Folio
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Dans le monde de Donald Trump, Jair Bolsonaro et Matteo Salvini, chaque jour porte sa maladresse, sa polémique, son coup d'éclat. Aux yeux de leurs électeurs, les défauts des leaders populistes se muent en qualités. Leur inexpérience est la preuve qu'ils n'appartiennent pas au cercle corrompu des élites et leur incompétence, le gage de leur authenticité. Les tensions qu'ils produisent au niveau international sont l'illustration de leur indépendance et les théories du complot qui jalonnent leur propagande, la marque de leur liberté de penser. Pourtant, derrière les apparences débridées du carnaval populiste, se cache le travail acharné de spin-doctors, d'idéologues et d'experts du Big Data, sans lesquels ces leaders populistes ne seraient jamais parvenus au pouvoir. Dans ce livre, Giuliano da Empoli brosse le portrait de personnages presque tous inconnus du grand public, et qui sont pourtant en train de changer les règles du jeu politique et le visage de nos sociétés.
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Le chaos de la démocratie américaine : L'émeute du capitole ; Une république éclatée
Ran Halévi
- Folio
- Folio Actuel
- 2 Janvier 2025
- 9782073046833
Le 6 janvier 2021, une foule envahit l'enceinte du Congrès américain où représentants et sénateurs vérifient la validation de l'élection présidentielle. Cette insurrection effrénée et sans repères n'a rien aboli, rien créé, rien obtenu. Mais elle a frappé de stupeur et continue de hanter une Amérique plus que jamais «divisée contre elle-même». Au miroir de cet événement chaotique, ce livre interroge plusieurs tendances à l'oeuvre au sein de la démocratie américaine. Une polarisation partisane et identitaire qui rend une partie de l'Amérique étrangère à l'autre. La désintégration des normes héritées, des conventions et des usages qui ont longtemps gouverné la vie publique. Le rôle aussi de la post-vérité - et de la présidence Trump en particulier - dans l'escalade de la guerre culturelle à laquelle se livrent les Américains. Ou encore la convergence des extrêmes, «wokisme» et populisme, qui défient de conserve la démocratie au nom de ses propres principes. Aujourd'hui comme hier, c'est en Amérique que ces ferments corrosifs se donnent le mieux à observer, dans le chaudron des passions qui agitent cette nation hospitalière aux expériences que les progrès de l'égalité ne cessent de suggérer à l'imagination. Les problèmes qui affectent notre démocratie sont, pour certains, de nature comparable, assez en tout cas pour qu'on veuille rechercher, à la faveur de l'émeute du 6 janvier, ce que l'Amérique peut encore nous apprendre sur nous-mêmes. R. H.
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«J'étudie dans cet ouvrage le mode de production capitaliste et les rapports de production et d'échange qui lui correspondent. [...] Il ne s'agit point ici du développement plus ou moins complet des antagonismes sociaux qu'engendrent les lois naturelles de la production capitaliste, mais de ces lois elles-mêmes, des tendances qui se manifestent et se réalisent avec une nécessité de fer. Au premier abord, la marchandise nous est apparue comme quelque chose à double face, valeur d'usage et valeur d'échange. Ensuite nous avons vu que tous les caractères qui distinguent le travail productif de valeurs d'usage disparaissent dès qu'il s'exprime dans la valeur proprement dite. J'ai le premier mis en relief ce double caractère du travail représenté dans la marchandise. [...] Tant qu'elle est bourgeoise, c'est-à-dire tant qu'elle voit dans l'ordre capitaliste, non une phase transitoire du progrès historique, mais bien la forme absolue et définitive de la production sociale, l'économie politique ne peut rester une science qu'à condition que la lutte des classes demeure latente ou ne se manifeste que par des phénomènes isolés.» Karl Marx.
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Bouleversement ; les nations face aux crises et au changement
Jared Diamond
- Folio
- Folio Essais
- 6 Avril 2023
- 9782073001320
Les nations ont-elles besoin de crises pour entreprendre de grands changements ? Pourquoi un type d'événement produit tel résultat dans un pays et tel autre dans un pays voisin ? Peut-on identifier des facteurs explicatifs ? Ce livre est une étude comparative, narrative et exploratoire des crises et des changements sélectifs survenus au cours de nombreuses décennies dans sept nations modernes : la Finlande, le Japon, le Chili, l'Indonésie, l'Allemagne, l'Australie et les États-Unis.Tout comme il existe des conditions favorables à la résolution des crises traversées par les individus au cours de leur vie, Jared Diamond fait le pari qu'il existe de semblables éléments prédictifs au niveau des entités nationales. Il détermine une douzaine de variables destinées à être testées ultérieurement par des études quantitatives, posant alors la question de la capacité des dirigeants politiques à produire des effets décisifs sur l'histoire.Tout en respectant la volonté première de ne pas discuter d'une actualité trop proche qui, faute de distance et perspective, rendrait le propos rapidement obsolète, un après-propos, propre à l'édition française, esquisse, en l'état des données au printemps 2020, une réflexion sur la pandémie du Covid-19.
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L'avènement de la démocratie Tome 4 : Le nouveau monde
Marcel Gauchet
- Folio
- Folio Essais
- 7 Novembre 2024
- 9782073087287
Que s'est-il passé pour qu'advienne silencieusement, dans le sillage de la crise économique du milieu des années 1970, un monde nouveau dont nul n'avait anticipé les traits ? En quoi consiste au juste sa nouveauté, qui à la fois marque le triomphe du principe démocratique à une échelle jamais vue et rend sa mise en oeuvre si problématique ? Telles sont les questions soulevées par la dernière étape en date de l'avènement de la démocratie qui sont au centre de ce livre. Nous vivons la phase ultime de la «sortie de la religion», la religion ne se résumant pas à la foi personnelle, comme nous la concevons aujourd'hui, mais formant le principe organisateur des sociétés d'avant la nôtre. Ce processus paraissait parvenu à son terme ; il ne l'était pas. Nous nous pensions «absolument modernes» ; nous en étions encore loin. Nous le sommes brutalement devenus, et cela change tout, des conditions de la coexistence planétaire à l'identité de chacun d'entre nous. Notre organisation politique conservait dans sa forme l'empreinte de la soumission aux puissances venues d'en haut. Celle-ci s'est volatilisée, en révélant une fonction de l'État-nation que nous ne soupçonnions pas et qui en fait le soubassement du monde mondialisé. Nous habitions une histoire que nous pensions toute tournée vers l'avenir. Elle restait hantée par le passé, en réalité, comme le bond en avant de la production du futur nous l'a appris, en donnant à l'économie une place hégémonique dans la vie collective. Les libertés individuelles que nous pensions avoir conquises continuaient secrètement d'être prises dans l'appartenance sociale. L'effacement de cette dernière leur a conféré une autre portée, en faisant apparaître une société des individus qui gravite autour des droits de l'homme. Le paradoxe est que cette formidable avancée des moyens de l'autonomie humaine donne, à l'arrivée, une société qui échappe à ses membres, des démocraties incapables de se gouverner. Une chose est de disposer des instruments qui permettent de maîtriser son destin, une autre est de savoir s'en servir. L'histoire de la libération est derrière nous ; l'histoire de la liberté commence.
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Changer la vie ? Le temps du socialisme en Europe de 1875 à nos jours
Gilles Vergnon
- Folio
- Folio Histoire
- 6 Juin 2024
- 9782073016690
Changer la vie désigna en 1977, après le titre de son programme en 1972, l'hymne du Parti socialiste français sur une musique du compositeur grec Mikis Theodorakis, à un moment où toutes les espérances semblaient s'ouvrir pour le socialisme européen. Les choses ont bien changé depuis et présenter une histoire du socialisme et des social-démocraties relève de la cartographie de ce qu'on pourrait appeler un « continent englouti »...Le socialisme est un mouvement européen à la différence de son « frère ennemi » communiste qui se déploya à l'échelle mondiale, comme en témoigne toujours la présence au pouvoir de partis issus de la matrice « stalino-soviétique » en Asie et à Cuba. Mais comment le définir de la manière la plus simple et précise possible : une doctrine ? une tendance partisane ? Et qu'est-ce qui différencie le « socialisme » de la « social-démocratie » ? La présente étude, qui couvre la période de 1875 à nos jours, retrace la transformation du socialisme à l'épreuve du réel pour devenir successivement un acteur gouvernemental, puis un acteur essentiel de la construction européenne.
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Nous ne sommes pas remplaçables. L'État de droit n'est rien sans l'irremplaçabilité des individus. L'individu, si décrié, est souvent défini comme le responsable de l'atomisation de la chose publique, comme le contempteur des valeurs et des principes de l'État de droit. Pourtant, la démocratie n'est rien sans le maintien des sujets libres, rien sans l'engagement des individus, sans leur détermination à protéger sa durabilité. Ce n'est pas la normalisation - ni les individus piégés par elle - qui protège la démocratie. La protéger, en avoir déjà le désir et l'exigence, suppose que la notion d'individuation - et non d'individualisme - soit réinvestie par les individus. «Avoir le souci de l'État de droit, comme l'on a le souci de soi», est un enjeu tout aussi philosophique que politique. Après Les pathologies de la démocratie et La fin du courage, Cynthia Fleury poursuit sa réflexion sur l'irremplaçabilité de l'individu dans la régulation démocratique. Au croisement de la psychanalyse et de la philosophie politique, Les irremplaçables est un texte remarquable et plus que jamais nécessaire pour nous aider à penser les dysfonctionnements de la psyché individuelle et collective.
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Gouverner au nom d'Allah ; islamisation et soif de pouvoir dans le monde arabe
Boualem Sansal
- Folio
- Folio
- 4 Novembre 2016
- 9782072697005
«Nous les avons accueillis avec sympathie, un brin amusés par leur accoutrement folklorique. Quelques années plus tard, nous découvrîmes presque à l'improviste que cet islamisme qui nous paraissait si pauvrement insignifiant s'était répandu dans tout le pays.» Boualem Sansal, l'une des grandes voix de la littérature algérienne, s'interroge sur les acteurs de la propagation de l'islamisme : les États prosélytes, les élites opportunistes, les intellectuels silencieux, les médias, «la rue arabe»... Il questionne aussi l'échec de l'intégration dans les pays d'accueil des émigrés. Une synthèse engagée, documentée, des prises de position humanistes qui dénoncent à la fois le pouvoir militaire algérien et le totalitarisme islamiste.
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Fondé sur une étude historique inédite des financements privés et publics de la démocratie dans une dizaine de pays sur plus de cinquante ans, ce livre passe au scalpel l'état de la démocratie, décortique les modèles nationaux et démontre l'ampleur du malaise. Il propose aussi des pistes pour repenser de fond en comble la politique. Une personne, une voix : la démocratie repose sur une promesse d'égalité qui trop souvent vient se fracasser sur le mur de l'argent. Financement des campagnes, dons aux partis politiques, prise de contrôle des médias : depuis des décennies, le jeu démocratique est de plus en plus capturé par les intérêts privés. Se fondant sur une étude inédite des financements politiques privés et publics dans une dizaine de pays sur plus de cinquante ans, Julia Cagé passe au scalpel l'état de la démocratie, décortique les modèles nationaux, et fait le récit des tentatives - souvent infructueuses, mais toujours instructives - de régulation des relations entre argent et politique. Aux États-Unis, où toute la régulation de la démocratie a été balayée par idéologie, le personnel politique ne répond plus qu'aux préférences des plus favorisés. En France, l'État a mis en place un système de réductions fiscales permettant aux plus riches de se voir rembourser la plus grande partie de leurs dons aux partis politiques, alors que les plus pauvres, eux, paient plein pot. Ces dérives ne viennent pas d'un complot savamment orchestré mais de notre manque collectif d'implication. La question du financement de la démocratie n'a jamais véritablement été posée ; celle de la représentation des classes populaires doit l'être sur un mode plus radical. Pour sortir de l'impasse, voici des propositions qui révolutionnent la façon de penser la politique, des réformes innovantes pour une démocratie retrouvée.
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Sortir du chaos ; les crises en Méditerranée et au Moyen-Orient
Gilles Kepel
- Folio
- Folio Actuel
- 11 Février 2021
- 9782072917707
L'horreur du «califat» de Daesh au Levant entre 2014 et 2017 et son terrorisme planétaire ont été une conséquence paradoxale des « printemps arabes» de 2011. Pourtant ceux-ci avaient été célébrés dans l'enthousiasme des slogans démocratiques universels et de la « révolution 2.0». Comment s'est installé ce chaos, et peut-on en sortir après l'élimination militaire de l'«État islamique» ? Gilles Kepel fait ici le point sur les fractures nouvelles qui agitent le Moyen-Orient : la prise de contrôle en Syrie d'une rébellion aux ambitions d'abord démocratiques par des islamistes, l'antagonisme croissant entre Arabie saoudite sunnite et Iran chiite, au détriment du conflit israélo-palestinien qui constituait autrefois un levier déterminant des actions militaires et diplomatiques. Pour comprendre la situation actuelle, il revient sur les cinquante dernières années qui ont fait l'histoire de cette région tourmentée : depuis la guerre d'Octobre 1973 (du «Kippour» ou du «Ramadan»), suivie de l'explosion des prix du pétrole et de la prolifération du jihad. Il montre comment «chacun essaye de sortir du chaos à sa manière» et éclaire les choix décisifs qu'auront à faire les peuples et les dirigeants de cette région - mais aussi les citoyens de l'Europe
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« Ce qui me dégoûte dans la guerre, c'est son imbécillité. J'aime la vie. Je n'aime même que la vie. C'est beaucoup, mais je comprends qu'on la sacrifie à une cause juste et belle. J'ai soigné des maladies contagieuses et mortelles sans jamais ménager mon don total. À la guerre j'ai peur, j'ai toujours peur, je tremble, je fais dans ma culotte. Parce que c'est bête, parce que c'est inutile. Inutile pour moi. Inutile pour le camarade qui est avec moi sur la ligne de tirailleurs. Inutile pour le camarade en face. Inutile pour le camarade qui est à côté du camarade en face dans la ligne de tirailleurs qui s'avance vers moi. » Ce volume réunit «Refus d'obéissance», «Précisions» et «Recherche de la pureté», trois textes pacifistes d'un homme qui n'oublia jamais l'horreur de la Première Guerre mondiale.
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Est-il encore permis de penser tout haut, ou de penser tout court, dans un pays qui fait tant parler de lui sans qu'il soit possible d'y prendre la parole librement ? Comment, dans la furieuse déferlante de nouvelles qui nous arrivent quotidiennement de et sur la Chine, distinguer d'autres voix que celles des médias et des puissants de ce monde ? À quel moment avons-nous pu entendre les analyses de connaisseurs de la Chine dans la durée et, a fortiori, les discours quasi inaudibles des intellectuels chinois eux-mêmes ?Le but de cet ouvrage collectif est de nous situer par rapport à une Chine qui a envahi notre horizon du fait de sa vertigineuse montée en puissance économique, mais aussi géopolitique et militaire, accréditant ainsi la thèse, devenue un thème central de la propagande officielle, d'un retour en force de son passé impérial.Après des décennies de régime maoïste, nul n'imaginait la Chine être un jour en mesure de se projeter à l'échelle de la planète. Or, force est de constater qu'aujourd'hui les élites intellectuelles chinoises se sentent assez sûres d'elles-mêmes pour se proclamer sans ambages détentrices de valeurs universelles qui ne doivent rien à celles des Lumières européennes. Mais qu'en est-il en réalité ?Contributions de Séverine Arsène, Chu Xiaoquan, Magnus Fiskesjo, Ruth Gamble, Ge Zhaoguang, Ji Zhe, Frédéric Keck, Anne Kerlan, John Makeham, Damien Morier-Genoud, David Ownby, Qin Hui, Marshall Sahlins, Nathan Sperber, Isabelle Thireau, Sebastian Veg.
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L'avènement de la démocratie Tome 3 : A l'épreuve des totalitarismes, 1914-1974
Marcel Gauchet
- Folio
- Folio Essais
- 16 Mars 2017
- 9782072718946
Dans le sillage de la crise du libéralisme examinée dans le volume précédent, ce troisième volume est consacré à la crise totalitaire sur laquelle débouche la Grande Guerre. Il s'efforce d'en établir la signification dans l'histoire de la démocratie.
Les totalitarismes ne se contentent pas, en effet, de combattre les démocraties «bourgeoises» comme si elles leur étaient étrangères, ils en procèdent. Ils leur lancent un défi qu'elles sont mises en demeure de relever.
D'où ont-ils pu sortir? Au-delà des circonstances, ils ont partie liée avec des idéologies d'un genre nouveau, nées autour de 1900, à l'enseigne de la révolution et de la nation. Marcel Gauchet en retrace la genèse. Elles sont à comprendre, montre-t-il, comme des «religions séculières», c'est-à-dire des antireligions religieuses résultant d'une phase spécifique et périlleuse du processus de sortie de la religion.
Le coeur de l'ouvrage est formé par la reconstitution des trois expériences qui méritent le nom de totalitaires au sens strict : le bolchevisme, le fascisme et le nazisme. L'accent est porté sur la dynamique qui les anime, voie royale pour en appréhender l'essence à partir de leurs contradictions intimes.
Mais l'intérêt de la perspective est aussi d'éclairer par contraste les transformations profondes qu'a connues la démocratie. Les grandes réformes politiques et sociales d'après 1945 prennent tout leur sens en tant que réponses au défi totalitaire. Au vrai, la «démocratie libérale» telle que nous la connaissons aujourd'hui est issue de cet effort pour surmonter les failles dont se nourrissaient les refus totalitaires.
Le XXe siècle n'a pas été seulement le théâtre de tragédies sans exemple. Il a été également le siège d'une réussite aussi méconnue que décisive qu'il n'est que temps de tirer de l'ombre.
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Le cahier d'Aziz : Au coeur de la révolution iranienne
Chowra Makaremi
- Folio
- Folio Actuel
- 7 Septembre 2023
- 9782073045584
Au cours de l'hiver 2004, Chowra Makaremi découvre un cahier contenant un témoignage écrit par son grand-père, Aziz Zarei, disparu dix ans auparavant. Il y raconte le destin de la tante et de la mère de la jeune femme dans les premières années de la République islamique d'Iran. En 1979, la révolution de février renverse le Shah. Un régime théocratique s'installe au prix d'une violence sanglante, longtemps restée secrète, contre celles et ceux qui ont l'audace de résister. Les filles d'Aziz, révolutionnaires puis opposantes, en font partie : Fataneh est exécutée en 1982, Fatemeh est tuée au cours d'un massacre de prisonniers politiques en 1988. Dans le silence et la terreur qui régneront encore longtemps en Iran, leur père a consigné leur histoire. C'est ce cahier, présenté et traduit par Chowra Makaremi, qui fournit la matière principale du présent ouvrage. S'y ajoutent des lettres des deux femmes disparues ainsi qu'un récit retraçant le chemin depuis la découverte du cahier. Ces témoignages jettent un éclairage bouleversant sur la révolution iranienne. Plusieurs décennies après les faits, les responsables et exécutants de ces crimes ont gravi les échelons du pouvoir. Ce récit renoue les fils perdus de la violence qui continue de frapper l'Iran, mais il tisse également ceux de la résistance révolutionnaire.
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Argent, État, prolétariatÉconomie et philosophieDe l'abolition de l'État à la constitution de la société humaineLa Sainte Famille ou Critique de la critique critiqueL'Idéologie allemandeLe Manifeste communisteDe la Critique de l'économie politiqueDu Capital
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Luttes de classes en France/Constitution de la République française adoptée le 4 novembre 1848/Le 18 brumaire de LOUIS Bonaparte/Karl Marx devant le bonapartisme
Karl Marx
- Folio
- Folio Histoire
- 27 Février 2002
- 9782070422319
Il est des textes qui ont une réputation pauvrement décalée au regard de leur profondeur analytique. Qu'a-t-on retenu des essais d'histoire immédiate de Karl Marx, face aux événements qui secouent la France entre 1848 et 1851, sinon la formule triviale qui voudrait qu'événements et personnages surgissent deux fois, la première comme grande tragédie, la seconde comme misérable farce ? Or les écrits de Marx, historien de la France, sont avant tout des modèles d'histoire conceptuelle. Tocqueville, son contemporain, a forgé, comme grille d'analyse de la démocratie libérale, le couple antagonique liberté-égalité ; Marx nous a laissé en héritage le couple société-État. Historiens, philosophes, sociologues et politistes n'ont cessé d'en débattre depuis lors : autonomie relative de l'État, limites de la société civile, ou bien encore notion, vite devenue inusable fourre-tout, de «bonapartisme». Éclairer l'héritage conceptuel et interprétatif de Marx, qui d'autre mieux que Maximilien Rubel pouvait le faire dans Karl Marx devant le bonapartisme, étude toujours lumineuse sur le statut historique, philosophique et politique de l'État dans la pensée marxienne ?
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«Pourquoi je n'aime pas Poutine ?» s'interroge Anna Politkovskaïa. La réponse est simple et nette : «Parce qu'il n'aime pas son peuple !» Parce qu'il se comporte dans la plus pure tradition du KGB dont il est issu, avec un cynisme inégalable. À travers une succession de récits et de rencontres, en reprenant des dossiers tels que ceux des criminels de guerre, des «petits arrangements» qui lient mafia, police et justice, ou des tragédies des prises d'otages à Moscou ou à Breslan, la journaliste dresse un portrait douloureux de ses concitoyens et de son pays. Au fil des pages, c'est l'inhumanité du régime russe et de son premier dirigeant qui transpire. «Nous ne sommes rien, alors qu'il est tsar ou Dieu».
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En France, tout ce qui pèse et qui compte se veut et se dit "sans frontières". Et si le sans-frontiérisme était un leurre, une fuite, une lâcheté ? Partout sur la mappemonde, et contre toute attente, se creusent ou renaissent de nouvelles et d'antiques frontières. Telle est la réalité. En bon Européen, je choisis de célébrer ce que d'autres déplorent : la frontière comme vaccin contre l'épidémie des murs, remède à l'indifférence et sauvegarde du vivant.
D'où ce Manifeste à rebrousse-poil, qui étonne et détonne, mais qui, déchiffrant notre passé, ose faire face à l'avenir.
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L'avènement de la démocratie Tome 2 : La crise du libéralisme
Marcel Gauchet
- Folio
- Folio Essais
- 27 Mai 2014
- 9782070458844
L'avènement de la démocratie propose, échelonnées sur quatre livres, à la fois une histoire philosophique du XXe siècle et une théorie de la démocratie.
L'entreprise constitue la suite du Désenchantement du monde. Ce qui advient avec la sortie de la religion, c'est un monde où les hommes ambitionnent de se gouverner eux-mêmes. Mais c'est en fait le monde le plus difficile à maîtriser qui soit. Ce sont les péripéties de ce parcours tumultueux, traversé d'embardées et de crises, dont il est fait une analyse raisonnée.
Le premier volume, La révolution moderne, est une sorte de prologue. Il campe l'arrière-fond, en retraçant sous une forme ramassée la révolution qui court entre 1500 et 1900, celle de l'autonomie. Surtout, il s'emploie à identifier les trois composantes spécifiques du monde désenchanté, du point de vue politique, juridique et historique. L'originalité de notre démocratie tient à la combinaison de ces trois éléments, qui est simultanément son problème permanent.
Le deuxième volume, La crise du libéralisme, présente une analyse en profondeur des années 1880-1914, qui constituent la matrice du XXe siècle, de ses tragédies et de ses réussites. En même temps que sont jetées les bases de la démocratie libérale, à la faveur de l'association du régime représentatif et du suffrage universel, le nouvel univers qui se déploie fait exploser le cadre hérité de l'univers religieux qui avait soutenu l'édifice des libertés fraîchement acquises. Ce sera la source des folies totalitaires comme ce sera le ressort de l'approfondissement et de la stabilisation des démocraties libérales.
C'est précisément cet épisode crucial qu'examinera le troisième volume, À l'épreuve des totalitarismes. Le quatrième et dernier volume, Le Nouveau Monde, sera consacré, dans la même perspective et avec les mêmes instruments de lecture, à la réorientation de la vie de nos sociétés depuis le milieu des années 1970 et à la nouvelle crise de croissance de la démocratie dans laquelle elle nous a plongés.
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Comment conduire un pays à sa perte ; du populisme à la dictature
Ece Temelkuran
- Folio
- Folio Actuel
- 10 Septembre 2020
- 9782072884047
Ce livre est une présentation provocatrice et cynique des sept étapes qui permettent aux leaders populistes de passer du statut de «personnage ridicule» à celui d'«autocrate terrifiant».
Ces sept étapes qui matérialisent le moment où une démocratie bascule dans une dictature, Ece Temelkuran les a identifiées dans son pays d'origine, la Turquie. Mais elle en observe aussi les prémices dans bien d'autres États, y compris des démocraties que nous pensions très solides : création de mouvements qui veulent s'adresser au «vrai peuple», bêtise érigée en moyen de communication, complotisme comme obscurantisme contemporain...
La journaliste en exil, qui a observé ces dérives lors de ses nombreux déplacements dans le monde, développe l'idée d'un «mal de la banalité» qui devrait nous inciter à toujours rester vigilants pour éviter de basculer hors de la démocratie. Un livre salutaire pour qui veut voir le monde tel qu'il est, et non tel qu'on espère qu'il perdurera.
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Le libéralisme contre le capitalisme
Valérie Charolles
- Folio
- Folio Essais
- 14 Janvier 2021
- 9782072886607
Si la technique économique est difficile à appréhender par ceux qui n'en sont pas spécialistes, les principes sur lesquels elle se fonde doivent être accessibles à tous : Qu'est-ce que la richesse ? Comment la mesurer ? Comment la répartir ? À ces questions, le libéralisme et le capitalisme offrent des réponses radicalement différentes.
Dès lors que la confusion entre libéralisme et capitalisme est dénoncée, le libéralisme permet de penser l'économie autrement. Ce n'est pas en se plaçant à l'extérieur du champ économique que l'on pourra desserrer l'étau dans lequel il nous tient, et notamment ses normes comptables. Ce peut être en se situant sur son propre terrain, mais en assurant une réelle cohérence entre les règles économiques et les valeurs promues par la théorie originelle d'Adam Smith, qui se trouvent être aussi au coeur des principes démocratiques. La démocratie est le marché du politique, c'est le système politique qui se fonde sur la confrontation entre une pluralité de demandes et d'offres sans position dominante.
Présenter le libéralisme comme un espace de neutralité ne revient pas à en faire un horizon indépassable. C'est au contraire considérer que cette pensée peut offrir un terrain de discussion commun - ni capitaliste, ni socialiste - à partir duquel nous pourrons choisir et non plus subir les formes de l'économie.
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La démocratie représentative s'impose dans son principe en même temps qu'elle se fragilise dans son fonctionnement. Si la démocratie peut être banalement définie comme la mise en oeuvre de la souveraineté du peuple, le contenu même de cette dernière semble en effet aujourd'hui se dissiper. Progression de la mondialisation économique, accélération de la construction européenne, croissance du rôle du droit, montée en puissance des instances de régulation non élues, rôle plus actif du Conseil constitutionnel : de multiples évolutions convergent pour ébranler les objets et les modes d'expression acquis de la volonté générale.Le but de cet ouvrage est d'éclairer ces questions présentes en les resituant dans une histoire longue et élargie du problème de la souveraineté du peuple. Car les interrogations sur le sens et les formes adéquates de cette souveraineté ne datent pas d'aujourd'hui. Si elle apparaît depuis plus de deux siècles comme l'incontournable principe organisateur de tout ordre politique moderne, l'impératif que traduit cette évidence fondatrice a toujours été aussi ardent qu'imprécis.À distance des démissions ou des simplifications contemporaines, Pierre Rosanvallon entend montrer que le projet d'une souveraineté plus active du peuple reste toujours pertinent et qu'il peut dorénavant être compris en des termes qui renforcent la liberté au lieu de la menacer.
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« Enchaînée par le cou à un arbre, privée de toute liberté, celle de bouger, de s'asseoir, de se lever ; celle de parler ou de se taire ; celle de boire ou de manger ; et même la plus élémentaire, celle d'assouvir les besoins de son corps...
J'ai pris conscience - après de longues années - que l'on garde tout de même la plus précieuse de toutes, la liberté que personne ne peut jamais vous ôter : celle de décider qui l'on veut être ». Même le silence a une fin raconte les six ans et demi de captivité d'Ingrid Betancourt dans la jungle colombienne aux mains des FARC. Récit intime d'une aventure qui ne ressemble à aucune autre, voyage hanté, palpitant du début à la fin, c'est aussi une méditation sur la condition des damnés - et sur ce qui fonde la nature humaine.