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«Faust» : ce simple mot, cette syllabe robuste et trapue comme le «poing» qu'elle désigne couramment, est un signe aussi fort dans l'histoire culturelle des pays allemands que lorsqu'on dit «don Quichotte» en terre espagnole ou«Dante» en Italie. C'est essentiellement grâce à l'oeuvre de Goethe que le personnage de Faust a passé les frontières et rejoint, dans l'imaginaire occidental, les figures de don Juan et de Prométhée. Comme eux, insatisfait et rebelle, Faust s'oppose à l'autorité divine en faisant un pari dont l'enjeu n'est rien de moins que le sens de la vie et la possibilité du salut.
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Traduction nouvelle
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Hermann Hesse poète ? Nous connaissons surtout en France le romancier du Loup des steppes, de Siddbartha, du Jeu des perles de verre, l'esprit non confirmiste, la pacifiste, l'exile Pourtant dans l'oeuvre immense de cette longue vie, la poésie est bien loin de n'occuper qu'une place secondaire Non seulement la Muse fut pour Hesse une compagne quasi-quotidienne, non seulement les vers réunis par son éditeur, après sa mort, occupent deux forts volumes, mais il demeure, en dépit des esthètes qui le jugèrent souvent trop simple, trop naïf, l'un des plus lus, des plus populaires parmi les poètes allemands contemporains.
C'est en poète plus qu'en romancier que Hesse se considérait lui-même Une épitaphe de fantaisie figurant dans un carnet qu'il tenait vers sa trentième année l'indique clairement :«Ci-git le poète lyrique H Sans doute ne fut-il jamais reconnu comme tel. mais il fut grandement surestimé, en revanche, comme écrivain récréatif.» Assurément, Hesse n'a pas renouvelé l'instrument poétique, n'a pas créé d'école Bien au contraire, il s'est volontairement inscrit dans la lignée des romantiques allemands qu'il relisait sans cesse avec prédilection. en vers comme en prose,savourant chez eux l'admirable musicalité de la langue, la délicatesse des sentiments, l'amour sincère de la nature, l'ouverture sur le rêve, la participation enthousiaste aux royaumes de l'histoire et de la légende,et au-delà de ceux-ci, à l'inconscient collectif.
Pour présenter le poète Hesse au lecteur français, il a semblé raisonnable de se restreindre, de choisir parmi les quelques 700 poèmes publiés en 1962 en Allemagne, ceux qui sont à la fois représentatifs de la manière Hesse, les plus populaires dans les pays de langue allemande et les plus accessibles à notre public dans une version française. C'est la matière d'un ou deux recueils que l'on trouvera ici (environ 80 poèmes), mais le choix s'étend sur toute une vie et suit à peu près, comme les éditions allemandes, l'ordre chronologique.
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Ce livre réunit des textes de Hermann Hesse sur la musique, tirés, les uns de ses oeuvres en prose ou en vers, d'autres, les plus nombreux, d'inédits et notamment de sa riche correspondance. La musique fut bien plus pour Hesse que la peinture - chez lui simple passe-temps d'amateur éclairé. Elle a illuminé sa vie, guidé à chaque instant son inspiration et son style. Il l'a toujours considérée comme le plus pur symbole de la culture humaine, la plus haute réalité métaphysique, l'axe véritable de l'univers. Amie d'enfance, passion de jeunesse, fidèle compagne de son âge mûr et de sa vieillesse, elle est le personnage central d'un roman d'amour dont cet ouvrage nous livre les documents, nous raconte l'histoire - l'histoire d'une passion :
"Que serait notre vie sans la musique ! (...) Si l'on interdisait, à moi-même ou à quelque autre demi-amateur de musique, disons les chorals de Bach, les arias de La Flûte Enchantée ou de Figaro, ou qu'on les arrachât de vive force à notre mémoire, cela représenterait autant pour nous que la perte d'un organe, de la moitié d'un sens, d'un sens tout entier.
Au fil des pages, nous découvrons ainsi les préférences attendues (Mozart, Bach, Haendel), inattendues (Schoeck, Clara Haskill) de Hesse, comme aussi, ses bêtes noires (Wagner, Strauss).