Climats
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Le loup dans la bergerie ; qui commence par Kouchner finit toujours par Macron
Jean-claude Michéa
- Climats
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- 19 Septembre 2018
- 9782081433342
Au rythme où progresse le brave new world libéral - synthèse programmée de Brazil, de Mad Max et de l'esprit calculateur des Thénardier -, si aucun mouvement populaire autonome, capable d'agir collectivement à l'échelle mondiale, ne se dessine rapidement à l'horizon (j'entends ici par «autonome» un mouvement qui ne serait plus soumis à l'hégémonie idéologique et électorale de ces mouvements «progressistes» qui ne défendent plus que les seuls intérêts culturels des nouvelles classes moyennes des grandes métropoles du globe, autrement dit, ceux d'un peu moins de 15 % de l'humanité), alors le jour n'est malheureusement plus très éloigné où il ne restera presque rien à protéger des griffes du loup dans la vieille bergerie humaine. Mais n'est-ce pas, au fond, ce que Marx lui-même soulignait déjà dans le célèbre chapitre du Capital consacré à la «journée de travail» ? «Dans sa pulsion aveugle et démesurée, écrivait-il ainsi, dans sa fringale de surtravail digne d'un loup-garou, le Capital ne doit pas seulement transgresser toutes les limites morales, mais également les limites naturelles les plus extrêmes.» Les intellectuels de gauche n'ont désormais plus aucune excuse.
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" Si ta révolution ne sait pas danser, ne m'invite pas à ta révolution ! " La formule qui ouvre ce volume appelle à réunir la lutte et la fête, la pensée et les sens, l'anticapitalisme et le plaisir de la vie.
Le sous-commandant Marcos préconisant en outre l'exercice paradoxal de " ressentir avec la tête et de penser avec le coeur ", on retrouvera dans ce livre des contes, des personnages réels ou imaginaires (le vieil Antonio, le scarabée Don Durito, Elie Contreras, détective indigène tombé amoureux d'un transsexuel), entremêlés aux échanges qui se sont tenus en 2007 et en 2009 au Chiapas, en présence de personnalités telles que Naomi Klein, John Berger ou Michael Hardt.
Enchantés, ironiques et libres, les propos et les débats qui font la matière de ce livre sont une étonnante leçon de politique. Révolutionnaires sans dogme ni parti, le sous-commandant Marcos et le mouvement zapatiste sont devenus les porte-paroles d'une expérience politique inédite : les " conseils de bon gouvernement " qui mettent en oeuvre une démocratie directe dans la région du Chiapas, au Mexique.
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Le manifeste de 1971 ; l'avenir de la société industrielle
Théodore Kaczynski
- Climats
- Essais Climats
- 6 Novembre 2009
- 9782081220409
Les États-Unis l'appelaient "Unabomber ".
De 1978 à 1996, il a défié le FBI et la CIA qui mirent sa tête à prix pour un million de dollars. Pendant dix-huit ans, Kaczynski a envoyé par la poste des colis piégés à des professeurs d'université, des vendeurs d'ordinateurs, des patrons de compagnies aériennes... Bilan: 3 morts et 23 blessés. En 1995, il obtient sous la menace la publication dans le Washington Post et dans le New York Times d'un manifeste intitulé L'Avenir de la société industrielle.
En 1996, il est finalement arrêté grâce à son frère qui reconnaît dans le Manifeste de 1971 l'esquisse de ce texte. Influencé par les travaux de Jacques Ellul, Theodore Kaczynski voit dans la technologie " une force sociale plus puissante que le désir de liberté" et, diagnostiquant "l'impossibilité de réformer le complexe industrelo-technologique ", appelle à sa destruction pure et simple. La folie, la radicalité de ses propos et de ses actes ne disqualifient pas pour autant l'évidence révolutionnairement incorrecte des deux textes contenus dans ce volume : Le Manifeste de 1971, inédit en français, et L'Avenir de la société industrielle.
Ils sont préfacés et annotés par Jean-Marie Apostolidès, qui fut le premier en France à faire connaître les écrits de Theodore Kaczynski.
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La démocratie sans l'Etat ; essai sur le gouvernement des sociétés complexes
Daniel Innerarity
- Climats
- 5 Octobre 2006
- 9782082131339
Dans le débat sur les perspectives et limites des social-démocraties occidentales, D. Innerarity, disciple d'Habermas, s'attache à redonner un sens à la politique. Selon lui, il faudrait renoncer à l'opposition gauche-droite et inventer une social-démocratie anti-étatique capable de recueillir le meilleur de l'héritage libéral.
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Iran ; les coulisses d'un totalitarisme
Frédéric Tellier, Ramine Kamrane
- Climats
- 17 Janvier 2007
- 9782081200555
On n'a jamais tant parlé de l'Iran et pourtant le mystère demeure. La révolution islamique de 1979 est une date bien plus importante que tous les évènements liés à l'islamisme depuis, 1 1 septembre 2001 inclus. Elle seule a mis sur pied un modèle qui n'a renoncé à aucune de ses ambitions et trouve dans le désordre croissant de son environnement régional les conditions d'une nouvelle expansion. Les crises ponctuelles qui défrayent la chronique - soutien au terrorisme, programme nucléaire aujourd'hui - nous éloignent toutefois de la seule question qui importe, celle de la nature et des fins poursuivies par le régime islamique. Force est de constater que, depuis 1979, rien n'a été fait pour le mettre en question. L'université, dans sa majorité aussi complaisante à son égard qu'elle le fut il y a trente ans à l'égard du maoïsme, réclame la maîtrise de la version officielle de l'histoire: la révolution islamique répondrait peu ou prou à l'attente des Iraniens. Aux yeux de Ramine Kamrane et de Frédéric Tellier, rien n'est plus faux. Malgré ses spécificités, le système islamique relève de l'emprise d'un totalitarisme qui doit être pensé dans le sillage de ses deux premières vagues, nazie et soviétique. Le fait totalitaire n'est pas mort. Nous en sommes les contemporains. La pensée anti-totalitaire que l'on croyait remisée avec son objet est bien la seule à même de nous aider à percer ce "mystère islamiste" presque trentenaire et toujours entier.
Inscrire la question iranienne dans la généalogie du fait totalitaire revient à souligner que la situation actuelle de l'Iran n'est pas de l'ordre de la fatalité. La rupture, qui viendra des profondeurs de la société iranienne, menace le régime.
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De la génèse des classes et de leur avenir politique
Andrea Cavalletti
- Climats
- 5 Octobre 2013
- 9782081300200
Selon A. Cavalletti, la masse se définit par rapport à un chef, tandis que la classe se définit par les liens tissés entre les individus. En s'appuyant sur les analyses de W. Benjamin, il montre l'importance des classes sociales pour la liberté, la solidarité et la paix.
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Une constitution contre la democratie ? - portrait d'une europe depolitisee
Paul Alliès
- Climats
- 1 Mars 2005
- 9782841582761
Le texte adopté par le sommet de Bruxelles le 18 juin 2004 soulève deux types de questions : avons-nous affaire à une Constitution ou à un Traité ? Son contenu est-il acceptable ou non ? La première question n'est pas que formelle ou réservée aux juristes : elle conditionne l'autorité à laquelle le texte pourra prétendre. Plus profondément encore, elle touche au patrimoine commun des États de droit et à leur expérience démocratique depuis plus de deux siècles. La seconde question pose celle du stade atteint par la construction de l'Europe et de la conception qu'on en a, du but politique que l'on se fixe. Ce texte interdira à l'Union européenne de devenir une véritable puissance politique. Mais il ne se contentera pas de cela : il sonne le glas d'un gouvernement économique et, plus grave encore, d'un fonctionnement démocratique dans l'Union européenne. C'est donc bien une question essentielle qui est en jeu, celle de la démocratie représentative et de la sauvegarde de ses principes fondateurs. Contre les partisans du "oui", qui ont érigé les institutions européennes en dogme intouchable et n'imaginent pas une autre histoire de la construction européenne, il est temps de dénoncer la dépolitisation de l'Europe à l'oeuvre.
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Afin de mettre à jour l'étrange logique des rêves, Freud recourait à la vieille blague du chaudron cassé.
(1) Je ne t'ai jamais emprunté un chaudron,
(2) Je te l'ai rendu intact,
(3) Le chaudron était déjà cassé lorsque tu me l'as confié.
Naturellement, une telle succession d'arguments inconséquents confirme exactement ce qu'ils sont censés nier "le fait que je t'ai rendu un chaudron cassé".
La même inconséquence, avance Zizek, caractérise la justification de la
guerre contre l'Irak. L'argument du lien existant entre le régime de Saddam et Al-Qaeda dût en effet, par la force des choses, être abandonné au profit de celui de la menace représentée par ce pays pour la région, menace qui pesa ensuite sur l'humanité entière (mais surtout sur les Américains et les Anglais), précisément sous la forme des armes de destruction massive. Lorsqu'il s'avéra impossible de mettre la main sur la moindre arme de destruction massive, la même étrange logique se mit alors en branle : il est vrai que les deux petits labos trouvés ne prouvent rien, mais même s'il n'y a aucune arme de destruction massive en Irak, il existe d'autres excellentes raisons de renverser un tyran du calibre de Saddam.
Irak - Le Chaudron cassé analyse tout ce qu'implique et sous-tend une aussi aberrante argumentation. Ce faisant, Slavoj Zizek répond aussi à cette question : qu'étaient les véritables objectifs politiques et idéologiques de l'attaque contre l'Irak ? Il n'épargne, avec son style inimitable, rien ni personne, ni l'impuissance des pacifistes, ni l'hypocrite empathie pour la souffrance du peuple irakien.
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Les mystères de la gauche ; de l'idéal des Lumières au triomphe du capitalisme absolu
Jean-claude Michéa
- Climats
- Climats
- 7 Mars 2013
- 9782081297890
« Que peut bien signifier aujourd'hui le vieux clivage droite-gauche tel qu'il fonctionne depuis l'affaire Dreyfus ? Il me semble que c'est avant tout le refus de remettre cette question en chantier ? et de tirer ainsi les leçons de l'histoire de notre temps ? qui explique en grande partie l'impasse dramatique dans laquelle se trouvent à présent tous ceux qui se reconnaissent encore dans le projet d'une société à la fois libre, égalitaire et conviviale. Dans la mesure, en effet, où la possibilité de rassembler le peuple autour d'un programme de sortie progressive du capitalisme dépend, par définition, de l'existence préalable d'un nouveau langage commun ? susceptible, à ce titre, d'être compris et accepté par tous les « gens ordinaires » ?, cette question revêt forcément une importance décisive. Je vais donc essayer d'expliquer pour quelles raisons j'en suis venu à estimer que le nom de gauche ? autrefois si glorieux ? ne me paraît plus vraiment en mesure, aujourd'hui, de jouer ce rôle fédérateur ni, par conséquent, de traduire efficacement l'indignation et la colère grandissantes des classes populaires devant le nouveau monde crépusculaire que les élites libérales ont décidé de mettre en place. » Adaptation : Studio Flammarion ODILE CHAMBAUT / ATELIER MICHEL BOUVET
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Que veut l'europe ? reflexions sur une necessaire reappropriation
Slavoj Zizek
- Climats
- Sisyphe
- 27 Avril 2005
- 9782841582655
Présenter la globalisation comme une menace pour les particularismes identitaires est faux, puisque la véritable opposition se joue entre globalisation et universalisme. Le monde nouveau qui s'annonce est global, mais pas universel. Cet ordre nouveau, plutôt que de nier le particulier, octroie, voire impose à chacun une place bien définie avant de la folkloriser. Par conséquent, ce ne sont pas les particularismes qui se voient menacés par la globalisation, mais bien l'universalisme. Si l'on veut aller un peu au-delà de l'éloge simpliste du particulier, il est nécessaire de penser à la fois la globalisation et la valorisation des particularismes identitaires comme faisant partie d'une double dynamique propre au capital. Nous assistons ainsi à une sorte de pacte étrange entre le capitalisme global postmoderne et les sociétés pré-modernes. Dans ce contexte, un Eurocentrisme susceptible d'entretenir un rapport actif avec l'héritage culturel du continent est seul à même de défendre cette notion d'universalisme, à condition de savoir le penser ! Il faut donc être sévère à l'égard de la vision de l'Europe telle qu'elle est envisagée par nos élites bureaucratiques : Que veut l'Europe ? Comment faire pour qu'elle ne débouche pas sur une arrogance à l'américaine ? Un dialogue extrêmement critique avec ce projet s'impose. Car comment se permettre de critiquer les États-Unis sans critiquer dans un premier temps l'Europe ? Slavoj Zizek pose un certain nombre de bonnes questions : Sommes-nous en guerre, et avons-nous un ennemi ? Pour quelles raisons adorons-nous tous détester Jorg Haider ? Comment et pourquoi Vaclav Havel a abdiqué face à la logique du capitalisme ? Comment pouvons-nous nous approprier l'histoire européenne d'une manière radicalement nouvelle ?
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La subjectivite a venir ; essais critiques sur la voix obscene
Slavoj Zizek
- Climats
- Sisyphe
- 27 Octobre 2004
- 9782841582662
L'économie et la culture sont désormais intrinsèquement liées, non seulement à travers la commercialisation de la culture, mais aussi la "culturalisation" de l'économie. L'analyse politique contemporaine ne peut donc faire l'impasse sur la culture de masse, qui est aujourd'hui le champ de bataille idéologique central de notre époque. De Matrix à Richard Wagner, Slavoj Zizek explore l'imaginaire collectif occidental à partir des mutations subjectives à l'oeuvre dans la modernité, et par le biais d'une pensée de l'esthétique qui refuse la hiérarchisation et ne se dissocie pas de la question politique et psychanalytique.
Zizek, persuadé que la notion de subjectivité doit aujourd'hui être réinventée, tente de mieux comprendre la nouvelle donne subjective et idéologique. Le cybersexe, l'événement politique, l'opéra, le cinéma apportent en cela des clés de compréhension fondamentales, tout en nous rappelant la dimension toujours hautement problématique du rapport au réel.
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Pole sud n.13 ; qui gouverne les villes
Revue Pole Sud
- Climats
- Pole Sud
- 27 Janvier 2001
- 9782841581672
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Pole sud t.19 ; l'italie du politique
Revue Pole Sud
- Climats
- Pole Sud
- 27 Novembre 2003
- 9782841582389
Mille fois vantée pour sa richesse artistique, la beauté de ses sites naturels et le charme de son savoir-vivre, l'Italie du politique nous est moins familière. Elle a pourtant traditionnellement constitué un terrain d'observation privilégié pour les politologues ayant identifié une soi-disant anomalie démocratique propre au régime figé sur les bases de l'après-guerre. Les bouleversements de la décennie 1990 avec l'éclatement des scandales politico-judiciaires (l'opération "Mains propres") et la recomposition du système politique ont ouvert la voie à des orientations nouvelles : quel est le sens de ce qui a été rapidement appelé "transition" vers la "Seconde" République ? Quelle a été l'ampleur des changements opérés ? Quelles en ont été les limites ?
Ce numéro se propose de donner des éléments de réponse à ces interrogations en faisant appel à une série de contributions par des politologues italiens qui éclairent, à partir d'une pluralité d'approches, les différents aspects de la réalité politique dans la Péninsule. Les transformations du système politique, le devenir de la démocratie dans une période incertaine, la question de l'identité nationale, les mutations des politiques publiques ou l'impact de l'européanisation dans une perspective comparée sud-européenne sont quelques-uns des thèmes abordés dans un numéro qui espère également participer à une meilleure connaissance de la science politique italienne, composante pleine et entière de la discipline en Europe.
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Une journaliste s'interroge sur l'exercice de son activité à l'heure où l'information se transforme en divertissement et la collectivité en opinion. Elle a tenté durant deux ans d'analyser et d'étudier cette mutation sur France Culture. Son émission supprimée, elle réunit son travail de réflexion dans cet ouvrage et dénonce le danger du médiatique qui peut transformer des mensonges en vérités.