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De l'analyse approfondie de cas spécifiques, très variés, émerge ici une nouvelle perspective pour la microhistoire, dont Carlo Ginzburg est l'un des fondateurs.
Au centre de ces études se trouvent des personnages célèbres, comme Montaigne ou Italo Calvino, ou méconnus, comme Jean-Pierre Purry ou M. de La Créquinière, des textes ou des images... mais un élément récurrent : la réflexion sur la méthode historique, sur les liens entre études de cas et éléments du hasard, souvent délibérément produit.
Le lecteur de ce nouvel ouvrage de Carlo Ginzburg découvrira les résultats probants, la plupart du temps imprévisibles, d'une recherche fidèle au principe d'Aby Warburg : « Le livre dont vous avez besoin se trouve juste à côté de celui que vous cherchez. » -
Les transformations que réclame notre époque, face à l'épuisement de notre système productif, aussi bien qu'à la désagrégation de la vie commune, ne sont pas uniquement d'ordre économique, social ou politique. Il en va d'abord de notre rapport au temps, de la dimension philosophique et morale de son usage.
La dépossession et l'oubli du temps, aussi bien existentiel qu'historique, qui caractérise notre époque, nécessitent de repenser notre « sens du temps », de déterminer les conditions de possibilité d'une construction apaisée et maîtrisée de la durée. En dépend notre capacité à vivre et à agir avec responsabilité à l'égard de la réalité présente autant que des générations futures.
C'est en interrogeant le paradoxe énoncé par Sénèque : « Seul le temps nous appartient », que Pierre Caye entend ici montrer le caractère fondamental de notre rapport au temps, repensé notamment à partir de la revalorisation du présent, d'un présent bien plus riche que ce qu'on dénonce aujourd'hui sous le terme de « présentisme » ; ce qui ne va pas sans une critique des grandes philosophies du temps qui ont inspiré et modelé le xxe siècle, le siècle même de la destruction créatrice. -
Enquête sur les enjeux existentiels de la lecture de romans, Sur les lieux interroge la pratique et le désir des lecteurs qui se rendent sur les lieux de la fiction.
Que nous disent ces pèlerinages sur les pouvoirs de la fiction, sur la façon dont les livres, même ceux que nous pensons avoir oubliés, habitent en nous, contribuent à faire vibrer l'épaisseur de durée dans laquelle nous reconnaissons notre vie ? Que nous disent-ils de ce processus - contemporain de l'invention du tourisme, de la démocratisation des loisirs et de la mondialisation - qui voit la littérature devenir un substitut de la religion, ou une « école » de la vie ?
L'essai se déploie sous une forme résolument narrative, comme une odyssée, un périple circulaire de Constantinople à Istanbul, de Chateaubriand à Orhan Pamuk, en passant par Flaubert, Proust, Byron, les Goncourt..., un voyage à la fois dans l'espace et dans le temps, pour décrire l'évolution et l'état présent du souci littéraire. -
L'aube des moissonneurs : Du néolithique en particulier et de l'archéologie en général
Jean Guilaine, Laurence Turetti, Georges Chaluleau
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- Sciences Humaines
- 12 Octobre 2023
- 9782378561833
Pourquoi Homo sapiens devint-il agriculteur ?
Dans cet entretien avec une historienne et un journaliste, Jean Guilaine nous fait part de la réflexion historique qu'il mène depuis des décennies, à partir des faits bruts de terrain, sur la transformation fondamentale que fut l'avènement des sociétés néolithiques et sur leur héritage.
Livrant un mémento indispensable à la compréhension des premières sociétés paysannes, l'auteur fait la synthèse d'une carrière au service d'une science dont il trace les évolutions et les perspectives.
L'archéologie permet de corriger l'histoire officielle, trop souvent réécrite par les tenants du pouvoir. Elle invite à une relecture critique de l'histoire de l'humanité entrevue à travers le prisme de la domination - celle-ci s'exerçant aussi bien au sein du couple et du foyer que dans les domaines économique, politique et religieux. -
Néanmoins : Machiavel, Pascal
Carlo Ginzburg
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- Sciences Humaines
- 8 Septembre 2022
- 9782378560799
Le poids d'un mot, étudié, soupesé, traqué comme une source, en dit plus sur le destin de la politique moderne que bien des généralités censées se dégager des évolutions.
Ainsi l'historien Carlo Ginzburg aborde-t-il ici la modernité politique - le découplage supposé du politique et du théologique -, en lisant de façon rapprochée, en philologue, Machiavel et Pascal.
L'ouvrage nous livre une série d'éclairages nouveaux sur une manière de penser la règle et l'exception, à l'épreuve des faits.
Au moment où sont développées des histoires mondiales, des histoires décentrées, qui nous permettent de penser le monde globalisé, Ginzburg insiste sur l'attention nécessaire et féconde qu'il convient d'accorder aux singularités, à travers l'examen précis des cas et l'étude philologique des textes.
À l'heure où l'on déplore que les intellectuels n'orientent plus la vie politique (en supposant confusément qu'ils le firent par le passé), à l'heure où semble s'imposer une vision « machiavélienne » selon laquelle les plus forts dictent le droit au nom d'un réalisme implacable, la leçon de Carlo Ginzburg est précieuse.
Penser, ce n'est pas reformuler les réponses de l'opinion, c'est changer de questionnement. -
Le fil et les traces ; vrai faux fictif
Carlo Ginzburg
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- Sciences Humaines
- 7 Octobre 2010
- 9782864326168
Juifs de Minorque et cannibales du Brésil, chamans et antiquaires, les romans médiévaux, Les Protocoles des Sages de Sion, la photographie et la mort, Voltaire Stendhal Flaubert Auerbach : tels sont, parmi tant d'autres, les sujets qu'on trouvera traités dans ce livre.
Chaque chapitre interroge quelques-unes des manières dont, au cours de plus de deux millénaires et demi, le vrai, le faux et le fictif se sont opposés et entrelacés. Leurs rapports changeants ne sont pas seulement au fondement de la connaissance historique : ils déterminent notre présence au monde.
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Je fantasme ; Averroès et l'espace potentiel
Jean-baptiste Brenet
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- Sciences Humaines
- 2 Février 2017
- 9782864329091
Ce bref essai porte sur la notion oubliée de « cogitation » comprise comme activité fantasma- tique. On tâche d'y combiner trois éléments.
Il s'agit d'abord de raviver la notion médiévale de cogitatio, perdue, voire recouverte par la modernité depuis Descartes au moins. Cogiter, au Moyen Âge, ce n'est pas exercer son intellect ou sa raison, mais - sous l'influence certes de la rationalité - faire oeuvre d'imagination. Fantasmer, c'est agir sur les traces cérébrales produites en moi par mon expérience du monde.
Dans un deuxième temps, c'est le philosophe arabe Averroès qu'on place au centre du jeu.
L'Europe latine a fait d'Averroès l'ennemi du cogito, entendu comme principe de la rationalité.
Il fut pourtant le penseur génial de la cogitation, comprise comme intermédiaire ambigu entre les sens et l'intelligence.
Enfin, on mobilise la célèbre notion d'espace potentiel empruntée au psychanalyste Winnicott, pour dégager l'enjeu de cette doctrine. Ce qui rend cruciale l'idée qu'Averroès se fait de la cogitation, c'est sa thèse d'un intellect constitutif de l'individu qui ne serait originairement qu'un pur possible et dont l'actualisation, l'essor, le déploiement reposent entièrement sur la dynamique interne des fantasmes.
Le but du texte est d'esquisser quelques figures inédites de la médiation, à la fois intraperson- nelle et transindividuelle. Le génie d'Averroès est d'avoir conçu l'intelligence comme puissance indifférenciée et hors temps de l'humanité. Par le fantasme, tandis que l'individu se cultive, que dans son corps, son expérience perce, enfle, la puissance de l'intellect s'individue en lui, s'inter- nalise, entre dans l'histoire ; et la cogitation, pour tous, par tous, forme la scène où ce croisement, qui fait l'humanité, chaque fois se réactive et s'atteste.
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L'entretemps ; conversations sur l'histoire
Patrick Boucheron
- Verdier
- Sciences Humaines
- 1 Mars 2012
- 9782864326724
Quel est le problème ? On le dira ici simplement, tant est criante son actualité.
Il s'agit de trouver les lieux où peut se dire le politique. Non pas la parole instituée et instituante de la grande émotion révolutionnaire, mais celle, vibrante, efficace pour chacun, qui cheminera librement dans nos vies. Car elle s'énonce partout, sauf là où elle s'annonce comme politique.
Face aux textes, devant l'image, il faut pour la saisir s'adonner à quelques exercices de lenteur.
Faire comme eux, les trois philosophes. Trois hommes d'âge différent, qui méditent, qui commentent et qui espèrent. Ils prennent la mesure de la diversité du monde, tandis que le jour faiblit. Mais qui sont-ils ? Giorgione a peint la succession des âges comme une énigme.
Alors tentons de les faire converser, depuis le pli du temps qu'ils occupent, arrêtés là, désoeuvrant le cours glorieux des siècles, dans l'entretemps.
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Les infidèles, les malfaiteurs, les hérétiques, les Juifs, les usuriers ; mais également ceux qui exerçaient un métier vil ou déshonorant, bourreau, prostituée, domestique ; et plus largement les étrangers, les femmes, les « inférieurs », les êtres difformes, les pauvres. Dans un crescendo de la suspicion et de la défiance, le catalogue des « infâmes », c'est-à-dire des sujets qui, en raison de leur nature sauvage ou criminelle, ou simplement de leur condition sociale ou physique, ne pouvaient jouir pleinement des droits de la « civitas chrétienne », s'allonge démesurément au cours des siècles jusqu'à frôler dangereusement la population tout entière.
À travers quelles pratiques et quelles catégories prit forme en Europe le code social de l'exclusion ? Qui contribua à en tracer les contours et quelles en furent les victimes ?
Cet ouvrage restitue des paysages où grouille une humanité périphérique, semblable à celle qui hante les tableaux de Bosch ou de Bruegel et dont les traits du visage et les vêtements portent également les stigmates d'une infériorité morale et sociale spécifique. Une peinture nourrie de l'analyse des textes qui propageaient la notion d'infériorité civique, consacrant la citoyenneté précaire d'un peuple chrétien toujours menacé de sombrer dans la marginalité.
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éthique et politique du traduire
Henri Meschonnic
- Verdier
- Sciences Humaines
- 26 Octobre 2007
- 9782864325161
Ce livre prend la suite de Poétique du traduire. Traduire est un acte de langage, et tout acte de langage implique une éthique de langage.
Ainsi la poétique du traduire ne saurait être comprise comme une réflexion régionale et autonome sur ce que c'est que traduire, et même spécialement ce qu'on appelle la littérature.
Au contraire, la poétique du traduire montre que chaque traduire expose sa théorie du langage, et que le langage implique un continu et une interaction avec l'art, l'éthique et le politique, la politique.
Traduire en est le laboratoire expérimental, le terrain majeur d'une critique des idées reçues concernant le langage, où la critique du rythme fonde une éthique et une politique du traduire.
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La sainte alliance du spectacle et de la marchandise s'est réalisée.
D'un pôle, d'un tropique à l'autre, le capital a trouvé l'arme absolue de sa domination : les images et les sons mêlés. Jamais dans l'histoire autant de machines n'avaient donné à autant d'hommes autant d'images et de sons à voir et à entendre. L'aliénation dévoilée par Marx n'est plus seulement ce qui dore la pilule amère de la misère, l'opium du peuple ; elle va au-delà du service rendu au capital.
Elle se sert elle-même. Les spectacles, les images et les sons nous occupent dans le but de nous faire aimer l'aliénation en tant que telle. Le spectacle ne se contente pas de servir la marchandise. Il en est devenu la forme suprême. Se battre contre cette domination, c'est mener un combat vital pour sauver et tenir quelque chose de la dimension humaine de l'homme. Cette lutte doit se faire contre les formes mêmes que le spectacle met en oeuvre pour dominer.
Il nous revient, spectateurs, cinéastes, de défaire maille à maille cette domination, de la trouer de hors- champ, l'ébrécher d'intervalles. Cinéma contre spectacle ? Mais c'est le cinéma qui, dans son histoire, a construit un spectateur capable de voir et d'entendre les limites du voir et de l'entendre ! Un spectateur critique. Cette dimension critique était en jeu dans les six articles parus sous le titre " Technique et idéologie " dans les Cahiers du cinéma (1971-1972).
Ils sont repris ici, pour la première fois depuis ces années cruciales, dans la deuxième partie de l'ouvrage.
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Histoire des traductions en langue française ; XVe et XVIe siecles
Collectif
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- Sciences Humaines
- 5 Novembre 2015
- 9782864328261
Conçu sur le même mode que les deux volumes précédemment parus (consacrés au xixe, et aux xviie-xviiie siècles), l'ouvrage se présente comme une histoire, celle des oeuvres traduites, des traducteurs et des actes de traduction en langue française, dans tous les domaines où cette langue a joué un rôle, aussi bien scientifique, juridique, religieux, philosophique que littéraire et historique.
Cette période de deux siècles se caractérise précisément par la volonté de donner à la langue française une autorité lui permettant de concurrencer le latin dans tous ces domaines et lui accordant un statut au moins égal à celui d'une autre langue « moderne », l'italien. L'invention de l'imprimerie offre en outre un accès plus aisé aux oeuvres antiques, dont beaucoup ont été redécouvertes après la chute de Constantinople et la fin de l'Empire romain d'Orient. Prenant également en compte le legs traductif du Moyen Âge, l'ouvrage offre donc une perspective historique de large envergure sur la formation de la langue française.
À une époque que le terme « Renaissance » qualifie parfaitement, l'action des traducteurs, jointe à celle des libraires-éditeurs, stimulée par les commandes de protecteurs et mécènes de haut rang, permet en effet au français de transmettre les savoirs acquis aussi bien que les progrès réalisés dans des domaines jusqu'alors le plus souvent réservés aux spécialistes.
Réalisé grâce à la collaboration d'une quarantaine de chercheurs de différentes nationalités, cet ouvrage comprend notamment un index d'environ un millier de traducteurs ; chaque chapitre est suivi de références bibliographiques permettant d'approfondir les questions abordées.
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Histoire des traductions en langue française XXe siècle
Collectif
- Verdier
- Sciences Humaines
- 16 Mai 2019
- 9782378560195
Quatrième et dernier tome de la série Histoire des traductions en langue française initiée par Yves Chevrel et Jean-Yves Masson, le présent volume traite des traductions réalisées à partir de 1914 jusqu'au tournant des xxe-xxie siècles.
À l'instar des trois précédents ouvrages, qui vont de l'invention de l'imprimerie au début de la Première Guerre mondiale, il propose une histoire des traductions dans tous les domaines où la langue française a été utilisée comme médiatrice, permettant ainsi l'accès à d'autres cultures en littérature comme en sciences, en droit, en géographie, musique, théologie, etc. L'étude de ces années parti- culièrement riches en bouleversements poli- tiques, culturels et techniques a requis la collaboration de plus de 200 universitaires de toutes nationalités qui ont uni leurs compé- tences dans les domaines les plus variés pour proposer une vue d'ensemble de ce siècle qui par ailleurs a vu naître une nouvelle discipline, la traductologie.
Quatre grands secteurs structurent l'ouvrage :
Une présentation synthétique du contexte édi - torial, social et intellectuel ; une analyse des oeuvres littéraires dont beaucoup s'ouvrent à des genres nouveaux ; une approche du domaine des arts au sens large, où entrent en jeu le son et l'image ; il aborde enfin le vaste ensemble des sciences humaines, sociales et « dures ». Chaque chapitre, illustré par des exemples précis, est organisé suivant une périodisation propre.
La consultation est facilitée par un sommaire analytique et deux index : celui de quelque 2 000 traducteurs et celui d'environ 1 000 auteurs traduits. Dans l'ensemble des quatre tomes, ce sont ainsi plus de 6 000 traducteurs qui ont été identifiés.
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Universellement reconnue comme une oeuvre majeure du xxe siècle, la poésie de Paul Celan est d'une redoutable difficulté. Les énigmes dont elle est peuplée font partie de la fascination qu'elle exerce sur les lecteurs, mais ont aussi suscité des interprétations éminemment contradictoires.
Comment faut-il la lire ?
Le présent volume réunit l'ensemble des essais critiques que Stéphane Mosès a consacrés au fil du temps à l'oeuvre de Celan, dont bon nombre sont des lectures minutieuses de quelques-uns de ses poèmes les plus importants. Mis bout à bout, ils suivent le poète de son premier recueil (Pavot et mémoire, 1952) jusqu'au dernier (Enclos du temps, posthume, 1976), et frappent par la cohérence de l'interprétation qu'ils dessinent.
Pour Stéphane Mosès, la poésie de Celan est une réponse à une vision du monde où les concepts fondamentaux de Création, de Révélation et de Rédemption, hérités de la tradition juive, sont devenus inintelligibles sans pour autant s'effacer.
Face à ce que Gershom Scholem a nommé « le néant de la Révélation », cette poésie n'est pas un processus conceptuel mais l'accomplissement, dans l'espace sensible des mots du poème, de « l'opération par laquelle le souffle se transforme en voix ».
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La voie des images ; quatre histoires de tournage au printemps-été 1944
Sylvie Lindeperg
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- Sciences Humaines
- 10 Janvier 2013
- 9782864327127
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La mémoire aux enchères ; l'idéologie afrocentristre à l'assault de l'histoire
François-xavier Fauvelle-aymar
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- Sciences Humaines
- 8 Octobre 2009
- 9782864325925
Nombreux sont les échos actuels des batailles de mémoire, au sujet de l'Afrique, engagées en Amérique à la fin du XIXe siècle, en Europe et en Afrique depuis la fin de la période coloniale : suspicion de racisme envers les chercheurs occidentaux, affirmation du rôle des Juifs dans la traite des esclaves, revendication de la place de l'Afrique dans l'essor de la civilisation, contestation sur la couleur de peau des anciens Egyptiens...
Passé d'une scène à l'autre - religieuse et philosophique, académique, médiatique, politique et judiciaire -, ce nouveau genre de guerre culturelle a été analysé sous le vocable d'" afrocentrisme " : une idéologie ou plutôt un archipel idéologique aux réticulations planétaires, qui profite aujourd'hui du développement du communautarisme, de l'internet, et de la marginalité sociale des personnes issues de l'immigration.
A croire ces batailles nouvelles, à les croire franco-françaises, à penser qu'elles opposent des fronts unis et aisément repérables, on se condamne à une lecture naïve des faits et à une analyse superficielle. C'est à ce danger que la présente étude permet d'échapper.
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En somme ; pour un usage analytique de la scolastique médiévale
Alain Boureau
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- Sciences Humaines
- 3 Février 2011
- 9782864326366
" Depuis vingt-cinq ans, je charge obstinément de scolastique tous les thèmes psychanalytiques possibles.
Pour expliquer mon entreprise, je dois d'abord tenter de définir un investissement personnel, qui passe aussi par les enchantements et puissances de la parole médiévale. Le chapitre III se saisit de l'histoire de Thomas d'Aquin. Mon investissement et mon objet concordent : il se trouve que mon affection admirative s'adresse à une figure éminente de la pensée scolastique. J'espère suggérer là une approche des mécanismes inconscients par une attention dirigée vers la composition même des textes, dans leur formalité plus que dans leur contenu ; j'ai l'ambition de montrer comment un tel corpus suggère de nouvelles méthodes d'analyse, peut-être applicables ailleurs.
Ensuite, j'entends montrer que des enjeux collectifs justifient cette résurgence du passé des scolastiques. Enfin je brosse le paysage scolastique pour y situer mes remarques"
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Récit du parcours de Benny Lévy par son épouse Léo. Ce récit simple et touchant revient sur sa vie, ses maîtres en philosophie et en sagesse, leur rencontre, celle d'un tout jeune Juif arrivé d'Egypte et d'une fille du faubourg Saint-Antoine, et la constance de leur relation.
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Cinéma, mode d'emploi ; de l'Argentique au numérique
Jean-louis Comolli, Vincent Sorrel
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- Sciences Humaines
- 2 Avril 2015
- 9782864327899
La numérisation du cinéma, de la prise de vues à la projection, menace de l'entraîner dans l'accélération générale du monde. Informations, spectacles, publicités, marchés, la pression monte.
Or, le spectateur de cinéma résiste à être traité comme un consommateur de spectacles. C'est une chance :
Art du temps, le cinéma nous invite à entrer dans des formes et des durées qui ne sont pas celles de l'expérience courante. Dans un monde saturé d'images, le hors-champ qui s'ouvre dans les salles de cinéma est l'aventure d'une liberté de nos imaginaires.
Le lecteur trouvera dans les quelque deux cents entrées de cet abécédaire une approche à la fois pratique, technique et théorique des gestes, des pensées et des outils qui font le cinéma, de l'argentique au numérique.
L'histoire des techniques éclaire leur usage.
Le cinéma est désormais dans toutes les mains, et c'est tant mieux : contre la dislocation du présent, il est encore ce qui nous réunit.
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Daech ; le cinéma et la mort
Jean-louis Comolli
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- Sciences Humaines
- 18 Août 2016
- 9782864328889
Daech filme ceux qu'il torture jusqu'à la mort en recourant à un usage maniaque d'effets visuels les plus spectaculaires, dignes des films d'action hollywoodiens. Daech possède des studios, et maîtrise parfaitement toutes les techniques de diffusion numérique. Contrairement aux nazis qui, par précaution, avaient choisi de ne pas filmer les chambres à gaz.
Par là, l'ennemi se tient au plus près de nous.
Il achète et vend, exploite, spécule et asservit, entre autres par sa propagande filmée.
J'ai voulu comprendre ce qu'il arrive au cinéma que j'ai connu enfant, et auquel je n'ai cessé de croire, jusqu'à devenir cinéaste. J'ai voulu comprendre cette extravagance propre à notre temps.
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Celui qu'on cherche habite juste à coté
Georges-arthur Goldschmidt
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- Sciences Humaines
- 1 Février 2007
- 9782864324881
Ce qu'écrit Kafka est à ce point clair, d'une clarté si stupéfiante qu'on en reste littéralement bouche bée, cloué, désemparé, voué au mieux à la répétition du texte. Les récits de Kafka racontent des histoires à première vue invraisemblables - comment un pont pourrait-il s'accrocher des mains à un côté de la paroi et des pieds à l'autre, et se retourner pour voir qui arrive, comment un homme peut-il se muer en scarabée ? Rien de plus certain pourtant que ces invraisemblances, rien de plus saisissant que ces récits. Kafka touche en effet, à chaque fois, le centre exact de la cible, tout ce qu'il écrit atteint le lecteur très précisément là où il ne peut plus rien dire. On est concerné par Kafka parce qu'il arrive où chacun commence, au point muet où se fait la parole du lecteur. Ce que raconte Kafka porte sur ce lieu originel, informulable, du langage derrière quoi on ne peut se retourner. Ce qu'il écrit est si singulier que c'est d'emblée reconnaissable, sans référence à autre chose et, du coup, parfaitement universel.
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Le cinéma cadre les corps.
Et l'histoire du cinéma pourrait se raconter comme le désir de ces corps d'être cadrés, mais aussi comme leur résistance à se soumettre tout entiers à la discipline du cadrage. Car le cadre est une pression que le corps filmé désire mais aussi subit. Les bords du cadre, qui séparent le visible du non-visible, sont les agents de cette lutte des corps dans les cadres. Entrant et sortant du cadre, le corps filmé affirme les enjeux du hors-champ.
Il s'agit donc de reprendre l'histoire du cinéma comme histoire politique au plus près des corps, de leur soumission ou de leur liberté. Du corps acteur comme du corps spectateur: l'un et l'autre invités à la liberté du hors-champ, à ne pas tout céder à l'empire du spectacle. Jean-Louis Comolli prolonge la remise en jeu de l'histoire du cinéma entamée dans Voir et pouvoir et réunit dans Corps et Cadre ses textes critiques et théoriques parus entre 2004 et 2010.
La question du hors-champ est le fil rouge qui court à travers les films étudiés ici, de Louis Lumière, S.M. Eisenstein, Luis Bunuel, Pedro Costa, Raymond Depardon, John Ford, Chris Marker, Abbas Kiarostami, Ginette Lavigne, Jean Renoir, Jean Rouch, Claudio Pazienza, Frederic Wiseman, Jia Zang Khe... En ce temps de surexposition médiatique, la part de l'ombre, sauvée par le cinéma du hors-champ, est devenue un enjeu esthétique, et politique, majeur.
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écrire, traduire, en métamorphose
Bernard Simeone
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- Sciences Humaines
- 2 Octobre 2014
- 9782864327738
« Une première approche du phénomène de la traduction tendrait à donner d'elle une image plus homologuée que celle de l'écriture, plus proche de ce qu'on nomme d'ordinaire transmission, et qui suppose un contenu: traduire, c'est bien sûr se mesurer à un texte préexistant (énorme évidence bonne à rappeler pour en mesurer toutes les implications). C'est donc éloigner un peu le vertige de l'informel, du texte censé surgir ex nihilo.
Mais d'un examen plus approfondi, il résulte vite que traduire c'est affronter, tout autant que le texte original et de façon plus taraudante, les spires, abîmes et silences de sa propre langue, en une expérience dont l'intensité et la légitimité n'entretiennent pas une relation hiérarchique avec celles de l'écriture première. »