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Emerson rencontre Thoreau en 1837 à Concord, Massachusetts. Il devient pour ce dernier un maître et un second père, lui prête le terrain sur lequel il va construire sa cabane au bord de l'étang de Walden en 1845, l'introduit dans le cercle des transcendantalistes et assure la publication de ses premiers essais et poèmes dans leur revue, « The Dial ». Esquisse biographique admirative, cet éloge funèbre prononcé par Emerson pour la mort prématurée, en 1862, de celui qui était son meilleur ami, reste encore aujourd'hui ce qui a été écrit de mieux sur l'auteur de « Walden » et de « La Désobéissance civile ». Plus qu'une simple biographie, ce court récit se lit aussi comme un éloge de l'amitié.
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Chronologie - Avertissement.
Le concept d'angoisse - Avant-propos - Stades sur le chemin de la vie - Le lis des champs et l'oiseau du ciel, trois discours pieux - La maladie mortelle [Traité du désespoir] - Pratique du christianisme - Point de vue sur mon activité d'écrivain - Sur mon activité d'écrivain.
Notices et notes - Bibliographie.
Traductions nouvelles.
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Introduction - Chronologie - Notes sur la présente édition.
Ou bien...ou bien incluant Le journal du séducteur - La reprise - Crainte et tremblement.
Miettes philosophiques.
Notices et notes.
Traductions nouvelles
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Il faut relire Marx après le déluge. Dans ces Manuscrits économico-philosophiques, rédigés en 1844 à Paris, et publiés pour la première fois en 1932 à Leipzig, ce sont l'inhumanité du capitalisme et l'infamie de ses thuriféraires qui sont dénoncées. Les économistes classiques, tels Smith, Say ou Ricardo, n'ont guère considéré l'ouvrier que comme une bête de somme. Ils n'ont voulu voir dans l'homme qu'une machine à consommer et à produire. Ce qui peut advenir au travailleur en dehors du temps de travail, ils laissent benoîtement au médecin, au juge, au fossoyeur ou bien au prévôt des mendiants le soin de s'en inquiéter quelque peu.
C'est que le travail, activité spécifique de l'homme, n'est plus désormais qu'un gagne-pain, une souffrance et une dure nécessité, pour l'obtention de laquelle tous se livrent - paradoxalement - à la plus âpre des concurrences.
La complète domination de l'économie sur la société traduit une aliénation maximale, que manifeste avec éclat la puissance universelle de l'argent : « notre valeur réciproque, écrit Marx, est pour nous la valeur de nos objets réciproques».
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On ne retient le plus souvent de Pierre-Joseph Proudhon (1809-1865) que ces formules provocatrices, dont l'écho n'a d'égal que leur incompréhension. Pourtant, Proudhon est un penseur novateur premier socialiste que Marx qualifia de « cientifique en raison de son analyse critique de la propriété, il est aussi le premier à se déclarer positivement anarchiste . Sa critique systématique des conditions politiques de son temps le conduit à penser la question aussi bien sociale que démocratique.
Édouard Jourdain trace le portrait nuancé du théoricien d'un « utre socialisme , mais aussi d'un acteur majeur des combats de son temps pour qui le désordre découle de la propriété capitaliste, de l'État et de la religion. Pour Proudhon, c'est bien dans l'anarchie que l'humanité trouvera l'ordre. -
Trois cents ans après sa naissance, Kant reste l'un des rares philosophes auxquels toute pensée au présent doit, à un moment ou un autre, se confronter. Il y a du Kant, approprié ou récusé, dans les problèmes, thèses et débats d'aujourd'hui. L'actualité de Kant ne signifie toutefois pas la permanence de la pertinence de ses analyses. Elle désigne le fait qu'il se trouve engagé dans et par les questionnements présents. L'actualité de Kant est celle d'un Kant depuis aujourd'hui, celle d'un Kant contemporain. Et Kant est tout aussi contemporain dans son inactualité : c'est dans son écart à notre présent qu'il peut servir à le manifester, comme il peut inquiéter ses évidences et peut-être l'ouvrir à son avenir.
Cet ouvrage rassemble huit contributions consacrées à cette (in)actualité de Kant. Elles envisagent les positions kantiennes qui permettent d'éclairer certains débats contemporains, qui eux-mêmes nourrissent des lectures renouvelées de Kant. Elles s'intéressent par ailleurs à la manière dont le rapport contemporain à Kant peut prendre la forme d'un retour, qu'il s'agisse d'un retour de Kant, d'un retour à Kant, d'un retour critique sur Kant, voire d'un recours à lui.
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Au voleur ! anarchisme et philosophie : pour une nouvelle critique de la domination
Catherine Malabou
- Puf
- 5 Janvier 2022
- 9782130825449
L'ouvrage débute par une définition très précise des termes « anarchie » et « anarchisme » et de leur histoire, en même temps que par un tour d'horizon des enjeux politiques contemporains qui rendent nécessaire une nouvelle réflexion sur ces termes et leur potentiel émancipateur, trop vite enterré ou méprisé (les anarchistes sont des nihilistes, des terroristes, etc.). Catherine Malabou s'interroge sur la raison pour laquelle certains des philosophes les plus importants du XXe siècle ont élaboré des concepts d'anarchie décisifs pour comprendre la situation contemporaine de la pensée en matière d'éthique et de politique sans jamais toutefois se référer à l'anarchisme. Comme si l'anarchisme était quelque chose d'inavouable, qu'il faudrait cacher alors même qu'on lui vole l'essentiel : la critique de la domination et de la logique de gouvernement. Au fil de l'interprétation critique de chaque philosophe se dégagent les éléments d'une pensée du « non gouvernable », qui va bien au-delà d'un appel à la désobéissance ou d'une critique convenue du capitalisme. Le livre propose donc une réinterprétation de l'anarchisme.
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En 1925, à la demande de La revue de France, Paul Valéry écrit un article où il livre ses réflexions sur une possible crise de l'intelligence dans une société de plus en plus mécanisée sous l'horizon de la science toute puissante.
Le nouveau paradigme généré par la machine, la statistique et l'idéal mathématique laissera-t-il encore une place à l'individu, à sa complexité, à son rêve, à sa lenteur, à son goût de la beauté?? L'ultra-modernité n'est-elle pas en mesure de porter atteinte aux dimensions proprement constitutives de l'humanité de l'homme??
Autrement dit, l'homme moderne ne sera-t-il pas accablé par la puissance de ses moyens??
Autant de questions qui, au moment du déploiement inéluctable de la révolution numérique et de l'imperium naissant de l'intelligence artificielle, sont d'une étonnante actualité.
Après La crise de l'esprit (2016), La liberté de l'esprit (2019), les éditions Manucius continuent d'explorer l'oeuvre morale et visionnaire d'un des grands esprits du XXe siècle. -
Les Parerga et Paralipomena, titre grec qui signifie « Accessoires et Restes », connurent un immense succès en Allemagne à leur parution, en 1851, et furent traduits en France entre 1905 et 1912. Bien qu'ils comptent parmi les textes majeurs d'Arthur Schopenhauer, ils n'ont fait l'objet, depuis, que de parutions marginales. Ils offrent pourtant aux lecteurs de l'auteur du Monde comme volonté et comme représentation un véritable kaléidoscope des grands thèmes traités par le philosophe : l'ennui, le désespoir, la bouffonnerie des comportements humains. Son pessimisme, qui lui fait dire que « la vie est une affaire qui ne couvre pas ses frais », connaît ici de nouveaux développements dans ses articles Sur le suicide ou Le Néant de la vie.
Schopenhauer propose un art de vivre pour remédier à la douloureuse condition humaine, sous la forme de conseils et de recommandations, comme de pratiquer avec prudence la compagnie de femmes. L'Essai qu'il consacre à celles-ci connut un vif succès auprès d'écrivains français tels Maupassant, Zola, Huysmans et tant d'autres dont Schopenhauer a nourri la misogynie.
Évoquant l'influence considérable de la pensée de Schopenhauer sur les créateurs de son temps, Didier Raymond souligne le paradoxe qui veut que son pessimisme ait eu sur beaucoup d'entre eux « les effets bénéfiques d'une libération longtemps attendue. Sa philosophie, écrit-il, confère enfin une certitude au sentiment de désespérance, d'extrême lassitude de l'existence ».
Par sa perspicacité philosophique et sa lucidité psychologique, comme par la clarté et la lisibilité de son écriture, cet ouvrage reste à cet égard un stimulant inépuisable.
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La pensée de Marx souffre encore d'avoir été longtemps associée à des régimes politiques discrédités. Pourtant, Marx reste sans doute le penseur le plus pertinent de l'économie capitaliste et de ses dérives, du travail et de la révolution. Il importe donc de débarrasser l'oeuvre de ses gloses et autres commentaires pour en revenir au texte même. C'est ce à quoi s'emploie Jean-Numa Ducange dans cet abécédaire, où il a retenu une centaine de mots caractéristiques du vocabulaire de Marx, suivis de la définition même qu'en propose ce dernier. Une bonne manière de faire connaissance (ou de reprendre le contact) avec un penseur-phare dont la philosophie de l'histoire a profondément imprégné nos imaginaires. Aliénation, État, luttes de classes, matérialisme, prolétariat, travail... «?À la lettre?»?: une collection pour revisiter ses classiques «?dans le texte?».
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Les 100 mots du Marxisme
Michel Lowy, Gérard Duménil, Emmanuel Renault
- Que Sais-Je ?
- Que Sais-je ? Les 100 Mots
- 29 Mars 2023
- 9782130584940
Bien qu'il ait refusé le terme de son vivant, le marxisme est d'abord la pensée de Karl Marx, pensée d'une richesse proprement extraordinaire, et en constante évolution. Mais ce que le marxisme doit à Marx est indissociable de ce qu'il doit à Engels, le coauteur - entre autres - du Manifeste du Parti communiste, et l'éditeur posthume des volumes 2 et 3 du Capital. Après leur mort, leurs idées furent développées dans des directions très diverses par des penseurs et des courants politiques se réclamant de leur héritage. Elles inspirent encore aujourd'hui la plupart des contestations radicales de l'ordre capitaliste.
En 100 entrées, cet ouvrage éclaire les principales notions du marxisme et rend compte de l'imbrication des enjeux et des débats politiques, économiques et philosophiques au coeur de chacune d'entre elles. -
Lorsque Max Weber décède subitement à Munich en 1920, à l'âge de cinquante-six ans, sa mort, après celles de Durkheim et Simmel, marque la fin d'une première génération de sociologues. L'auteur de L'éthique protestante et l'esprit du capitalisme apparaît en effet comme l'un des fondateurs de la sociologie moderne et comme l'un des grands penseurs de la modernité, indissociable de la révolution industrielle et de ses conséquences.
Cet ouvrage se propose de restituer la singularité de son oeuvre, à travers l'intrication des questions théoriques qu'elle soulève, de ses résultats empiriques et de ses apports méthodologiques. -
Correspondance Tome 6
Friedrich Nietzsche
- Gallimard
- Oeuvres Philosophiques Completes
- 15 Juin 2023
- 9782072852381
Avec ce tome VI s'achève la traduction de la correspondance intégrale de Friedrich Nietzsche ; cet ultime volume rassemble les lettres des deux dernières années de la vie consciente du philosophe (1887 et 1888) et les «billets de la folie» des premiers jours de 1889. Un document qui éclaire l'oeuvre. «Je n'écris que ce que j'ai vécu et je m'y entends pour l'exprimer», affirme Nietzsche chez qui vie et pensée sont imbriquées comme chez nul autre, et c'est donc dans l'intimité d'un penseur en errance - d'un «Prince Hors-la-Loi» de l'esprit - que nous introduit cette correspondance de haut vol. Nietzsche y apparaît comme un philosophe en quête perpétuelle du climat favorable, de l'environnement supportable, du régime salutaire : il séjourne à Nice, à Sils-Maria, sur les lacs italiens et surtout à Turin, découverte tardive d'une ville en harmonie avec ses aspirations, où il s'effondrera en janvier 1889. Ses lettres sont aussi des lettres d'affaires : Nietzsche publie lui-même, à compte d'auteur, ces deux années-là, des oeuvres aussi radicales que La Généalogie de la morale, Crépuscule des idoles, Le Cas Wagner et Ecce homo. Son projet philosophique se précise : la critique de la religion chrétienne comme expression éminente du ressentiment ; la préparation en secret d'une «transvaluation» de toutes les valeurs qui place un temps la «volonté de puissance» au centre de la réflexion. La relation avec le souvenir wagnérien devient déterminante, une problématique esthétique nouvelle s'installe avec la notion de décadence. Toutefois, ce qui frappe dans ces lettres familières, c'est l'extrême solitude dans laquelle évolue Nietzsche. La correspondance se déploie entre un petit nombre de personnes, ce qui lui confère une intensité humaine rare et une vraie portée philosophique. Les belles journées de Turin ont donné naissance à des livres où se construit le plus séduisant des «gais savoirs». Tout cela s'interrompt en janvier 1889. J. L.
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Si on arrête une personne dans la rue et qu'on lui demande qui est Nietzsche, il y a de fortes chances pour que celui-ci soit confondu avec un autre philosophe allemand au nom curieux : Kant, Schopenhauer, Hegel... Et pourtant Nietzsche est un grand psychologue qui a exploré avant Freud les tréfonds de l'inconscient et qui a fait voler en éclats les présupposés séculaires de la philosophie occidentale : règne de la Conscience et de la Raison, unité et constance du Sujet, méfiance du Corps et des Passions... Plus de majuscules écrasantes aux concepts chez Nietzsche, ce qui n'empêche pas une ambition colossale, à la fois théorique et pratique.
Malgré son immense originalité, Nietzsche était aussi un homme de son temps et de sa classe, et en tant que tel ses écrits sont empreints de préjugés réactionnaires qui le font haïr et mépriser l'écrasante majorité de l'humanité, et tout particulièrement les femmes, le peuple et les démocrates. -
La lecture de Marx et de Hegel fut déterminante dans le processus de réflexion ayant mené à l'écriture de La Société du spectacle. Guy Debord, s'il s'inscrivait dans la tradition de la pensée marxienne, n'était pourtant ni marxiste ni hégélien. Mais il a trouvé chez ces philosophes deux formes de pensée radicales qui répondaient pleinement à ses préoccupations. À l'instar du système théorique de Hegel, capable d'appréhender dans un seul mouvement tout ce qui gouverne l'existence humaine, il s'est attaché à produire une analyse de la société marchande qui s'applique à l'ensemble de son mode de fonctionnement. Quant à Marx et à son entourage, leur parcours et leurs idées constituent pour lui un modèle pour l'organisation de l'activité politique et révolutionnaire de l'Internationale situationniste.
Néanmoins, les spécificités de chaque auteur, et l'existence de deux dossiers de fiches de lecture bien distincts dans les archives de Guy Debord, ont été respectées dans ce volume constitué de deux parties : la première consacrée à Marx, la seconde à Hegel, l'une et l'autre faisant l'objet d'une postface revenant sur les apports précis de chacun à son oeuvre.
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Dans L'Homme du ressentiment (1923), Scheler examine ici, selon la pure méthode de description phénoménologique, un phénomène psychique entrevu par Nietzsche, le ressentiment. À l'origine, le ressentiment est toujours l'expression de quelque sentiment d'impuissance, né de l'échec du sujet à assumer selon les formes de sa personnalité telle ou telle valeur morale. C'est Nietzsche qui a donné à cette notion un droit de cité dans le sens technique dans le domaine de la philosophie. Max Scheler tente dans ce volume la description d'une totalité d'expériences et d'actions vécues en étudiant l'homme de ressentiment et insère sa doctrine dans le cadre d'une philosophie des valeurs. Scheler se dresse contre la conception nietzschéenne du christianisme qui est expliqué au travers de cette notion dans La Généalogie de la morale.
Dans le contexte actuel de remontée du ressentiment, la pensée de Scheler analysant cette notion retrouve une actualité particulière. La réédition de ce classique est d'autant plus justifiée. -
Les dernières années de Karl Marx : une biographie intellectuelle, 1881-1883
Marcello Musto
- Puf
- Questions Republicaines
- 8 Mars 2023
- 9782130836230
Au cours des dernières années de sa vie, Karl Marx élargit ses recherches dans de nouvelles directions : il étudie les récentes découvertes anthropologiques, analyse les formes communautaires de propriété dans les sociétés précapitalistes, soutient le mouvement « populiste » en Russie et critique l'oppression coloniale en Inde, Irlande, Algérie et en Égypte. Entre 1881 et 1883, il a également voyagé hors de l'Europe pour la première et dernière fois de son existence.
En se concentrant sur cette période de la vie de Marx, ce livre met à mal deux appréciations classiques de son oeuvre : que Marx a cessé d'écrire ses dernières années, et qu'il était un penseur eurocentrique et économique uniquement préoccupé par la lutte des classes.
Marcello Musto montre la richesse de l'oeuvre tardive de Marx, en mettant en lumière des écrits inédits ou précédemment négligés, dont beaucoup ne sont toujours pas disponibles en français. Les lecteurs sont invités à reconsidérer la critique de Marx du colonialisme européen, ses idées sur les sociétés non occidentales et ses théories sur la possibilité d'une révolution dans les pays non capitalistes. En analysant les manuscrits tardifs, on découvre donc un Marx à distance des critiques contemporaines « post-coloniales » qui ne voient en lui qu'un penseur eurocentrique et limité.
Alors que Marx fait actuellement l'objet d'un regain d'intérêt, ce volume comble d'importantes lacunes et permet de réévaluer certains de ses concepts-clefs. -
Dès les origines, la philosophie, en cherchant à déterminer sa voie propre, n'a pu s'affranchir complètement de la poésie. Platon, bannissant les poètes de sa cité idéale, était le premier à puiser chez Homère, à nourrir de poésie la puissance de son style. Les quatre textes réunis par Heidegger sous le titre original d'«Éclaircissements sur la poésie de Holderlin» obéissent à une volonté d'exploration du lien et de la relation qui, bien en deçà de la rencontre entre une philosophie et une poésie - où l'interprétation philosophique convoque la poésie à titre d'instrument au service d'objectifs qui lui resteraient propres -, ont toujours été déjà établis dans le tissu même du langage. Prises à la source originelle du sens, conception théorique et conception poétique sont voisines et parfois indistinctes. L'interprétation philosophique de Heidegger cherche donc à retrouver dans la poésie de Holderlin ce que le poète a su, plus originellement que le penseur, de l'histoire de l'être, dans une intimité moins envahie par le discours de la métaphysique. L'humilité de la pensée voit alors se déplyer, face à sa patience, la richesse d'un jaillissement originel.
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Vivre une vie philosophique
Michel Onfray
- Le Passeur
- Le Passeur Poche
- 6 Septembre 2018
- 9782368906156
Alors que nous célébrons cette année le bicentenaire de Henry David Thoreau, Michel Onfray publie un texte en forme de manifeste pour une « vie philosophique » libre, telle que l'émule et ami de Ralph Waldo Emerson l'a pratiquée, du côté de Concord, en Amérique du Nord, au milieu du XIXe siècle. Proche depuis longtemps de la pensée de ce créateur singulier, le philosophe nous livre un hommage en même temps qu'une brève mais complète et percutante introduction à la vie et à l'oeuvre du rebelle « penseur des champs ». Michel Onfray passe en revue les ouvrages de l'écrivain écologiste avant l'heure, dont son Journal et Walden, « ce chef-d'oeuvre de la philosophie existentielle », véritable « utopie politique », ainsi que tous ceux qui traitent de ses innombrables périples dans la nature, dont Marcher. Il évoque aussi les écrits qui révèlent un autre Thoreau, plus politique encore, épris de justice et opposé à l'État, qui deviendra l'apôtre d'une certaine insurrection, comme De la désobéissance civile ou son Plaidoyer pour John Brown. Ainsi se dégage un portrait double de Thoreau, « écologiste et libertaire » et, par-delà, celui d'un modèle de vie où la pensée contemplative associée à l'action crée les conditions d'une existence authentique et d'une harmonie nouvelle. Un modèle auquel Michel Onfray s'apparente et qui invite chaque philosophe et chacun d'entre nous à mettre en adéquation sa pensée et ses valeurs.
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La religion du Capital ; souvenirs personnels sur Karl Marx
Paul Lafargue
- Editions De L'Aube
- Mikros
- 7 Avril 2022
- 9782815948715
Nous sommes à un Congrès fictif du patronat à Londres. Les chefs de file de la bourgeoisie mondiale et leurs alliés cléricaux se sont réunis pour trouver une parade face à une menace nouvelle : le mouvement ouvrier qui, bien que naissant, pourrait faire vaciller leur trône. On sent que l'inquiétude préside à ce Congrès. Très vite, et malgré l'absence de Bismarck (indisposé par une légère crise d'alcoolisme aigu), s'impose la nécessité de doter le monde civilisé - pudique dénomination du capitalisme mondial - d'une nouvelle religion capable par ses commandements de rétablir l'ordre. Ce sera celle du Capital. Toute religion ayant besoin de tables de la loi, les voici dévoilées avec ce « Dieu mangeur d'hommes », son saint esprit « Crédit » entouré de ses saints et adossé à son catéchisme... Farce délirante et parodique, le texte de Lafargue est un pur régal : le combat pour la justice sociale s'y avère compatible avec l'humour et l'impertinence. Aujourd'hui ce petit texte se lit comme une parodie de la financiarisation du monde et des licenciements de crise. Edition enrichie des Souvenirs personnels sur Karl Marx, du même Paul Lafargue.
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Dans une lettre de 1987, Maurice Blanchot revient dans un post-scriptum essentiel sur son rapport à l'oeuvre du philosophe : « Grâce à Emmanuel Levinas, sans qui, dès 1927 ou 1928, je n'aurais pu commencer à entendre Sein und Zeit, c'est un véritable choc intellectuel que la lecture de ce livre provoqua en moi. Un événement de première grandeur venait de se produire : impossible de l'atténuer, même aujourd'hui, même dans mon souvenir »1 . Ce choc intellectuel se produit quelques années avant le commencement de l'oeuvre critique de Blanchot et demeure en sa force jusqu'à la fin. Si, du vivant de l'auteur, le lecteur avait pu voir le nom de Heidegger réapparaître dans bien des articles, ce qui lui permettait de savoir cet intérêt, c'est seulement la mort de l'auteur qui révéla, dans ses archives, aujourd'hui déposées à la Houghton Library de Harvard, plus trois cent pages pour l'essentiel tapuscrites du travail que Blanchot aura consacré de la fin des années 40 au début des années 60 à l'étude de l'oeuvre de Heidegger et de la maigre bibliographie secondaire alors existante.
Excellent germaniste, Blanchot lit tout ce qui paraît en allemand, et se confronte à la difficulté de faire passer en français le travail de Heidegger sur la langue allemande, une lettre inédite de 1959 à un destinataire inconnu révélant que c'est là, à ses yeux, « l'amitié intellectuelle » que nous devons au philosophe. -
Apprendre à philosopher avec : Tocqueville
Aymeric Bonnin
- Ellipses
- Apprendre A Philosopher Avec
- 19 Avril 2022
- 9782340066885
Alexis de Tocqueville est le penseur de la modernité politique. Grand témoin d'un monde en mutation, il s'est appliqué, à l'aube du XIXème siècle, à définir ce régime jusqu'alors inédit en France qu'est la démocratie. Ce nouvel état politique et social mit fin à des siècles d'aristocratie en hissant au plus haut l'étendard de l'égalité. Mais Tocqueville sent sourdre, au-delà des apparences, que la démocratie doit combattre le despotisme latent qu'elle porte en elle. D'une perspicacité et d'une actualité troublantes, l'oeuvre de Tocqueville nous montre qu'il appartient aux démocrates, encore aujourd'hui, et peut-être plus que jamais, de faire vivre la liberté.
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Marx ou le monde du capital ; brève introduction à la critique de l'économie politique
Gabriel Mahéo
- Apogee
- Ateliers Populaires De Philosophie
- 5 Mai 2021
- 9782843987007
Dans les années 1960, Sartre disait du marxisme qu'il est "la philosophie indépassable de notre temps" . Mais qu'en est-il pour nous aujourd'hui ? Le capitalisme n'a-t-il pas changé de forme depuis l'époque de Sartre et a fortiori celle de Marx ? Avons-nous dès lors dépassé le marxisme ou bien sommes-nous toujours confrontés aux mêmes problèmes que Marx en son temps ? La pensée de Marx peut-elle encore nous aider à donner un sens au monde dans lequel nous vivons ? En proposant une traversée des trois livres qui composent Le Capital, cet ouvrage se veut à la fois une introduction à l'oeuvre majeure de Marx et une réflexion sur ses possibles prolongements contemporains.
Qu'est-ce que la théorie de l'exploitation nous apprend sur le monde du travail ? Comment fonctionnent les mécanismes du marché et en quoi sont-ils liés au réchauffement climatique ? Quelles sont les contradictions et les illusions que le capitalisme porte en lui et en quoi le monde de la finance en est-il l'incarnation contemporaine ?
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Philosophies de Marx, au pluriel. Cela veut dire qu'il y a bien de la philosophie chez Marx, mais que cette philosophie ou plutôt ce philosophique résiste à son unification et s'affirme comme pluriel. Sans doute aura-t-il fallu que l'on renonce à unifier la pensée de Marx en une doctrine pour la redécouvrir comme philosophique. Le présent ouvrage se propose d'exposer ce pluralisme philosophique marxien sous trois rapports qui s'imposent plus que d'autres mais qui ne sont pas exclusifs d'autres : la philosophie de l'activité, la philosophie sociale, la philosophie critique. Ce sont trois directions dans lesquelles le philosophique chez Marx a insisté et a cherché à se déployer, mais sans jamais se stabiliser ni s'unifier - sinon peut-être tendanciellement dans la troisième perspective, qui ne désigne cependant pas une doctrine mais une attitude critique. Plus qu'une philosophie, ce que Marx nous a transmis est une certaine pratique de la critique dans la théorie (qu'on peut appeler « philosophie ») et la tentative de l'articuler aux pratiques sociales elles-mêmes critiques.