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Grand-peur et misère du IIIème Reich
Bertolt Brecht
- L'Arche
- Scene Ouverte
- 15 Octobre 2014
- 9782851818447
Sous le nazisme, la peur et la misère affectaient toutes les couches de la société allemande, l'intelligentsia, la bourgeoisie, la classe ouvrière. Il y a certes le courage de la poignée de militants qui, au mépris de tous les dangers, publient une littérature illégale. Mais il y a aussi la capitulation, face à la terreur, d'une trop grande part de l'intelligentsia. C'est ce qu'a voulu montrer Brecht, d'abord à ses compatriotes exilés, autour des années 1938, en écrivant la trentaine de courtes scènes, inspirées de la réalité même, de Grand-peur et misère du IIIe Reich.
La pièce naît en 1934 de la volonté de Brecht et de Margarete Steffin, de rassembler un matériau composé de coupures de presse et de témoignages sur la vie quotidienne en Allemagne sous la dictature hitlérienne. Le titre fait allusion au roman Splendeurs et misères des courtisanes de Balzac, et inscrit donc la pièce dans une lignée de peintures naturalistes de la société allemande de l'avant-guerre, brossant un large tableau allant du monde ouvrier à la magistrature en passant par la petite bourgeoisie.
La création de huit scènes aura lieu en mai 1938 à Paris devant un public essentiellement composé d'émigrés. Certaines scènes seront également publiées dans des revues d'émigrés visant à alerter l'opinion publique sur la réalité de la dictature en Allemagne et signalant le danger d'une guerre imminente. On y voit tour à tour la bourgeoisie, le corps médical, la justice, les enfants, les prisonniers, etc. évoluer face au régime.
Ce n'est cependant qu'après la Seconde Guerre mondiale que la pièce rencontre son succès, car elle montre, comme le disait Brecht lui-même, " la précarité évidente du IIIe Reich, dans toutes ses ramifications, contenue uniquement par la force ".
Aujourd'hui encore, Grand-peur et misère du IIIe Reich résonne comme un avertissement contre toute forme de système absolu et reste l'un des textes clés du vingtième siècle et au-delà. C'est un manifeste qui invite à lutter contre toute forme politique basée sur la discrimination et sur la crainte.
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Comment notre monde est devenu cheap : Une histoire inquiète de l'humanité
Jason W. Moore, Raj Patel
- Flammarion
- 5 Septembre 2018
- 9782081381889
«Cheap» ne veut pas simplement dire «bon marché». Rendre une chose «cheap» est une façon de donner une valeur marchande à tout, même à ce qui n'a pas de prix. Ainsi en va-t-il d'un simple nugget de poulet. On ne l'achète que 50 centimes, alors qu'une organisation phénoménale a permis sa production : des animaux, des plantes pour les nourrir, des financements, de l'énergie, des travailleurs mal payés...
Déjà, au XIVe siècle, la cité de Gênes, endettée auprès des banques, mettait en gage le Saint Graal. Christophe Colomb, découvrant l'Amérique, calculait ce que valent l'eau, les plantes, l'or... ou les Indiens. Au XIXe siècle, les colons britanniques interdisaient aux femmes de travailler pour les cantonner aux tâches domestiques gratuites. Jusqu'à la Grèce de 2015, qui remboursait ses dettes en soldant son système social et ses richesses naturelles.
Le capitalisme a façonné notre monde : son histoire, d'or et de sang, est faite de conquêtes, d'oppression et de résistances. En la retraçant sous l'angle inédit de la «cheapisation», Raj Patel et Jason W. Moore offrent une autre lecture du monde. De cette vision globale des crises et des luttes pourrait alors naître une ambition folle : celle d'un monde plus juste.
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Factfulness ; saine habitude de fonder son opinion sur les faits
Hans Rosling, Ola Rosling, Anna Rosling Ronnlund
- Flammarion
- Essais Flammarion
- 13 Février 2019
- 9782081427112
Nous nous croyons rationnels et informés. Ce n'est pas le cas. Nous nous trompons systématiquement, quel que soit notre niveau d'études, y compris - peut-être même plus - sur les sujets que nous croyons bien connaître.Mais, comme le met au jour Hans Rosling, statisticien de génie et star des conférences TED, les raisons pour lesquelles nous nous trompons sont toujours les mêmes ! Hérité d'un ancestral instinct de survie, c'est le fonctionnement même de notre cerveau qui nous induit en erreur : - En nous incitant à chercher un coupable à tout phénomène- En résumant la plupart des problèmes en une stérile opposition binaire- En nous intimant de réagir dans l'urgence(confondant ainsi peur et danger)- En étant facilement ébloui par les gros chiffres- En dramatisant à l'excès (et en adorant ça)...Ce livre nous apprend à repérer les situations où nos biais de pensée déforment notre vision des choses. Indispensable pour comprendre le monde tel qu'il est, Factfulness permet de prendre, enfin, la saine habitude de ne fonder son opinion que sur des faits.
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Superflu et indispensable ; à quoi servent les Grecs et les Romains ?
Maurizio Bettini
- Flammarion
- 29 Août 2018
- 9782081425330
Tout le monde le sait : depuis des siècles, plus personne ne parle le latin ni le grec ancien. Alors, à quoi peuvent-ils encore nous être utiles ?Voilà bien, avance Maurizio Bettini, une question révélatrice de notre époque, obsédée par l'efficacité, infiltrée par l'idéal de rentabilité jusque dans le langage qu'elle adopte. Bien sûr, 99 % des élèves n'utiliseront pas les langues et les civilisations antiques de leur vie. Mais la culture doit-elle vraiment servir ?Toute notre perception du monde est irriguée par la culture antique. Cela étant, peut-être ne faut-il pas se borner à chercher nos «racines» chez les Grecs et les Romains. Peut-être l'intérêt réside-t-il, au contraire, dans nos différences. Leur souple polythéisme est ouvertà tous les dieux étrangers. La vaste famille romaine, où l'oncle maternel se doit d'être le confident de ses neveux, est loin de notre modèle nucléaire. Là où nous parlerions de gens «de couleur», les Romains parlent de gens decolor : «sans couleur».Grecs et Romains nous sont à la fois étranges et familiers. Les fréquenter, c'est aussi bien explorer notre mémoire que s'ouvrir à l'altérité : cultiver, en somme, le superflu indispensable.