A Onikobe, au mois d'août, c'est la fête des morts, avec son cortège de rites et de cérémonies.
Un meurtre fait surgir les fantômes du passé, les légendes et les rivalités ancestrales. On reparle alors d'un crime qui n'a jamais été élucidé et l'on a tort de ne pas prêter attention aux histoires de Ioko Yura et de l'interrompre quand elle se met à chanter cette comptine que les petites filles de son village fredonnaient en jouant à la balle. Lorsqu'elle retrouvera son jeu d'enfant devant les villageois médusés, il sera trop tard?: deux autres crimes réalisés en tous points comme dans la ritournelle auront plongé le village dans l'horreur et la stupéfaction... Kindaichi dénouera un à un les fils de cet écheveau compliqué enfoui dans la mémoire du village, les croyances locales, les rancoeurs et les superstitions.
Première édition poche en mai 1995
Tsuneo Asai est en mission à Kôbe pour le compte du ministère de l'Agriculture lorsqu'il reçoit un coup de téléphone : son épouse est morte quelques heures plus tôt.
Elle a succombé à une crise cardiaque tandis qu'elle se trouvait dans un magasin. Sous le choc, il décide de rentrer à Tôkyô par le premier train. Eiko avait le coeur fragile, il le savait, et la nouvelle de son décès ne l'a surpris qu'à demi. Les circonstances de sa mort, en revanche, ne laissent pas de l'étonner. Comment cette épouse docile, au caractère réservé, avec laquelle il menait une vie calme et sobre, qui ne s'absentait de la maison que deux ou trois après-midi par semaine pour aller à ses réunions de haïku, a-t-elle pu mourir dans une curieuse petite boutique de cosmétiques, dans un quartier où elle n'aurait jamais dû mettre les pieds ? Quelques jours plus tard, il décide d'aller s'excuser auprès de la commerçante de la gêne occasionnée.
Il découvre alors, non loin de là, la villa Tachibana, une maison de rendez-vous. Son trouble grandit. Peu à peu, d'infimes détails, de curieux haïkus publiés à la mémoire de son épouse dans la revue de son cercle littéraire, les confidences du personnel des "villas" sur les couples illégitimes qui les fréquentent, le convainquent que sa femme menait une double vie... Dans ce roman écrit au début des années 1970, Seichô Matsumoto traque de l'intérieur un fonctionnaire appliqué brusquement débordé par un événement inattendu.
Ce faisant, il nous donne à voir une société japonaise profondément ambivalente, à la fois pétrie de conventions et complice de ceux qui les ignorent.
Le Lézard noir lorgne avec bonheur du côté de Maurice Leblanc avec un cambriolage rocambolesque. Un très court roman qui joue sur le registre du travestissement et de l'extravagance. Ce titre a été porté à l'écran par Kinji Fukusaku sur une adaptation de Yukio Mishima. La Bête Aveugle : quand un masseur aveugle et pervers célèbre dans des mises en scène perverses la beauté du corps féminin. L'Île Panorama : Pour réaliser un rêve fabuleux, un étudiant, passionné par les oeuvres d'Edgar Poe, entreprend la construction d'une île idéale conforme à son imagination : usurpation d'identité, assassinat, délires mentaux, mystifications et mises en scène fantastiques nous entraînent dans un monde étrange et merveilleux, un paradis sur terre qui pourrait bien s'appeler aussi l'enfer.
Ces enquêtes où le lecteur est, dès le départ, mis au courant de l'identité du criminel, sont la forme classique du roman policier traditionnel chinois. Matsumoto en inscrivant ses histoires dans la société japonaise contemporaine marque le début de la critique sociale dans le nouveau polar japonais.
La Voix : Dans ce recueil de nouvelles, seule La Voix est une enquête policière classique. Dans les autres nouvelles, de simples citoyens voient leur curiosité exacerbée par le minuscule détail qui cloche. Dans Tokyo Express, une affaire simple et ordinaire change soudainement de nature parce qu'un détail heurte la sensibilité, le sens de l'harmonie d'un vieil inspecteur. Dans Le Vase de sable, c'est le portrait du Japon au seuil de la modernité qui retient l'attention.
Notre héros est journaliste et se promène dans Copenhague quand il tombe sur le groupe de jazz dont il a fait partie, toujours mené par son ancien ami guitariste, Carsten. Ce dernier s'effondre soudain sous ses yeux et l'autopsie révèle qu'il ne s'agit pas d'une overdose mais d'un empoisonnement. Pour trouver l'assassin de son ami, le narrateur évolue avec aisance dans les quartiers mal famés de la capitale danoise, épaulé par le commissaire Ehlers, son acolyte dévoué Kaspersen et Bang, un médecin légiste pour le moins cynique, sans oublier Frank, bassiste du groupe et mentor du guitariste défunt. Un humour grinçant sur fond de blues sombre et mélancolique qui accompagne ces personnages tout au long de leur enquête.