moi, de l'image, de l'illusion. A travers personnages de fiction et personnages historiques, poésie, théâtre et opéra, D'un temps d'incertitude nous amène à redécouvrir avec étonnement et émotion une époque dans laquelle la nôtre plonge ses racines.
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L'état et la langue
Robert Lafont
- Sulliver
- Archeologie De La Modernite
- 18 Septembre 2008
- 9782351220474
Dès l'instant oú les grecs empruntent l'alphabet aux phéniciens pour écrire leur langue, l'etat pointe sous la forme de la cité.
Langue et écriture se prêtent désormais secours dans son service. comme il y a pour la communication orale une fixation systémique dite phonologie, il y a pour fixer la langue en écrit un système phonématique dont l'etat établit les règles. d'après le codage grec se construit le codage latin, le nôtre, avec son contrôle maximal de la lettre sous ses trois aspects de système de langue écrite, de système de ce qui sert à l'écrire et de système de ce qu'on écrit avec elle sous l'autorité - et quelquefois la censure - de l'etat.
Ainsi naquirent en gaule romaine deux langues nouvelles: oc au sud, oïl au nord, dont l'auteur suit en parallèle émergence et développement dans un réexamen de l'histoire de france. restera, au xve siècle, à l'etat france, à se bétonner sur l'hégémonie militaire, économique, administrative, littéraire, sous le joug culturel et même psychologique du nord (spécialement de paris) et selon une lente et continue dévoration linguistique du midi.
Ensuite il parcourra quatre siècles jusqu'au temps du premier empire, oú une france déclarée une et indivisible est devenue un etat intérieurement oppressif, extérieurement conquérant, intellectuellement convaincu de sa supériorité à tout autre.
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Jean-Jacques Rousseau ; en 78 lettres, un parcours intellectuel et humain
Jean-Jacques Rousseau, Raymond Trousson
- Sulliver
- 14 Septembre 2010
- 9782351220665
Grand écrivain dont le style était unanimement admiré, même par ses adversaires, Jean-Jacques Rousseau n'avait pas cependant l'écriture facile.
De cet ennemi de la correspondance, ne nous sont pas moins parvenues quelque 2 700 lettres écrites de 1730 à 1778. Une vie d'homme n'est pas uniforme, et celle de Rousseau moins que toute autre, aussi ses lettres sont-elles d'une grande diversité. Certaines sont familières ou personnelles, révélatrices d'un tempérament susceptible de passions ardentes. Certaines, touchantes, vont à celle qui partagea son quotidien pendant trente-trois ans et n'hésita jamais, à partir de 1762, à le suivre dans son exil.
La correspondance révèle aussi, chez ce solitaire par choix et par force, son besoin d'autrui, son exigence de compréhension toujours déçue, sa conception intransigeante de l'amitié. "Je fus ami si jamais homme le fut", assure-t-il dans Les Confessions. Autre Rousseau encore, et qu'on ne pouvait ignorer, le philosophe qui constitue son " magasin d'idées" et surtout, en 1756, la lettre qu'il adresse, sur la Providence et la théodicée, au Voltaire du Poème sur le désastre de Lisbonne.
Autre Rousseau enfin, celui qui s'exprime, de plus en plus angoissé, quand, après les désastres de Môtiers et de l'île de Saint-Pierre, il pénètre dans l'univers effrayant de la paranoïa des dernières années. Il serait artificiel de présenter cette correspondance selon un ordre thématique. Mais suivies une à une, dans l'ordre chronologique, les 78 lettres de ce florilège font percevoir les étapes successives d'une vie, d'une carrière et d'une pensée.
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cet ouvrage constitue une tentative unique d'appréhender l'histoire globale du cinéma à la lumière des événements de ce vingtième siècle éminemment idéologique.
il propose un regard synthétique, pédagogique et original sur les grandes périodes historiques couvrant l'époque du muet, les années 30 et la montée des totalitarismes, la seconde guerre mondiale, la guerre froide, la contestation des années 60 et 70 et le cinéma à l'heure de la mondialisation. un ouvrage complet qui s'adresse autant aux cinéphiles et aux étudiants qu'aux non-spécialistes.
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L'avenir est notre poubelle ; l'alternative de la décroissance
Jean-Luc Coudray
- Sulliver
- Idees Libres
- 4 Mars 2010
- 9782351220627
Que nous disent les feux rouges ou la carrosserie de notre imprimante ? Pourquoi les magazines pour enfants tutoient-ils leurs lecteurs ? Pourquoi avons-nous des nains de jardin et des nounours ? Y a-t-il une publicité invisible ? Pourquoi la croissance empêche-t-elle de penser ? De quoi libère le libéralisme ? Pourquoi sommes-nous condamnés au travail ? Quel est le lien entre les marques et le territoire ? Pourquoi la télévision remplace-t-elle les arbres ? A quoi sert la bêtise ? Confrontant la réflexion politique et écologique à des valeurs, et donnant à la sensibilité et à l'humour une place qu'ils n'auraient pas perdre, ce livre ne propose pas de théorie toute faite pour assurer la survie de l'espèce.
Mais à travers ses chapitres brefs et pénétrants, qui sont autant d'analyses de la réalité concrète dans laquelle nous vivons, il nous invite à reprendre à notre compte et à poursuivre l'interrogation. Et nous suggère que, pour remettre sur ses pieds un monde qui marche sur la tête, c'est en chacun de nous que doit s'opérer le rétablissement.
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La déshumanisation de l'art ; idées sur le roman
José Ortega y Gasset
- Sulliver
- 5 Novembre 2008
- 9782351220467
En 1925, face à ce qu'il perçoit comme une crise culturelle de 1'occident, josé ortega y gassez s'interroge sur l'évolution des formes artistiques vers un " art nouveau " sans forme humaine oú prédominent le jeu et le non-sens.
La déshumanisation de l'art explore. les conséquences esthétiques et sociales du conflit entre ces avant-gardes et la culture bourgeoise triomphante. ortega proclame la décadence des genres traditionnels, mais montre qu'elle implique une rupture entre minorités et masse. et il pose une question qui dérange: " pourquoi les vieux auraient-ils maintenant toujours raison contre les jeunes ?".
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À travers un récit imaginatif et lyrique, Anne Vernet décrit la mutation d'une civilisation humaine qui aurait choisi la voie de la division. Nous sommes en 2091 : la caste dominante jouit des "libertés ouvertes", la masse de la population étant assujettie aux "libertés fermées". Après un cataclysme écologique et deux guerres révolutionnaires avortées, la mondialisation est enfin achevée, les règles clairement affichées : "Toute communauté se partage entre l'élite et la multitude. La première se compose des créateurs de richesses et gens éclairés, la seconde de la masse du peuple".
Quand on sait que ce texte de Hamilton a effectivement servi. au XVIIIe siècle, à jeter les bases des États-Unis d'Amérique, on mesure combien le monde inventé par Anne Vernet plonge ses racines dans le nôtre, dont-il constitue une satire décapante.
Anne Vernet nous entraîne dans le tourbillon de l'espace-temps : son héros, qui vit en 2168, est un historien en quête de vérité qui reconstitue par fragments le monde de 2091 qui s'est brutalement effondré. Une vérité du passé qui pourrait inverser l'évolution du déclin de la civilisation.
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Anthropologie de l'étrange ; énigme, mystères, réalités insolites
Jean-Marie Brohm
- Sulliver
- 5 Février 2010
- 9782351220634
L'histoire nous a légué d'innombrables énigmes, mystères et réalités insolites : l'Atlantide, les « pierres du ciel », les possessions démoniaques, la sorcellerie, les enfants sauvages, les apparitions extraordinaires, les stigmates et corps à prodige, les extases mystiques, etc. L'anthropologie ne peut pas traiter ces données que l'on rencontre dans d'innombrables cultures comme de simples résurgences folkloriques, superstitions ou hallucinations. Elle doit au contraire s'interroger sur leur teneur ontologique qui n'est pas simplement du registre de l'irrationnel ou de la fiction, mais bien du registre de la constitution intersubjective des mondes vécus ordinaires.
De nombreuses observations et découvertes attestent de l'intrication étroite entre « l'imaginaire » (les croyances, les mythes, les légendes,) et « le réel » (les connaissances scientifiques, les réalités attestées, les faits historiques avérés). L'Anthropologie de l'étrange est l'étude critique de trois quêtes métaphysiques fondamentales : l'origine (de la vie, de l'homme), le devenir (de l'humain, de la planète, du cosmos), la pluralité (des mondes habités, des mondes vécus, des différents types d'humains ou d'humanoïdes).
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" Plus l'autre vous jette plus vous vous agrippez. Plus vous hait plus l'aimez. Et la force se multiplie par deux: l'autre dans la rage vous dans l'adoration. Elle vous tue tous les jours mais vous ne mourez pas. Et vous lui pardonnez. Elle est votre mère tout au monde et plus. Vous craignez le reste. Le monde vous fait peur. Mais je vous expliquerai une autre fois. " Une relation perverse mère-fille qui se nourrit de mal-être et aboutit à la destruction. Rozenn Guilcher, par la justesse de sa voix en équilibre sur le fil de la langue, en rend tout le tragique et toute l'ambiguïté, amour et haine mêlés, lutte incessante entre fatalité de la déchéance et aspiration à la délivrance. Un livre au bord de la folie.
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On a parlé du siècle d'Aragon.
A juste titre, car ce siècle fut celui de tous les mensonges et Aragon a tenu les deux bouts de la chaîne. Communisme et révolution, surréalisme et - avant-gardes, poésie et roman - tout a été réduit à des caricatures, à des "doubles" grimaçants. Mais si l'imposture politique ne fait plus recette, l'imposture littéraire prospère au grand jour. Et pour cause ! Comme chacun se paie de cette fausse monnaie, à la bourse aux valeurs culturelles, Aragon et les siens sont au zénith, Breton et ses amis à la baisse.
L'aube dissout les monstres en ne laissant rien dans l'ombre. L'auteur revient sur les hautes et basses oeuvres de notre Fou du Parti non pour ressasser un passé connu, mais pour dissoudre à la lumière de l'histoire présente cette figure monstrueuse de la duplicité. Un texte de Benjamin Fondane met la touche finale au tableau.
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Votre révolution n'est pas la mienne
François Lonchampt, Alain Tizon
- Sulliver
- Idees Libres
- 30 Juin 2000
- 9782911199493
Le reve d'un monde nouveau plus libre et plus juste fut bien au coeur du mouvement de mai 68.
Presque tout ce qui a été combattu par les révoltés de ce temps-là s'étale aujourd'hui sous nos yeux de façon ostentatoire. sous des apparences toujours progressistes, la bourgeoisie, seule classe à édicter des normes de comportement à l'attention de toutes les autres, semble avoir gagné une partie décisive. comment cette classe a-t-elle pu triompher si facilement et sa victoire s'étendre aussi rapidement ? tout ceci ne peut être le fruit du hasard ! les auteurs de ce livre n'ont en rien renoncé aux idéaux de leur jeunesse et tentent de comprendre ce qui a pu causer un tel retournement.
A cette réflexion devait donc s'intégrer le nécessaire regard sur l'héritage et l'influence des avant-gardes les plus brillantes et les plus offensives, tout au moins dans leurs prétentions, des quarante dernières années. et ce bilan n'est en rien celui de la résignation.
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Michel Henry (1922-2002), un des plus grands penseurs français de la seconde moitié du XXe siècle, a complètement renouvelé le champ de la philosophie en établissant sa recherche sur cette réalité première, donnée à chacun, l'individu concret qui fait à chaque instant l'épreuve de sa propre vie. Ces Entretiens portent sur les conséquences de cette révolution méthodologique qui permet la compréhension des grands aspects de l'existence. Leur clarté en fait une voie d'accès naturelle à une oeuvre encore trop méconnue.
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Prémices de l'Europe
Robert Lafont
- Sulliver
- Archeologie De La Modernite
- 7 Novembre 2007
- 9782351220283
Depuis sept siècles que les États corsètent l'Europe en leur armure, depuis cinquante ans qu'ils essaient, de traité en traité, de se dépasser sans se renier, il est temps de rappeler que ce continent est aussi fait d'espaces, de routes, de peuples, de langue et de cultures. Sur cette carte dépliée et dans cette histoire sans bornage, l'auteur suit les grands mouvements humains qui nous ont faits, Européens, uns et divers, qu'il s'agisse d'invasions successives, de
guerres inexpiables, de crimes dynastiques ou de vagues de création culturelle qui émergent et déferlent.
Le livre s'arrête au moment où naît l'État, avec la répression des grandes espérances chevaleresques de Frédéric le Germano-Sicilien et des Raimonds Toulousains, où s'éteint la lumière du Graal et s'allument les bûchers de l'Inquisition. Quand l'Europe se bétonne pour sept siècles.
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Lorsque Michel Henry découvre la pensée de Marx, il reconnaît celui-ci pour « L'un des plus grands penseurs de tous les temps ». Il entreprend alors de restituer le vrai Marx, de retracer l'unité philosophique d'une pensée dont on ne retient, le plus souvent, qu'une partie. Paraissent ainsi en 1976, chez Gallimard, les deux volumes qui vont révolutionner l'approche du philosophe allemand et attirer les foudres marxistes.
Les trois textes ici réunis constituent une introduction à la lecture de Marx en insistant tout particulièrement sur le processus intellectuel qui le conduit à définir le socialisme à partir de « l'individu vivant », en lequel il voit le fondement de la réalité économique. Avec Michel Henry il devient possible de comprendre en quoi « Le marxisme est l'ensemble des contresens qui ont été faits sur Marx », et surtout pourquoi un système politique qui méprisait l'individu ne pouvait que disparaître.
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Parce qu'il s'est profondément impliqué dans les conflits qui ont déchiré l'Espagne de son temps, qu'il a représentés dans ses oeuvres avec une extraordinaire lucidité, Goya (1746-1828) est sans doute le premier peintre politique de l'histoire. Utilisant à la fois l'oeuvre peint, l'oeuvre gravé et les albums de dessins, éclairés chaque fois que cela était possible par les écrits de l'artiste - sa correspondance privée et officielle, le corpus constitué par les légendes des gravures et des dessins -, Jacques Soubeyroux montre comment l'univers mental de Goya et son oeuvre se sont construits dans un combat permanent avec le monde qui l'entourait. Un combat politique pour conquérir toute la « liberté positive » (Rousseau) possible dans les institutions d'un système monarchique à l'agonie. Une liberté esthétique qui se traduit par une autre manière de représenter le réel, en rupture avec la sublimation traditionnelle du portrait royal et des scènes de bataille, et par un recours à la caricature et au grotesque, à l'encontre du culte du beau prôné par le néo-classicisme. Une liberté qui s'exprime pleinement dans la satire d'une société de fin d'Ancien Régime profondément inégalitaire et dans un réquisitoire contre les horreurs de la guerre et la folie meurtrière de l'être humain, liant inséparablement éthique et politique avec une résonance universelle très actuelle.