Errance
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Les Solutréens
Marcel Otte, Collectif
- Errance
- Civilisations Et Cultures
- 5 Septembre 2018
- 9782877726061
La civilisation solutréenne surgit, courte et dense, à travers les traditions classiques européennes entre vingt-deux et dix-huit mille ans avant notre ère. Toutes ses composantes culturelles présentent à la fois une grande homogénéité et une opposition radicale avec les milieux qu'elle traverse. Arts, techniques, habitats, prédation atteignent des niveaux d'élaborations inouïs. Considérée à l'échelle européenne, son extension se limite à l'extrémité occidentale : Espagne et France. Mais son impact semble avoir été déterminant dans l'histoire ultérieure du continent, spécialement dans la formation du Magdalénien (Lascaux) qui s'étendra ensuite beaucoup plus largement.
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Synthèse sur l'art paléolithique d'Europe de l'Ouest.
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L'histoire démographique du genre humain débuta il y a 2,8 millions d'années. Pour la première fois, avec le tranchant d'un galet aménagé, des primates sont sortis d'une exploitation essentiellement passive de l'environnement pour une exploitation active, potentiellement capable d'augmenter le nombre de bouches à nourrir au km2, grâce à des manipulations culturelles. Dès lors, population et innovation technologique ont entretenu une relation où la taille de la population a agi sur la technologie et la technologie a aiguillonné la population pendant 2,8 millions d'années. Mais une nouveauté est en train d'émerger. Alors que la productivité de l'économie ne cesse d'augmenter, la fécondité des êtres humains s'effondre. L'économie semble avoir débrayé du moteur primaire de la démographie pour aller en roue libre. Vers quelle destinée l'intensification économique pousse-t-elle les êtres humains alors que le talon de fer de la pression démographique à l'horizon 2070 décline ? Les données historiques manquent de recul pour tester les théories démographiques en compétition. Il faut faire appel à la Préhistoire. Comment reconstruire l'histoire démographique des êtres humains depuis l'origine ? Les sources d'information de la paléodémographie sont représentées par les squelettes des nécropoles, des distributions spatio-temporelles de vestiges archéologiques, d'industries lithiques, de sites, de dates C14, des vestiges d'installation, du camp à la ville et, peut-être, de marqueurs génétiques. Plutôt que d'un ensemble de techniques consensuelles, reposant sur des données bien répertoriées d'une discipline déjà constituée, la paléodémographie se présente comme une approche de données biologiques et archéologiques éclectiques.
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Les Aurignaciens ; la culture des hommes modernes en Europe
Marcel Otte, Collectif
- Errance
- Civilisations Et Cultures
- 30 Juin 2017
- 9782877726207
Aux confins des terres émergées, l'Europe a longtemps constitué une aire marginale pour les populations humaines (Neandertal). L'évolution mécanique de notre anatomie fut largement réalisée ailleurs, au sein des vastes masses continentales d'Asie et d'Afrique (Cro-Magnon). Cette humanité en pleine expansion démographique élabora des systèmes de valeurs adaptés à ses contraintes internes. Armée d'une métaphysique nouvelle, fondée sur la conquête des forces naturelles par l'esprit, elle déborda progressivement ses aires d'origine et s'étendit, vers l'ouest, à tout le continent. Nous la reconnaissons à son anatomie, à ses traditions, à ses arts et à ses mythes. Ses raffinements techniques jouèrent avec des forces mécaniques récemment domptées, où l'énergie fut mise en transformation. Les matériaux souples et résistants furent empruntés aux espèces animales. La particularité essentielle y fut de glisser un monde de symboles, entre la réalité et l'action, autant dans les armes que dans les images. Ces populations modernes subsistèrent jusqu'à nous ; elles fondèrent l'Europe et enclenchèrent son histoire.
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L'art des cavernes en action Tome 2 ; les animaux figurés : animation et mouvement, illusion de la vie
Marc Azéma
- Errance
- 12 Juin 2010
- 9782877724135
De tout temps, la représentation des mouvements a posé bien des problèmes aux artistes.
Nous avons voulu savoir ce qu'il en était pour l'art des cavernes paléolithiques. Notre étude se fonde sur 4 634 représentations d'animaux, provenant de 141 grottes françaises, dont Chauvet, Cosquer et Lascaux, et couvre une période chronologique allant de 36000 à 9000 ans environ avant le présent. Grâce à l'étude éthologique débutée dans le tome I, nous avons analysé comment les artistes paléolithiques ont réussi à traduire graphiquement les mouvements observés dans la nature sur leurs modèles ; nous avons décrypté ces actions qui exprimaient des comportements précis, des interactions plus ou moins complexes au sein des assemblages, et reflétaient l'émergence de la première forme de narration graphique, qui conduira un jour à l'écriture.
Mieux encore, nous démontrons que les artistes de la préhistoire ont dépassé les limites physiologiques de la perception visuelle partagées par tous les Homo sapiens, en mettant en place un système de conventions graphiques pour caractériser les allures lentes et rapides. Les plus doués d'entre eux sont même parvenus à traduire graphiquement la quatrième dimension, à savoir le temps, grâce à deux procédés de décomposition du mouvement en images successives, un véritable pré-cinéma ! Sur les parois des cavernes, ces représentations d'animaux servaient d'acteurs aux récits mythologiques de la tribu ou à d'autres formes d'utilisation (chamanisme, totémisme).
La caverne était peut-être pour nos lointains ancêtres un monde imaginaire, une sorte de "réalité virtuelle" dans laquelle "vivait" un bestiaire "fictif". Les artistes-chasseurs du Paléolithique supérieur interagissaient avec eux par le bais de la parole, de chants ou de jeux d'éclairage, à travers la figuration de signes mystérieux ou en s'identifiant aux animaux "totems" qui leur semblaient les plus proches.
Qui le sait ?
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Actes du colloque Transitions en Méditerranée, ou comment des chasseurs devinrent agriculteurs, Muséum de Toulouse, 14-15 avril 2011.
La Méditerranée constitue un espace privilégié pour étudier la mutation qui fit basculer les anciennes sociétés de chasseurs-collecteurs dans la sphère des producteurs de nourriture, agriculteurs et éleveurs néolithiques, car elle fut à la fois un foyer de transition entre ces deux états et, parallèlement, un espace de diffusion de l'économie nouvelle : deux mécanismes clés pour comprendre le processus d'émergence du monde paysan. C'est d'abord sur les terres de la Méditerranée orientale et sur ses prolongements, depuis le Levant Sud jusqu'à la Haute Mésopotamie et au Zagros, que des communautés ont progressivement modifié leur organisation sociale, leur cadre symbolique, leur mode de vie pour devenir des sociétés sédentaires et productrices, inaugurant ainsi une ère nouvelle, annonciatrice des temps historiques.