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Sciences humaines & sociales
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38 ficelles, tours et autres passes pour garder raison à tout prix en ayant objectivement tort ou comment terrasser son adversaire en étant de plus mauvaise foi que lui. Un court traité à l'usage de quiconque croit sincèrement aux dividendes de la pensée. Rédigé à Berlin en 1830-31, ce traité fut publié pour la première fois en 1864. Il est suivi dans la présente édition d'une postface de Franco Volpi.
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Le livre de Günther Anders s'intitule Kafka, pour et contre. Il est tout entier travaillé par cette tension entre admiration et « de?gou^t » pour le succès qu'a connu cette oeuvre. La mode de Kafka, dans l'Allemagne comme dans la France d'après-guerre, semblait cacher, sous la forme d'un « enthousiasme esthe?tique » et d'une une tendance à l'acceptation d'une culpabilité. Anders se souvient de son arrivée en France, en 1933, ayant été déchu de la nationalité allemande. Il était apatride, et cela l'avait fait perdre, , « sa personnalite?, son identite?, son droit, son droit a` l'existence ». « Tant notre situation d'alors e?tait kafkai?enne ! s'exclame Anders. Et l'on pouvait penser qu'au fond, pour nous et nos pareils, le difficile e?tait de ne pas e?crire sur Kafka. »
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La fatigue d'épuisement est une fatigue de puissance positive. Elle rend incapable de faire quelque chose. La fatigue qui inspire est une fatigue de puissance négative, à savoir du ne-pas-faire. Même le Shabbat qui signifie à l'origine arrêter, est un jour du ne-pas-faire, un jour libéré de toute intention de faire, pour reprendre Heidegger, de toute inquiétude. Il s'agit d'un temps intermédiaire. Après la création, Dieu déclara que le septième jour serait sacré. Le jour de l'intention-de-faire n'est donc pas sacré mais c'est le jour du ne-pas-faire qui l'est. C'est un jour où on pourrait utiliser l'inutilisable. C'est le jour de la fatigue. Le temps intermédiaire est un temps sans travail.
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Georg Simmel (1858-1918) fut un des inventeurs de la sociologie, mais aussi un philosophe original, un véritable personnage du Berlin 1900, ouvert aux arts et à toutes les manifestations de la modernité. Enseignant (sans solde) à l'Université de Berlin pendant des décennies, il exerça une influence diffuse considérable. Un public varié se pressait à ses cours, venu de toute part. On considérait être admis dans ses privatissimi comme un rare privilège. Solitaire, sans ancrage fort dans l'institution, sans « école », il sombra dans l'oubli après sa mort et ne fut redécouvert que tardivement.
Mais ses idées continuaient d'inspirer une quantité de ses « enfants » spirituels. Le présent ouvrage en rassemble une large palette sous forme d'une photo de groupe qui réservera bien des surprises. -
Les espaces de la mort vivante : Kafka, de Chirico et les autres
Laszlo F. Foldenyi
- Circe
- 30 Août 2024
- 9782842425142
Dans ce nouveau livre, László Földényi recrée le rêve de la ville idéale à travers l'histoire et son destin inéluctable : la ruine, « qui marche comme un spectre à travers la perfection immaculée »,
la ruine, comme « un filigrane dans la structure des édifices destinés à l'éternité ».
Du totalitarisme à la peinture de la Renaissance ou aux peintures métaphysiques sur lesquelles de Chirico a travaillé pendant la Première Guerre mondiale, en passant par la perfection descriptive des espaces bureaucratiques de Kafka, où la mort, la vie et le sommeil s'amalgament.
László Földényi affiche une capacité de réflexion qui enrichit sans aucun doute celle des lecteurs et le confirme comme l'un des plus brillants essayistes et historiens des idées en Europe aujourd'hui.
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Simmel considère l'amour comme le fruit d'une motivation primaire, étrangère à l'opposition entre action égoïste et action altruiste. L'éros abolit toute distance entre le je et le tu, en vertu d'une projection de sentiments qui entraîne la complète solidarité, l'adhésion absolue de l'objet au sujet. L'essence de l'amour est par conséquent unitaire ; elle n'est pas la synthèse de facteurs hétérogènes, bien qu'elle se manifeste via une variété de modes et d'attributs différents : sensualité et sentiment, instinct et affection, attirance et sympathie.
Ainsi interprété, l'amour est avant tout un rapport que l'individu entretient avec lui-même, sorte de défi de réalisation de soi individuel et irrésolu, qui a pour effet une tension érotique continuelle
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D'une autre Europe : Dire, écrire et agir en Europe Centrale
Jean-yves Potel
- Circe
- 19 Janvier 2024
- 9782842424619
La violence de la guerre en Ukraine rompt avec les vieilles garanties de la coexistence pacifique entre puissances. Nous nous retrouvons dans un désordre mondial entre ambitions étatiques plus ou moins hostiles. Terminée, l'immunité mise en place au sortir de la Seconde guerre mondiale.
Que signifient ces nouveaux temps ? Où nous emportent-ils ? Que fait l'Europe ? Malgré son ressaisissement diplomatique et militaire, l'Union européenne déçoit. Elle improvise, son unité est fragile. Elle donne trop souvent l'impression, comme le roi de la légende, de n'avoir plus grand chose à offrir, d'en rester à des promesses. Son discours stéréotypé n'attire guère. Ses compromis laborieux ne rassurent pas.
L'Europe est nue.
Ce livre lui oppose les dire, écrire et agir d'hommes et de femmes qui, ces trente dernières années en Europe centrale, ont cru en ce qu'elle représentait à leurs yeux : la liberté et la démocratie. Ils ont participé aux transformations des sociétés civiles divisées et des États. Ils ont porté un regard indépendant et original, lucide, sur ce qu'ils vivaient. -
Le conflit est un élément inhérent aux sociétés au même titre que l'entente ou le compromis.
Son rôle n'est pas unilatéralement pernicieux ou désastreux, mais polyvalent. s'il peut être, certes, un facteur de désolation pour les sociétés, il peut être également un facteur de leur épanouissement. facteur de désunion, il est aussi une forme essentielle de toute socialisation. simmel aura été sans doute l'initiateur de cette façon de penser pour avoir mis en évidence les éléments proprement socialisateurs du conflit.
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Dans la majorité de ces textes laissés en plan à son décès, Flusser interroge toujours les relations intimes de la nature et de la culture. Le brouillard, le vol des oiseaux, un pré, l'orage, les vallées, la pluie : dans des miniatures merveilleusement précises et subtiles, le philosophe Vilèm Flusser décrit ses perceptions et ses expériences avec naturel. Il montre, comment ce qui a été décrit constamment comme la nature n'est en fait que la partie d'un espace cultivé, alors que ce qu'on qualifie de créations culturelles sont devenues une deuxième nature.
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Psychopolitique ; le neoliberalisme et les nouvelles techniques de pouvoir
Byung-Chul Han
- Circe
- 20 Octobre 2016
- 9782842424206
Après son best-seller sur la société de fatigue, le philosophe berlinois Byung-Chul Han poursuit sa critique du néolibéralsme. Il expose la technique de domination et de pouvoir du régime néolibéral qu'au contraire de la biopolitique de Michel Foucault il découvre dans la Psyché entendue comme une force productive. Han décrit la psychopolitique néolibérale dans toutes ses facettes qui mènent aujourd'hui à une crise de la liberté. Dans le cadre de cette analytique de la technque du pouvoir néolibéral il nous présente, en outre, la première théorie du Big Data et la phénoménologie luciide de l'émotion qu'elle présuppose. Donc, Han dans ce nouvel essai invente des contre-modèles contre la psychopolitique néolibérale.
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Méditations sur la vie : quatre chapitres métaphysiques
Georg Simmel
- Circe
- 19 Mars 2020
- 9782842424701
Georg Simmel entreprend à la fin de sa vie quatre méditations. Il y présente sa propre philosophie.
Il s'engage dans une réflexion sur la vie humaine dans son élan incessamment renouvelé, mais aussi sur ce que celui-ci dépose, ce qui l'entrave, échappe à ce flux continuel. C'est le « tournant vers l'idée », où viennent prendre forme les oeuvres de la culture : les institutions, les réalisations de la technique ou de l'art.
Simmel aborde la vie dans son déploiement (en « plus-de-vie »), mais aussi dans ce qui l'excède (qui est « plus-que-vie »). Il fait place à la négativité. Penser la mort à même la vie, c'est considérer la finitude, mais aussi la condition de la culture. La mort est ce qui sépare l'individu, qui rend les mondes partagés nécessaires. Et si, étant mortels, les êtres sont individuels, quelle morale pour un individu séparé, sinon de tâcher de suivre sa propre loi ? Comment penser jusqu'au bout l'individualisme de notre modernité ?
Dans une langue simple, Simmel reprend pour son temps, pour notre temps peut-être, les grandes interrogations de l'existence. -
La fable du temps : l'espace, l'être et ses simulacres philosophiques
Guillaume Pigeard de Gurbert
- Circe
- Tissages
- 19 Janvier 2024
- 9782842425005
Les essais réunis dans cette collection « ouvrent les livres » - de littérature, de sciences humaines et sociales, de philosophie, sans exclusive. Ils les adressent à des lecteurs qui, parce qu'ils ne s'en laissent pas conter et ne renoncent ni à leurs passions, ni à leurs désirs de vérité, savent appartenir à une société à la fois accueillante et intransigeante : sur la table qu'ils dressent pour assouvir leurs appétits communs, la critique donne du goût à l'hommage.
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« Tout d'abord, il y a deux sortes d'écrivains : ceux qui écrivent pour le sujet lui-même, et ceux qui écrivent pour écrire. Les premiers ont eu des pensées, ou fait des expériences qui leur semblent dignes d'être communiquées ; les autres ont besoin d'argent, et c'est pour cela qu'ils écrivent, pour l'argent. Ils pensent en vue de l'écriture. C'est à cela qu'on les reconnaît : ils dévident le fil de leurs pensées le plus longuement possible, exposent des demivérités, des idées faussées, exagérées et branlantes, ils aiment aussi la pénombre, afin de paraître ce qu'ils ne sont point ; c'est pourquoi leur écriture est dépourvue de toute précision et de toute clarté...»
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Les philosophes et les clowns se ressembleraient-ils ?
L'hypothèse est peut-être moins incongrue qu'il n'y paraît. Elle est même suggérée par... des philosophes, en particulier ceux qui, observant ce que devient l'individu humain depuis le début du terrible XXe siècle, interrogent sa foncière ambivalence.
Le temps des clowns que décrivent les philosophes et écrivains ici invités (Ernst Bloch, Siegfried Kracauer, Walter Benjamin, Franz Kafka, Theodor Adorno, Samuel Beckett, Hannah Arendt, Günther Anders) n'est pas celui des Lumières, et il n'est pas non plus celui des transports romantiques ou tragiques du XIXe. Il témoigne d'une expérience historique spécifique, qui pourrait bien être encore, pour une grande part, la nôtre.
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Vilém Flüsser est considéré comme "le philosophe des médias", "le philosophe numérique du XXe siècle". En dépit de tout l'optimisme qu'elle affiche parfois, sa philosophie des nouveaux médias procède en fait d'un règlement de comptes avec ce secteur auquel nous réduisons d'ordinaire les médias : les massmédias. Dans le développement conjoint, aussi stimulant que précipité, de la télécommunication et des technologies numériques, Flüsser voyait la chance d'échapper à une civilisation télévisuelle. La mise en réseau de la société par les nouveaux médias signifie en dernière analyse une rupture radicale dans
l'évolution culturelle, une "catastrophe de la civilisation bourgeoise", mais elle dégage aussi, en revanche, la possibilité de nouvelles formes d'imagination. Mort en 1991, Flüsser n'a pas vécu lui-même le boom des "multimédias" et de l'"autoroute de l'information", mais il aurait été d'un tout autre avis, car il
n'était encore nullement entendu pour lui que les technologies numériques allaient en effet contribuer à civiliser l'humanité, ou ne faisaient qu'annoncer une ère tout aussi barbare que celles qui l'ont précédée : d'une barbarie numérique . "Rien de neuf avant la catastrophe, du neuf seulement après."
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Si déjà Hegel pouvait écrire que « la connaissance philosophique exige que nous nous abandonnions à la vie des choses », c'est avant tout l'école de la phénoménologie, de Husserl à Merleau- Ponty, qui reconnaît la connexion de vie qui maintient notre corps aux choses et au monde. De Simmel à Bloch, en passant par Heidegger, l'ensemble de la pensée philosophique contemporaine oeuvre à la déconstruction de cette séparation entre sujet et objet qui pousse les choses vers le néant, en récupérant à l'inverse le réseau symbolique qui les place dans l'horizon affectif et cognitif de notre expérience.
Tel est le propos, intense et original, qui préoccupe Remo Bodei dans son dernier livre dédié à La Vie des choses.
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Entretiens au studio du Bolchoï et l'Ethique
Constantin Stanislavski
- Circe
- Circe Poche
- 5 Octobre 2012
- 9782842423278
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" Une esthétique du laid ? Et pourquoi pas ? L'esthétique est aujourd'hui un terme collectif qui recouvre un large groupe de concepts, qui à son tour se divise en trois classes distinctes. La première concerne l'idée du beau, la deuxième le concept de sa production, c'est-à-dire l'art, la troisième le système des arts, la représentation du beau au moyen de l'art dans un medium déterminé. Nous avons l'habitude de regrouper les concepts qui appartiennent à la première de ces classes sous le titre de métaphysique du beau. Mais quand on analyse l'idée du beau, on ne saurait en dissocier l'étude du laid. Le concept du laid, le beau négatif, constitue donc une partie de l'esthétique. Il n'y a pas d'autre science à laquelle on pourrait le rattacher, et par conséquent c'est à juste titre qu'on parle de l'esthétique du laid. Personne ne s'étonne de ce que la biologie traite du concept de maladie, ou l'éthique du concept du mal, les sciences juridiques du concept d'injustice, les sciences religieuses du concept de péché. Parler de théorie du laid, ce serait exprimer avec moins de précision la généalogie scientifique de ce concept. Du reste j'aurai à justifier ce terme en exposant cette généalogie... "
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Montages du sens ; philosophe, cinéma et arts plastiques
Pierre Rodrigo
- Circe
- 19 Octobre 2017
- 9782842424404
L'image peut-elle créer du sens ? Pour répondre à cette question le cinéma est un auxiliaire précieux, lui qui recueille, en le transformant, l'héritage formel et stylistique des arts qui l'ont précédé, y compris celui des arts voués aux seules formes statiques. L'idée directrice du parcours proposé ici est que le cinéma est, bien davantage que l'art des images mobiles, un art de la mobilité du sens et de son intensification parce qu'il est art du montage. C'est sa spécificité. La reconnaître ne conduit pas, loin s'en faut, à oblitérer la seconde composante de l'esthétique et de la logique cinématographiques : la composition du plan, le cadrage.
C'est par là que le cinéma donne une nouvelle amplitude à ce que nous nommons le « réel ».
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Etudiant l'importance du secret dans la vie sociale, Georg Simmel nous rappelle que si la société est " conditionnée par le fait de parler ", de communiquer, elle est aussi " modelée par la capacité de se taire ". Les utopies communicationnelles ont sans doute à se mesurer aussi à cette dernière capacité.
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Figure à part dans le romantisme anglais, William Hazlitt (1778-1830) s'éveille à l'heure des grandes espérances suscitées par la Révolution Française, et reste fidèle aux idées de sa jeunesse dans un monde qu'il voit souillé par la trahison et les compromissions. "Jacobin" impénitent, admirateur de Bonaparte dans l'Angleterre d'après Waterloo, idéaliste amer et amoureux déçu, ses talents de styliste lui valent une place à lui dans les revues de l'après-guerre, où il exerce une sorte de magistère solitaire et subversif. Traversant les domaines les plus variés, du commentaire de l'actualité à la philosophie morale, de l'étude de la société à la critique littéraire et artistique, Hazlitt est l'un des grands essayistes de la tradition anglaise. Ce misanthrope est un polémiste incendiaire, qui ne cesse de brocarder le conformisme et la lâcheté de ses contemporains, et oppose à la complaisance bourgeoise - qu'elle soit conservatrice ou progressiste - d'infinies illustrations du mal radical qu'il perçoit comme inséparable de la nature humaine. Mais ce Saturne est aussi un Mercure. Sa politique du pire a pour complément une certaine idée de l'authenticité : celle des passions, du souvenir, de la pensée et du génie. Rejetant à la fois le rationalisme utilitariste et la religiosité de certains romantiques, il est l'apologiste du chatoiement de l'expérience vécue et de la fougue, dans la vie comme dans l'art. Son écriture, tour à tour proliférante et lapidaire, savante et cinglante, intime et analytique, est à l'image d'une pensée mouvante et irréductiblement singulière, l'une des premières sans doute à faire l'anatomie détaillée de la culture et de la société modernes, à scruter l'esprit des temps pour mieux en dénoncer l'appauvrissement et les impasses. Voici quelques-uns de ses essais les plus célèbres, pour la plupart rassemblés en volume en 1826 sous le titre du Franc-Parleur. On a voulu qu'ils soient représentatifs de la diversité comme de la cohérence de son oeuvre, celle d'un prosateur étincelant pour qui la parole la plus excessive était toujours préférable à la torpeur des lieux communs.
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« Les pages qui suivent n'aspirent pas, naturellement, à constituer un livre sur l'Europe, mais il ne s'agit pas non plus, à proprement parler, d'un ensemble d'essais.
Tronçons, fragments de ce qui aurait dû ou pu être un livre, ils ont ce caractère commun à tous les fragments, qui tient, plus qu'au développement inégal des pensées, au ton et à la voix, et qui provient d'une situation particulière qui dévoile la personne qui les a écrits. Car le fragment, comme l'a dit Kierkegaard, est une « oeuvre posthume », c'est ce qu'on dit quand on est mort.
Pareille chose se produit avec ce qu'on écrit, et même plus, avec ce qu'on dit, dans certaines situations comme celle de l'été 1940, saison où ces pages furent écrites.
Car on rencontre des situations qui se rapprochent autant qu'il est possible de la mort. On s'exprime alors avec plus de courage et de détermination parce qu'on n'espère rien dans l'immédiat, parce que l'immédiateté a disparu. Le monde a disparu, mais non notre capacité à ressentir qui nous enracine en lui. Et c'est ainsi que nous imaginons, nous les êtres mortels, les premiers instants de la mort : être irrémédiablement, absolument séparé d'avec ce qui constitue encore notre vie. D'où le fait de parler plutôt en criant et en implorant, d'où cette sincérité proche de l'impudeur qui confère à la parole la valeur du témoignage. »
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Le parfum du temps ; essai philosophique sur l'art de s'attarder sur les choses
Byung-Chul Han
- Circe
- 18 Février 2016
- 9782842424022
La crise de notre époque est due en dernier lieu à l'absolutisation de la vita activa.
Celle-ci nous conduit à un impératif de travail qui dégrade l'être humain au rang d'animal laborans. L'état d'hyperactivité de notre vie quotidienne retire à la vie humaine toute faculté de contemplation, toute aptitude à demeurer, à s'attarder sur les choses. Elle conduit à la perte du monde et du temps. Les prétendues stratégies déployées pour ralentir le temps ne dissipent pas la crise. Elles cachent même le vrai problème. Il est nécessaire de revitaliser la vita contemplativa. On ne sortira de cette crise que lorsque la vita activa aura intégré dans son moment de crise, la vita contemplativa.