«Le mont Kudo était encore voilé par les brumes matinales de ce début de printemps. La main serrée dans celle de sa grand-mère, Hana franchissait les dernières marches de pierre menant au temple Jison. L'étreinte de la main autour de la sienne lui rappelait que, maintenant qu'elle allait être admise comme bru dans une nouvelle famille, elle cesserait d'appartenir à celle où elle avait vécu les vingt années de son existence.» À travers le récit des amours, des passions et des drames vécus par trois femmes de générations différentes, Les dames de Kimoto dresse un tableau subtil et saisissant de la condition féminine au Japon depuis la fin du XIX? siècle.
Japon, milieu du XVIe siècle. Alors que le pays est déchiré depuis plus de cent ans par des guerres civiles incessantes, Nobunaga, nouveau chef du clan Oda, entreprend à son tour de conquérir les provinces qui entourent son fief. A cette époque, Hideyoshi n'est encore qu'un enfant pauvre de la campagne. Sa mère se remariant, elle le confie aux soins d'un monastère. Mais le gamin rusé a beaucoup trop d'ambition et d'imagination pour rester cloîtré parmi des moines. Fasciné par des marchands ambulants, il s'enfuit avec eux et commence son apprentissage de la vie. Quelques années plus tard, il parvient à se faire engager comme pied-léger au service du grand Nobunaga. Le petit serviteur au faciès simiesque, doué pour les pitreries (d'où son surnom de " Singe "), s'empare alors de la moindre occasion pour se faire remarquer par son seigneur. Dans une société où la culture guerrière est à son apogée, régie par la stricte observance du rang social, il gravit pourtant un à un les échelons du pouvoir en usant de tous les moyens : flatteries, manipulations, mariages, espionnage... Ses talents de diplomate et de tacticien ne tarderont pas à porter leurs fruits. Promu samouraï puis général, Hideyoshi se révèle un stratège de génie, qui enchaîne les batailles victorieuses. Devenu un des favoris de Nobunaga, il se retrouve en position de force lorsque ce dernier est assassiné par un de ses vassaux. Mais Toyotomi Hideyoshi doit encore éliminer ses rivaux pour réaliser son rêve de grandeur : devenir le " Grand Pacificateur ", le maître incontesté du Japon réunifié... Tout en dépeignant avec authenticité une période cruciale de l'histoire du Japon, Shiba Ryôtarô retrace la fascinante saga d'un homme du peuple devenu l'un des plus grands guerriers japonais. Portrait vivant d'un véritable héros national, Hideyoshi, Seigneur Singe dégage la magie particulière d'un grand roman picaresque et épique.
Vers minuit, une forte pluie commença à battre les tuiles de la toiture.
Etendu dans sa chambre, Rikyû sentait son sang bouillir de colère. La rage lui tenaillait les tempes. Son coeur tapait dans sa poitrine... L'averse s'intensifia tout à coup, puis un éclair fulgura, faisant jaunir le papier de la cloison, et le tonnerre gronda aussitôt. "Le ciel a entendu ma fureur", pensa- t-il... Le visage simiesque d'Hideyoshi envahit une nouvelle fois son esprit. Aucun motif sérieux ne justifiait l'ordre de se suicider que celui-ci venait de lui faire parvenir...
Le 28 février 1591, le shogun Toyotomi Hideyoshi ordonna effectivement à Sen no Rikyû, le plus grand maître de la cérémonie du thé de l'époque, de se suicider - ce qu'il fit. Mais pourquoi? Cette histoire bien réelle reste, après plus de quatre siècles, une grande énigme, qui a inspiré de nombreux écrivains et cinéastes japonais mais n'a jamais été résolue. On prétend, au Japon, que l'art très codifié de ce cérémonial autour du thé recèle un sortilège qui peut rendre fou le coeur des hommes.
Dans ce roman, au fil des heures précédant l'aube fatale, Kenichi Yamamoto va nous faire découvrir comment son héros aura constamment cherché à atteindre l'extrême limite de la beauté, même si ce devait être au péril de sa vie.