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Qu'est-ce que la philosophie médiévale ? Évoquant pour les uns l'âge idéal du magistère intellectuel de l'Église, pour les autres l'époque malheureuse d'un long et laborieux sacrifice de la pensée, mille ans de réflexion ont été longtemps relégués dans le silencieux interrègne qui sépare l'Antiquité de la Renaissance et de la prémodernité.
Depuis plusieurs décennies, les travaux des historiens de la philosophie ont redonné toute sa place à un Moyen Âge pluriel, en dialogue avec la philosophie vivante, ses évolutions disciplinaires et sociétales, ses débats et ses conflits. Alain de Libera nous présente les disciplines de la pensée médiévale : logique, physique, métaphysique, psychologie et éthique. -
Le Secret de la Torah : Yesod mora ve-sod Torah
Abraham Ben Me'Ir Ibn 'Ezra
- Belles Lettres
- Sagesses Medievales
- 6 Septembre 2024
- 9782251456133
Cette oeuvre que nous présentons ici ouvre une fenêtre singulière sur l'histoire hors du commun d'Abraham Ibn ?Ezra (1092-1167). Savant juif, tour à tour mathématicien, astronome, astrologue, philologue, mystique, poète et précurseur de la Kabbale, il maîtrisait l'ensemble du savoir antique et des cultures d'islam. Le très grand nombre de ses livres, couvrant de larges pans de la culture ibérique, entre la poésie, l'astrologie et l'astronomie, les mathématiques, les études calendaires et bien sûr l'exégèse biblique, ont assuré le passage du savoir juif oriental et andalou des terres séfarades aux communautés ashkénazes de l'Europe chrétienne et septentrionale. Incarnant de manière exemplaire la figure même de l'intellectuel juif médiéval, ce passeur érudit fut également l'un des plus grands commentateurs juifs de la Bible.
Le Secret de la Torah est une des oeuvres les plus étonnantes d'Ibn ?Ezra - et une des dernières. Ce texte qui pourrait servir aujourd'hui encore de guide, exégète audacieux et cependant fidèle d'une « féconde ambiguïté » (J. C. Attias), a intrigué plus d'un lecteur de son temps et a continué, à travers les âges, à susciter étonnement et commentaires. Invoquant la Raison, Ibn ?Ezra nous invite, comme dans un parcours initiatique, à lire la Bible sans préjugés ni dogmes, en quête du secret, le « sod » qui s'y loge et qu'il est, selon lui, de notre devoir et de notre qualité en tant qu'êtres humains doués de raison, de creuser, afin d'en extraire la vérité ultime.
« La lecture d'Ibn ?Ezra est notoirement difficile [...], mais le grand rabbin René Gutman prend le lecteur par la main et le guide à travers cet écrit avec un sens didactique et une patience exemplaire. La traduction est accompagnée de notes détaillées qui soutiennent le lecteur continuellement. » (extrait de l'avant-propos de Gad Freudenthal) -
Traité des catégories et de la signification chez Duns Scot
Martin Heidegger
- Gallimard
- Tel
- 14 Février 2019
- 9782072709470
«L'intérêt de cet ouvrage qui a précédé immédiatement la méditation de Sein und Zeit est aujourd'hui, de l'avis même de son auteur, d'illustrer la constance dans son oeuvre d'une double préoccupation : le problème de la langue et le problème de l'être. Jeune philosophe, il a déjà publié une thèse de doctorat concernant la logique. Mais sa thèse d'habilitation, que voici, le montre aux prises avec le projet d'une instauration radicale de la philosophie.» Bulletin Gallimard n°239, hiver 1970.
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Il peut sembler difficile de ressaisir en totalité l'apport du Moyen Âge latin à la pensée universelle. C'est pourtant la gageure que tient Serge-Thomas Bonino dans cet ouvrage : avec rigueur et clarté, il présente les théologiens et philosophes qui ont bâti la cathédrale du savoir médiéval, et dont les idées n'ont cessé d'irriguer, depuis, les recherches de leurs successeurs.
De Boèce à Nicolas de Cues, en passant par Anselme, Abélard, Thomas d'Aquin, et Guillaume d'Ockham, il replace chacun de ces géants dans son contexte culturel puis retrace les éléments essentiels de sa biographie intellectuelle et de son enseignement doctrinal.
Une synthèse passionnante et indispensable. -
Eckhart de Hochheim est sans aucun doute l'un des auteurs du Moyen Âge le plus lu, essentiellement pour ses sermons allemands. Le Maître séduit, fascine, enthousiasme.
Parce qu'il a subi un procès pour hérésie, on fait facilement de lui le chantre d'une spiritualité universelle, incomprise d'un magistère aux vues étroites et bornées ; un guide spirituel, libéré des dogmes sclérosants et affranchi du langage de l'Université.
De fait, premier dominicain à prêcher en langue vernaculaire, Eckhart invente un langage et des mots, use de métaphores et d'images afin de transmettre au public peu averti qui était le sien - notamment les béguines - une pensée précédemment déployée dans le latin scolastique. Malgré tout, sommes-nous encore vraiment capables, nous modernes, de pénétrer ainsi cette oeuvre dense, difficile, exigeante ?
Peut-être si, aujourd'hui comme hier, on admet une présence en nous qui, sans cesse recouverte par nos penchants et nos faiblesses, nous rappelle que l'absolu n'a pas déserté la création. Une présence que Maître Eckhart appelle Dieu.
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De la dignité de l'homme
Giovanni Pico della mirandola
- Eclat
- L'eclat Poche
- 6 Octobre 2016
- 9782841624034
Lorsqu'il écrit De la Dignité de l'Homme, Pico della Mirandola (1463-1494) a vingt-quatre ans. Bien conscient du fait que « ses façons ne répondent ni à son âge, ni à son rang », c'est pourtant une philosophie nouvelle qu'il propose à ses aînés.
L'homme est au centre de cette philosophie, en ce que le divin a déposé en lui ce 'vouloir', cette volonté dont il use à sa guise, le créant « créateur de lui-même ».
L'Oratio reste inédite. L'Église ne voudra pas entendre et Pico devra s'exiler en France avant d'être fait prisonnier et incarcéré au donjon de Vincennes en 1487.
Dans sa ferveur juvénile, le propos de Pico demeure intact, vierge, intempestif. Il fait appel à l'homme digne, lui offrant « l'un des plus sincères monuments de la philosophie morale de la Renaissance italienne».
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Le menteur aime à mentir et goûte le plaisir de le faire : traduction de l'abbé Devoille.
Du maître : texte établi et traduit par Poujoulat et Raulx.
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Maïmonide ou la nostalgie de la sagesse
Géraldine Roux
- Points
- Points Sagesses
- 5 Janvier 2017
- 9782757816301
De la vie de cette grande figure du Moyen Âge que fut Maïmonide (1138-1204), on connaît peu de choses, notamment qu'elle fut marquée par la perte d'êtres chers et la fuite des persécutions commises contre les juifs, de l'Andalousie à l'Égypte, où il est mort. Mais on sait bien que ce siècle fut marqué par l'exil, la perte d'autonomie politique pour ses coreligionnaires, plongeant ceux-ci, et plus particulièrement les savants, dans ce que Maïmonide diagnostiqua comme une perplexité. Dans ce contexte en effet, le savoir de la tradition s'est perdu. A cela s'ajoutait que les incessantes disputes des écoles rabbiniques privaient les communautés juives d'un guide légitime d'interprétation des textes sacrés. Comment retrouver la sagesse juive quand son enseignement a été oublié - et qu'on en a un vif besoin ? Comment concilier le Talmud avec les idées philosophiques développées alors - en d'autres termes, comment concilier foi et raison ? Telles furent les questions de Moïse Maïmonide, traitées particulièrement dans deux oeuvres majeures, le Mishné Torah et le célèbre Guide des Perplexes (ou des égarés), autour desquelles s'organise ce passionnant essai. Restaurant la science de la Loi, inventant une langue commune à la philosophie et à la religion pour leur permettre de dialoguer, Maïmonide entreprit de pacifier le rapport au savoir plutôt que d'apporter une réponse définitive à des problèmes métaphysiques. C'est en cela qu'il résonne encore aujourd'hui.
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Regroupe un ensemble de textes d'un grand philosophe du Moyen Age, régis par une intention : convertir le chrétien, et, à cette fin, confier à la parole le soin de faire renaître l'âme en Dieu. Cet ouvrage est une réflexion sur l'incarnation et invite à une pratique du dépouillement et du détachement.
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Somme contre les Gentils Tome 4 ; la révélation
Thomas d'Aquin
- Flammarion
- Gf ; Philosophie
- 19 Mars 1999
- 9782080710482
Le livre IV expose les vérités connues par la seule Révélation : «Il faut les prouver par l'autorité des saintes Ecritures, et non par la raison naturelle. Il faudra cependant montrer qu'elles ne lui sont pas opposées. [...] Nous traiterons d'abord de celles qui ont Dieu même pour objet, comme la Trinité ; en second lieu, des oeuvres de Dieu qui dépassent la raison, comme l'Incarnation [...] ; en troisième lieu, nous examinerons ce qui dépasse la raison à propos de la fin ultime de l'homme comme la résurrection, la glorification des corps, la béatitude perpétuelle des âmes.»
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Le Banquet des Cendres est le premier des trois grands dialogues métaphysiques de Giordano Bruno, dans lequel il expose, contre les partisans d'Aristote et de Ptolémée et par-delà Copernic, ses conceptions cosmologiques. S'il défend l'hypothèse copernicienne au cours d'un banquet organisé en son « honneur » par des docteurs anglais le 14 février 1584, jour des Cendres, c'est surtout pour dénoncer la pédanterie et l'obscurantisme desdits docteurs, et c'est avant tout le Bruno « inventeur de philosophies nouvelles » , comme l'appelle James Joyce, qui apparaît ici. La dimension nouvelle qu'il introduit n'est pas tant d'ordre cosmologique, elle regarde le traitement très personnel que Bruno fait de la connaissance humaine, sa capacité à « tout ébranler pour connaître l'inébranlable » ; elle est dans la part qu'il accorde, dans ce bouleversement des idées reçues, à l'« imagination créatrice », ce qui a fait dire à Eugenio Garin qu'« il est probable que la compréhension exacte de la notion d'imaginaire soit le secret, encore partiellement irrévélé, de la pensée de Giordano Bruno et d'une partie non négligeable du XVe et du XVIe siècle » . Condamné pour hérésie après huit années de procès, Giordano Bruno est brûlé vif sur le Campo dei fiori, à Rome, le 16 février 1600, laissant ce « secret » à lire pour les générations futures.
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Paul de Tarse est une énigme. Pour l'approcher, il faut se défaire de son image sombre et caricaturale, traverser deux mille ans de philosophie et de théologie, nous dépouiller d'Augustin et Luther, de Nietzsche, Freud et Heidegger, et revenir aux textes. Paul est juif, et il témoigne d'un événement inouï et extra-philosophique, la venue du messie. Mais Paul est aussi hellénisé ; il possède une indéniable culture philosophique. Pour proclamer son expérience absolument neuve, il s'efforce de donner un sens nouveau aux concepts anciens : parole, monde, temps, éthique, mal, etc. L'Avénement inconcevable vient changer la vie et bouleverser la pensée.
Paul n'est ni un philosophe, ni un théologien. Ce qu'il propose est plus simple et plus fondamental : une nouvelle forme de vie, un nouvel être au monde - la vie messianique. Il décrit ainsi les conditions éthiques d'accès à la vérité. Avant même la naissance du christianisme comme religion séparée du judaïsme, il nous introduit à l'existence chrétienne.
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Je fantasme ; Averroès et l'espace potentiel
Jean-baptiste Brenet
- Verdier
- Sciences Humaines
- 2 Février 2017
- 9782864329091
Ce bref essai porte sur la notion oubliée de « cogitation » comprise comme activité fantasma- tique. On tâche d'y combiner trois éléments.
Il s'agit d'abord de raviver la notion médiévale de cogitatio, perdue, voire recouverte par la modernité depuis Descartes au moins. Cogiter, au Moyen Âge, ce n'est pas exercer son intellect ou sa raison, mais - sous l'influence certes de la rationalité - faire oeuvre d'imagination. Fantasmer, c'est agir sur les traces cérébrales produites en moi par mon expérience du monde.
Dans un deuxième temps, c'est le philosophe arabe Averroès qu'on place au centre du jeu.
L'Europe latine a fait d'Averroès l'ennemi du cogito, entendu comme principe de la rationalité.
Il fut pourtant le penseur génial de la cogitation, comprise comme intermédiaire ambigu entre les sens et l'intelligence.
Enfin, on mobilise la célèbre notion d'espace potentiel empruntée au psychanalyste Winnicott, pour dégager l'enjeu de cette doctrine. Ce qui rend cruciale l'idée qu'Averroès se fait de la cogitation, c'est sa thèse d'un intellect constitutif de l'individu qui ne serait originairement qu'un pur possible et dont l'actualisation, l'essor, le déploiement reposent entièrement sur la dynamique interne des fantasmes.
Le but du texte est d'esquisser quelques figures inédites de la médiation, à la fois intraperson- nelle et transindividuelle. Le génie d'Averroès est d'avoir conçu l'intelligence comme puissance indifférenciée et hors temps de l'humanité. Par le fantasme, tandis que l'individu se cultive, que dans son corps, son expérience perce, enfle, la puissance de l'intellect s'individue en lui, s'inter- nalise, entre dans l'histoire ; et la cogitation, pour tous, par tous, forme la scène où ce croisement, qui fait l'humanité, chaque fois se réactive et s'atteste.
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Portrait du poète en tant que philosophe : sur la philosophie de Dante Alighieri
Ruedi Imbach
- Vrin
- Bibliotheque D'histoire De La Philosophie
- 2 Février 2023
- 9782711630981
Dans un portrait, on peut identifier deux moment : d'une part l'intention du peintre de montrer une personne et d'autre part le fait que cette dernière se dévoile au spectateur.
Dans cet opuscule, il ne s'agit non seulement d'aborder une oeuvre poétique en l'envisageant sous un jour philosophique, mais aussi de présenter la pensée d'un homme qui s'est lui-même reconnu et compris comme philosophe. Il en résulte une exposition des multiples aspects de la philosophie de Dante qui, selon ses propres termes, témoigne de la « gracieuse lumière de la raison ».
Le visage qui se dégage alors de cette approche n'est plus uniquement celui d'un poète empreint de savoir philosophique, mais celui d'un auteur qui se donne à voir en tant que philosophe. -
900 conclusions philosophiques, cabalistiques et théologique
Jean Pic de la mirandole
- Allia
- 7 Septembre 2017
- 9791030407136
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La raison au Moyen Age
Dominique Poirel, Collectif
- Vrin
- Pub Institut D'etudes Medievales De L'icp
- 7 Décembre 2023
- 9782711631285
Ratio. Le Moyen Âge, dit-on, n'aurait pas été l'âge de la raison mais de la foi, de l'autorité ou de la tradition. Mais c'est oublier qu'on en tira une logique, qu'elle donna sa forme au discours savant, qu'elle fut le ressort de la disputatio et que la théologie ne dédaigna pas de l'employer dans ses débats. Il est vrai, au prix d'un usage polysémique du mot dont il convient d'étudier les ramifications, la rationalité semblant pouvoir s'adapter aux différentes sortes de discours et, en quelque sorte, à leur fournir un style caractéristique. Le présent ouvrage s'attache à rendre compte de cette variété tout en restant attaché au principe de l'unité fonctionnelle de la ratio et pose la question : existe-t-il des savoirs assez sublimes, comme la théologie, ou assez humbles, comme les arts empiriques, pour échapper à l'emprise de la raison?
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La philosophie islamique ; du commencement à nos jours
Ulrich Rudolph
- Vrin
- Bibliotheque D'histoire De La Philosophie
- 24 Novembre 2014
- 9782711625932
Ulrich Rudolph retrace de manière concise et claire l'histoire de la philosophie dans le monde islamique. Sa présentation commence avec le processus des traductions gréco-arabes, puis il se concentre sur les auteurs importants, qui ont été, pour l'essentiel, lus en Europe également (Avicenne, Averroès, etc.). Ensuite, il traite des développements ultérieurs dans l'empire ottoman ou en Iran pendant les temps modernes. Un état des lieux des tendances actuelles de la philosophie islamique vient clore cet ouvrage.
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Physica ; le livre des subtilités des créatures divines
Hildegarde de Bingen
- Millon
- Atopia
- 16 Mai 2019
- 9782841373628
Sur les plantes, les métaux, les pierres, les animaux, Hildegarde de Bingen pose son regard en y voyant à chaque fois une étincelle de paradis. Chaque élément se transfigure, devient sensible et sensuel, agité d'humeurs malignes ou de langoureuses caresses. À première vue, le dessein de la bénédictine est humble: découvrir dans tous les règnes du vivant ce qui nous peut être assistance et nous éloigner de la maladie et de la mort. Mais le projet lointain est plus vaste : il est de rétablir entre la nature et nous ce lien de sympathie profonde qui nous arrache à notre solitude et nous réintègre dans le grand flux de la vie.
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L'acte et la puissance : Boèce, al-Ash'arî, Avicenne, Averroès, Guillaume d'Auvergne, Roger Bacon, Thomas d'Aquin, Jean Duns Scot
Boèce, Al-Ash‘Ari, Avicenne, Averroès, Guillaume d' Auvergne, Roger Bacon, Thomas D' Aquin, Jean Duns scot
- Vrin
- Translatio Philosophies Medievales
- 16 Février 2023
- 9782711630714
Le Moyen Âge se caractérise, dit-on, par une fidélité sans faille à Aristote : « Aristoteles dixit... ». Or, l'élucidation de l'idée d'un Dieu « tout-puissant », ou « puissant sur toutes choses », a bien pu s'appuyer sur le couple aristotélicien de la puissance et de l'acte; mais ne l'a-t-il pas aussi et conjointement modifié en profondeur? La difficile réception de ces concepts fondamentaux de la métaphysique aristotélicienne est sans doute révélatrice de la manière dont le Moyen Âge n'a jamais « repris » Aristote, au sens où il l'aurait simplement répété, mais il l'a « repris », au sens où il n'a eu de cesse de l'adapter aux réquisits nouveaux auquel il importait de faire droit. S'attacher aux reprises médiévales de l'acte et de la puissance, en métaphysique, mais aussi en logique et en physique, comme dans la psychologie, ou encore dans l'éthique, tant dans la Chrétienté de langue latine, qu'en terre d'Islâm, c'est ainsi se confronter à la richesse et à la fécondité des pensées qui y ont vu le jour.
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La mystique rhénane ; d'Albert le Grand à Maître Eckhart
Alain de Libéra
- Points
- Points Sagesses
- 28 Mars 1994
- 9782020211123
La mystique rhénane d'Albert le Grand à Maître Eckhart La mystique rhénane est le fruit d'une théologie spécifique inaugurée par l'enseignement d'Albert le Grand à Cologne dans les années 1250. Grâce à lui, l'école dominicaine allemande, dont on commence à peine à mesurer l'importance, a bénéficié de larges apports grecs et arabes, que les dissociations modernes entre "scolastique", "mystique" et "philosophie" ont, le plus souvent, occultés. Le but de ce livre est de redécouvrir les catégories médiévales et de donner dans cet esprit une première vue d'ensemble des hommes, des doctrines et des concepts qui ont fait de la théologie rhénane un moment fondateur dans l'histoire de la philosophie.
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L'éternité du monde
Thomas d'Aquin
- Vrin
- Bibliotheque Des Textes Philosophiques
- 3 Septembre 2020
- 9782711629398
Le problème d'un monde créé sans commencement ou, comme on le dit ordinairement, de « l'éternité du monde », a été l'occasion d'une vive controverse entre les penseurs latins du XIIIe siècle, dont saint Thomas d'Aquin. Nonobstant sa foi avérée en une création avec un commencement, ce dernier s'est en effet interrogé tout au long de sa carrière, et dans des textes assez amples : « Aurait-il été possible que Dieu créât un monde sans commencement? ». Une telle persévérance est suffisamment paradoxale pour attirer l'attention, surtout que Thomas, en sa doctrine sur ce point, s'opposait à la majorité de ses contemporains. Et cette réflexion philosophique possède une actualité d'autant plus grande qu'on s'interroge aujourd'hui, notamment au plan scientifique, sur l'âge de l'univers.Après une brève exposition des arguments et des raisonnements de Thomas sur la question, ainsi que des sources où il a puisé, sont donc présentés les douze textes thomasiens traitant de la durée du monde, en une traduction française originale. Une bibliographie sélective complète cet ensemble.
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La loi naturelle et politique chez saint Thomas d'Aquin
Jean-Rémi Lanavère
- Vrin
- Bibliotheque Thomiste
- 16 Novembre 2023
- 9782711631261
Quand la loi naturelle est encore convoquée par les théories morales et juridiques contemporaines, elle l'est souvent à l'appui de l'affirmation augustinienne d'après laquelle lex injusta non est lex. Leo Strauss, dans Droit naturel et histoire, offre une genèse de cette réception dépolitisante de la loi naturelle, par contraste avec ce qu'il appelle le « caractère essentiellement politique de la doctrine classique du droit naturel », notamment dans sa version aristotélicienne. Cette dépolitisation, pour lui, remonte au stoïcisme, mais aussi et surtout au christianisme : étant donné qu'avec l'intervention d'un Dieu provident et législateur, la doctrine classique du droit naturel s'est transformée en doctrine de la loi naturelle, son caractère politique se serait perdu, Thomas d'Aquin étant un représentant exemplaire de cette version a-politique, et même parfois anti-politique de la doctrine de la loi naturelle.
L'objet de cette étude est de faire apparaître, au rebours, le lien essentiel qui se trouve exister entre loi naturelle et politique chez Thomas d'Aquin. L'auteur entend le montrer d'une part en remontant au fondement de la doctrine thomasienne de la loi naturelle dans la providence divine, et d'autre part en manifestant le rôle décisif de la loi politique et de l'action politique dans la réalisation de la loi naturelle. Cette considération renouvelée de la loi naturelle thomasienne au prisme du politique permet ainsi de voir comment la loi naturelle, chez Thomas d'Aquin, relativise et honore ensemble l'ordre politique. -
Arts du langage et noétique : la notion d'attentio chez Pierre Abélard
Federico Viri
- Vrin
- Etudes De Philosophie Medievale
- 12 Septembre 2024
- 9782711631704
Est-il possible de parler d'intentionnalité au Moyen Âge et notamment avant la redécouverte du De anima d'Aristote ? Une réponse peut être recherchée au travers de l'étude de la notion d'attentio chez Pierre Abélard à laquelle ce livre est consacré. La fonction de l'attentio n'est pas seulement celle de viser un objet, mais également de gérer chez l'auditeur la formation des intellections engendrées à partir des sons vocaux proférés. Si l'attentio dirige tantôt le processus cognitif, tantôt le processus sémantique, alors un tel objet de recherche requiert une nouvelle perspective d'étude sur la sémantique et l'ontologie d'Abélard, à savoir une mise en relief de sa philosophie de l'esprit. L'éclaircissement de la noétique abélardienne s'impose alors comme un passage obligé pour tout essai d'interprétation originale de la philosophie d'Abélard.
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Le Compendium du livre De l'âme d'Aristote (Mu?ta?ar Kit?b al-nafs) compte parmi les premières oeuvres d'exégète d'Averroès. On en traduit ici le chapitre sur l'intellect qui contient l'essentiel des questions sur lesquelles le Commentateur reviendra dans toute son oeuvre. Ce qui l'occupe est d'établir si l'acte de l'intellect humain est permanent ou bien intermittent, et plus largement de savoir si notre puissance rationnelle est elle-même éternelle ou bien engendrée et corruptible. L'auteur montre que nos concepts sont en vérité ambivalents et que s'ils sont en partie soustraits au temps par leur sens, leur rapport aux images leur confère une forme de potentialité. C'est sur cette puissance que l'accent est mis : quelle est la nature de la capacité de penser? quel peut-être son substrat? qu'est-ce qui la meut, et jusqu'où?
L'édition du texte par David Wirmer montre qu'il fut plusieurs fois révisé et son intérêt est double. Il montre à la fois quelle fut la doctrine du jeune Averroès, disciple de son prédécesseur andalou Ibn B???a (Avempace), et comment le Cordouan inlassablement critique devait juger bon de la réviser. Averroès est connu dans l'histoire comme l'auteur du Grand Commentaire du traité De l'âme. C'est dans ce texte du Compendium qu'on voit s'en profiler la doctrine.