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CAROLE CAVALLERA
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Le volume Tabucchi par lui-même présente pour la première fois au lecteur un ensemble de textes - pages de journaux, entretiens, essais - dans lesquels l'écrivain Antonio Tabucchi, plutôt réticent à parler de lui, lève le voile sur son autobiographie privée et littéraire, en chemi-nant depuis la Toscane maritime de ses origines jusqu'au Portugal - terre du coeur et des amitiés, devenu son pays d'élection -, en passant par Paris, découverte dans les années Soixante et toujours plus aimée. Commentaires sur ses propres oeuvres, intérêt pour d'autres formes artistiques, réflexions sur son statut d'écrivain se mêlent dans ce re-cueil qui offre un regard inédit et passionnant sur un auteur italien devenu désormais un classique du vingtième siècle européen.
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"Le lieutenant tombe à son tour.
"Si je meurs, ne me laisse pas ici", murmure l'officier à son ordonnance, le chasseur alpin Calusia. C'est un Bergamasque puissant, au visage innocent et bon, qui balbutie en dialecte quand il est ému, et rougit. "Ne me laisse pas ici, Calusia, ramène-moi chez moi, à Naples. Chez ma mère. Palazzo Pignatelli, Monte di Dio, Naples..."" 1943, Calabre, Italie. Après le renversement de Mussolini et la signature de l'armistice, l'ordonnance Calusia promet à son lieutenant de le ramener chez lui, quoi qu'il en coûte.
Commence un long voyage qui le mènera sur les chemins de la désolation et du chaos. Sans perdre espoir, Calusia poursuivra sa route et découvrira ce que l'humanité a de plus vil, mais aussi de plus noble.
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15 août 1908, les habitants de Messine en Sicile suivent la procession de la Vierge à travers les rues de la ville en fête. À quelques mètres de là, une jeune servante du baron Torielli est retrouvée égorgée, un bouton de manchette armorié serré dans la main. Ce meurtre est bientôt suivi d'un deuxième. Le lieutenant Marco Sestili et ses carabiniers se lancent dans une enquête compliquée, entre notables, hommes d'affaires, artisans et mafieux, tandis que Messine s'avance inéluctablement vers l'aube noire qui la rayera de la carte...
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Muss ; le grand imbécile
Curzio Malaparte
- La Table Ronde
- Quai Voltaire
- 16 Février 2012
- 9782710368144
Malaparte a commencé à écrire Muss en 1931.
Ce devait être une biographie, Le Caporal Mussolini, qui serait confiée à Grasset. Il l'a retravaillé en 1943-1945, puis après-guerre, mais le projet est resté inachevé. Muss est une brillante analyse historique des conditions d'émergence du fascisme, de son inscription dans l'histoire italienne, une préfiguration aussi de ce que sera l'Allemagne d'Hitler à partir de ce qu'il voit de l'Italie de Mussolini.
L'ambiguïté de son rapport au Duce apparaît à plein quand il mêle des bribes de leurs conversations, les souvenirs de ses séjours en prison ou en " déportation ", quand il passe de la colère à la froide réflexion politique, de l'admiration à l'amertume. Dans Le Grand imbécile, Malaparte imagine une révolte de ses compatriotes contre Mussolini. À travers cette vengeance bouffonne du peuple contre le dictateur (loin de sa mort expédiée d'avril 1945), il célèbre le caractère profond des Italiens, le goût de l'ironie, de la dérision qui les sauve en toute occasion.
C'est un thème constant de son oeuvre, parfois décliné à l'envers quand il les critique sans pitié, mais il en donne ici une représentation digne de Bruegel puisqu'il appelle de ses voeux la résurgence d'une coutume de la Renaissance qui narguerait " Le Grand Imbécile " et le ridiculiserait définitivement, seule fin digne de celui qui a été une injure permanente au goût, au beau, à la raison. On rit beaucoup, d'autant plus que Malaparte a écrit Le Grand Imbécile en 1943, après la chute de Mussolini, à la lecture de ce texte exalté et d'une grande drôlerie,
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Stendhal for ever ; écrits 1970-1989
Leonardo Sciascia
- Iicp
- Cahiers De L'hotel Galliffet
- 4 Décembre 2020
- 9782919205301
Leonardo Sciascia (1921-1989) a été un lecteur passionné de Stendhal. Dans Stendhal for ever, livre posthume et inédit en France, publié à l'occasion du centième anniversaire de la naissance de l'écrivain, sont réunis tous ses écrits sur l'auteur de la Chartreuse. Bibliophile raffiné qui a tout lu, Sciascia y adopte la démarche du glaneur, qui savoure le plaisir de retrouver, au fil de ses explorations littéraires, les traces de la présence, manifeste ou secrète, d'un écrivain auquel il voue une véritable adoration.
Stendhalien invétéré, il propose au lecteur une virée littéraire jubilatoire où il nous est donné de rencontrer, entre autres, Giacomo Casanova et Giuseppe Tomasi de Lampedusa, Alberto Savinio et Ettore Majorana.
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La poussiere sur l'herbe
Alberto Bevilacqua
- La Difference
- Litterature Etrangere
- 5 Février 2002
- 9782729113841
La Poussière sur l'herbe se déroule entre 1944 et 1948, années terribles pour l'Italie que l'éphémère République de Salo plonge dans le désastre de la guerre civile.
Au fil des chapitres, fragments d'histoires qui vont peu à peu se rejoindre, se détache un jeune partisan, Giorgio Donati, amoureux d'une riche héritière volage, Bianca Ghirardini. Il combat le long du Pô, de la région de Parme au delta, dans le " Triangle rouge " ou " Triangle de la mort ", contre les derniers représentants de Salo, les Brigadistes noirs. Cependant les personnages qui peuplent ce roman empêchent de croire à un manichéisme confortable : déserteurs, racaille, bandits évadés, tous s'emparent un peu au hasard des emblèmes politiques de la guerre, communisme ou fascisme qu'importe, ils veulent leur part du butin, goûter au sang, à la vengeance, prolonger le désordre, la folie, les crimes impunis.
De tout cela, un enfant est témoin, de ce déchaînement de violence mais aussi - et c'est l'autre face du roman - du retour, à la Libération, des rites ancestraux, de la très riche mythologie du fleuve que sa mère lui explique, comme Amelia Donati, que ses amants ont surnommée Chimère, l'expliquera à Giorgio : les processions de Pâques, le rite du taureau qu'on égorge pour apaiser le Pô en furie. Le roman transcende alors le simple témoignage historique ; il atteint au mythe de la lutte fratricide par la mémoire vive de ces rites très anciens que les hommes perpétuent en pénitence de ce qu'ils sont devenus.
Par-là, il devient universel. Un très grand livre.
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La tyrannie moderne et autres écrits politiques (1935-1968)
Nicola Chiaromonte
- Iicp
- Cahiers De L'Hôtel Galliffet
- 19 Octobre 2022
- 9782919205417
Le plus souvent en marge des courants idéologiques dominants en Italie, Nicola Chiaromonte a joué un rôle déterminant dans le dialogue culturel entre l'Italie et la France, et plus encore entre l'Europe et les États-Unis. Au lendemain de la Seconde guerre mondiale, revenu de son exil outre-Atlantique, il s'efforce de rassembler dans un projet culturel commun inspiré par un antitotalitarisme authentique et profond des intellectuels américains - en particulier Dwight Macdonald, Mary McCarthy et Hannah Arendt - et des écrivains français dont il se sent proche : ami de longue date avec André Malraux - bombardier dans l'escadron aérien créé par le romancier, Chiaromonte est le Scali de L'Espoir -, il avait noué dès 1941, en Algérie, un lien fraternel avec Albert Camus. Son cosmopolitisme a profondément influencé sa pensée politique, aiguisant son intelligence des évolutions socioculturelles à moyen et à long terme dont il a su restituer, avec rigueur et clarté, les enjeux éthiques. De cette lucidité découle son engagement inlassable contre le totalitarisme, son souci de dévoiler les multiples visages de la « tyrannie moderne » pour défendre, avant tout, l'autonomie de la culture. Dans ses essais, dans son combat culturel, Nicola Chiaromonte s'est toujours montré soucieux de maintenir le dialogue aussi ouvert que possible avec ceux qui, de l'autre côté du rideau de fer, subissaient l'oppression totalitaire.
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L'histoire commence en 1940, quand les Anglais décident d'arrêter les Italiens de Palestine.
Dans une prison arabe de Jaffa se retrouvent des ressortissants italiens, fascistes ou antifascistes, juifs ou " aryens ", mais aussi des Arabes à qui les aléas de la diplomatie internationale ont curieusement donné la nationalité italienne. Pendant les longues journées de captivité, ces hommes de races, d'opinions, de classes très différentes décident de raconter, à tour de rôle, leur histoire dont le pivot central est l'échec que la constante autodérision ne parvient pas à masquer tout à fait.
Ces récits brefs, essentiels, tissent peu à peu la trame du douloureux destin des hommes victimes de l'Histoire, témoins inlassablement confiants en des lendemains qui toujours les trahiront. Ainsi de cette Palestine d'avant 1940 où l'enthousiasme des premiers kibboutzim, l'utopie de la fraternité des peuples contiennent pourtant en germe " l'enfer d'une lutte sans merci à laquelle on n'entrevoit guère d'issue ".
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La paque rouge
Alberto Bevilacqua
- La Difference
- Litterature Etrangere
- 1 Septembre 2004
- 9782729115203
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Les frères séparés ; Drieu La Rochelle, Aragon, Malraux face à l'histoire
Maurizio Serra
- La Table Ronde
- La Petite Vermillon
- 3 Février 2011
- 9782710367987
Il existe une vaste littérature, en France et dans le monde entier, sur l'oeuvre, l'action politique et l'héritage de Drieu La Rochelle, d'Aragon et de Malraux. Mais aucune étude connue, qui se propose d'analyser leurs itinéraires croisés d'un point de vue chronologique et thématique à la fois, sur fond des « guerres civiles » européennes de leur temps. C'est le pari tenté par Maurizio Serra. Il a relu ce moment capital de « l'idéologie française » du xxe siècle, où s'affrontent révolution et anarchie, communisme et fascisme, surréalisme et décadence, résistance et collaboration, patriotisme et « parti de l'étranger », gaullisme et internationalisme à travers le destin extraordinaire de trois intellectuels « furieusement » engagés. Trois hommes unis et lacérés par leurs contradictions, leurs passions, leurs démons intérieurs.
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La terre assoiffée
Rocco Scotellaro, Franco Vitelli, Giulia Dell''Aquila
- Iicp
- 23 Septembre 2025
- 9782919205509
La terre assoiffée témoigne de l'engagement de Rocco Scotellaro en faveur de l'émancipation d'un monde en marge de l'histoire, certes, mais dont il nous faut retrouver les valeurs et c'est à cette tâche que s'est attelé celui que Carlo Levi appelait le « poète-paysan ». Loin d'enfermer l'oeuvre de son ami dans un régionalisme étroit, ce titre lui promettait une portée universelle puisque, selon Ignazio Silone, « les paysans se ressemblent tous » tant « la relation avec la nature et ses saisons [est] plus forte que les croyances et les nations ».
On ne s'étonnera donc pas de percevoir ici tant de résonnances entre la Basilicate et la France : comment ne pas songer en effet à la parole rugueuse des personnages gioniens, aux « vies minuscules » chères à Pierre Michon, aux petites gens qui peuplent La place d'Annie Ernaux ? Comment ne pas y retrouver « le paysan modèle de sagesse et de savoirs » d'Henri Mendras ? Comment ne pas regarder les photographies que Cartier-Bresson rapporte de ses séjours dans la province de Matera, en 1952 puis en 1973, comme un reflet de l'oeuvre de Scotellaro et son retentissement ?
Dans cette anthologie inédite en français, le dialogue esthétique se poursuit avec l'oeuvre de huit artistes contemporains. Des extraits des Carnets montrent les relations stimulantes de Scotellaro avec des intellectuels de premier plan - G. Salvemini, C. Pavese, N. Ginzburg... La parole des paysans, fidèlement recueillie dans Paysans du Sud, s'entend jusque dans les pages autobiographiques, Raisins de Lucanie et Ramorra, où se livre celui qui fut à la fois écrivain, sociologue et acteur politique, l'homme à qui Visconti a voulu rendre hommage en intitulant l'un de ses plus grands films Rocco et ses frères. -
Vingt ans après, six anciennes camarades de classe se retrouvent dans la somptueuse villa où elles avaient séjourné ensemble l'année de leur bac.
Seule Piera, l'organisatrice de ce week-end " entre filles ", manque à l'appel. Lucia, Amanda, Déda, Maria Luisa, Tatti et Giovanna imaginent alors toutes sortes de motifs à son absence. Très vite, trois autres disparaissent. Leurs amies se rassurent en pensant qu'elles ont filé à l'anglaise. Mais la tension ne cesse de monter, d'autant que le week-end prend fin et que le minibus censé venir chercher les hôtes de la Villa Camerelle se fait attendre.
C'est alors qu'Amanda, la plus angoissée de la bande, fait une macabre découverte. Y aurait-il une meurtrière parmi elles ?
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Mussolini et les femmes
Gian carlo Fusco
- Serpent A Plumes
- Fiction Etrangere Serpent A Plumes
- 3 Juin 2010
- 9782268069685
Maître de la chronique satirique, Gian Carlo Fusco pourfend, dans Mussolini et les femmes, les ridicules du régime du Duce. À coups d'anecdotes autour de Rachele (l'épouse) et des maîtresses innombrables de " l'homme de la Providence ", il brosse le portrait d'un homme aux séductions brutales, entouré de " play-boys " englués dans leurs jalousies, leurs rivalités, leurs ambitions de vitelloni, de séducteurs de bordels. D'un trait vif, provocateur, impitoyable, il traque, débusque et pulvérise les impostures d'un pouvoir qui, avant l'ère médiatique, avait hissé le sport au rang de priorité nationale pour divertir les Italiens, au grand dam des hiérarques ventripotents contraints de s'exhiber dans des prouesses athlétiques. Un " Envers de l'histoire mussolinienne ", truculent, inattendu et irrésistible.
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A travers ton corps
Alberto Bevilacqua
- La Difference
- Litterature Etrangere
- 7 Février 2004
- 9782729114831