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Arts de la table / Gastronomie
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« Chaque année, je fourmille d'idées et d'envies de partager avec vous mes découvertes, mes espoirs, mes illusions. Le vin est un métier d'ouverture, d'échange, qui vous met face à vous-même tous les jours, dans chaque geste, dans chaque décision. À la fin, on obtient ce liquide précieux, humble, naturel, qui a la capacité de contenir nos existences. C'est cela le vin : une succession d'instants qui circule dans les bouteilles, puis en nous. Une mémoire vive qui devient monument. » O. J.
Journaliste, historienne et spécialiste du monde du vin, Laure Gasparotto a rencontré Olivier Jullien sur les terrasses du Larzac. Ce vigneron célèbre, qui a su refonder et réenchanter le terroir du Languedoc, livre son histoire. Celle de sa famille, des collectivités agricoles, de sa terre et du célébrissime Mas Jullien. Pour ces deux passionnés, le vin est un lien social, un plaisir, une richesse proche de la littérature. Entre correspondances, entretiens et extraits de carnets de dégustation, Olivier Jullien nous raconte son amour de la nature, ses millésimes préférés et ses doutes. Comment s'impose-t-on à dix-neuf ans au sein de cette culture ancestrale ? Comment devient-on le symbole des grands crus languedociens ? Comment, enfin, vit-on de la terre tout en la respectant ?
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Des livres et des guides sur le vin, et sur sa capitale Bordeaux, il en existe beaucoup. Ils parlent technique, dégustations, notes, millésimes,cépages...
Celui-ci aussi, car des vins de Bordeaux, j'en ai dégusté des dizaines de milliers... Cela fait vingt ans que je consacre une bonne partie de mon temps à Bordeaux. Goûter, écouter, prendre des notes, dans les salles meublées Louis XV, dans la lumière tamisée des chais, dans les cuisines des vignerons. J'ai ainsi empilé une masse considérable d'anecdotes, de témoignages et de commentaires de dégustation. Ce livre (près de 2000 pages), peut sembler énorme ; il s'agit pourtant d'une sélection, d'un tri comme le font les vendangeurs pour ne conserver que les meilleures grappes. On y trouvera mes notes sur les dix derniers millésimes, sur des dégustations plus anciennes aussi, les commentaires des producteurs sur leurs choix techniques face à la nature et à ses soubresauts, beau-coup d'anecdotes et de portraits.
Le vin c'est avant tout une histoire d'Homme. Il demande évidemment des sols appropriés, un climat propice, des cépages adaptés, un marché favorable. Mais, surtout il exige de l'intelligence, du temps, de la complicité, de l'intuition. Les hommes et les femmes, de plus en plus nombreuses, qui élaborent du vin sont les porteurs d'une histoire où se mêlent la modernité, les techniques et l'immuable - les saisons, la pluie, la sécheresse ou le gel... Il faut soigner la terre et la plante, récolter, transformer le brut en un produit raffiné, le vendre.
Mais ici, j'ai voulu aussi raconter les coulisses, les acteurs, leurs doutes, les blessures et les rires, les parcours, les rencontres, le savoir inépuisable des vignerons.
J'ai choisi ce métier de journaliste parce je suis curieux de la vie des gens, que j'aime raconter les histoires. Et le monde du vin, ce n'est que des histoires. -
La France a deux grandes spécialités : son vin et sa capacité à dénigrer le patrimoine national. La loi Evin réunit les deux. Au pays des grands crus, elle interdit toute publicité et toute communication portant sur le plaisir du vin, alors que celui-ci représente la seconde rentrée de devises après l'aéronautique et que le repas gastronomique à la française est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO ! D'où vient cette idéologie de la culpabilité qui confine parfois au ridicule ? Ne serait-il pas temps de privilégier l'éducation et l'apprentissage du goût ?Dans ce pamphlet-manifeste, Jacques Dupont dénonce les excès du moralisme ambiant pour en chercher les causes, en souligner l'absurdité, et en indiquer les remèdes. « Invignons-nous ! »
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Dans le monde du vin, Jacques Dupont est une référence. Etrangement, s'il est l'auteur des guides de l'hebdomadaire Le Point qui font autorité, il n'avait jamais écrit d'ouvrage personnel. Choses bues est à la fois l'autobiographie d'un dégustateur hors pair, la traversée drôlatique et riche en anecdotes d'un monde souvent secret, les coulisses d'une économie, et surtout, l'exercice d'admiration d'un promeneur dans la France des caves et des vignes. Ecrit au cours de nombreuses années de dégustations et de rencontres humaines, ce livre révèle que le vin est affaire non seulement de goût, donc de subjectivité, mais aussi le résultat aléatoire de l'histoire, de la civilisation, la rencontre de la main de l'homme et du terroir. Sait-on que le Médoc aujourd'hui bien côté, était hier une terre ingrate couleur de cendre ? De la Bourgogne, dont Stendhal disait que « sans ses vins admirables, je trouverais que rien au monde n'est plus laid que cette fameuse Côte d'or », comment comprendre la complexité des parcelles ou des lieux-dits ? Sait-on que la Romanée Conti tire sa gloire mondiale d'un petit hectare ? Doit-on se fier à l'érudition arrogante des spécialistes ? Faut-il inscrire les vins du Gers à la sécurité sociale pour les maladies qu'ils soignent ? Pourquoi un vieux Champagne sent-il le sac à pain ? De l'Yonne de son enfance à la Bourgogne cachée, du bordelais patricien aux viticultrices de l'Alsace, du Languedoc en crise au boom l'investissement dans les vignes, Jacques Dupont nous entraîne à sa suite. Avec émotion, liberté, au hasard de l'histoire, le nez d'exception au vent...
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Le jour ou il n'y aura plus de vin
Lilian Berillon, Laure Gasparotto
- Grasset
- 21 Février 2018
- 9782246863823
A l'heure où la presse s'extasie devant de nouveaux chais clinquants à plusieurs millions d'euros, imaginés par de célèbres architectes, la vigne se meurt. Chaque année, son espérance de vie diminue. Autrefois on plantait pour cent ans, demain ce sera à peine pour vingt-cinq. Le coupable ? Le réchauffement climatique bien sûr, mais aussi l'homme et les techniques de culture. Si rien n'est fait, dans cinquante ans, le vin tel que nous le connaissons et l'aimons - avec ses terroirs prestigieux, ses grands crus et ses coteaux qui s'ombrent à l'automne d'un grenat antique - aura disparu...
Lilian Berillon était un pépiniériste comme les autres. Longtemps il a considéré le cep comme une marchandise : rendement et productivité régissaient son travail. Jusqu'au jour où il a compris qu'il risquait de devenir un trader, un « courtier du végétal », performant et à courte vue ....
Aujourd'hui, les plus grands domaines s'arrachent ses conseils et souhaitent lui acheter ses plants. Son secret ? Une métamorphose radicale dans la conception de la vigne. Fini les plants hors-sol, issus du clonage et des éprouvettes, Lilian Berillon parcourt le monde, à la recherche des sarments qui donneront les raisins de demain, taillés pour affronter le temps qui passe et le climat qui change. Il s'agit avant tout de restituer au vignoble son histoire biologique et de revenir à des méthodes de culture fiable. Car le vin n'est pas une affaire de chimistes ou de pépinières au goutte à goutte, mais le fruit du mariage entre l'homme et la nature : le sang de la terre.
Voici le récit d'un combat pour la sauvegarde d'un patrimoine vieux de plusieurs millénaires. Des premiers vignobles gallo-romains aux clos fondés par les moines, des cépages bourguignons aux grands châteaux de Bordeaux et de la Napa Valley, c'est un chapitre entier de notre histoire qui s'effacerait... -
Pour tous les amoureux du vin, Bordeaux est le centre du monde, et la tradition viticole s'y perpétue, immuable. Mais au cours des deux dernières décennies, les bastions de la haute noblesse du vin (Yquem, Lafite, Latour, Margaux, Saint-Emilion, Saint-Julien et autres Pomerol) se sont vus bousculer par l'irruption de nouveaux vignerons qui, en modernisant les techniques de fermentation et de production, ont commencé à révolutionner le monde du vin.
D'une rive à l'autre de la Gironde, c'est un combat impitoyable qui se livre entre ces nouveaux-venus, appelés « garagistes » (et dont les vins, même produits dans des garages, peuvent se révéler tout aussi exceptionnels - et coûteux ! - que ceux de leurs concurrents), et les nobles propriétaires des châteaux qui ont fait la renommée universelle des vins de Bordeaux. On pénètre ici dans les arcanes d'un monde de prestige et de tradition, où se fabriquent les nectars les plus recherchés. Et tandis que se poursuit la lutte entre producteurs à l'ancienne et novateurs iconoclastes, c'est l'industrie, la culture et la société de toute une région qui vacillent, menacées par l'arrivée sur le marché de nouveaux vins et des techniques de production de qualité utilisées dans les vallées viticoles de Californie, en Espagne, en Australie...
La « pourriture noble », pour l'auteur, n'est donc plus seulement celle qui gorge de sucre précieux les raisins blancs du Sauternes ; c'est aussi, désormais, le symbole d'une révolution...
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On connaît le prestige de son restaurant, sur l'esplanade des Invalides, placé au firmament du Guide Michelin et du Gault et Millau, réputé pour sa cuisine de la mer, où se bousculent coquillages, langoustines, lottes, turbots et Saint-Pierres dans un décor nautique. On se rappelle que cette antre de la gastronomie était la table de François Mitterrand. Aujourd'hui s'y côtoient les fines gueules de la politique, de la presse et du show-biz.
Jacques Le Divellec est une force de la nature, un acharné au travail qui cent fois remet son savoir aux fourneaux. Un savoir inauguré dans une école de Clermont-Ferrand, poursuivi de restaurants en restaurants, du Maxeville sur les grands boulevards au Grand Véfour aux côtés de Raymond Oliver, avant de tenter l'aventure sur les terres familiales, à La Rochelle. Dans les années 1960 et 1970, son établissement gastronomique deviendra le rendez-vous des gourmets, le refuge des artistes, de Fernand Raynaud à Johnny Hallyday, de Rostropovitch à Bernard Blier, de Robert Mitchum à Jean-Pierre Rives. Quand il monte à Paris, en 1983, la même clientèle gourmande reste fidèle.
Mais l'histoire de Jacques Le Divellec est aussi une histoire de famille, avec un grand-père né sous le Second Empire, un père bistrotier puis hôtelier, une histoire faite d'allers et retours entre Paris et La Rochelle, entre les Invalides et Port-des-Barques. Il y a une part de chance dans le parcours de Jacques Le Divellec. Il y a surtout une ténacité, une obstination qui se mêle à la volonté de faire plaisir. En véritable chef de cuisine, il est un marchand de bonheur... -
Bon appétit, messieurs ! Mémoires crus d'un critique gastronomique
Léo Fourneau
- Grasset
- 2 Novembre 2006
- 9782246698517
Pendant une quinzaine d'années, Léo Fourneau a fréquenté les coulisses de la cuisine française, celles des grands chefs comme celles des bistrots pas chers. Gastronome amateur, il a observé les petites et grandes combines de ses collègues critiques, il s'est amusé de l'ego de certaines toques, il a admiré le savoir-faire de bien des maîtres-queux, il a apprécié le dévouement des « pros » de la restauration. Amoureux du bon produit et de la bonne chère, il porte sur ce milieu un regard sans complaisance. Comment un grand chef est aux petits soins pour « l'inspecteur » que tous auront reconnu ; comment le critique anonyme se voit traité en « simple client » ; comment dîner dans un trois étoiles, en famille, sans jamais régler l'addition ; comment un palais célèbre, dont les avis sont autant d'oracles, se voit servir un cabillaud, sous l'appellation pompeuse de bar de ligne? et n'y voit que du feu ! L'image convenue de la gastronomie ne sort pas indemne de ce voyage au pays de la vérité : l'honnêteté des critiques, la guerre des chefs, la fiabilité des guides, tous les sujets sont abordés par un homme libre de pouvoir dire tout ce qu'il a vécu. On rit à chaque page dans ce récit. On relit la carte. On goutte les vins. On note les adresses. Et on se méfie un peu plus des menus à 300 euros. Léo Fourneau, en bon cuisinier et en fourchette lucide, ne s'épargne pas lui-même, et avoue avoir servi du « réchauffé », dans son Guide des restaurants à moins de 30 euros... Ce livre offre encore l'occasion de découvrir les nouvelles tendances de la cuisine française et mondiale, d'aller aux origines de la gastronomie voilà deux siècles, lorsque le développement de la presse et notamment de la presse féminine a favorisé l'essor du critique. Le début d'une longue histoire?
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Quand Ariane Daguin arrive à New York en 1977, elle n'a que 18 ans et ne sait pas encore qu'elle révolutionnera la gastronomie américaine. Elle trouve une place de fille au pair chez une famille aisée, puis travaille à temps partiel chez un producteur de pâtés new-yorkais pour financer ses études à la Columbia University de New York. Ariane Daguin était partie pour devenir journaliste, mais son destin a été tout autre. Elle fonde D'Artagnan avec un ami, et fait découvrir aux Américains le foie gras et la viande de gibier. Mais on ne devient pas une des têtes de file de la gastronomie en Amérique sans devoir affronter des obstacles. « Qu'est-ce que c'est que cette chose ? » demande l'administration de la santé quand elle veut importer du foie gras. Et les drôles de messieurs du New Jersey... Et la mafia qui rôde dans le port de New York... Ariane Daguin surmonte bien d'autres épreuves : crise de la légionellose, mésentente avec son associé qui essaye de l'évincer (elle rachète finalement ses parts et devient ainsi l'unique propriétaire de D'Artagnan), lobby végétalien anti-gavage d'oies... Ariane Daguin est de tous les combats pour défendre la gastronomie. Et ce n'est pas facile, quand on est une femme dans un milieu de machos...