Filtrer
Rayons
Support
Éditeurs
Langues
Christian Bourgois
-
« Les voix du Pamano est une saga catalane sur la haine et le meurtre, sur un amour presque monstrueux dont la violence perdure des décennies après la mort, sur une gigantesque falsification de l'Histoire, sur le pouvoir de l'argent dans les mains d'une femme fascinante mais aussi formidablement assoiffée de vengeance. Une vengeance née du terrible été 1936, lorsque la jeune Elisenda Vilabrù voit son père et son frère se faire brutalement tuer par les anarchistes de son village. [...] Ce roman est un mélange fascinant de temps, de personnages et d'événements. En une phrase, l'histoire peut avancer de 60 ans avant de revenir au point de départ. [...] Ce livre a un charme remarquable, il est éminemment poétique. Sans compter qu'il est rarissime d'avoir envie de relire un livre depuis la première page après avoir tourné la dernière.» (Ariane Thomalla, Arte) « Cabré raconte avec une habilité stupéfiante une histoire de sentiments et de passions qui, de 1944, nous emmène à la période actuelle comme s'il s'agissait d'un présent continu, captivant. » (Andrea Camilleri)
-
1799, novembre et décembre. Il n'arrête pas de pleuvoir sur Barcelone, la ville en semble paralysée. Mais la vie superficielle de l'aristocratie bourbonienne poursuit son cours. Son unique souci : fêter le changement de siècle sur le plan religieux et sur le plan civil. Te Deum à la cathédrale, réceptions dans les salons luxueux.
L'assassinat d'une cantatrice française émeut le bon peuple et la bonne société. On arrête un suspect, on en fait le coupable. D'autant plus coupable qu'on trouve en sa possession un document qui peut entraîner la chute de « Sa Seigneurie », la plus haute autorité judiciaire de la Catalogne : don Rafel Masso, régent de l'Audience Royale. Au « je ne l'ai pas tuée » d'un accusé auquel on ne donne pas les moyens de se défendre fait écho le « je ne voulais pas le faire » du régent qui, lui, a bel et bien étranglé sa maîtresse et couvert d'or son jardinier pour qu'il cache le cadavre. Peu de temps s'écoule entre la confession du jardinier et celle du régent, c'est-à-dire de la vengeance de l'humble à la déroute du puissant.
Assez de temps cependant pour que nous devienne familière une ville qui se reconstitue une santé en dépit et aux dépens d'une aristocratie aussi veule qu'abjecte.
-
L'ombre de l'eunuque retrace l'histoire d'une famille, les Gensana, à travers la Catalogne de la fin
du 19ème siècle jusqu'à nos jours. Lors d'un dîner dans un restaurant récemment ouvert à Feixes,
Miquel Gensana, chroniqueur dans un journal, nous dévoile la chute de la famille dont il est le
dernier représentant. Le lecteur est alors transporté à la fois dans l'histoire personnelle du
narrateur et dans celle plus générale de la Catalogne.
Miquel Gensana est étudiant lorsqu'il préfère se lancer à corps perdu dans la lutte contre le
franquisme plutôt que de sauver le clan familial. Il s'engage alors dans un groupuscule d'extrême
gauche, vit caché, est amené à participer à l'exécution d'un camarade pris par la police. Cette
période militante terminée, Miquel peine à se réinsérer dans la vie quotidienne. Il trouve alors son
salut dans la musique et se rend à de nombreux concerts pour le travail et pour le plaisir surtout. Il
s'éprend d'une violoniste, Teresa Planella avec qui il aura une liaison forte qui s'achèvera dans la
douleur. Le lecteur comprend au fil du récit que le restaurant où Miquel dîne avec l'une de ses
collègues n'est autre que l'ancienne maison de famille des Gensana. Cette dernière s'est installée à
Feixes à la fin du 17ème siècle et s'est enrichie grâce à l'industrie textile. Sa situation se détériore
avec l'avènement du franquisme jusqu'à la décadence que ni Miquel Gensana ni Maurici Sicart
n'empêcheront. Maurici Sicart est une autre figure centrale de ce roman et l'oncle de Miquel. Il
s'est institué historien de la famille et malgré un caractère quelque peu pervers, c'est un
personnage attachant, féru d'art, de littérature latine et catalane, de piano, etc. Diabolisé par une
famille bien pensante et hypocrite, Maurici Sicart parviendra à se venger de son isolement. Ce
roman à tiroirs mélange les points de vue, les styles narratifs, la fiction et l'histoire, le tout dans
une écriture exigeante, sans concession.