Dans le Limousin des années 1875, la famille Charron, dont Catherine est la cadette, est chassée de la ferme qu'elle exploitait. Ces honnêtes métayers trouvent refuge au sein des faubourgs de la ville, mais dans la France du XIXe siècle, il y a les maîtres et ceux qui les servent pour une vie de misère.
Pourtant, l'histoire douloureuse et exemplaire des Charron portée par la poésie de Georges-Emmanuel Clancier s'auréole d'une lumière de tendresse et de joie exceptionnelle. Raymond Queneau écrit à ce propos : « L'obscure clarté qui tombe des étoiles cornéliennes et les énigmatiques évidences qui forment la substance des contes du fils Perrault, on les retrouve tout au long de l'histoire de la littérature française, c'est une source qui resurgit avec violence dans l'oeuvre de Nerval, c'est la même source qui donne à la poésie de Georges-Emmanuel Clancier ses qualités limpides et opaques [...] vers un passé préhistorique et toujours présent. »
Les temps sont durs pour les Charron, famille de métayers dans la France du XIXe siècle. La mère n'est plus. Accablé par le chagrin, le père peine à se relever. C'est à Catherine, du haut de ses treize ans, que revient soudain la charge de toute la maison.
La jeune fille n'est pas seule dans ce combat contre la misère : il y a son frère Francet et ses amis Julie, Amélie et Aurélien ; il y a le père Baptiste, le tourneur qui ouvre devant eux les portes de «La Fabrique du roi » et d'un monde nouveau ; il y a aussi la belle Émilienne, qui se dresse sur la route obscure de l'enfant comme un espoir insensé. C'est le temps de l'adolescence : les rires se mêlent aux pleurs, les jeux aux travaux, l'amour naît de l'amitié...
Tendre, fière et courageuse, Catherine Charron est la lumière de cette oeuvre rayonnante, qui place son auteur au rang des grands romanciers d'aujourd'hui.
La naissance de Frédéric, fruit de ses amours coupables et éphémères avec le riche Xavier Desjarrige, a jeté Catherine Charron, cadette d'une famille de métayers de la fin du XIX? siècle, dans le désarroi. Pour fuir le mépris et la méchanceté des «honnêtes gens» et donner à l'enfant une chance d'échapper à la malédiction qui poursuit les habitants de la maison-des-prés, les Charron s'installent à Limoges. C'est là qu'Aurélien, l'ami fidèle et tendre des mauvais jours, rejoint Catherine pour l'épouser. Mais ce bonheur est fragile et se voit vite menacé par la colère sanglante des porcelainiers...
L'histoire commence peu après la guerre de 1870 en Limousin. Cathie Charron est " une grande qui gagne son pain ", dit son père, une frêle servante de sept ans qui traverse le soir le pré aux fantômes, elle a si peur mais, déjà vaillante, elle affronte sa peur comme elle affrontera les épreuves que la vie lui réserve.
Le récit se clôt dans les années qui suivent la Seconde Guerre mondiale. Catherine Charron voit les générations se succéder auprès d'elle, ce fils lointain, ce petit-fils écrivain...
Il a fallu quatre livres à Georges-Emmanuel Clancier pour retracer cette longue histoire vibrante de tumultes et de tendresses, de douleurs et d'odeurs - celle de la terre, de la forêt au petit matin, des feuilles mortes, du kaolin... Il s'est fait tour à tour historien, ethnographe, romancier et poète pour tenter de saisir l'insaisissable : la totalité d'une vie.