Dans un avion, une chanson ramène Watanabe à ses souvenirs. Son amour de lycée pour Naoko, hantée comme lui par le suicide de leur ami Kizuki. Puis sa rencontre avec une jeune fille, Midori, qui combat ses démons en affrontant la vie. Hommage aux amours enfuies, le premier roman culte d'Haruki Murakami fait resurgir la violence et la poésie de l'adolescence.
« Murakami place son roman sous la tutelle de Salinger et de Fitzgerald. [.] Il mêle la grâce à la noirceur avec une subtilité et une élégance qui sont, définitivement, la marque des grands écrivains.» Raphaëlle Leyris, Les Inrockuptibles Traduit du japonais par Rose-Marie Makino-Fayolle
Une aide-ménagère est embauchée chez un ancien mathématicien, un homme d'une soixantaine d'années dont la carrière a été brutalement interrompue par un accident de voiture, catastrophe qui a réduit l'autonomie de sa mémoire à quatre-vingts minutes. Chaque matin en arrivant chez lui, la jeune femme doit de nouveau se présenter - le professeur oublie son existence d'un jour à l'autre - mais c'est avec beaucoup de patience, de gentillesse et d'attention qu'elle gagne sa confiance et, à sa demande, lui présente son fils âgé de dix ans. Commence alors entre eux une magnifique relation. Le petit garçon et sa mère vont non seulement partager avec le vieil amnésique sa passion pour le base-ball, mais aussi et surtout appréhender la magie des chiffres, comprendre le véritable enjeu des mathématiques et découvrir la formule préférée du professeur... Un subtil roman sur l'héritage et la filiation, une histoire à travers laquelle trois générations se retrouvent sous le signe d'une mémoire égarée, fugitive, à jamais offerte...
Alors que leur petite soeur est morte, trois enfants sont enfermés par leur mère inquiète jusqu'à la névrose. Ce roman est une ode à la poésie de l'enfance, à la beauté de ses imaginaires habités par la présence des animaux, celle des sons et des objets, ici celle des pierres, et l'expérience précoce de la perte, de l'absence et du chagrin. Un très grand roman d'Ogawa, sur la maltraitance mais aussi et surtout sur la capacité des enfants à faire abstraction du mal, à persister dans l'amour filial, à survivre en tenant la peur à distance.
Il est le seul à pouvoir communiquer avec son frère aîné, cet enfant rêveur ne parlant que le langage des oiseaux que les humains ont oublié depuis longtemps. Petits oiseaux est un roman d'une douceur salvatrice où la différence n'influe pas sur le bonheur, où la solitude conduit à un bel univers.
Un petit garçon né avec les lèvres scellées vit aujourd'hui avec un léger duvet sur la bouche, une hyper-sensibilité à tout déplacement d'air. Depuis la disparition de sa mère, il passe de longs moments sur la terrasse d'un grand magasin, là où serait morte l'éléphante Indira. On dit que ce bel animal, mascotte d'un lancement promotionnel, devint un jour trop gros pour quitter les lieux.
Un matin, cet enfant solitaire découvre le corps d'un homme noyé dans le bleu d'une piscine. Et c'est en cherchant à savoir qui était ce malheureux que le gamin rencontre un gardien d'usine, un être obèse installé dans un autobus immobile et magique. Dès lors se dessinent entre eux une confiance quasi filiale, une relation toute familiale, un désir de legs, une envie d'héritage.
L'homme, passionné par les échecs, va faire du gamin son héritier de coeur, il va lui enseigner la stratégie du jeu, tout un art auquel le jeune garçon ajoute une spécificité : il joue tel un aveugle, sans voir son adversaire, sans voir les pions.
Retrouvant dans ce livre le motif du vieillard et de l'enfant, celui du lien issu d'une passion partagée, Yôko Ogawa poursuit l'exploration du sensible pour interroger, tel un écho silencieux, l'attachement à ceux qu'on aime, éternel.
Dans un village isolé entre mer et montagne, une petite communauté tente d'échapper à la misère en entretenant d'étranges coutumes. Isaku n'a que neuf ans lorsque son père part se louer dans un bourg au-delà de la montagne. Devenu d'emblée chef de famille, Isaku se voit attribuer une responsabilité dont il ne peut imaginer les conséquences. Une tempête s'annonçant cette nuit-là, d'immenses feux sont allumés sur la plage. Chargé de surveiller ce rite ancestral, Isaku va assister à l'arrivée d'un navire qui, ayant repéré les feux depuis le large, s'approche de la plage pour échapper au naufrage. Mais une barre rocheuse déchire la mer aux abords du village, et le piège se referme sur ce bateau qui, sous les yeux horrifiés de l'enfant, sombre en offrant à la communauté sa précieuse cargaison.
A travers ce récit envoûtant et cruel, Akira Yoshimura évoque la violence presque primitive d'une communauté villageoise totalement isolée dans un Japon hors du temps. S'appuyant sur le cycle des saisons, il décrit les conséquences de cet enfermement sur le destin d'un enfant dont la naïveté ne peut engendrer la révolte ni quelque autre forme de jugement face à la misère.
Le monde très privé des enfants et des vieillards quand il s'agit entre eux de transmission et de confiance ; les vibrations des mélodies n'existant que par-delà le silence ; l'effacement d'un temps que seul l'amoncellement d'objets semble pouvoir réanimer ; l'attirance gourmande et dangereuse pour les aliments sucrés ; la présence rassurante des animaux... Les lecteurs familiers de l'univers de Yôko Ogawa retrouveront dans ce recueil les thèmes qui lui sont chers.
Dans La Piscine, la fille du directeur d'un orphelinat partage la vie quotidienne de tous les enfants de l'institution, exactement comme si elle non plus n'avait pas de famille. Deux plaisirs compensent cette situation : regarder un adolescent s'exercer à plonger dans la piscine, et tourmenter une petite fille de cinq ans dont les pleurs lui procurent un apaisement inégalable...
A un cousin éloigné qui sollicite son aide pour trouver un logement, une jeune femme recommande le foyer où elle vivait lorsqu'elle était étudiante. Le directeur, personnage singulier qui a, dans un accident, perdu tous ses membres sauf une jambe, leur fait savoir que l'établissement est désormais à peu près désert et qu'un processus de dégradation est à l'oeuvre... Tel est le thème des Abeilles.
Dans le livre éponyme, la narratrice observe la grossesse de sa soeur d'un oeil scrutateur et cruellement objectif, qui relève avec plaisir les désagréments et petits tracas de sa vie quotidienne. Le principal souci de ces mois de grossesse est la nourriture...
Ces trois textes ont en commun leur simplicité et leur concision exemplaires. On y retrouve également des personnages à la naïveté cruelle, à la perversité troublante, et des situations à l'étrangeté menaçante. Yôko Ogawa manipule merveilleusement l'art de la description, qui s'arrête sur les détails pour révéler des émotions profondément enfouies dans l'inconscient des êtres.
«Manuscrit zéro» est un livre inclassable, où il serait question d'une année dans la vie d'une romancière. Un journal de création sous la forme d'une cristallisation : la cristallisation secrète d'un livre en devenir. Le manuscrit zéro telle la forêt profonde d'où jaillissent les histoires de Yôko Ogawa.
Blessée par l'infidélité de son mari, Ruriko décide de disparaître. Elle quitte Tokyo et se réfugie dans un chalet en pleine forêt où elle tente de retrouver sa sérénité. Ruriko est calligraphe.
Non loin, dans un autre chalet, s'est installé Nitta, un ancien pianiste de renom devenu facteur de clavecins, un homme habité par un calme particulier qui semble absorber les sons des instruments qu'il fabrique. Bien qu'assisté chaque jour dans son ouvrage minutieux par une jeune femme prénommée Kaoru, il vit seul avec un vieux chien aveugle et sourd. Invitée en ces lieux par Kaoru, la calligraphe observe et s'interroge sur la relation du facteur et de son aide. Ainsi elle apprend que Nitta ne peut plus jouer en présence d'autrui, que seule persiste en lui la capacité de vivre avec des sons invisibles. Mais, un matin, la calligraphe surprend Nitta installé au clavecin jouant "Les Tendres Plaintes" pour Kaoru.
Un jeune muséographe vient d'entrer en fonction dans un manoir aux confins du monde. Sous la direction d'une vieille femme plutôt étrange, il devra recenser, agencer, mettre en scène une véritable collection d'objets, de reliques du quotidien, de vestiges d'une intimité disparue et pourtant soutirée depuis des années aux défunts du village voisin. Car ces objets ont un seul point commun : ils furent tous volés quelques heures après la mort de leur propriétaire... Empreintes du temps qui passe, variations autour de la mémoire, accumulations, obsessions : la mission de cet homme est complexe car le musée du Silence devra être à la hauteur des souvenirs de la vieille dame.
Mari est réceptionniste dans un hôtel appartenant à sa mère. Un soir, le calme des lieux est troublé par des éclats de voix : une femme sort de sa chambre en insultant le vieillard élégant et distingué qui l'accompagne, l'accusant des pires déviances. Fascinée par le personnage, Mari le retrouve quelques jours plus tard, le suit et lui offre bientôt son innocente et dangereuse beauté.
Cette étonnante histoire d'amour, de désir et de mort entraîne le lecteur dans les tréfonds du malaise dont Yôko Ogawa est sans conteste l'une des adeptes les plus douées.
dans un ancien foyer de jeunes filles transformé en laboratoire, m.
deshimaru, taxidermiste du souvenir, prépare et surveille des "spécimens", tandis que la narratrice de ce récit, assistante et réceptionniste, accueille les clients venus confier au mystérieux spécialiste d'insolites bribes de leur histoire : des ossements d'oiseau, quelques champignons microscopiques, une mélodie, une cicatrice...
amputée d'une infime partie d'elle-même depuis un accident du travail, la jeune assistante tombe peu à peu sous le charme du maître de ce lieu de mémoire malsain et fascinant.
Dans les vestiaires d'une piscine, une jeune femme est soudain attirée par une inconnue pourtant banale, effacée et silencieuse. Quelques jours plus tard, elle croise à nouveau l'inconnue qui marche dans la rue accompagnée d'une vieille dame et, fascinée, elle les suit à travers la ville jusqu'à une loge de gardien au milieu d'un parc. A l'intérieur, les deux femmes sont assises sur des chaises, elles semblent attendre leur tour. La plus âgée se lève, entre dans une haute armoire hexagonale : la petite pièce à raconter...
Etrange et obsédante, cette courte histoire fait appel à la poésie et à l'imaginaire pour évoquer les mystères de l'introspection, de la confession et de la psychanalyse.
En 1945, Takuya est affecté au bureau d'information des forces armées japonaises. Le 15 août, jour de la reddition du Japon, l'ordre est donné de tuer les prisonniers américains, Takuya se porte volontaire. Quelques semaines plus tard, il apprend sa condamnation à mort pour crimes de guerre. Commence pour lui une longue errance, et un voyage inutile durant lequel il tente d'échapper à sa mémoire.
A la mort de son compagnon, Ryoko réalise qu'elle ne savait rien de lui. Le jeune homme s'est suicidé dans son laboratoire de parfumeur, où il créait des fragrances exceptionnelles en combinant son incomparable mémoire olfactive à ses capacités scientifiques. Sur les lieux du drame, Ryoko trouve une disquette contenant quelques phrases énigmatiques. Incapable de faire le deuil de cet homme étrange, elle part à la rencontre de son passé.
Entre réel et imaginaire, symbolique et inconscient, Yoko Ogawa atteint ici le coeur des êtres, la source de leur mémoire, pour exprimer l'indicible douleur de vivre.
Elle a seize ans, elle vient de mourir. Allongée sur un tatami, elle voit deux hommes arriver et offrir de l'argent à ses parents. Par-delà la mort, elle observe alors ce qu'il advient de son corps vendu à la science. Eichi et Sone se retrouvent par hasard. Voisins dans l'enfance, ils vivaient près d'un cimetière ouvert à tout vent, un fantastique terrain de jeux où ils faisaient parfois de terrifiantes découvertes. Mais Sone a déménagé à la mort de son père et personne n'a su ce qu'il était devenu... Deux magnifiques récits à travers lesquels Yoshimura fait preuve d'une remarquable modernité d'écriture. Pour aborder le thème de la mort sans jamais se laisser gagner par le sinistre ou le morbide, il atteint une pureté de style dont la sonorité cristalline fait écho à l'étrangeté de son univers.
A Onikobe, au mois d'août, c'est la fête des morts, avec son cortège de rites et de cérémonies.
Un meurtre fait surgir les fantômes du passé, les légendes et les rivalités ancestrales. On reparle alors d'un crime qui n'a jamais été élucidé et l'on a tort de ne pas prêter attention aux histoires de Ioko Yura et de l'interrompre quand elle se met à chanter cette comptine que les petites filles de son village fredonnaient en jouant à la balle. Lorsqu'elle retrouvera son jeu d'enfant devant les villageois médusés, il sera trop tard?: deux autres crimes réalisés en tous points comme dans la ritournelle auront plongé le village dans l'horreur et la stupéfaction... Kindaichi dénouera un à un les fils de cet écheveau compliqué enfoui dans la mémoire du village, les croyances locales, les rancoeurs et les superstitions.
Première édition poche en mai 1995
Une jeune femme se réveille en croyant entendre le chant d'une flûte... Il n'y a pourtant que le silence que son mari a laissé derrière lui la veille en la quittant. Bientôt, elle perçoit le moindre chuchotement comme un hurlement, le moindre choc comme un cataclysme ; et elle s'égare dans l'assourdissant bruissement des réminiscences. Pour un magazine de santé, elle accepte de décrire ses symptômes, s'efforçant de trouver les mots justes pour exprimer ce qu'elle ressent. Ses yeux s'arrêtent sur les mains du sténographe qui prend les notes... Ses doigts d'une étrange beauté glissent sur le papier, transcrivant chaque énoncé en un mystérieux signe aux allures d'éternité. Premier roman "long" de Yoko Ogawa, Amours en marge est paru au Japon en 1991. Il aborde d'une manière très sensuelle et poétique un thème majeur de l'oeuvre de la romancière : la mémoire préservée, embaumée, immortalisée par une imperceptible trace qui capture le souvenir en même temps que la douleur qu'il a suscitée.
Quelque temps avant son mariage, une jeune femme rencontre un enfant et son père, qu'elle retrouve un soir plongés dans la contemplation d'un restaurant scolaire. Quand l'homme lui raconte pourquoi l'image d'un réfectoire le soir évoque pour lui le souvenir d'une piscine sous la pluie, la mélancolie s'installe tel un lien dont elle ne pourra plus se défaire... Une jeune femme apprend la mort d'un camarade. Elle le connaissait peu mais cet accident la trouble plus qu'elle ne l'aurait imaginé. Dans l'ambiance étrange de la cérémonie funèbre, elle rencontre quelqu'un qui va faire basculer son quotidien. Avec finesse et subtilité, Yoko Ogawa effleure l'inconscient de personnages vivant des instants précieux, comme hors du temps, qui bouleversent leur existence. Attirés par l'autre, ils partent à la découverte des mystères de l'amour et de la mort aussi sereinement qu'ils se servent une tasse de thé.
Une jeune femme entre dans une pâtisserie pour acheter un gâteau d'anniversaire à son fils mort depuis longtemps.
Dans l'arrière-boutique, une vendeuse pleure en silence. un journaliste arrive dans un hôtel sur lequel il doit écrire un article. dans sa chambre s'est installée une femme. elle s'en va aussitôt mais ne quitte pas les abords de l'hôtel. elle rôde en portant un curieux fardeau. une maroquinière confectionne pour une chanteuse de bar un sac délicat et précieux dans lequel la belle va déposer son coeur, cette étrange excroissance placée non pas à l'intérieur mais à l'extérieur de sa cage thoracique.
Dans chacune de ces onze nouvelles, un détail, parfois infime, évoque la précédente ou annonce la suivante pour former une spirale, une chaîne soutenant la trame du livre et créant ainsi une subtile mise en abyme.
Une petite fille touchée par l'élégance d'un vieil homme le suit dans son île et devient son alliée face à l'hostilité du monde environnant.
Dans la maison vit aussi un hamster, au regard dépourvu de paupières. Une Japonaise prend l'avion pour l'Europe. A ses côtés s'installe un homme qui lui parle puis s'endort. Sa voisine, incapable d'un tel abandon, l'interroge. Dans l'obscurité du vol de nuit, l'inconnu lui révèle alors l'existence des "histoires à sommeil". Une jeune femme part en voyage pour tenter de fuir ses insomnies. En s'éloignant de son pays, de son amant et de ses habitudes, elle espère trouver suffisamment d'étrangeté pour, le soir venu, s'endormir tranquillement.
Dormir, s'endormir, s'éloigner du monde pour retrouver le chemin de l'inconscient, tel est le propos de ce recueil de nouvelles à lire comme une très belle introduction à l'oeuvre de Yoko Ogawa, aujourd'hui mondialement reconnue.
Prélude à la destruction (1949) évoque le quotidien d'une famille à Hiroshima durant le printemps puis l'été 1945 : les alertes nocturnes, les bombardements, le rationnement, l'évacuation des écoliers à la campagne, le travail des collégiens dans les usines, les tours de garde, les bagages prêts pour une évacuation annoncée sans cesse repoussée, les sacs à dos remplis de provisions suspendus aux poutres du plafond pour les protéger des rats. De semaine en semaine, la tension monte, les raids aériens se multiplient, le temps passe, et le récit prend des allures de compte à rebours sinistre.
Fleurs d'été (1947) commence avec deux ou trois éclairs, un léger bruit rappelant le chuintement d'une ampoule de flash, un voile noir qui tombe devant les yeux, et le monde qui s'écroule d'un seul coup. Pris dans le cataclysme incompréhensible qui suit immédiatement l'explosion de la bombe atomique, le narrateur décrit ce qu'il voit, ce qu'il vit, dans la stupeur terrible de l'immédiateté. Rarement les mots auront paru aussi minuscules, aussi dérisoires, que lorsqu'il s'agit de décrire l'horreur pure de corps et de visages brûlés, tuméfiés, déformés, purulents, qui suscitent l'épouvante plus que la pitié.
Dans Ruines (1947), l'armistice est signé, trop tard pour les milliers de victimes. Les couchers de soleil sont toujours aussi beaux sur la chaîne de montagnes qui abrite Hiroshima ; les jeunes pousses de riz frémissent sous le soleil ; dans la rivière près de laquelle agonisaient les blessés, l'eau coule, paisible, limpide - mais ceux qui ont mangé la chair des poissons sans vie qui y flottaient sont morts à leur tour peu de temps après. La nature reprend ses droits, qu'en est-il de la vie oe
Bouleversants de précision, de concision, de pureté, ces trois textes du poète suicidé furent à l'origine d'un genre littéraire, la "littérature de la bombe atomique" (Genbaku bungaku), qui, en raison de la censure dont il fit l'objet de la part des forces d'occupation américaines - qui n'autorisaient sur la bombe que la publication d'articles scientifiques -, ne connut son essor qu'au début des années 1950.
Une jeune femme vient de confier sa grand-mère à une institution médicalisée. Dépendante, silencieuse et immobile, la vieille dame semble peu à peu s'effacer de toute réalité. Dans la mémoire et l'inconscient de sa petite-fille, la solitude est immense...
Une jeune fille apprend que son frère, malade, doit passer les derniers mois de sa vie à l'hôpital. Jour après jour elle lui rend visite et leur intimité s'accroît, au rythme des saisons, dans la quiétude de la chambre blanche.
Dans ces deux nouvelles, Yoko Ogawa n'évoque pas simplement la douleur de la mort ou la violence de la maladie, elle explore un sas très particulier, ce passage de la vie à l'absence qui induit un remarquable accomplissement des sentiments avant leur inscription dans la mémoire.