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Acratie
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La guerre que l'État d'Israël mène contre le peuple palestinien dure depuis des décennies. Les Palestiniens ont été victimes d'un nettoyage ethnique en 1948 qui en a fait un peuple de réfugiés, en partie importante sur ses propres terres. Gaza, la Cisjordanie et Jérusalem-Est sont occupés depuis 1967 et des centaines de milliers de colons israéliens se sont installés dans ces territoires. Gaza est bouclé par terre, par mer et par air depuis 2007.
Ce qui se passe depuis le mois d'octobre 2023 dépasse tout ce qui était imaginable : la quasi-totalité des bâtiments et des infrastructures de la bande de Gaza ont été pulvérisés. Le nombre de morts ou de disparus à Gaza, rapporté à la population1, équivaut (en juillet 2024) à 1 500 000 morts en France2. 70% des morts sont des femmes et des enfants. Les dirigeants politiques israéliens ont, dès le 7 octobre, considéré que les Palestiniens comme des « animaux humains3Â ». Plusieurs d'entre eux ont ouvertement appelé au meurtre des civils. Les journalistes ont été particulièrement visés4.
La quasi-totalité de la population a vécu plusieurs déplacements forcés et survit sous la tente, voire sans autre abri que quelques morceaux de plastique5. L'occupant organise la famine.
Les images de parents transportant les corps déchiquetés de leur enfant ou les déclarations de jeunes expliquant qu'ils n'ont plus de parents et qu'ils auraient voulu disparaître avec eux sont arrivées sur nos écrans. Les photos des centres de torture où les prisonniers sont ligotés, les yeux bandés aussi.
Cette boucherie est aussi une guerre de l'information. La version israélienne du 7 octobre a été imposée comme étant la réalité. Gaza a été incroyablement diffamée, ses habitants étant décrits comme des barbares terroristes.
L'Occident, et en particulier le gouvernement états-unien, a soutenu et armé un gouvernement coupable, au vu et au su de tous, de crimes contre l'humanité. En France, le gouvernement a tenté de criminaliser l'antisionisme et le mouvement de solidarité aux droits du peuple palestinien.
Et puis, c'est le monde à l'envers : tout ce que le monde compte de racistes et de suprémacistes soutient le génocide en cours et accuse la gauche d'être antisémite.
Une même séquence temporelle voit se dérouler les événements sanglants en Israël/Palestine et la poussée de l'extrême droite néofasciste en France. Des deux côtés il y a réécriture de l'histoire, barrières morales qui s'écroulent et amnésie. 39% des électeurs d'Oradour-sur-Glane6 ont voté Rassemblement National aux élections législatives, indice inquiétant d'une amnésie collective : ils ne voient pas que les néofascistes d'aujourd'hui puisent leurs racines chez les assassins d'hier. Et 43 % des Français habitant en Israël qui ont voté aux élections européennes ont choisi la liste d'Éric Zemmour, l'homme qui a affirmé que Pétain était le sauveur des Juifs français7.
Le but de ce livre est de retracer une histoire cohérente qui donne du sens là où le discours dominant essaie de le détruire. Une histoire qui démonte les mensonges fondateurs du sionisme. Une histoire qui montre que le sionisme n'est pas seulement une idéologie criminelle. C'est aussi une injure à l'histoire, à la mémoire et aux identités juives. Et c'est une idéologie suicidaire. Personne ne peut penser que ces crimes de masse pourront durer indéfiniment. -
Acratie et autogestion : Vers une société en rupture avec tous les modes de gouvernements oppressifs
Raoul Vaneigem
- Acratie
- 9 Avril 2024
- 9782909899763
Nous n'avons connu depuis dix mille ans
que des gouvernements oppressifs,
se glorifiant, sous les mobiles les plus divers,
de travailler au bonheur commun.
La civilisation marchande a grevé notre histoire d'une malédiction à laquelle nous continuons
d'acquiescer jusque dans nos révoltes.
Ainsi avons nous fait de l'Homme
la honte de l'humanité.
L'acratie n'est ni une chimère ni un défi,
c'est l'expérience existentielle et sociale
d'un retour à la dignité de la femme,
de l'homme, de la nature, qui refusent
d'être broyés plus longtemps
par les mécanismes du Profit.
Raoul Vaneigem est un écrivain et philosophe situationniste belge.
Anarchiste situationniste soixante-huitard, il est l'un des "leaders", avec Guy Debord, le fondateur, de l'Internationale situationniste, créée en 1952. En 1967 il publie "Le Traité du savoir vivre à l'usage des jeunes générations", en même temps que Guy Debord "La Société du spectacle", et Mustapha Khayati, "De la misère en milieu étudiant" -
Ce livre ne plaira pas aux sionistes. Il nomme ce qui est à l'oeuvre : occupation, colonisation, racisme, apartheid, crimes de guerre et contre l'humanité. Il conteste aux sionistes le droit de parler au nom des juifs. Il démonte le « roman national » qui justifie le nettoyage ethnique de 1948. Il refuse cette manipulation de l'histoire, de la mémoire et des identités juives. Il qualifie d'obscène l'instrumentalisation de l'antisémitisme par les soutiens d'un gouvernement qui est aujourd'hui clairement d'extrême droite. Il ne plaira pas non plus à ceux qui pensent que la seule issue est que les Israéliens disparaissent. On ne répare pas un nettoyage ethnique par un autre nettoyage. Il ne plaira aux nostalgiques des « deux États vivant côte à côte ». Les accords d'Oslo ont été une illusion permettant à la politique coloniale d'avancer sans obstacle. Il dit que face à l'apartheid, soutenir les droits des Palestiniens est l'affaire de toute l'humanité pour un monde égalitaire et solidaire
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« De la nécessité de mener la bataille idéologique contre le sionisme » La guerre au Proche-Orient, c'est bien sûr un colonialisme qui détruit méthodiquement la société et le peuple palestiniens. C'est aussi un pays, Israël, devenu une tête de pont occidentale au Proche-Orient. Et c'est l'aventure militaire permanente avec son cortège de crimes, d'humiliations, de racisme et de violations du droit international.
Mais parmi les nombreuses raisons qui permettent la poursuite de cette guerre, il y a l'adhésion massive des Israéliens et plus largement des communautés juives organisées à une forme de pensée et d'idéologie qui les rend totalement aveugles et insensibles à l'autre. Dans ce récit mythique, l'Israélien serait un homme nouveau, supérieur aux autres.
Le mouvement de solidarité qui défend les droits du peuple palestinien ne peut qu'attendre (pour être plus efficace) de sa composante juive, et donc de l'UJFP, qu'elle mène le combat idéologique contre la manipulation de l'histoire, de la mémoire et des identités juives.
L'UJFP doit combattre le complexe de Massada, la façon dont les Israéliens ont été persuadés que tout le monde hait les Juifs, que leur histoire n'est qu'une succession de persécutions, qu'ils ne peuvent vivre qu'entre eux, qu'Arafat était un nouvel Hitler et les Palestiniens des pogromistes. Elle doit interroger en permanence une éducation à la peur et au mépris de l'autre, une récupération éhontée de l'antisémitisme et du génocide nazi, une tendance permanente à renverser la réalité d'aujourd'hui pour transformer l'occupant en victime.
Elle doit remettre en question l'histoire fabuleuse que les sionistes ont fabriquée : il n'y a eu ni exil des Juifs, ni retour. La diaspora n'est pas une parenthèse, c'est l'essence des différentes formes de judaïsmes. Et la Palestine a toujours été une terre où vivaient des peuples différents.
Elle doit encourager le débat, la recherche et la confrontation des différentes formes d'identité ou de mémoire juive là où le sionisme affirme qu'il n'y a qu'une seule histoire et qu'une seule voie. La tentative de clore l'histoire juive est une des causes de la continuation de la guerre. Elle empêche des composantes de la société israélienne de prendre conscience que l'État israélien pratique une politique d'apartheid et de déni des principes universels d'égalité. Les travaux d'un grand nombre d'écrivains, historiens, cinéastes ou intellectuels israéliens remettant en cause l'histoire officielle et le dogme sioniste doivent être connus de tou(te)s.
L'UJFP décide donc pour les années à venir d'impulser toutes les formes de débat, d'expression publique ou de confrontation pour expliquer inlassablement devant tous les publics que les défenseurs du sionisme n'ont aucun droit à parler au nom des Juifs et que la politique qu'ils défendent n'est pas seulement criminelle contre les Palestiniens. Elle est également suicidaire pour les Israéliens et plus largement pour les Juifs. -
Pour le cent cinquantième anniversaire de la Commune de Paris il convenait de redonner la parole à deux grandes figures du mouvement ouvriers liés à cet événement qui marqua à jamais l'histoire populaire : Louise Michel et Michel Bakounine. La première ayant participé à la révolte parisienne, le second à la Commune de Lyon, les deux ayant écrit sur cet épisode qui consacra la chute de l'Empire et la naissance de la troisième République. Outre des textes des deux auteurs, à la fois de témoignages et de réflexions sur la Commune de Paris, le livre contient des documents iconographiques (lettres et photos) inédits, avec une préface du plasticien Jean-Jacques Lebel.
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Le déshonneur des poètes ; les syndicats contre la révolution
Benjamin Péret, Georges Munis
- Acratie
- 2 Juin 2014
- 9782909899473
Les « syndicats contre la révolution » forment un tout composite constitué d'articles du plus radical des surréalistes, Benjamin Péret, parus dans Le Libertaire, en 1952, et d'un important envoi critique de Georges Munis écrit en 1960 après sa sortie de prison, en Espagne, où il avait été arrêté pour ses activités révolutionnaires clandestines. Le tout empruntant le titre d'un des articles de Péret.
Le « Déhonneur des poètes» , un classique écrit à Mexico en 1945 est une riposte cinglante à l'infâme anthologie patriotarde et bien pensante intitulée L'Honneur des poètes, publiée clandestinement en 1943 sous l'égide de Pierre Seghers et de Paul Eluard. «L'honneur de ces «poètes» consiste à cesser d'être des poètes pour devenir des agents de publicité. [...] La poésie n'a pas à intervenir dans le débat autrement que par son action propre, par sa signification culturelle même, quitte aux poètes à participer en tant que révolutionnaires à la déroute de l'adversaire nazi par des méthodes révolutionnaires» résume en substance Péret.
Publier dans le même livre Le déshonneur des poètes et Les syndicats contre la révolution, c'est affirmer haut et fort qu'il n'y a pas deux Péret : le poète et le révolutionnaire.
« Comme poète, Benjamin Péret est parmi les premiers surréalistes, comme révolutionnaire, parmi les premiers communistes?; révolutionnaire il était le contraire d'un politicien, poète l'opposé d'un littérateur !» a dit de lui G.Munis.
Et de fait, les deux textes intitulés Les syndicats contre la révolution sont le fruit d'un travail et d'un échange entre deux hommes qui participèrent ensemble à bien des combats contre les horreurs de ce milieu du XXe siècle : les guerres, le fascisme, le stalinisme, le colonialisme et les impostures réformistes et social-démocrates.
Il ne saurait exister de pensée et/ou de poésie révolutionnaires dignes de ce nom qui n'aillent à contre-courant de toutes les idéologies dominantes et idées reçues.
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Utopie 2021 veut répondre à une question : est-il possible d'imaginer, de nos jours, un monde totalement différent du monde actuel ? Les utopistes contemporains qui veulent changer le monde, imaginent toutes sortes d'alternatives mais très peu, voire aucun, ne semble capable d'imaginer une société sans État, sans argent ni échange marchand du tout. Utopie 2021 prend le contre-pied de cette tendance. Son objectif est de montrer qu'il est possible d'imaginer une société sans argent, sans État, sans domination et sans exploitation, de se figurer la création d'un tel monde dans un moment révolutionnaire et de concevoir, à partir des luttes actuelles, le surgissement d'une telle révolution. L'utopie sert d'abord à critiquer la société de son temps, elle a donc toujours une date. Ce qui explique le titre : Utopie 2021. L'objectif n'est pas de décrire un futur radieux, mais de proposer une réflexion collective sur les formes que peut prendre la critique en actes de la société actuelle.
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Plaidoyer pour le Rojava ; réflexions d'un internationaliste sur les aléas d'une révolution
B. Sores
- Acratie
- 14 Janvier 2020
- 9782909899640
Ce sont plusieurs milliers d'internationalistes de toutes nationalités qui partirent combattre les islamistes de Daech dans le nord de la Syrie, au Rojava, aux côtés des forces révolutionnaires Kurdes. L'auteur de ce livre, un français, fut l'un d'entre eux. Ce qu'il raconte de son expérience pendant les années de guerre est toujours mis en relation avec la géopolitique de cette partie du Moyen-Orient dont il est un fin connaisseur.
L'ouvrage est un plaidoyer pour le Rojava. Un Rojava qui, malgré l'hostilité déclarée des Etats de la région et bien au-delà, tente de construire une organisation sociale basée sur l'égalité, en particulier entre les hommes et les femmes.
Il ne s'agit pas de l'analyse froide et distante d'un universitaire « neutre » ou aux motivations cachées : il a combattu dans les YPG par le passé, et est solidaire du projet politique basé sur le municipalisme libertaire. C'est de ce point de vue que ces textes ont été écrits. Pourtant, prendre parti n'est en rien pour lui synonyme d'aveuglement, et il se tient à distance de tous ceux pour qui un soutien signifierait inconditionnalité et récit hagiographique. Il s'en prend également , et avec preuves et témoignages à l'appui, à un certain nombre de mensonges répandus, en particulier par le gouvernement turc mais aussi par les grande puissance impérialistes et une certaine presse, tendant à faire passer l'expérience sociale kurde pour une infâme dictature.
L'objectivité n'exclut en rien le positionnement politique ; elle en est la condition.
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Temps obscurs ; nationalisme et extrême droite en Europe
Matt Gallandier
- Acratie
- 22 Août 2017
- 9782909899565
L'objectif de cet ouvrage est de comprendre pourquoi l'extreme droite a fait ces dernieres annees un tonitruant retour au premier plan de la scène politique en Europe et particulierement en France. Sa dynamique est-elle similaire au fascisme des annees 1930 ? Apres avoir etudié le fascisme historique, nous proposons d'analyser son renouveau ideologique, ainsi que son rapport au localisme et a l'international.
Dans une perspective de synthese, avec un langage simple et claire, cet ouvrage entend offrir une analyse materialiste pensant en termes de classes sociales le nationalisme et l'extreme droite.
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La Bande de Gaza n'est pas située sur la Lune, elle commence à 60 Km de Tel-Aviv. Qui se soucie des deux millions de Palestinien- ne-s enfermé-e-s depuis 10 ans sur un minuscule territoire ' Gaza est une société normale dans une situation totalement anormale. Nous avons pu séjourner à Gaza du 23 mai au 9 juin 2016 dans le cadre de la deuxième mission « Éducation et partage solidaire ». Notre tâche essentielle a été de recueillir un maximum d'informations et de témoignages. Si quelqu'un vous dit « les Palestiniens pensent que ' », ne l'écoutez pas ! Vous constaterez que, dans cette cage, les avis, les réactions, les façons d'être ou de penser sont très diverses. Si quelqu'un associe à Gaza le mot de terroriste, indignez-vous ! Ces stéréotypes sont criminels et contribuent à maintenir la cage fermée.
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Une controverse des temps modernes : la post-modernité
Eduardo Colombo
- Acratie
- 15 Mai 2014
- 9782909899442
En opposition avec l'homme moderne qui se révolte contre la tyrannie, contre Dieu, contre la sainte croyance de ses pères, nous avons l'homme postmoderne : un sujet assujetti, dépendant d'une « machinerie de pouvoir qui le fouille, le désarticule et le récompense » (Foucault), « formé dans la soumission », « constitué dans la subordination », habité par « une passion primaire pour la dépendance » (Judith Butler), sans projet révolutionnaire sous prétexte qu'il serait totalitaire, sans identité parce qu'elle n'existe pas, avec ses valeurs pour soi, isolé dans un monde virtuel, essayant d'approfondir sa subjectivité radicale (mais impuissante), entouré d'un monde réel où règnent le profit, la force politique, les armées, l'exploitation de plus en plus effrénée. Si l'on suivait les propositions postmodernes, sur quoi compterions-nous aujourd'hui pour avancer vers l'émancipation sociale ?
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Mais tout commence ; analyse du mouvement contre la loi travail, pour une nouvelle trajectoire révolutionnaire
Bad Kids
- Acratie
- 10 Avril 2018
- 9782909899596
Aujourd'hui, il ne s'agit plus de faire la guerre a` une loi mais aux patrons. Malgre´ les ge´ne´rations qu'il a forme´es aux masques de plonge´e et au caillassage, le mouvement contre la loi Travail laisse devant lui un boulevard aux attaques capitalistes.
Apre`s la petite guerre de mouvement dans la rue, c'est au tour de la guerre de position.
Une guerre de position dans laquelle on ne pourra pas se laisser enfermer.
C'est a`nous d'imaginer la suite, le champ est libre.
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Avant de faire le tour du monde, faire le tour de l'atelier...
Collectif
- Acratie
- 12 Décembre 2023
- 9782909899756
Avant de faire le tour du monde, faire le tour de l'atelier Enquête ouvrière - Témoignages - Réflexions 2017-2023 Le travail jusqu'à 64 ans ! Payé au SMIC, à temps complet, à temps partiel ou chômé ? C'est encore et toujours la question du travail assujetti aux lois du Capital qu'on retrouve aujourd'hui au croisement de la victoire des ouvrières de l'enseigne Vertbaudet et de la défaite des retraites contre Macron.
On nous ressasse que le travail se serait profondément transformé et que la classe ouvrière aurait disparu ; nous avons préféré le vérifier par nous-même !
Ni universitaires, ni spécialistes, c'est en qualité de membres de cette classe du travail que nous nous sommes adressés aux nôtres en menant l'enquête.
Une enquête ouvrière faite de rencontres, de discussions et d'échanges afin d'acquérir « la science de notre malheur », comme le disait en son temps E. Pouget, et trouver les moyens de nous en libérer collectivement dans les combats d'aujourd'hui.
â€Conduite simultanément en différents endroits : la Côte d'Opale, la région lilloise, la Bretagne... notre intention n'a jamais été la quête d'une illusoire objectivité quant aux rapports d'exploitation. Au contraire, nous revendiquons une subjectivité ouvrière qui repose sur les moments de lutte collective autant que sur les mille et un petit gestes de résistance individuelle du quotidien. †Si à première vue le tableau paraît bien sombre, l'horizon est peut-être plus dégagé qu'il n'y paraît. Car c'est en reprenant la parole, en échangeant sur nos expériences respectives, en brisant l'isolement qui nous met en concurrence et nous dresse les uns contre les autres que, peu à peu, nous reprendrons conscience de l'immense force qui est la nôtre.
Cette force collective est celle des exploités, des dominés qui n'ignorent pas cette vérité qu'ils vivent chaque jour : Nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes ! -
Présentation
Ce troisième volume de la correspondance échangée entre Henri Simon et Henry Chazé, de 1955 à 1984, reproduit les lettres quasi hebdomadaires qui retracent l'itinéraire de ces deux militants d'un « communisme antiparti », une forme politique originale qu'on a pu appeler aussi « communisme de conseils », et qui s'opposait à la conception léniniste, c'est-à-dire centraliste et autoritaire, de la politique. Des précédents volumes, le premier, Vous faites l'histoire !, couvrait les années 1950 ; le deuxième, Le Vent en poupe, réunit les lettres des années 1960. Le présent volume ne contient peut-être pas davantage de missives, mais les contributions se sont épaissies, les pages se sont multipliées, plus remplies, les réflexions développées... Il s'ouvre au matin du 6 mai 1968, Chazé écoute la radio : le quartier Latin est bouclé... On manifeste, on se bagarre avec la police... Bientôt ce seront les barricades, bientôt ce seront les grèves, « la plus grande grève de l'histoire ». Bientôt ce sera un afflux de participants à des organisations politiques traditionnelles, mais aussi à ICO, parmi des groupes plus ouverts, plus informels. Structures ? organisations ? partis ? avant-garde ? À quoi l'ancienne ICO (Informations correspondance ouvrières), réunion de militants (issus de Socialisme ou Barbarie) se rencontrant chaque semaine pour faire le point sur des luttes d'entreprises, va-t-elle se confronter ? Que va-t-elle trouver dans ce volcan surchauffé, ce grand chaudron des organisations politiques et syndicales communistes, anarchistes, situationnistes... où elle finira par fondre et disparaître ?
Quelles positions défendre ? Chazé, qui continue à privilégier les relations internationales, aimait déjà auparavant à attaquer le marxisme, qu'il juge doctrinaire, de Paul Mattick. « Tu comprends, écrit-il à Simon, « ce que j'écris sur le marxisme est en retard sur ce que je pense, parce que je tiens à assurer mes pas. (...) Je souligne le bon, ce qui m'arrange et fait dépasser le marxisme [...] D'ailleurs, je t'en avais prévenu. Mon idée est d'arriver à ne garder du marxisme que ce qui est valable : la lutte de classe. Tout le reste doit être revu, rajeuni, modifié. [...] Le finalisme, le fatalisme, l'inéluctabilité, la mission historique, à déblayer » ou encore : « Il devient de plus en plus clair que seule la lutte de classe peut ébranler les régimes d'exploitation et non les difficultés intérieures des pays industriels dont l'économie s'adapte tant bien que mal aux contradictions qu'elle secrète [...]. »
Henri, quant à lui, ne semble pas répondre à la question, (pré)occupé qu'il est par les (dys)fonctionnements d'ICO, nés des origines diverses d'activistes ; pour une fois nous préférons cet anglicisme au terme « militant », s'agissant de gens d'horizons divers ne représentant pas forcément une organisation structurée soucieuse de prendre la main sur le bulletin. Car ICO connaît un certain succès et un afflux d'étudiants mobilisés. Les uns veulent continuer un journal des luttes, les autres, dans la lignée de Mai 68, un espace de libre expression, voyant dans toute tentative d'ordre du jour une manipulation autoritaire... Le conflit s'exacerbe au fil des années, se focalise sur l'inexécution des « tâches matérielles », en gros la rédaction du bulletin, les liaisons avec l'imprimeur, l'agrafage, l'expédition... alors qu'au dehors, en 1971, 72, 74, 75, l'agitation étudiante et ouvrière s'amplifie, les manifestations et grèves se multiplient. S'ajoute à cela une activité éditoriale : brochure sur la Pologne, traduction des Conseils ouvriers de Pannekoek, accouchement dans la douleur d'une brochure sur Lip... Par ailleurs, Chazé collabore aux Cahiers du communisme de conseils publiés par Robert Camoin.
Et Henri reste actif chez son employeur, les Assurances générales, animant le comité des employés (à la fois antipatronal et antisyndical). Ce n'est pas anodin : en décembre 1970, il est mis à pied pour entrave à un comité d'établissement, en janvier 1971 il est licencié. Il suit le front des grèves d'ici ou là - chez Renault (se désolant de ce que cette action semble n'intéresser personne à ICO !), au Mans en avril-mai 1971, au Joint français en 1972, grève qui soulève un élan de solidarité national. Il met aussi sur pied des rencontres, nationales et internationales, dont les répercussions ne seront pas seulement politiques. Lors d'une de ces rencontres, en 1971, à Boulogne-sur-Mer, voilà que passe une jeune Anglaise. Il la revoit. C'est la fille de Joe Jacobs, un ancien membre de Solidarité. Henri devait aller en famille en octobre 1972 à Bergerette. Il annule Bergerette, et c'est avec Janet qu'il part.
Côté grèves, c'est bientôt - 1973 - l'immense répercussion de l'occupation de l'usine Lip à Besançon avec la récupération et la vente des stocks, qui fait parler d'autogestion (sous le slogan « On fabrique, on vend, on se paie »), là où Archinoir/Négation, comme ICO, ne voient qu'une mystification (il n'y a pas eu d'autogestion car il n'y a pas eu de fabrication de montres, seulement un atelier de montage).
Tout se mêle dans ces années où ICO, qu'Henri Simon quittera finalement, se disloque et disparaît. L'année 1974 sera consacrée aux mises au point et aux réglages de comptes : la fin de ce volume de correspondance collecte un dossier des réflexions sur l'action, sur les groupes...
Le 1er janvier 1975, une petite fille naît dans le domicile parisien de Janet et Henri. En avril, une feuille dactylographiée est publiée à la même adresse, sous le titre d'Echanges, avec l'aide des camarades de Liège.
Une nouvelle ère, une nouvelle continuité.
F. M. -
Au début de cette expérience nos pre´occupations sont centre´es sur la mise en place d'un fonctionnement collectif, entre des camarades qui ne se connaissent pas force´ment tous, qui ne partagent pas les me^mes pratiques. Nous avons e´galement a` re´pondre a`une attaque de la direction de la SNCF, a` ce moment su^rement pas du^ au hasard, contre l'un des nôtres, au cours de l'e´te´93.
En prenant le nouveau titre L'Ouvrier, nous ne pensons pas cre´er un groupe. Non, nous indiquons la mise en place d'un nouvel outil militant dont la ne´cessite´se manifeste a`nos yeux de plus en plus. Celui-ci est destine´a`servir nos camarades qui se trouvent ou qui vont connai^tre des boi^tes ou` quasiment aucune organisation ni politique ni syndicale ne milite, les petites boi^tes, ou` les jeunes tournent en inte´rim, et ou` le climat patronal est tel qu'il n'y a ni syndicat ni aucune tradition militante La re´daction de L'Ouvrier va re´pondre a`de nouvelles volonte´s : partir d'une actualite´qui peut toucher le travailleur de base, pour faire une propagande socialiste accessible pour lui. Ces textes sont e´crits pour pouvoir servir tant dans les entreprises ou` nous sommes pre´sents que n'importe ou` ailleurs pour l'avenir.
Nul doute que cette expérience trouvera des échos pami celles et ceux qui, après un printemps de lutte contre la «loi travail», entendent ne pas baisser les bras dans le monde du travail.
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Quand le capitalisme vire au fascisme (1934-1940)
Wilhelm Gengenbach
- Acratie
- 20 Octobre 2020
- 9782909899664
Après Face au fascisme allemand et A l´école de l´exil, voilà le troisième volume d´Une vie contre le capitalisme, une saga humaine et politique du 20e siècle, que Wilhelm Gengenbach nous a léguée. Le volume s´ouvre au milieu de l´année 1934, à la veille du Front populaire resté en France comme une référence à des acquis sociaux d´importance, les 40 heures, les premiers congés payés, etc. Le récit de cet ouvrier allemand, exilé en France pour fuir le nazisme, nous fait connaître la vie quotidienne d´un couple de prolétaires combatifs dont le moral est à l´unisson de celui de la classe ouvrière française. Après la grande manifestation unitaire à la Bastille, Denise pense que « C´est gagné, on ira tous les deux en vacances à la mer. » Mais les mouvements de grève seront étouffés par les directions des syndicats et du Parti communiste français. Les belles conquêtes, seront utilisées à endormir la classe ouvrière française avant que le fascisme et la guerre ne déferlent sur toute l´Europe
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Le vent en poupe, correspondance Tome 2 : 1963-1968 les annees ICO
Henry Chazé, Henri Simon
- Acratie
- 20 Octobre 2020
- 9782909899671
En 1963 la France ne dort pas : de grandes grèves l´agitent. Chazé reprend contact avec d´anciens militants anti-staliniens d´avant guerre. Il cherche une pensée ouverte, non dogmatique, « synthèse » de l´anarchisme et du communisme. Henri Simon, ex membre du groupe Socialise ou barbarie, qui travaille à Paris et anime la revue et le groupe Informations correspondance ouvrières (ICO), noue des liens d´amitié avec les anarchistes de la revue Noir et Rouge. Il rencontre des militants du groupe communiste de conseils dont plusieurs membres participent, autour de Maximilien Rubel, à l´édition des ?uvres de Marx dans la « Bibliothèque de la Pléiade ». Pendant toute cette périodes les deux Henri poursuivent une correspondance commencée en 1955, qui nous éclaire sur bien des points de cette période. On s´approche de Mai 68.
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La crise sanitaire et économique actuelle s'inscrit dans une longue succession de catastrophes. Tout indique que cela va continuer tant que durera le règne des possédants. Ce règne s'appuie sur la contrainte imposée à l'immense majorité des personnes vivant sur cette planète de n'exister que comme des marchandises à vendre. Et l'existence de la plupart des gens n'a donc de valeur qu'en tant que marchandise.
Le livre s'ouvre sur un récit-analyse du mouvement des Gilets jaunes, prélude à une réflexion plus générale sur le cycle international actuel. La deuxième partie dresse un tableau des transformations rapides des Etats et des démocraties dans ce contexte de crise économique, pandémique, sociale. La dernière partie s'arrête sur le bilan des soulèvements récents afin de questionner les possibilités révolutionnaires ouvertes.
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Réflexions sur l'anarchisme ; actualité de l'anarchisme
Victor Serge, Jean Bernier
- Acratie
- 15 Mai 2014
- 9782909899404
Les textes de Serge et de Bernier publiés ici, avec cette double influence du marxisme et de l'anarchisme qui les constitue, peut irriter les puristes de l'un et l'autre camp qui considèrent l'antagonisme comme irréductible.
N'ont-il pas vu assez tôt la vraie nature du régime soviétique ? Sans doute. Certains s'en sont rendu compte un peu plus tôt, tant mieux pour eux. D'autres ont attendu 50 années de plus ! Tant pis pour eux.
L'intérêt de ces deux militants-écrivains, et les textes publiés ici en sont un exemple, c'est que leurs affirmations politiques sont toujours mise dans le contexte de l'époque. Elle ne sont jamais faite au nom d'une critique intemporelle (et donc toujours valable - comme ça on ne se trompe jamais !) comme savent si bien le faire les orthodoxies marxistes et anarchistes.
Victot Serge, qui fut avant tout un révolutionnaire, vit se briser l'espoir de « transformer la société », s'excusa presque d'oser écrire des romans et finit par laisser une oeuvre littéraire admirable qui transcende toutes les frontières et où, comme le dit son fils, le peintre Vlady, « l'éthique se mue en esthétique ». Une oeuvre qu'il composa dans l'errance, confronté à d'énormes difficultés matérielles, plusieurs fois dépouillé du peu qu'il possédait, poursuivi par la police et les dictatures, avec pour seul et unique désir l'impérieuse nécessité de redonner vie à des êtres humains uniques et inconnus.
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Contre la représentation politique ; trois essais sur la liberté et l'Etat
Eduardo Colombo
- Acratie
- 4 Juin 2015
- 9782909899510
L'idée de liberté a suivi un long parcours philosophique, mais les idées ne vivent pas dans un monde immatériel, elles naissent au sein de l'agir humain et se nourrissent des passions individuelles et collectives. Qu'auraient pu dire les philosophes si des milliers d'individus que l'Histoire ne connaît pas, à côté de quelques-uns qui ont laissé leurs noms, n'avaient pas inventé, travaillé, persévéré, combattu, défendu leurs croyances ?
Les idées n'habitent pas dans un lieu décharné et neutre, elles naissent de l'action, et de leur vivant mobilisent les passions qui attisent les révoltes, et, le moment venu, changent le monde.
Un climat de fermeture de la pensée s'imposa de façon rampante, et persistante, à partir des années 60 du siècle dernier - malgré le sursaut de 68 -, enfermant dans de petits ghettos les mouvements d'émancipation qui prônaient le changement radical de la société. Mais toute société bouge, se modifie, se lézarde, poussée par les conflits qui traversent la cité, permettant quelquefois aux idées hétérogènes au système établi de trouver un écho dans l'espace public.
Dès le début de ce XXIe siècle ont recommencé à se produire des mouvements de protestation (Seattle 1999, Gênes 2001), qui ont rassemblé des multitudes et tendu à se propager vers d'autres villes et d'autres pays. L'éphémère « printemps arabe » stimula l'imaginaire révolutionnaire, mais ce qui a donné une nouvelle importance aux mouvements contestataires suivants, c'est la présence saillante chez tous des prémisses antiautoritaires, anarchistes, caractéristiques de l'espace plébéien (le 15M en Espagne, la place Syntagma à Athènes, Occupy Wall Street ou Oakland aux Etats-Unis, la place Taksim en Turquie). Malheureusement, les conflits internationaux, l'avidité du grand capital et la pauvreté de larges régions du monde ont fait resurgir des forces religieuses et barbares, empêtrées dans un terrorisme aveugle. Nous croyons que quand le temps de l'Histoire s'accélère le repli de l'action et de l'idée sur des positions défensives est le pire de comportements : il faudrait, au contraire, s'engouffrer par les brèches du système représentatif pour continuer la construction de la liberté.
De´jà critique du post-modernisme de Foucault et de Lacan, Colombo, plus proche de Castoriadis, remet sur le devant de la scène politique et philosophique la liberté humaine et la possibilité de changer le monde qui lui est afférente. Psychanalyste né en Argentine, membre du Quatrième Groupe, organisation psychanalytique de langue francaise. D'orientation anarchiste, il a déjà publié aux é´ditions Acratie en 2014, Une controverse des temps modernes : la postmodernité.
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Vous faites l'histoire ; correspondance Henry Chazé - Henri Simon Tome 1
Henry Chazé, Henri Simon
- Acratie
- 10 Septembre 2019
- 9782909899633
Henry Chazé (1904-1984), membre oppositionnel du Parti communiste, exclu en 1932, un temps proche des trotskystes, interné par le régime de Vichy à Fresnes pour communisme, puis déporté en camp de concentration en Allemagne, évolue ensuite vers le communisme de conseils. Cela le conduit à rencontrer un jeune militant, Henri Simon, né en 1922, membre de Socialisme ou Barbarie (groupe animé par Cornelius Castoriadis et Claude Lefort), qu'il quittera en 1958, définitivement acquis, lui aussi, au conseillisme théorisé par Anton Pannekoek. C'est en 1955 que les deux hommes entament une correspondance suivie, jusqu'à la mort de Chazé en 1984 - correspondance dont nous publions ici la première partie, jusqu'en 1962. La vie du groupe Socialisme ou Barbarie y est largement commentée. Dans la tradition des grands échanges épistolaires, malmenée aujourd'hui par internet, on voit les deux personnages vivre un quotidien certes plein de politique, mais jamais séparé des préoccupations quotidiennes, tout en nous faisant traverser les moments importants de cette séquence qui va du début de la guerre d'Algérie, puis de l'arrivée de De Gaulle au pouvoir, aux prémices de Mai 68. Les plus jeunes découvriront une période ô combien agitée et souvent déformée, les plus anciens se replongeront dans un passé peut-être oublié.
Toujours fidèles à leurs idéaux et combats de jeunesse (jusqu'à sa mort, pour Chazé ; Simon, lui, continue d'animer la revue Informations correspondance ouvrières - ICO), ils remettent au goût du jour une grille d'analyse marxiste, radicalement antiléniniste, dont beaucoup s'aperçoivent maintenant qu'elle permet de comprendre le monde mieux que les visions ultraréactionnaires ou postmodernes qui l'ont pour un temps supplantée à la fin du siècle dernier.
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La guerre qu'Israël mène contre le peuple palestinien avec son cortège de nettoyages ethniques et de crimes de guerre n'a commencé ni en 1967, ni même en 1948. Elle remonte au début du XXe siècle quand les sionistes ont commencé leur conquête coloniale. Les « solutions » comme les accords d'Oslo qui ont voulu éviter d'aborder les questions vives (occupation, colonisation, apartheid, racisme .) ont définitivement échoué. Il est clair aujourd'hui qu'il s'agissait alors d'une grande illusion.
La question du sionisme est centrale comme l'était celle de l'apartheid quand il a fallu imaginer un autre avenir pour l'Afrique du Sud.
Le sionisme est à la fois une fausse réponse à l'antisémitisme, un nationalisme, un colonialisme et une manipulation de l'histoire, de la mémoire et des identités juives. Il est aussi une idéologie prétendant transformer les anciens parias de l'Europe jugés inassimilables en colons européens en Asie.
Parce qu'il a gommé les différences idéologiques, le sionisme a abouti au gouvernement de type OAS qui gouverne aujourd'hui Israël.
Cette idéologie n'est pas seulement criminelle pour les Palestiniens, elle n'offre aucune issue pour les Juifs qu'elle met sciemment en danger et qu'elle voudrait pousser à être traitres ou complices.
Sans dépassement ou rupture avec le sionisme, aucune paix juste n'est envisageable.