Ginkgo
-
L'Union européenne, les USA et le reste du monde ont enfin réalisé à quel point la Russie est devenue dangereuse pour le monde libre ? Depuis quinze ans, les avertissements de nombreux Russes clairvoyants ou d'observateurs européens avisés, sont restés lettre morte. Et les précédentes opérations néo-impérialistes du Kremlin, menées en toute impunité, n'avaient pas suffi à guérir la cécité des leaders occidentaux.
Sous la direction de la russologue Hélène Blanc, les voix multiples, les regards croisés des meilleurs observateurs de l'Union européenne, de la Russie et de l'Ukraine, analysent la crise la plus grave qu'ait connue l'Europe. Leurs éclairages pluriels sont précieux pour notre avenir commun. -
Vivre sous occupation ; quotidiens palestiniens
Aude Signoles, Véronique Bontemps
- GINKGO
- De Pres, De Loin
- 20 Avril 2012
- 9782846792042
Plus de vingt ans après la signature des accords de paix entre Israéliens et Palestiniens, les regards des médias occidentaux se focalisent sur l'éventuelle reconnaissance internationale d'un État palestinien par l'Assemblée générale des Nations unies. Comme à l'accoutumée, c'est l'aspect géopolitique du conflit qui polarise l'attention ; On sait en revanche beaucoup moins de choses sur la vie quotidienne dans les territoires occupés.
Quelles sont les conséquences de l'occupation militaire israélienne sur l'économie locale ?
Comment vivre quand se déplacer devient un combat au quotidien ?
Ce livre mêle entretiens, chroniques intimistes et réflexions de deux chercheurs engagés dans ce conflit depuis plus de vingt ans. On y découvre de l'intérieur la période s'étendant du processus de paix enclenché en septembre 1993 avec la signature des accords dits d'Oslo, de leur échec, symbolisé par l'Intifada de septembre 2000, et des nouvelles invasions militaires israéliennes au sein des villes palestiniennes dans les années 2002-2006. Il constitue un témoignage passionnant sur la sourde violence d'une occupation qui ne dit jamais son nom.
-
Ce soir de 27 juillet, le régime de Pyongyang diffuse dans le monde entier, comme chaque année, les photos impressionnantes du défilé, place Kim Il Sung, qui commémore la victoire de l'armée de la République Démocratique Populaire de Corée sur son voisin du Sud, le 27 juillet 1953.
On y découvre les phrases de propagande écrites en jaune sur fond rouge par des milliers de pixels humains et des bataillons de soldats, la jambe parallèle au sol.
Cette fois-ci, nous percevons les odeurs, le son des tissus des uniformes en tergal, le petit défaut d'alignement du troisième soldat, dixième rang en partant de la gauche.
Nous imaginons la carnation de ces centaines de visages, en les confondant avec les traits de ceux devenus familiers : celui tout rond de Chal, le traducteur affable, devenu un ami ; celui de M. Ri, sec mais s'illuminant parfois d'un sourire désarmant, celui de Kim chauffeur, rebaptisé Kim Rivers pour ses lunettes et sa coiffure en carton.
Nous avons assisté aux entrainements sur cette place, les flammes de la Juché découpées dans du carton et peintes au crayon. Il y avait des petits, des grands, certains s'appliquaient, d'autres suivaient mollement le mouvement. Tous avaient chaud. Nous étions à l'ombre.
Maxime et Colin avaient délaissé leurs trottinettes pour venir contempler la scène. Des dizaines de milliers d'enfants de leur âge, dans la moiteur du mois de juin, stoïques, répétaient une centième fois leur chorégraphie, matraquée par le grésillement des mégaphones. Les chefs encourageaient leurs ouailles, y compris pendant les courtes pauses où, les mains sur les hanches, les danseurs soufflaient, assommés de chaleur.
Pendant une année, notre famille a été domiciliée au Compound diplomatique, Munsundong, Taeddongang district, à Pyongyang. Nous avons donc pu soulever un coin du rideau, nous glisser dans le décor, et nous vous proposons de nous suivre dans cette exploration surréaliste et parfois drôle.
Libres de conduire et de circuler seuls dans la capitale la plus mystérieuse du monde, nous ramenons dans nos textes des moments forgés par un choc culturel de puissance 12 sur l'échelle de l'absurde. Une simple partie de tennis, l'achat de spaghetti, une réunion de travail, un cours d'anglais, tout prête là bas à rire ou à désespérer.
Notre petite histoire s'est également frottée à la grande, quand Kim Jang Il est mort, plongeant le pays dans un deuil terrible et notre communauté internationale, frappée de milles interdits, dans une morosité créative.
Nous vous embarquons pour un voyage à travers les regards de Quentin et Sarah, au son des chants de soldats ouvriers, des mégaphones grésillant et des roues des trottinettes de Colin et Maxime sur les pavés de la place Kim Il Sung.
-
Mille et un litres de thé ; enquête auprès des businesswomen de Mauritanie
Céline Lesourd
- GINKGO
- De Pres, De Loin
- 14 Octobre 2010
- 9782846790840
Mille et un litres de thé. En Mauritanie, un groupe de femmes d'affaires a émergé dans la seconde moitié du XXe siècle, des businesswomen qui font du commerce à l'international. D'origines sociales diverses, elles ont toutes su s'imposer dans cet univers essentiellement balisé par les hommes. Céline Lesourd retrace ici les parcours ascensionnels de ces grandes dames et révèle le cheminement de sa recherche au coeur de la jet-set mauritanienne. Entretiens, éléments d'analyse et souvenirs cocasses s'entremêlent pour reconstituer sans fard la réalité de ce que les anthropologues appellent mystérieusement le " terrain ". Céline Lesourd est anthropologue et enseigne actuellement au Niger. Ce livre est issu de la recherche qu'elle a mené pendant 6 ans en Mauritanie.
-
Ombres et lumières d'afrique Tome 3 : Chroniques de temps d'inquiétude
Paul Derreumaux
- GINKGO
- Memoire D'homme
- 29 Mars 2024
- 9782846795609
Dans OMBRES ET LUMIERES D'AFRIQUE, Paul Derreumaux analyse les grands traits directeurs de
l'évolution de l'Afrique, surtout subsaharienne, entre 2020 et 2023. Reprenant les thèmes traités dans les
deux ouvrages précédents sur la période 2013/2019, il passe plus particulièrement en revue l'état des
économies africaines et les turbulences qu'elles affrontent, les atouts et les mutations des systèmes
financiers, certaines fièvres politiques qui éruptent, les effets sur l'Afrique de quelques crises mondiales
telles celle du Covid et de l'Ukraine, les impacts d'une nouvelle position de géant démographique acquise
par le continent.
Car le contexte a changé. Des constats précis, argumentés, évalués qu'il tire, l'auteur estime avec
franchise que l'Afrique est entrée dans des temps d'inquiétude où les ombres prennent souvent à ce jour
plus de place que les lumières.
Pourtant, cette conscience claire des difficultés de l'heure ne conduit pas à un pessimisme passif.
Paul Derreumaux s'attache aussi à décrire les actions et les comportements capables de remplacer ces
inquiétudes ambiantes par de nouvelles espérances, à l'image de celles que lui inspirent ses quelques
coups de coeur. -
Culture nationale et universalisme ; optiques française et chinoise
Régis Debray, François Jullien, Collectif
- GINKGO
- Prospective & Innovation
- 19 Janvier 2012
- 9782846792004
L'Europe provoqua la première une mondialisation, au XIXe siècle.
Elle le fit dans une émulation des nationalités chez elle, et de manière impériale ailleurs. La réaction des peuples consista à s'ériger à leur tour en nations, de l'Amérique (1776) à la Chine (1911) et jusqu'à nos jours, au fur et à mesure des indépendances. Aujourd'hui, la mondialisation est de nature transnationale : elle pénètre tous les pays, entraîne tous les peuples, internationalise de plus en plus d'aspects de la vie courante.
La Chine y a pris une part décisive, sans songer pour autant à propager un modèle chinois. Le point commun aux deux mondialisations est leur dimension universelle. Citoyens d'une humanité appelée à se comprendre comme globale, mais faite de nations, de peuples, de cultures diverses, la mondialisation ambiante nous pose la question du sens à lui donner. L'objet de la table ronde qui a réuni aux Treilles, du 16 au 21 mai 2011, dix intellectuels chinois et dix intellectuels français, était de réfléchir aux conditions d'une pensée de l'universel et du particulier, du spécifique et de l'étranger, à partir d'un examen du concept de nation dans les deux traditions française et chinoise.
L'écart qu'un tel exercice met en oeuvre et en évidence aide à poser les problèmes très concrets de l'universel (ceux du droit, des valeurs, des normes, etc.) d'une manière critique et constructive. On y prend la mesure du degré auquel les différences culturelles sont une ressource puissante pour la bonne intelligence entre les nations, pour peu qu'on les fasse travailler. Le présent ouvrage rassemble les communications présentées et une synthèse des débats qui ont approfondi cette question clé du siècle présent.
-
Chacun de nous est aujourd'hui " du monde " comme on était jadis " bien de son pays ".
Cette appartenance à une même humanité travaillée par la mondialisation est le coeur de notre condition contemporaine. C'est le phénomène émergent par excellence de notre siècle. L'une des manifestations les plus évidentes de cette ambiance nouvelle pour chacun de nos contemporains est la place que la Chine a prise et prend toujours davantage dans les équilibres généraux du monde aujourd'hui. Pour apprécier cette expression majeure du remodelage de nos sociétés, la Fondation Prospective et Innovation a consacré chaque année depuis 2006 un colloque à la Chine vue depuis une autre partie du globe.
Cet effort de triangulation, en abordant le phénomène chinois comme une mutation mondiale majeure, conjugue une approche indirecte de l'émergence chinoise avec une analyse des transformations concomitantes des autres parties du monde. Le présent recueil, qui rassemble les apports de ces six colloques, s'attache à en dégager les enseignements concordants pour une meilleure intelligence de notre temps et une vision renouvelée de la place stratégique que tient " sous le ciel " l'Empire du Milieu.
-
La Crimée, brutalement annexée en mars 2014, alors qu'au début de ce même mois Vladimir Poutine assurait le contraire, est passée par pertes et profits? Par pertes pour l'Ukraine et le monde civilisé, respectueux du droit international et d'une certaine morale, au profit de la Russie devenue un Etat-cc KGB .. ?
L'Union européenne, les États-Unis et le reste du monde ont-ils enfin réalisé à quel point Vladimir Poutine est devenu dangereux pour le monde libre?
Depuis quinze ans, les avertissements de nombreux Russes clairvoyants, ou d'observateurs européens intègres, sont restés lettre morte. Et les actions arbitraires du Kremlin, menées en toute impunité, n'ont pas suffi à guérir la cécité des leaders européens. Autant de voix prêchant dans le désert! Real politik? Intérêts bien compris ? Russophilie fanatique ? Autres raisons secrètes beaucoup moins avouables? Au fond, peu importe. Malgré son succès à court terme, la victoire de Poutine pourrait bien en définitive se retourner contre Moscou.
Si le Président russe ne s'était pas ingéré depuis l'été 2013 dans les affaires intérieures de Kiev, s'il avait laissé lanoukovitch signer les accords avec l'UE, accords que personne à l'Est du pays n'avait critiqués, l'Ukraine aurait aujourd'hui des relations privilégiées avec l'UE tout en conservant - chose normale- des liens étroits avec la Fédération de Russie. Mais Poutine en a décidé autrement.
" craint par dessus tout que le virus libertaire ne contamine le peuple russe. Alors, il a décidé de dicter sa loi à un lanoukovitch aux ordres du Kremlin qui a pourtant "résisté" aux pressions et au chantage jusqu'à novembre 2013.
Poutine le Soviétique, Poutine le rétrograde qui tire son pays en arrière, n'a pas compris que les temps ont changé.
Même s'il a cc re-soviétisé la Russie .. , même s'il se croit autorisé à violer plusieurs fois la Charte de l'ONU, à bafouer tous les accords et traités signés (avec la CFCEOSeE, le Conseil de l'Europe, la CEl, le Mémorandum de Budapest, etc.) et à ne respecter ni la signature de la Fédération de Russie, ni sa parole à l'égard de l'Ukraine, le Kremlin a saisi un prétexte pour dicter sa loi au monde.
Grave erreur. Le dirigeant à poigne s'est déconsidéré devant l'Union européenne. " lui a même rendu service en lui faisant réaliser qu'elle devait d'urgence diversifier ses sources d'approvisionnement pour son dépendance énergétique et politique. Elle a compris qu'elle devait sans tarder mettre sur pied une vraie défense européenne car la diplomatie a ses limites. En fait, les basses manoeuvres de Poutine ont rendu service à l'Union européenne. cc Good bye Poutine.. est plus qu'un simple cri, un slogan qui reprend le cc dégage» du Printemps Arabe.
C'est, sous la direction d'Hélène Blanc les voix multiples des meilleurs observateurs de la Russie et de la géopolitique du bloc de « l'Est... Au fils des textes, synthèses de leurs analyses le bilan qu'ils font d'un système prédateur est sans complaisance.
On a mis longtemps à démythifier Lénine. Mais on a fini par le faire. Good bye Lénine.
Alors, aujourd'hui, adieu, le mythe d'une "Russie démocratique" que les Russes eux-mêmes ont baptisé "démocrature", une dictature camouflée en démocratie, donc soluble dans la morale internationale.
-
Une mise en perspective du renouveau africain, amorcé à de multiples niveaux : émergence politique, mutations technologiques, croissance économique, démographie galopante, extension des mises en réseaux, rôle de la diaspora mondiale, etc.
-
Sherif, le grand basculement
Prospective et Innovation
- GINKGO
- Prospective & Innovation
- 3 Juillet 2020
- 9782846794558
La multiplication des régimes autoritaires ou l'égocentrisme de la première démocratie du monde jettent des brouillards nouveaux sur la compréhension de notre environnement international. La Crise du Coronavirus et les tensions qu'elle provoque entre USA et Chine, sans même parler des égoïsmes nationaux qu'elle suscite en est, hélas, la plus «remarquable» des illustrations. L'actualité place cette crise, sans oublier la situation au Moyen-Orient, en première place à la Une de tous nos journaux. L'escalade entre les USA et l'Iran semble inéluctable ; La rivalité américano-chinoise semblant moins inquiéter les observateurs. Les germes de violence sont moins visibles, mais bien présents. La tension est durable car elle devient de plus en plus systémique. La bataille peut être féroce. Les victimes "potentielles" de ce nouveau paradigme des relations internationales sont multiples.
Parmi les premiers ensembles fragilisés dans ce contexte bipolaire figure naturellement l'Europe. Mais pour l'Europe les équilibres internationaux changent en profondeur. Les États Unis sont-ils des alliés durables pour employer un qualificatif à la mode ? Sur tous les grands sujets, changement climatique, nucléaire, intelligence artificielle, transition écologique, internationalisation des monnaies, ... l'Europe est tiraillée et se condamne à des attitudes plus réactives que pro-actives. Le dossier de l'intelligence artificielle est particulièrement significatif de la capacité de l'Europe à assumer sa souveraineté La deuxième victime possible est le multilatéralisme. La multiplication des initiatives unilatérales d'une part et la domination de la dialectique bilatérale sino-américaine d'autre part marginalisent le multilatéralisme.
L'Afrique est potentiellement très menacée par la rivalité entre ses deux principaux investisseurs. Le premier risque serait que l'Europe, prise entre le marteau américain et l'enclume chinoise, se désintéresse de l'Afrique. Avec son milliard de jeunes à intégrer dans le siècle, avec ses besoins pour la révolution digitale, avec sa demande d'investissements, l'Afrique ne peut plus être à la périphérie des préoccupations du monde ! Face aux nouvelles formes de violence « intelligente » ni les murs ni les mers ne nous protégerons des drones ou des cyberattaques. L'indifférence à l'Afrique est à la fois absurde et coupable -La quatrième victime potentielle pourrait-être le peuple chinois qui a fait des efforts considérables pour transformer son pays. Ce fut souvent dans la douleur et dans le sang. Puissante, la Chine est aussi fragile. Malgré son attachement à l'idée d'unité, elle est aussi fracturée. Une colère ou une misère du peuple chinois s'étendrait vite au monde.
Cette nouvelle donne internationale est dangereuse. Partout l'idée de guerre semble banalisée. Les grandes puissances développent leur budget militaire de façon parfois vertigineuse.
Cet Almanach reprend et développe ces thèmes primordiaux. Il ne propose ni de prévoir, ni de décrire le futur, mais plus simplement de réfléchir aux grands enjeux de demain.
La Fondation Prospective et Innovation par la voix de son Président Jean-Pierre Raffarin et sous la plume des meilleurs experts nous appelle au travers de cet Almanach 2020 à la réflexion.
-
SHERIF 2022 : La Souveraineté solidaire
Prospective et Innovation
- GINKGO
- Prospective & Innovation
- 5 Mars 2022
- 9782846795029
Initié par la Fondation Prospective et Jean-Pierre Raffarin, L'Almanach SHERIF « Synthèse Historique et Economique des Relations Internationales du Futur », qui paraît chaque année, a l'ambition de fournir au lecteur les outils pour mieux comprendre les grands enjeux qui façonnent notre avenir. Cet Almanach reprend et développe les thèmes qui habitent notre Monde. Il ne propose ni de prévoir, ni de décrire le futur, mais plus simplement de réfléchir aux grands enjeux de demain. La Fondation Prospective et Innovation par la voix de son Président Jean-Pierre Raffarin et sous la plume des meilleurs experts nous appelle au travers de cet Almanach 2022 à la réflexion.
-
Le passeur : L'Allemagne et la France face à l'Europe
Joachim Bitterlitch
- GINKGO
- Fondation Prospective Et Innovation
- 10 Février 2023
- 9782846795272
Plus de trente ans après la chute du Mur, l'Europe semble encore subir les conséquences des bouleversements du continent. En mode permanent de gestion de crise, ses principaux acteurs sont toujours à la recherche d'une place et d'un rôle. Et cela semble plus vrai encore avec la guerre à notre porte. Quelles leçons tirer de ces années - pour l'Allemagne, bien sûr - mais aussi pour la France, pour mieux préparer l'Europe de demain « Le passeur » offre aux lecteurs intéressés par l'histoire contemporaine un regard unique sur les coulisses des affaires politiques.
-
Le monde bipolaire d'hier a disparu il y a un quart de siècle, laissant temporairement place au règne unilatéral de l'hyper- puissance américaine, qui s'est aussitôt efforcée d'unifier le monde de Vancouver à Vladivostok comme une seule aire de coprospérité et de démocratie libérale.
Outre les frictions que cette fiction a pu engendrer en se déployant, deux mouvements sont venus la contrarier.
Du monde musulman, d'une part, a surgi un rejet violent de cette mondialisation-là, auquel l'Amérique a dû faire face par la force, mais qui n'en continue pas moins de s'affirmer, parfois cruellement.
Il occupe les esprits et focalise les stratégies.
Mais dans le même temps, d'autre part, s'est dessiné un mouvement beaucoup plus ample, d'abord perçu comme un bienfait, celui qui a conduit de plus en plus de pays émergents à représenter ensemble le premier foyer de croissance dans le monde, et le quart du PIB global de la planète.
Il s'agit là d'un basculement tectonique des équilibres du monde, auquel la Chine prend une part majeure.
Cette transformation silencieuse positive, inverse de la bruyante et destructrice insurrection islamiste mais parallèle à elle, remet en jeu à voix de moins en moins feutrées le magistère de l'Occident.
Deuxième Grand déchu, la Russie a d'abord assez longtemps cherché à trouver sa place dans le nouveau monde animé par le projet occidental d'un monde unifié à l'enseigne du G8. Rebutée, elle est encline à dériver vers le nouveau pôle qui se dessine autour de la Chine, le monde multipolaire et coopératif des émergents. Bien des attaches l'amarrent encore à l'Europe, mais si elle déhalait, désamarrée, du côté des forces nouvelles, la face du monde en serait changée à terme.
Dans ce grand basculement de la prépondérance américaine vers l'influence des émergents, c'est l'Union Européenne qui détient les clés d'un équilibre désiré par tous. Elle semble les avoir temporairement égarées.
-
Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud sont cinq pays immenses par leur surface, leur population, leurs ressources. Pour son septième colloque consacré à la Chine, la fondation Prospective et innovation s'intéresse aux similitudes entre ces pays qui ont désormais un poids économique majeur et entendent influer sur l'évolution du monde.
-
France Chine : quels nouveaux partenariats ? Futuroscope de Poitiers août 2014
Collectif
- GINKGO
- 31 Décembre 2014
- 9782846792455
La France et la Chine célèbrent en 2014 la qualité particulière que leurs relations diplomatiques doivent à l'initiative prise le 27 janvier 1964 par le Général de Gaulle de reconnaître la République Populaire de Chine.
Mais leurs relations économiques sont loin d'être à la hauteur de cette prédilection affichée, et les évolutions contrastées des dynamiques respectives des deux pays laissent redouter un creusement de l'écart entre la haute égalité de rang et l'inégalité croissante de réussite.
En outre, les deux pays abordent une période de transition délicate : la Chine cherche à passer de son éblouissante phase de rattrapage à une ère de consolidation. La France finit par comprendre que si elle tient à conserver les privilèges que l'histoire lui a laissés, « il faut tout changer pour que rien ne change », selon la fameuse formule que Lampedusa met dans la bouche du Prince de Salina dans le Guépard, c'est-à-dire se réformer pour ne pas finir à la réforme, déclassée.
Le moment est donc bienvenu pour les deux pays de renouveler leurs partenariats, et tout les incite à le faire à trois niveaux : D'abord, encourager leurs entreprises à s'allier, comme y aidera de forum B2B de Chengdu en octobre 2014 entre mille PME françaises et chinoises.
Ensuite, participer à leurs développements respectifs en y associant les entreprises les uns des autres, dans une optique de réciprocité - Michelin, Carrefour, Schneider, etc opérant en Chine, Dong Feng relançant PSA. Enfin et surtout, envisager ensemble une avancée pour le monde comparable en magnitude à ce que fut l'initiative de 1964, qui sonnait la fin des guerres du XXe siècle et inaugurait l'ère de la mondialisation.
Deux enjeux planétaires s'offrent ainsi à la coopération franco-chinoise (et pour commencer en Chine comme en France, mais demain en Afrique, en Amérique, partout...) à savoir l'urbanisation intelligente, et l'écologisation de la croissance. Ensemble, les deux pays constituent sur ces chapitres une force de prospective et d'innovation sans égale au monde. Il leur appartient d'en faire une contribution concrète majeure à une survie harmonieuse de l'humanité, comme ils le font aussi en matière de construction de la paix ou de développement culturel, et cela fera appel évidemment aux deux premiers types de partenariats, que tout invite donc à promouvoir sans attendre.
-
L'entreprise GSE, implantée dans le Vaucluse, est un spécialiste européen réputé de construction d'établissements industriels et commerciaux.
Elle connaît en Chine une expansion remarquable, fondée sur la qualité reconnue de ses services.
En coopération avec la Fondation Prospective et Innovation, elle a réuni un panel de grandes et moyennes entreprises ayant connu elles aussi le succès en Chine, pour dégager avec elles les clés de cette réussite.
La présent volume résume les enseignements de cette rencontre, et les réunit avec celles du colloque annuel organisé à la Rochelle sur les PME et la Chine par la Fondation et le Conseil général de Charente Maritime, qui justement traitait du même aspect pour les PME.
Il s'en dégage l'idée simple que la Chine ne peut plus être traitée comme une aubaine à exploiter, et que nul n'y réussira plus s'il ne s'engage sincèrement dans l'aventure du développement de la Chine, dans une optique chinoise et mondiale à la fois. Cela passe par une évolution du regard sur la Chine, elle-même en plein changement, et la construction patiente d'une confiance mutuelle.
Passées en un demi-siècle du dos-à-dos au face-à-face, la Chine et la France sont d'ores et déjà appelées à passer de cette posture toute fraîche de vis-à-vis à une situation de côte-à-côte face à un enjeu beaucoup plus grand qu'elles : le monde, et son avenir.
-
En un tiers de siècle seulement, la Chine a rattrapé et dépassé tous les pays du monde sauf les USA en termes de PNB. On prédit qu'elle leur prendra la première place dans moins de dix ans.
D'ores et déjà, certains se plaisent à imaginer un monde bipolaire dominé par le couple Chine-Amérique.
Cependant, depuiS la crise en 2008 du système financier mis aux commandes par l'Amérique, et le renouveau en novembre 2012 de la gouvernance chinoise lors du XVIIIe congrès, l'idée que la Chine suivrait une courbe de rattrapage, hier encore assez fidèle à la réalité, perd de son pouvoir descriptif.
Outre que le modèle de référence lui-même ressort brouillé de cette crise, la croissance chinoise s'avère tendre désormais davantage au développement intérieur qu'au service de la mondialisation occidentale.
Au moment où semblait se dessiner l'hypothèse d'un G2, elle fait place à une divergence stratégique à mesure que la Chine se prend toujours davantage elle-même pour projet, tandis que les USA maintiennent leur préférence pour un magistère universel du commerce.
Cette évolution en train de germer oblige d'ores et déjà tous les autres pays - non pas à choisir leur camp, on n'est plus en guerre froide - mais à engager pour leur part des stratégies appropriées pour s'adapter à cette nouvelle donne, et si possible peser sur son cours futur.
C'est tout spécialement vrai de l'Union Européenne, première puissance économique mondiale mais instance paralysée par son manque d'unité, de qui on attend qu'elle concoure activement au remodelage du monde qui se dessine.
Cent ans après son collapsus de 1914, elle n'en retrouvera l'énergie que dans une plus grande unité de vues franco-allemande.
Cinquante ans après avoir, la première, reconnu la République Populaire de Chine, la France est en outre à l'honneur pour impulser en 2014 un partenariat amplifié entre l'Europe et la Chine.
À la veille de cette année riche en possibilités fécondes, la Fondation Prospective et Innovation a tenu à en éclairer l'avenir en traitant, au Futuroscope, de Quelle Chine dans quel monde en 2020 ?
-
Helvétiser la France ; des enjeux locaux aux enjeux planétaires
Dominique Bourg, Philippe Dumartheray
- GINKGO
- 25 Août 2016
- 9782846792486
Notre civilisation est sans doute à un tournant décisif comme ce fut le cas à la chute de l'empire romain, à cause des problèmes environnementaux, de la montée vertigineuse de la démographie et de l'appauvrissement des ressources, notamment en termes d'énergie et de métaux. Or nous ne semblons pas avoir pris la pleine mesure de ce qui nous attend au cours des prochaines décennies.
Spécialiste de l'environnement et philosophe, Dominique Bourg, dans une série d'entretiens avec le journaliste Philippe Dumartheray, s'interroge sur notre aptitude à faire face à cette accumulation de difficultés.
De quoi sera fait notre futur ? Avons-nous une chance d'éviter d'aller dans le mur ?
Dans le même temps et à plus court terme, Dominique Bourg veut également faire bouger les lignes. Depuis son arrivée en Suisse en 2006, cet intellectuel français a pu comprendre ce qui fait l'originalité et le succès du système politique helvétique. Et il a pu parallèlement analyser pourquoi, au contraire, le système politique français s'est finalement grippé.
Dans cet ouvrage, il livre quelques idées pour faire remonter la pente à son pays d'origine. Sa vision, originale voire iconoclaste, risque d'en décoiffer plus d'un outre-Jura!
-
La Tunisie fut fin 2010 pionnière des printemps arabes. Elle est le seul pays à s'en être sortie bénéficiaire d'une avancée démocratique réussie. À l'heure où tout ne bruit que des drames de ceux qui ont échoué à accomplir cette transition, sans parler du silence qu'on fait sur ceux qui ne l'ont même pas entreprise, le cas de la Tunisie ne doit pas rester dans l'angle mort de la vision occidentale, comme si le dossier était clos. La Tunisie s'enorgueillit à juste titre d'être devenue le premier état arabe authentiquement démocratique. Mais elle n'est pas passée loin d'une dérive inverse, et l'assise des valeurs démocratiques telles que les cultive l'Union Européenne par exemple est encore loin d'y être parfaitement stabilisée dans l'ensemble de l'opinion. Aux frontières même du pays s'étend l'emprise de Daech, et c'est au musée du Bardo, ainsi que sur la plage de Sousse, que le terrorisme islamiste a frappé comme à Paris ou Bruxelles. L'économie, encore convalescente et lésée par ces atteintes au tourisme, expose le pays aux aléas d'une situation sociale marquée notamment par un chômage très élevé des jeunes. Enfin on ne convertit pas du jour au lendemain au libéralisme international moderne un pays à la fois empesé par tout un passé notamment bureaucratique, et effarouché par tout ce que représente la plongée vers l'avenir. À l'occasion des quarante ans de l'accord d'association avec la Communauté Européenne de 1976, la revue de l'Économiste maghrebin a organisé à Tunis les 29 et 30 avril 2016 un Forum portant à la fois sur la relation à l'Union Européenne et sur l'avenir numérique du pays. Le présent ouvrage, en proposant une synthèse de ces travaux, vise à appeler l'attention sur le destin d'une nation historiquement et géographiquement si proche de l'Europe, en difficulté, peut-être en danger, mais si riche de potentiel et d'élan constructif, à un moment où de son destin dépend peut-être l'avenir des relations euroméditerranéennes
-
Quel monde en 2050 ? Qui eût pu prédire en 1911 le monde de 1945, en 1885 celui de 1919, en 1982 celui de 2016 ?
Trente-quatre ans nous séparent de cet horizon, et selon toute probabilité, le monde sera dans ce tiers de siècle tout autre que ce que nous sommes aujourd'hui en mesure d'imaginer. Il n'y a à son propos guère de certitude plus solide à avancer.
L'histoire combine continuités et changement permanent. Elle a longtemps laissé les premières contenir le second, mais bien des indices suggèrent que depuis bien longtemps, ce dernier a pris le pas et gouverne notre destin. C'est vers l'avenir que les Lumières osaient éclairer le chemin loin des ombres du passé, mais il se peut que, saturés d'éclairage, nous marchions désormais en aveugles vers un futur opaque.
Connaître les continuités, prévoir les évolutions, ressentir les tressaillements de l'éventuel verse à la prospective la ressource d'une lucidité. Le colloque tenu les 17 et 18 novembre pour célébrer les trente ans du Futuroscope s'est employé à les rassembler. Mais l'histoire avance, l'Histoire le prouve, par transformations fractales : soudain, on s'aperçoit que la formule qui ordonnait toutes choses a changé et qu'une nouvelle géométrie est en train de se mettre en place. Il était possible de percevoir le vacillement de la première, mais absolument pas l'équation de la nouvelle.
Ce qui importe alors se résume à deux points seulement : s'être ménagé des marges, et s'être tenu prêt. Le reste s'en jouera moins mal. Or l'humanité d'aujourd'hui vit déjà avec des marges négatives, des inerties pétrifiantes, des engagements excessifs. Elle se rue toujours plus vite vers le futur en se souciant de plus en plus du seul présent.
Quant à être prête... Choisissant cependant l'éthique d'Énée plutôt que la prescience de Cassandre, ce livre invite à préparer l'idée de Rome quoi qu'il doive advenir plutôt que pleurer sur notre Troie encore intacte. Tel est l'esprit que propage le présent ouvrage, tiré de ces débats.
-
XIXe congrès XXIe siècle Chine : nouvel ère ou nouvel air ?
Fondation prospective & innovation
- GINKGO
- Prospective & Innovation
- 5 Décembre 2017
- 9782846794114
La confirmation solennelle de Xi Jinping à la tête de la Chine par le XIXe Congrès du Parti communiste chinois le 25 octobre dernier entérine le programme qu'il s'est donné de « Faire triompher le socialisme à la chinoise de la nouvelle ère ».
Cette annonce, dont 2021 et 2049 sont les deux échéances annoncées, traduit l'inscription de la stratégie chinoise dans le très long terme et à l'aune du monde. Le temps d'une Chine s'évertuant à rattraper l'Occident est révolu. Elle l'a dépassé, et prend désormais son propre chemin, qui est celui de l'innovation de la continuité et de l'équité, tant interne qu'internationale.
C'est une transformation amorcée de longue main, annoncée depuis cinq ans, à présent résolue. Elle ne prend personne par surprise, même si personne ne s'y préparait.
Le renforcement de l'Etat que cette transition requiert est une condition de l'unité nationale, une nécessité dans la correction de dévoiements cupides, un impératif pour garder le cap dans l'arène internationale. Souvent interprété à tort par les média occidentaux comme un retour au pouvoir personnel d'allure stalinienne, il a en vérité un caractère gaullien : la preuve en est publiquement donnée par la formation d'une équipe dirigeante de très haute qualité en même temps qu'est élevée d'un rang la stature du nouveau timonier.
Cette affirmation calme et résolue de la Chine est à rapprocher du retour en force de la puissance publique dans nombre de pays du monde, après le cycle libéral globalisateur qui s'épuise. Mais en professant le multilatéralisme, et en jumelant son objectif de progrès interne avec un idéal social et une exigence écologique, la Chine s'annonce comme une puissance de paix, aspirant à des échanges profitables mieux régulés et prenant pour base le respect mutuel.
Son initiative des nouvelles routes de la soie (Belt and Road Initiative, BRI) trace un chemin pour cette synergie globale dont elle entend faire demain le régime d'une nouvelle ère pour le monde. Elle s'étonne, et déplore, de trouver les Européens si frileux à s'y engager, mais n'attend plus qu'ils se mettent en marche. Désormais, elle chemine. Nous avons tort d'en rester un peu pétrifiés. Car c'est une bonne nouvelle.
-
L'initiative belt and road ; établir des synergies avec les stratégies européennes
Fondation Prospectiv
- GINKGO
- 25 Octobre 2017
- 9782846794022
-
« Ce qui, pour les pouvoirs publics, est désormais primordial, c'est leur efficacité et leur continuité. Nous vivons en un temps où des forces gigantesques sont en train de transformer le monde. Sous peine de devenir un peuple périmé et dédaigné, il nous faut, dans les domaines scientifique, économique, social, évoluer rapidement. [...] Il y a là des faits qui dominent notre existence nationale et doivent, par conséquent, commander nos institutions. La nécessité de rénover l'agriculture et l'industrie, de procurer les moyens de vivre, de travailler, de s'instruire, de se loger, à notre population rajeunie, d'associer les travailleurs à la marche des entreprises, nous pousse à être, dans les affaires publiques, dynamiques et expéditifs », expliquait le général de Gaulle le 4 septembre 1958 pour justifier et fonder le passage à une cinquième République.
C'était il y a soixante ans, et on ne saurait mieux décrire la situation d'aujourd'hui, mot pour mot, à la réserve près que la population « rajeunie » d'alors a beaucoup vieilli. Elle voit cette exigence « d'efficacité et de continuité » s'illustrer de nos jours dans des régimes comme celui de la Chine, aux antipodes de l'évolution qu'a connue notre République. A force de se vouer à toutes sortes d'ayant-droits, privilégiant l'égalité et la fraternité, celle-ci a perdu des degrés de liberté. Pire, s'étant ainsi soumise au « jamais assez », elle passe (injustement) pour inefficace. Comment « être dans les affaires publiques, dynamiques et expéditifs » sans rien changer au « modèle français » est devenu un problème insoluble, causant durant trente ans l'essai décevant et discontinu de toutes les formules politiques envisageables, jusqu'à devoir finalement opter entre celles qu'on n'envisageait pas , et choisir enfin l'audace.
Tout se passe comme si les démocraties étaient prises à contre-pied dans le monde présent : par l'évolution technologique qui dépouille l'autorité de tout magistère au profit des individus, par les forces qui orientent le monde, et sur lesquelles le suffrage n'a guère prise. Au regard de cette mutation globale, les fautes et carences qui expliqueraient la crise de la démocratie dans tel ou tel pays sont secondaires. Elle est le symptôme d'une transformation d'ensemble qui met partout en cause les formes et principes de la gouvernance.
Ayant cependant à l'esprit que « le reniement de l'idéal démocratique de dignité, d'égalité et de respect de la personne humaine » serait nécessairement une nouvelle fois la matrice d'une régression dramatique de l'humanité, la Fondation Prospective et Innovation et la revue Futuribles concourent par le présent ouvrage à frayer les chemins d'un avenir pour la démocratie. « C'est en un temps où il lui fallait se réformer ou se briser que notre peuple, pour la première fois, recourut à la République », observait De Gaulle le 4 septembre 1958. Ce souvenir fécondait ce jour-là la création de la Ve République. Il reste germinal en 2018.
-
Les atouts en Chine du savoir-faire français : sports, loisirs, environnement
Collectif
- GINKGO
- Prospective & Innovation
- 11 Janvier 2019
- 9782846794367
La transformation en cours de l'économie et de la société chinoises modifie les perspectives d'activité qu'y trouvaient les PME. Si hier encore la Chine pouvait se présenter comme une aubaine pour leur développement, il leur faut à présent considérer que c'est un peu l'inverse : ce sont les Chinois qui font en somme leur marché parmi les entreprises susceptibles de répondre à leurs besoins, et ce dans le monde entier en commençant par la Chine elle-même, qui en fourmille. Cette inversion en cours (elle prendra encore des années, mais la tendance est là) de l'avantage comparatif, oblige les PME désireuses de poursuivre ou d'accentuer leur participation à l'essor de la Chine à devenir aussi chinoises qu'il se peut, c'est-à-dire à se pénétrer d'une bonne intelligence des besoins de ce pays. On n'y réussit plus sans y avoir pris un peu racine.
Une seconde évolution se dessine. Le progrès engrangé par la Chine se traduit notamment par l'émergence d'une ample classe moyenne, moins riche encore mais plus nombreuse que celle de l'Europe entière. Tous ces gens jouissent désormais des principales sécurités -le vivre et le couvert-, leur revenu semble durablement voué à s'élever régulièrement, leur épargne peut se relâcher un peu, et ils disposent déjà d'un gamme de biens matériels gratifiants, du frigidaire à la voiture souvent. Beaucoup ont déjà voyagé. Mais leur vie dans les mégapoles peut commencer à leur peser et éveiller les besoins d'évasion. Leur désir se porte à présent vers des agréments de la vie, et notamment ceux qui profitent au bien-être personnel : sport, loisir, détente, etc. Comme la Chine ne trouve pas grand-chose sans son long patrimoine historique pour répondre à cette attente, elle se tourne avec pragmatisme vers les champions en la matière que sont réputés être les Français. Ainsi s'ouvre pour le savoir-faire français en matière de ski, d'équitation, de nautisme, de fitness, de camping, etc. un des domaines d'activité promis à la plus rapide expansion dans la Chine en devenir... Pourvu du moins que les leaders qui s'avanceront pour y réussir aient à l'esprit le premier point ci-dessus.
L'objet des cinquièmes rencontres de la Rochelle sur PME et Chine était, le 5 octobre dernier, de partager expériences et diagnostics sur cette nouvelle aile marchante de l'émergence chinoise.
Le présent opuscule en tire une brève synthèse.