Analyse des conditions de l'installation du nazisme dans les esprits, La Troisième Nuit de Walpurgis a été rédigée entre mai et septembre 1933. Livre dense et labyrinthique, il investit tous les registres de la syntaxe et de la grammaire pour débusquer les responsabilités : " Rien à dire sur Hitler ", commence l'enquête de Karl Kraus. mais tant de choses sur les intellectuels de tous bords qui, des plus éminents comme Heidegger à la tribu de la " journaille ", ont accepté sans difficulté et même demandé le sacrifice de l'intellect, préparant librement le terrain à l'ensevelissement de l'humanité.
" Être en mesure de saisir le mal du monde dans son rebut, percevoir chaque fois sur la surface la plus anodine la fin dernière de l'humanité souffrante, un tel état d'esprit serait-il donc privé de la première possibilité de défense consistant à mettre en lisière l'hypertrophie de ce que déjà il a vu et stigmatisé ? Dans tout le cours de ma non-activité, je me suis servi de la presse - où je suis allé chercher toutes les preuves contre une existence qu'elle a corrompue - et je conserve des centaines de milliers de documents sur sa responsabilité directe ou indirecte : les dernières choses parues, autant capables de donner une image de toute la déformation de l'époque que les commentaires bien mûris en forme de gloses. Mais si je suis parvenu à supporter le cauchemar de cette brûlante actualité faite d'actions et de comptes-rendus, de cette assimilation aux allures de fin dernière qui mêle déclin et renouveau, du plus sanglant succès de l'art oratoire jamais promu au rang d'histoire mondiale - serais-je pour autant à la hauteur de la matière ? Même si elle ne paralysait pas le désir de mise en forme mais lui donnait au contraire des ailes, comment serait-il capable de maîtriser l'abondance de formes de cette troisième nuit de Walpurgis ? Comment l'étonnement ressenti face à ce renouveau qui détruit des concepts de base avec la force élémentaire d'une peste du cerveau (comme si les bombes bactériologiques étaient déjà larguées par les avions les plus modernes) pourrait-il donner du courage à celui qui est sans voix et perçoit ici le visage du monde qui s'est pris au mot ? Alentour rien que stupeur, sidération face à l'envoûtant prodige d'une idée qui consiste à n'en avoir aucune. Face à ce coup de boutoir qui a pris tout droit le chemin n'allant de rien à nulle part. Alentour rien que l'étonnement face au prodige d'une réalité étatique engendrée par l'ivresse jusqu'au dernier paragraphe, avec une économie nationale alimentée par le boycott des Juifs. Je me demande comment une telle présomption ne devrait pas déprimer ce qui reste encore de détermination intellectuelle dans un esprit et n'a pas été totalement laminé par l'épuisement des années de guerre et d'après-guerre. "
Sismographe de l'esprit et du coeur, l'écrivain allemand jean paul (1763-1825) apparaît, dans ces pensées brèves, tour à tour lucide, injuste, amusant, petit-bourgeois, misogyne, percutant, touchant.
C'est un écrivain charnel, un artisan organisé qui se méfie de la spéculation. il ne cache rien, ni du corps ni de l'esprit. la lumière est à ce prix.
S'il s'élève parfois à des hauteurs séraphiques à partir des choses de la vie, il sait, pourtant, comme kleist, que le paradis est verrouillé et qu'il est vain de chercher quelque part derrière le monde une autre entrée, unique et grandiose. l'énigme est à portée de main mais toujours fuyante, la fantaisie de l'écrivain peut nous en rapprocher, jamais nous la révéler complètement.
Dans la lignée du Monde de Sophie, une initiation à la philosophie accessible, émouvante et pleine d'humour, pour petits et grands.
On dit souvent que les enfants sont les vrais philosophes ; incroyablement curieux, ils veulent comprendre le pourquoi de toute chose et n'ont de cesse de connaître la réponse. Mais que dire à votre enfant quand il vous demande d'où vient la vie, pourquoi les gens ont des soucis ou ce que ça fait d'être une chauve-souris ?
Dans ce petit livre passionnant, le philosophe Richard David Precht s'inspire de ses discussions avec son fils Oskar lors de leurs promenades dans Berlin. D'où viennent les noms des animaux ? Comment sait-on ce qui est juste ? Pourquoi se reconnaît-on dans un miroir ? A-t-on le droit de se débarrasser de la tante Bertha ? Échangeant interrogations et anecdotes, père et fils proposent des pistes de réflexion autour des grandes questions philosophiques que nous nous posons tous.
Égoïsme et indifférence sont devenus les maîtres mots de notre société. Leurs conséquences - irresponsabilité et mépris - sont désastreuses aussi bien pour le lien social que pour l'environnement ou la finance.
Richard David Precht nous convie à un voyage philosophique étonnant, amusant et pédagogique de Platon à Wikipédia, des traders aux singes capucins pour nous amener à réfléchir sur la notion de morale.
Un brûlant plaidoyer pour l'engagement de tous et le mieux vivre ensemble !
Il nous est tous arrivé de garder le chien d'une amie, de laisser un message sur un répondeur téléphonique, de passer un entretien d'embauche ou de planter un clou. La routine du quotidien nous dissimule parfois que nous faisons alors, dans ces situations comme dans d'autres, l'expérience de la philosophie pratique. Renouer avec l'étonnement qui fait le charme singulier de l'expérience philosophique, voilà l'enjeu des vingt-quatre récits de vie que comporte ce livre. La façon dont ce charme peut nous conduire à vivre une vie meilleure, plus riche de sens et plus intéressante, ne dépend que de nous. Un peu comme lorsqu'une chanson entendue à la radio s'invite dans notre tête : nous sifflons cet air sous la douche ou nous courons acheter le CD, à moins que nous décidions de monter un petit groupe ? tout est entre nos mains. Et entre celles de personne d'autre.
Couverture : Photomontage d'après des photos © Still Images / Getty Images et © Maren Caruso / Getty Images
Après Qui suis-je et, si je suis, combien ? et Amour, déconstruction d'un sentiment, le livre le plus engagé et le plus personnel du jeune philosophe allemand.
De Platon à Wikipédia, des traders aux singes capucins, un voyage philosophique érudit, pédagogique et amusant qui fait le point sur la notion de morale au mue siècle. En cette période de crise économique et d'incertitude généralisée, le constat s'impose à chacun : notre société est minée de l'intérieur par une indifférence nocive. Une irresponsabilité et un mépris de l'autre banalisés dont les conséquences humaines, financières et écologiques sont désastreuses.
Comment dépasser cet égoïsme dans lequel tant de réflexes nous enferment ?
Comment retrouver les valeurs d'entraide et de civisme auxquelles nous aspirons tous ? Richard David Precht nous livre ici un essai incisif, un brûlant plaidoyer pour un véritable engagement citoyen dans l'écologie, l'économie et la politique.
Un coup de semonce pour une reprise en main de notre mieux- vivre.