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Romans & Nouvelles
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L'ancienne école de Torena, au coeur des Pyrénées catalanes, va être rasée pour en construire une nouvelle. Avant que tout ne soit détruit, Tina fait le tour de la salle de classe, récolte cahiers et notes pour la mémoire. Derrière le grand tableau noir, elle découvre les carnets de l'ancien instituteur, Oriol Fontelles, phalangiste de son état et, avec eux, l'histoire du village, de ses drames, de ses trahisons, de ses amours et illusions perdues.
Au coeur des haines et des chagrins, une mystérieuse femme- maîtresse toute puissante, Elisenda Villabrù, qui a défait tant de vies. Et dans un grand entrelacement de destins, des années 1940 à nos jours, c'est le sang des blessures encore béantes de l'Espagne tout entière qui coule, comme les eaux agitées du Pamano. -
Au collège Leoncio Prado de Lima, au Pérou, les cadets ont fondé «le cercle», groupe secret de quatre garçons décidés à contrer la terrible discipline qui les écrase. Surnommés «les chiens», ces jeunes gens ont institué leurs propres règles. Brimades, vols, mensonges, voilà le monde sur lequel règne le plus fort d'entre eux, le Jaguar. Devenus hommes, les chiens tenteront de situer les frontières entre le bien et le mal, l'honneur et la trahison, le courage et la lâcheté. Le prix Blblioteca Breve et le Prix espagnol de la critique ont couronné ce roman qui peint l'exaspération sexuelle d'un groupe d'adolescents, contraints à la plus sévère éducation.
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Barcelone, 1799. Une cantatrice française est retrouvée morte dans sa chambre d'hôtel au lendemain de sa performance devant l'aristocratie bourbonienne de la ville. Un coupable est très vite fabriqué pour masquer les méfaits du régent de la ville. L'auteur de Confiteor brosse avec jubilation le portrait d'une société corrompue au bord de l'implosion.
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Journaliste d'art, Miquel est le dernier descendant de la grande lignée des Gensana, famille de la bourgeoisie catalane. Amoureux fou d'oeuvres et de femmes, il est de son propre aveu un homme désormais âgé et dépourvu de talents véritables. Ne lui restent que ses souvenirs, ceux d'une jeunesse militante, alors qu'il luttait avec fougue contre le franquisme et découvrait la passion dans les bras d'une violoniste. Invité par la charmeuse Jùlia dans un restaurant chic -dont elle ignore qu'il s'agit de l'ancienne demeure des Gensana... -, questionné avec empressement, il accepte de se dévoiler.
Au récit de sa vie s'entremêlent les chroniques de son oncle, décédé au moment où débute le roman. Maurici Sicart, personnage fantasque et excessif, adoré de son neveu Miquel, amateur de littérature et de mensonges, a composé un portrait des Gensana sur plus de deux siècles, brouillant les pistes et réinventant le passé de sa famille, peut-être par esprit de vengeance ou par simple esprit de jeu.
Les voix des deux héritiers Gensana servent une oeuvre des plus mélancoliques, aux frontières du roman historique et de la satire sociale, dont le style ne cesse de surprendre par son inventivité flamboyante.
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À Piura, un village poussiéreux du nord du Pérou, et dans la jungle amazonienne, les destins de don Anselmo, Bonifacia, Fushia, Lalita et la Chunga s'entrecroisent, formant une comédie humaine foisonnante d'aventures. Dans ce texte atypique d'inspiration autobiographique, il serait vain de privilégier tels personnages ou telles histoires, de les isoler de la symphonie composée par un Vargas Llosa chef d'orchestre. Car le roman se fait ici songe, polyphonie, joue avec les temporalités. Sa structure s'épanouit dans une merveilleuse complexité ; la narration y devenant matière qui se forme et se déforme sans cesse. La Maison verte, c'est le lupanar de Piura, qui détruit la ville par sa simple existence. Un symbole parmi tant d'autres des maux d'un pays malmené par la violence, la honte, le racisme, les enlèvements. Une vision intime de la décrépitude d'un monde qui s'engloutit lui-même.
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Martín Fierro est le titre d'une oeuvre de José Hernandez parue en 1872 qui met en scène la vie d'un gaucho argentin. Mais bien plus que cela aussi, car ce personnage est pour l'Amérique latine une figure archétypique à l'égale de celle de Don Quichotte. «Plaidoyer convaincant en faveur des exclus, des irréductibles et des marginalisés», Martin Fierro deviendra le symbole du peuple argentin.
Comme tout argentin, Jorge Luis Borges avait lu ce texte dans sa jeunesse. Fidèle à son souci d'érudition et à sa manière propre d'user de l'interprétation, l'auteur de Fictions se met à rêver à la vie du gaucho que ni lui ni José Hernandez n'auront réellement vécu.
Par un effet de miroir, le faiseur d'histoire, celui qui aime si bien brouiller les pistes et perdre le lecteur dans le vertige du paradoxe, se fait lui-même prendre dans son propre jeu par différents écrivains, critiques et historiens. Les cinq courts textes qui suivent et prolongent Le Martín Fierro et en quelque sorte le parachèvent, sont des études à la manière de Borges, dans lesquels leurs auteurs réinventent la figure de l'écrivain. Procédant de même que l'auteur argentin, ils en font une légende, si bien que le lecteur, séduit par la force de la fiction, finit par croire que Borges lui-même n'est qu'un personnage imaginaire. -
Tant et tant de guerre est né à la suite d'une exposition des photos du film Le manuscrit trouvé à Saragosse. Je me demandais si je ne pourrais pas faire un roman qui parviendrait au même degré de poésie et de mystère. Il me fallait créer un personnage et le laisser courir le monde. Ce serait un garçon ayant encore du lait sur les lèvres et qui, comme les poètes, s'extasierait devant tout ce qu'il verrait. Le prendre en plein désordre de la guerre afin qu'il puisse n'en faire qu'à sa tête, et aller là où il aurait envie d'aller. Le jeter dans des aventures avec des gens étranges. Pourquoi pas un roman, disons de guerre, mais avec peu de guerre ? Mercè Rodoreda.
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Se tournant vers son enfance, un homme voit renaître une Espagne révolue où les rues sentaient la mer, où l'insouciance s'alliait aux mystères du désir naissant, à l'orée des rites initiatiques immémoriaux, dans les suavités d'une vie peuplée de personnages truculents, les tantes jacasseuses, les oncles buveurs de cidre, les cousins de Madrid, et les cousines aussi, qui sont des sottes, sauf Helena. Helena, douce et chaude respiration du soleil, mélancolie d'un monde perdu.
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Un Cent ans de solitude à la catalane... Un barrage engloutit la ville de Mequinensa, une civilisation de la navigation fluviale sur l'Èbre s'effondre en un concert baroque.
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L'eau est l'élément majeur de ce recueil de textes, publié en catalan en 1967.
Eau vive ou immobile, mer, rivière, étang, flaque, matrice de mythes fondateurs. Et c'est bien de mythe, `d'imaginaire et de réalisme, que se nourrissent ces récits remarquablement structurés. Bien que très différenciés et d'inspiration variée, lyriques, réalistes ou fantaisistes, on a l'impression, au fil de la lecture qu'un lien subtil les relie ; sans doute est-ce le sentiment d'extrême solitude qui habite les divers personnages.
Solitude : humaine si réelle et si cruelle, solitude lancinante qui nous renvoie au vécu douloureux de l'auteur et à nos propres interrogations sur l'existence, la nature, la vie la mort, la fuite du - temps. A méditer sans pessimisme.
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Nous sommes à Barcelone, du début du XXe siècle jusqu'aux premières années qui suivent la guerre civile. Salvador Valldaura, riche patricien, épouse Teresa pour laquelle il nourrit une grande passion.
Salvador a déjà vécu à Vienne une aventure amoureuse intense conclue par un suicide d'autant plus troublant que l'auteur ne nous livre aucune explication. Il ne se remettra jamais de ce drame.
Teresa, malade, n'est plus en mesure de diriger la maisonnée. Sa fille, son gendre et ses petits-enfants sont tous plus ou moins atteints mentalement. Seul le très nombreux personnel féminin (le choeur de cette tragédie ?) est l'élément apparemment le plus sain. Lorsque la guerre civile se déchaîne, la villa et son parc ne sont plus entretenus. La trop grande demeure ne tardera pas à n'être plus habitée que par les rats, en attendant d'être rasée par les promoteurs.
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Nouvelles dont les protagonistes sont des femmes.
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Relation de voyage (1527-1537)
Alvar nunez Cabeza de vaca
- Actes Sud
- Babel
- 2 Avril 2008
- 9782742774081
En juin 1527, Alvar Nûnez Cabeza de Vaca quittait l'Andalousie pour la Floride, avec l'expédition dont il était le trésorier. Jeté par la tempête, quelques mois plus tard, sur la côte nord du golfe du Mexique, bientôt réduit en esclavage, devenu trafiquant, thaumaturge puis défenseur de ces Indiens que ses propres compatriotes opprimaient, il poursuivit son immense voyage jusqu'au sud-ouest des Etats-Unis. C'est dire qu'il traversa l'Amérique du Nord de part en part, sur sept mille kilomètres. "L'odyssée de Cabeza de Vaca est, simplement, le plus grand exploit de toute l'histoire de l'exploration sur le continent américain", souligne Yves Berger dans sa préface. Et cette Relation de voyage, adressée par Cabeza de Vaca à son roi, est ici servie par une belle traduction de Bernard Lesfargues et Jean-Marie Auzias, qui se sont efforcés de retrouver le véritable langage du conquistador.