Dispute
-
L'extrême droite française dispose aujourd'hui d'un carburant hautement inflammable : un milliardaire acquis à sa cause. En imposant ses vues dans les éditoriaux et émissions de débat, en favorisant sur ses antennes le Rassemblement national, en validant l'expression des idées les plus rances, en quadrillant l'édition dans les diverses maisons du groupe Hachette, Bolloré poursuit son travail de sape de la République. Il lui reste à accomplir son grand dessein : triompher idéologiquement en fusionnant le monde de l'argent et le populisme nationaliste. Dans cet essai, la journaliste Marie Bénilde livre le récit de l'avènement du Bollorisme et étudie toutes ses significations.
-
Politiser la haine : La bataille culturelle de l'extrême-droite identitaire
Samuel Bouron
- La Dispute
- 21 Février 2025
- 9782843033445
L'extrême droite mène une bataille culturelle pour rendre ses idées politiques consensuelles. Dans ce combat, la mise en scène des émotions est devenue son arme principale. Elle a appris à saisir les opportunités médiatiques pour politiser les affects, déstabiliser les repères politiques et semer la confusion : les Identitaires passent de bourreaux à victimes, de gardiens de l'ordre établi à «anti-système». Ce livre offre une immersion chez les Identitaires. On comprend comment les militants sont formés à ressentir les émotions et à les propager à différents endroits de l'espace médiatique, des chaînes Youtube masculinistes aux médias grand public en passant par la presse d'extrême droite.
-
Multiplication des dissidences dans le refus de soumettre la production à la logique du capital, volonté de protéger la diversité du vivant, expérimentations d'entreprises et d'organisations horizontales, refus d'une agriculture sans paysans, détermination à conquérir l'égalité des territoires, l'égalité contre le patriarcat et la culture coloniale... : tout une effervescence communiste existe, décidée à nous sortir de l'impasse anthropologique et écologique dans laquelle le capitalisme nous enfonce. Pour l'économiste Bernard Friot et le philosophe Bernard Vasseur, conquérir, dans l'action concrète, le communisme est un défi à notre portée. Ils montrent que les forces de l'émancipation devront néanmoins s'arracher aux systèmes d'évidences capitalistes pour parvenir à actualiser et généraliser ces déjà-là communistes.
-
Que s'est-il passé à Sainte-Soline ? Face aux lacunes du traitement médiatique des manifestations des 25 et 26 mars 2023, Avoir vingt ans à Sainte-Soline propose de restituer, par un jeu d'entretiens croisés avec celles et ceux qui y ont participé, une série de récits de ce week-end de mobilisation. Les histoires des jeunes militant·es sont entrecoupés de textes d'autres activistes, journalistes ou chercheur·ses qui, à l'image d'Andreas Malm, ont participé à l'événement et livrent ici des points de vue variés sur les événements qui s'y sont déroulés.
-
En travail : conversations sur le communisme
Bernard Friot, Frédéric Lordon
- La Dispute
- Entretiens
- 15 Octobre 2021
- 9782843033223
Ce livre est l'occasion d'une rencontre que beaucoup attendaient. Bernard Friot est militant du Parti communiste et architecte de la théorie du salaire à vie. Frédéric Lordon construit une philosophie spinoziste des institutions. Ces trajectoires ont a priori peu en commun. L'un et l'autre parviennent pourtant au même constat : le communisme est à l'ordre du jour. Ces entretiens portent sur les figures que pourraient y revêtir le travail, la valeur, le salaire, l'investissement, l'État, la propriété. Mais déplient également accords et désaccord sur ce qu'il faut entendre par un « déjà-là »,sur la nature et l'existence d'une classe révolutionnaire, sur les processus de la transition.
-
Ecologie, luttes sociales et révolution : Entretiens avec Alexis Cukier et Marina Garrisi
Daniel Tanuro
- DISPUTE
- Entretiens
- 22 Mars 2024
- 9782843033339
Les catastrophes environnementales sont là, indubitables : face à elles, quelle écologie construire, quelles alliances mobiliser, quelle politique mettre en oeuvre ? Dans ce livre d'entretiens, Daniel Tanuro, ingénieur agronome et militant écosocialiste, auteur d'ouvrages à succès dans le domaine de l'écologie politique, répond aux questions d'Alexis Cukier et de Marina Garrisi pour développer un diagnostic limpide, des analyses tranchantes et des propositions radicales en vue d'une révolution écologique et sociale. Cette introduction à l'écosocialisme contemporain rend accessible et prolonge les réflexions de l'auteur sur l'impossibilité d'un capitalisme vert et sur la stratégie de l'écosocialisme.
-
Le syndicalisme est politique : Questions stratégiques pour une renouveau syndical
Karel Yon
- DISPUTE
- 22 Septembre 2023
- 9782843032691
Le syndicalisme est politique : le grand mouvement social pour nos retraites vient d'en faire la démonstration. En remettant sur le devant de la scène les réalités du travail, la grève, la solidarité interprofessionnelle, les syndicats ont enclenché une dynamique de politisation des classes populaires qui dessine une alternative au néolibéralisme et à l'extrême-droite. Mais ils sont en même temps percutés par les bouleversements politiques de la période : transformations du capitalisme et de l'État, nouvelles luttes féministes, écologistes, antiracistes. Le temps est venu de rouvrir le débat stratégique dans le mouvement syndical. Le but de cet ouvrage, écrit par des chercheur.ses et militant.e.s spécialistes du syndicalisme, est d'y contribuer.
-
Où va le bloc bourgeois ? entretiens avec Amélie Jeammet et Marina Simonin
Bruno Amable, Stephano Palombarini
- DISPUTE
- Entretiens
- 7 Octobre 2022
- 9782353670901
Dans ce livre d'entretiens, Bruno Amable et Stefano Palombarini, économistes et auteurs de L'Illusion du bloc bourgeois (Raisons d'agir, 2017), reviennent sur les hypothèses qu'ils formulaient sur la configuration sociale et politique singulière qui rendait possible l'élection de Macron en 2017 et les confrontent à la réalité de son quinquennat. À partir des résultats des élections de 2022, ils analysent les contradictions du bloc bourgeois et sa reconfiguration en un « bloc de droite 2.0 », néolibéral et autoritaire, décortiquent les reconfigurations à l'oeuvre à droite et à gauche et s'interrogent sur les conditions d'émergence d'une « gauche de rupture » susceptible d'être majoritaire et de batailler l'hégémonie au projet néolibéral.
-
L'invasion de l'Ukraine : histoires, conflits et résistances populaires
Karine Clément, Denys Gorbach, Hanna Perekhoda, Catherine Samary, Tony Wood
- DISPUTE
- Entretiens
- 21 Octobre 2022
- 9782843033285
L'invasion de l'Ukraine par l'armée russe, sur ordre de Vladimir Poutine en février 2022, constitue un événement politique majeur. Elle pose des questions cruciales concernant la capacité des peuples à s'opposer aux guerres, aux régimes autoritaires et aux impérialismes. Dans ce livre, des chercheur.se.s spécialistes des transformations de l'Ukraine, de la Russie et de l'Europe de l'Est, engagé.e.s dans les combats altermondialistes, expliquent les histoires locales et globales, les nouvelles dynamiques économiques, sociales et géopolitiques, les résistances populaires qui éclairent les débats en cours et explicitent leurs enjeux.
Avec des contributions de Karine Clément, Denys Gorbach, Hanna Perekhoda, Catherine Samary et Tony Wood. -
L'oeuvre de Lucien Sève, disparu en mars 2020 à l'âge de 93 ans, est immense et plurielle. Du communisme à la psychologie, de l'éducation à la bioéthique, nombreux sont les domaines dans lesquels ce philosophe, qui s'appuyait de façon vivante et créative sur ce qu'il nommait la « pensée-Marx », a apporté une décisive contribution. Étrangère à toute recherche purement académique, sa réflexion revêtait le caractère d'une intervention dans des luttes ou des débats en cours. Ce choix de textes brefs, articles ou communications publiques, jamais rassemblés jusqu'ici sous forme de livre, vise à faire découvrir à un large public l'ensemble de sa pensée et de son parcours, des années 1950 jusqu'à aujourd'hui.
-
Quel communisme au XXIe siècle ? penser avec Marx aujourd'hui Tome 4.2
Lucien Sève
- DISPUTE
- Essais
- 15 Octobre 2021
- 9782843033216
Ce livre constitue la deuxième partie du dernier tome de la tétralogie Penser avec Marx aujourd'hui du philosophe Lucien Sève, disparu en 2020 alors qu'il travaillait à la finition de son grand oeuvre. Cette deuxième partie aborde de front la question communiste au XXIe siècle, nouveau en drames et menaces comme en possibilités politiques et promesses d'émancipation. On trouvera dans cet ultime livre à la fois une discussion critique de thèses récentes sur le communisme (par exemple d'Alain Badiou, d'Étienne Balibar, de Bernard Friot, d'Isabelle Garo), une analyse des enjeux, notamment écologiques et anthropologiques, et une poursuite de l'explication et de l'actualisation de la « pensée Marx ».
-
La retraite des syndicats ; les raisons d'une impuissance
Nicolas Castel
- DISPUTE
- 13 Novembre 2009
- 9782843031915
Les retraites en France subissent, comme dans la plupart des pays européens, une profonde modification depuis la fin des années 1980. Des voix se sont élevées devant cette « réforme », qui constitue une régression sociale d'une ampleur encore sous-estimée, mais elles ont eu peu d'écho, car cette réforme ne se laisse pas identifier facilement comme telle. Le livre de Nicolas Castel, chercheur à l'IDHE-université Paris-Ouest et à l'Institut européen du salariat, cherche à comprendre pourquoi les grandes confédérations syndicales, qui sont des acteurs de premier plan de la protection sociale, retranchées derrière l'idée de la retraite comme revenu différé, ont été dans l'incapacité de défendre le système de retraite. La réforme a en partie échoué, du fait du peu de succès des produits en capitalisation, mais elle est en passe de réussir son objectif premier : transformer la répartition. En mettant cette dernière au service de la prévoyance et de l'assistance, elle rabat la figure du retraité sur l'image de l'inactif pesant sur les actifs. En déplaçant l'enjeu du débat, ce livre montre comment la conception de la retraite comme salaire continué peut bouleverser notre rapport au temps et au travail. En engageant l'ensemble des rapports sociaux de classe, de sexe et jusqu'au sein même de la famille, cette autre vision de la retraite peut contribuer à une salutaire réévaluation sociale et politique du salariat.
-
Essai de critique marxiste ; histoire, esthétique, politique
Jean-jacques Goblot
- DISPUTE
- 20 Mai 2011
- 9782843032103
Six essais traitent des acquis et des perspectives d'une pensée marxiste actuelle et critique, et de leurs apports aux débats contemporains en histoire, en esthétique et en politique. Chacun des essais montre qu'une critique marxiste authentique peut aider à comprendre l'histoire, déchiffrer l'art, s'orienter en politique et critiquer la production de toutes sortes d'inégalités.
-
Ouvrage de sciences juridiques, nourri de l'apport de l'histoire politique et philosophique du droit pénal, Sortir de l'imposture sécuritaire présente à la fois une critique originale de l'idéologie sécuritaire qui s'est imposée depuis plusieurs décennies comme une évidence en France, et les solutions pour en sortir. Pour cela, l'auteur nous convainc que notre droit pénal contemporain contient déjà tous les leviers nécessaires.
Ces leviers, que le texte invite à (re)découvrir, reposent sur trois exigences posées au fondement de notre code pénal par l'assemblée Constituante de 1791 : légalité des délits et des peines sans rétroactivité; nécessité de la proportionnalité des peines aux délits; contrôle juridictionnel de la répression. Ces trois exigences ont été à l'époque conçues comme l'application concrète dans le domaine judiciaire du principe de sûreté. En effet, loin des dévoiements qu'a subi cette notion dans la suite de notre histoire (Comité de sûreté générale, cour de sûreté de l'Etat à la fin de la guerre d'Algérie, rétention de sûreté), la pierre angulaire de la sûreté est posée par Beccaria dans son livre Des délits et des peines, publié en 1764, comme un principe visant à garantir le respect des droits fondamentaux des citoyens (y compris les justiciables) et l'égalité de tous devant la loi.
Ce principe est alors pensé par la philosophie pénale libérale des Constituants non seulement comme seul moyen d'éviter toute forme d'arbitraire dans l'exercice de la répression, mais aussi, et du même coup, comme seule voie possible pour garantir l'efficacité bien comprise de cette répression.
Dans le contexte contemporain, l'ouvrage porte un éclairage saisissant à l'appui d'une défense inconditionnelle des droits de l'homme, contre la constitutionnalisation de l'état d'urgence, contre sa traduction dans des lois qui normalisent l'exception, contre la qualification même de terrorisme, sans jamais se départir de la responsabilité de prévenir et de réprimer tout acte criminel.
En rappelant les racines bonapartistes du modèle sécuritaire, il déplace la controverse de l'opposition stérile entre « réalistes» et « naïfs », à la querelle entre réactionnaires et libéraux. Il démontre alors que le modèle pénal des Constituants, libéral et guidé par ce principe de sûreté, est seul en mesure de protéger au mieux chacun d'entre nous contre toutes les formes d'insécurité: de la menace terroriste à l'insécurité économique et sociale.
L'auteur nous invite enfin à nous saisir des leviers toujours très forts du code pénal contemporains assis sur ce principe républicain de sûreté, pour sortir de l'imposture du modèle sécuritaire qui, au nom de la promesse intenable d'un monde sans délinquance, menace sans cesse davantage les libertés fondamentales des citoyens, et fabrique toujours plus d'insécurité juridique, en particulier pour les catégories les plus défavorisées de la population.
-
Sortir l'Afrique de la servitude monétaire ; à qui profite le franc CFA ?
Collectif
- DISPUTE
- 3 Octobre 2016
- 9782843032806
Le franc CFA, créé en 19,45 comme franc des colonies françaises d'Afrique, est aujourd'hui arrimé à l'euro. Il est en cours dans quinze Etats africains. Si la monnaie est un attribut de souveraineté, les économies de ces pays demeurent sous la coupe d'une double tutelle : française et européenne. Les économistes qui ont collaboré à cet ouvrage, spécialistes des questions monétaires et de l'Afrique, montrent que les peuples concernés souffrent d'une monnaie trop forte, déconnectée des réalités locales. Ils expliquent les fonctions économique et politique de la monnaie, l'histoire du franc CFA et de ses mécanismes. On ne peut concevoir un avenir pour ces pays sans connaître et critiquer les effets de cette monnaie, sans ouvrir des débats en Afrique et en Europe, en France particulièrement, pour mettre fin à cette servitude, en argumentant contre les tenants du statu quo, en ouvrant des alternatives crédibles à cette monnaie de domination.
-
Personne ne peut plus méconnaître que notre mode dominant de production détériore de façon catastrophique les équilibres écologiques de la planète, jusqu'à menacer l'avenir de tous les vivants. Mais on mobilise trop peu l'attention publique sur cet autre fait de même gravité : la détérioration générale des valeurs de la vie humaine civilisée, partout piétinées par les diktats de la rentabilité financière. L'humanité existera-t-elle encore au XXII e siècle ?
Parer à cette double catastrophe montante exige de changer bien des choses, mais par- dessus tout d'en finir sans délai avec sa source profonde : un capitalisme entré en folie sénile qui sacrifie avec une brutalité inouïe la nature et les humains aux exigences insatiables des profiteurs privés. Ce système à bout de course nous conduit tous dans le mur. Il est de la dernière urgence de lui enlever le volant, et de prendre une autre voie, celle d'un capitalexit, d'une sortie du capitalisme.
Ce livre d'entretiens, au fil de de sept conversations animées entre fils et père, appelle à retrouver l'audace révolutionnaire - mais de façon tout autre qu'au siècle dernier. Il ne s'agit plus de la révolution d'une classe mais du peuple producteur entier en sa diversité prenant ses affaires en main. Il ne doit plus être question d'insurrection violente mais, moyennant d'intenses luttes d'idées et d'initiatives pratiques, d'une conquête pacifique de l'hégémonie en faveur de réformes révolutionnaires changeant d'emblée la vie du grand nombre. Et le livre appelle non pas à la transformation par en haut sous pilotage autoritaire d'un parti vertical, mais à une appropriation commune, fondée sur l'implication de tous les individus s'autoorganisant horizontalement en inventant les règles d'une société sans classes et hautement développée.
D'une grande actualité politique, ce livre développe de manière vivante cette proposition novatrice, qui porte à rêver tout en appelant à agir sans retard.
-
L'école est aujourd'hui accusée dans un contexte de montée du chômage des jeunes, d'inadaptation au contexte économique et culturel et sommée de remédier aux difficultés d'insertion professionnelles des jeunes. A sa mission originelle, enseigner et éduquer, s'ajoute celle de contribuer à la compétitivité économique. parmi les propositions avancées pour résoudre ces problèmes celles émanant du monde des entreprises s'affirment avec force.
Elles s'emploient à montrer que l'Etat qui a, de longue date, incarné l'intérêt général, n'est plus en mesure de le faire. Les entreprises interviennent fans le système éducatif de différentes manières au niveau de son statut, des orientations à donner aux réformes comme à celui des contenus de l'enseignement. Le retour de l'apprentissage en entreprise, promu comme mode de formation privilégié, participe du même mouvement : déplacer la formation professionnelle de l'institution scolaire vers les entreprises afin de socialiser une fraction de la jeunesse à l'organisation du travail.
Ce processus de pénétration des entreprises dans le système éducative se déroule d'autant plus facilement et rapidement que , parallèlement et d'une manière concomitant, l'Etat transfère un certain nombre de ses compétences aux conseils régionaux et impulse une "autonomisation" des établissements/ bien qu'ignorée ou perçue d'une manière floue, cette étude montre également que l'emprise des politiques européennes sur l'évolution du système éducatif est décisive.
Les propositions émises par de puissants groupes de pression organisés en réseaux, relayées par des instances comme le Comité des Régions donnent lieu à une intense production d'avis et de recommandations par la Commission Européenne.
-
Imaginaires du néolibéralisme propose une analyse originale de la nouvelle séquence du néolibéralisme, ouverte par les conséquences de la crise des subprimes, à la lumière des effets concrets de son imaginaire sur les individus : qu'il s'agisse des salariés de l'open space postfordiste, des « nounous » migrantes précaires des grandes métropoles du capital, des « citoyens » de l'après-démocratie, des utilisateurs des réseaux sociaux, ou des écrivains et des enseignants à l'heure de la norme concurrentielle.
En quoi consiste l'efficacité de l'imaginaire néolibéral ? Quelles formes prend-il ? Son analyse permet de comprendre les circonstances objectives et les désordres subjectifs, les violences sociales et les déshérences intérieures, les forces historiques et les discours qui façonnent aujourd'hui notre monde. Elle ouvre également la voie à la production commune d'un autre imaginaire, un ailleurs du néolibéralisme, point de départ d'une échappée vers d'autres horizons, plus démocratiques et plus heureux.
L'ouvrage peut se lire comme un inventaire (incomplet) des formes contemporaines de domination. Mais, en rupture avec les approches critiques désormais classiques du phénomène qui cherchent son homogénéité, la diversité des approches rassemblées insiste sur l'hétérogénéité des configurations de son imaginaire À travers ces fragments disparates, permettant de comprendre à quel point il s'agit d'une particularité des dispositifs néolibéraux que de configurer un imaginaire malléable, adaptable on peut en outre percevoir l'ampleur effective de l'entreprise de normalisation généralisée des subjectivités qui caractérise la transformation néolibérale du monde. L'imaginaire néolibéral se révèle comme un dispositif de production de peur et de généralisation de l'impuissance, voué à corseter les imaginaires au prétexte de l'absence d'alternative.
On y observe une métamorphose de la violence du régime d'accumulation, présentée comme inévitable, absolue, et dépolitisée. Il s'appuie sur une spacialisation et une culturalisation des rapports sociaux.
Qu'il s'agisse de la domination sociale, des affects ordinaires, des modes de gestion du salarié et de la personne ou des subjectivités littéraires, il s'agit de tenter d'identifier, à chaque fois, les logiques à l'oeuvre dans l'entreprise contemporaine de reconfiguration néolibérale et les façons dont elles affectent les sujets et la représentation qu'ils se font d'eux-mêmes et du monde. Les contributions sont regroupées en quatre grandes sections qui explorent cet imaginaire sous l'angle, successivement, du rapport de pouvoir, du lien social, de la nouvelle raison managériale, et, pour finir, de ce que peuvent encore y être l'écriture et la littérature. La question du travail y est inscrite de manière transversale, à travers ses résonances dans la subjectivité du petit individu du monde contemporain, en tant que citoyen, salarié, mais aussi en tant qu'ami ou écrivain.
Le travail de cartographie mené ici, partiel et partial, répond d'abord à la volonté d'envisager la possibilité effective de contre-imaginaires. Chacun à leur façon et dans leur domaine de spécialité respectif, les auteurs ayant contribué à ce volume adoptent une telle posture : pour entrevoir un ailleurs du néolibéralisme, il nous faut chercher à cerner au plus près les freins, passés, présents et à venir, à une telle bifurcation. Et les chercher dans nos propres représentations, nos propres pratiques, y compris critiques, savantes, militantes ou ordinaires. Autant d'exemples qui laissent aussi entrevoir leur ambivalence constitutive : la construction, d'un côté, d'un imaginaire spécifiquement néolibéral, et la possibilité, de l'autre, d'une résistance aux postures individuelles et collectives qu'il valorise - ou, du moins, le point de départ d'une échappée vers d'autres horizons, d'autres imaginaires.
-
Abolir l'arme nucléaire est souvent présenté comme une utopie.
Mais les utopistes ne sont-ils pas ceux qui croient que l'arme nucléaire assure leur sécurité ? Aujourd'hui. les rapports de domination changent de nature. mais ils s'appuient toujours sur la possession par une poignée d'Etats de l'arme nucléaire, dont l'auteur conteste avec conviction la fonction de dissuasion. Le débat public est confisqué. L'auteur revendique le droit à la transparence pour tous les citoyens.
Il dresse un état des lieux des dispositions de chaque pays. des dangers encourus par tous les peuples et. enfin. il aborde la manière d'éliminer les armes nucléaires et le contrôle de leur élimination. Pierre Villard livre un véritable plaidoyer pour l'application, sur le modèle de celles des armes chimiques. biologiques et bactériologiques, de la Convention d'élimination des armes nucléaires - soutenue par la Campagne internationale ICAN -.
Qui doit s'imposer définitivement pour oser en finir avec l'arme nucléaire.
-
Révolution, les impensés d'un héritage
Denis Berger, Roger Martelli, Michèle Riot-Sarcey, Francis Sitel, Pierre Zarka
- DISPUTE
- 25 Juin 2009
- 9782843031748
Ce livre est à voix multiples.
En lui même il est déjà une rencontre. Nos parcours et conceptions diffèrent. Venant d'horizons à la fois proches et lointains - trotskisme. communisme. les uns plus ou moins libertaires. les autres plus ou moins attachés à une organisation : les uns universitaires. les autres davantage insérés dans le milieu militant -. nos singularités auraient pu empêcher cette rencontre. Elles nous ont au contraire stimulés et elles ont poussé chacun (e) à dépasser le stade initial de ses réflexions.
Non seulement ces différences n'ont pas fait obstacle à un dialogue constructif. mais nous sommes parvenus à réfléchir ensemble. à percevoir la situation actuelle avec des cratères sinon identiques du moins extrêmement proches. Et même davantage : réfléchir à la refondation de l'action critique par la mise en question des voies empruntées jusqu'alors par les courants minoritaires traditionnellement anticapitalistes.
Cela nécessitait un bilan sans concession des combats passés pour analyser l'échec historique subi par le mouvement ouvrier. Travail nécessaire. sans les leçons duquel il est impossible d'affronter les défis du présent.
-
La politique est en crise, dit-on : perte de crédit des partis, abstentionnisme, populisme, désyndicalisation, refus d'intégration, incivisme, et même violence d'une partie de la population...
Ce constat, largement partagé chez les analystes et les hommes politiques, nourrit des propos moralisateurs et des politiques d'ordre qui aggravent le mal qu'on prétend soigner. Dans la ligne de son précédent ouvrage, Banlieue, banlieue, banlieue, Alain Bertho, enseignant à Paris VIII, propose une grille de lecture différente de ces phénomènes. La forme politique dont sont porteurs l'Etat, les partis et bien d'autres institutions est historiquement close.
Le réel social appelle d'autres représentations, d'autres comportements et d'autres institutions. A défaut, l'Etat, instrumentalisant toujours plus la politique, la videra de son contenu démocratique, pour la confondre définitivement avec une police des populations. Pourtant, les prémices d'une nouvelle pensée politique apparaissent au sein du travail en révolution, de la vie quotidienne, et dans les soubresauts des mouvements sociaux.
-
Cultures communistes au xxeme siecle - entre guerre et modernite
Collectif
- DISPUTE
- 25 Août 2003
- 9782843030673
-
La collection " Comptoir de la politique " propose des connaissances, des analyses, ou des expériences en vue de nourrir l'engagement politique transformateur.
Plus encore que les précédents conflits militaires dans lesquels les Etats-Unis se sont engagés après être devenus l'unique superpuissance, la guerre d'Irak a été ressentie comme une affaire ne concernant pas seulement l'avenir du peuple irakien, mais celui de chaque humain sur terre. Daniel Durand, ancien secrétaire national du Mouvement de la paix, analyse les faits qui ont accompagné l'effondrement du régime de Saddam Hussein.
Il montre que si la guerre d'Irak a marqué l'entrée dans une nouvelle ère, ce n'est peut-être pas celle - annoncée par de nombreux commentateurs - d'une domination sans partage des Etats-Unis, mais au contraire celle de l'affirmation de nouvelles tendances et de nouvelles forces opposées à leur hégémonie. Aspiration à la sécurité et à un développement humain mieux partagé, redécouverte de l'idée du multilatéralisme, convergence avec le mouvement altermondialiste et émergence d'une culture de la paix ne forment-ils pas la base d'un "nouveau pacifisme" conquérant, illustré par les grandes manifestations antiguerre du début 2003 ?
-
La fin de l'état de droit ; la lutte antiterroriste, de l'état d'exception à la dictature
Jan-claude Paye
- DISPUTE
- Essais
- 28 Octobre 2004
- 9782843030963
Les attentats du 11 septembre 2001 ont été l'occasion d'un bouleversement du droit aux Etats-Unis et en Europe.
Patriot Act, décision-cadre européenne et autres lois de sécurité intérieure s'attaquent aux libertés fondamentales associées à l'Etat de droit. Généralisant les procédures d'exception, neutralisant les garanties constitutionnelles, elles organisent une surveillance globale des populations. La définition qu'elles donnent de l'acte terroriste laisse la place à toutes les interprétations, permettant de criminaliser les mouvements de contestation, en particulier altermondialistes.
Le livre de Jean-Claude Paye, sociologue, fait un bilan détaillé de cette mutation du droit et tente de dégager les logiques qui y sont à l'oeuvre. Il met en évidence un véritable changement de régime politique, l'état d'exception permanent se substituant à l'Etat de droit. Et, éclairant le rôle moteur des Etats-Unis dans ce processus, il montre comment, en réorganisant à leur profit les relations internationales, ils mettent en place une structure impériale où la suspension du droit acquiert un caractère constituant.