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Critique de la raison décoloniale : sur une contre-révolution intellectuelle
Collectif Collectif
- L'Echappee
- Versus
- 4 Octobre 2024
- 9782373091571
Le capitalisme et la modernité seraient intrinsèquement liés à un racisme d'essence coloniale et à la domination de l'Occident sur le Sud global : tel est le postulat des décoloniaux. Face à une rationalité considérée comme eurocentrique, face à un système de pouvoir qui chercherait à maintenir les « non-Blancs » dans une position subalterne, ils prônent un retour aux formes de savoir et aux visions du monde des peuples indigènes.
À l'heure où les théories décoloniales, nées en Amérique latine, gagnent du terrain dans les milieux universitaires et militants, les auteurs de ce livre, ancrés eux aussi dans ce continent, font entendre une autre voix. Ils démontrent comment ces théories propagent une lecture simpliste de l'histoire et des rapports de pouvoir, et comment leur focalisation sur les questions d'identité ethno-raciale relègue au second plan l'opposition pourtant fondamentale entre riches et pauvres.
À l'horizon, une conviction : seul un anticolonialisme fondé sur une critique radicale du capitalisme permettra de sortir de cette impasse, en dépassant toute soif de revanche pour retrouver le contenu universel des luttes d'émancipation. -
Vers un monde univoque : Sur la perte d'ambiguïté et de diversité
Thomas Bauer
- L'Echappee
- 15 Mars 2024
- 9782373091304
Quel est le point commun entre la disparition des variétés de pommes, la mise en scène d'hommes politiques dans les talk-shows, l'extinction de nombreuses langues, les fondamentalismes (anti-)religieux et la culture de masse ? Partout, que ce soit dans la nature ou dans la culture, la diversité se perd et l'ambiguïté recule. Sur les pas de Tocqueville, de Paul Valéry et de Stefan Zweig, l'auteur pense ces phénomènes comme un mouvement vers un monde de plus en plus univoque. Accompagnant l'exacerbation des affects, les quêtes identitaires et le désir d'authenticité, cette évolution apparaît comme une réponse - inopérante - à la rationalisation et à l'informatisation de la vie, à l'affaiblissement des convictions traditionnelles et à la progressive mise en concurrence généralisée des individus et des groupes. Important succès critique et de librairie en Allemagne et dans plusieurs autres pays, cet essai est une oeuvre majeure pour comprendre ce qui se joue dans notre incapacité croissante à supporter la pluralité, la nuance et l'ambiguïté ; pourtant seules manières de pouvoir faire face à la complexité du monde.
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Quilombos : communautés d'esclaves insoumis au Brésil
Flávio Dos Santos Gomes
- L'Echappee
- 5 Mai 2023
- 9782373091403
Au Brésil, dès le xvie siècle, des esclaves noirs se libèrent et fondent des communautés marronnes, appelées quilombos. Ces républiques libres et auto-organisées repoussent les nombreuses attaques des colons et deviennent, pour plusieurs siècles, le symbole de la résistance aux régimes esclavagistes. Ce livre, écrit par l'un des meilleurs spécialistes brésiliens, raconte cette passionnante histoire.
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Publié en 1887, ce livre est un réquisitoire contre l'idéal qui prédomine alors en Angleterre : s'enrichir en fournissant le moins d'efforts possible. Toute une population rêve en effet de parvenir à l'état de consommateur passif qui vit aux crochets des autres.
À l'économie politique bourgeoise qui détruit la fraternité, Carpenter oppose un tout autre idéal : que chacun se dépouille du superflu et se retrousse les manches pour répondre à ses besoins, tout en partageant et en s'entraidant avec ses prochains. S'appuyant à la manière d'un Henry David Thoreau sur sa propre expérience de retour à la terre, sur sa sensibilité à la nature et sur les principes de la simplicité volontaire qu'il expose ici, l'écrivain-maraîcher plaide pour un socialisme anti-industriel. Soit une production à petite échelle fondée sur le travail des paysans et des artisans, qui maîtrisent leurs moyens de subsistance.
Non seulement une telle société décentralisée serait plus juste et égalitaire, mais elle permettrait aussi une plus grande liberté et un épanouissement des individus. Car l'homme n'est pas fait pour s'enfermer dans des villes fumantes, mais pour vivre au grand air et travailler avec ses mains. Voici l'une des leçons de ce magnifique traité de philosophie pratique.
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À partir d'une réactualisation de Marx, Robert Kurz propose une théorie critique de la société actuelle qui ne s'arrête pas à son écorce, mais l'attaque dans son noyau substantiel.
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Burning country ; au coeur de la revolution syrienne
Leila Al-Shami, Robin Yassin-kassab
- L'Echappee
- 8 Mars 2019
- 9782373090529
L'histoire de la révolution syrienne par celles et ceux qui l'ont vécue. Un document exceptionnel.
Burning country donne la parole à ces Syriens et Syriennes qui, dès 2011, ont mené une véritable révolution, construite au jour le jour, dans chaque quartier, dans chaque village, repris au régime de Bachar Al-Assad. Omar Aziz, inspirateur des premiers comités locaux syriens, ferments de ce mouvement, déclarait déjà en 2012 : « Nous avons fait mieux que la Commune de Paris, qui a résisté 70 jours. Cela fait un an et demi et nous tenons toujours bon. » Et ce soulèvement populaire exceptionnel a continué malgré la guerre contre-insurrectionnelle totale menée par le régime syrien et ses alliés : stratégie de militarisation forcée, instrumentalisation des antagonismes religieux et communautaires, politique du viol organisé, remplacement des populations, tortures systématiques...
Huit ans après ses prémices, la révolution syrienne, abandonnée par la communauté internationale et ignorée par la gauche arabe et occidentale, a été noyée dans la sang ou dispersée dans l'exil. C'est son histoire que nous découvrons ici. Nourri d'un grand nombre d'entretiens et de témoignages directs relatant l'origine, les différentes phases du soulèvement, les formes d'organisation sociale mises en place... Burning country est un magnifique hommage à ces révolutionnaires ordinaires.
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Weather underground ; histoire explosive du plus célèbre groupe radical américain
Dan Berger
- L'Echappee
- 17 Avril 2010
- 9782915830200
' Faisons la guerre chez nous ! ' est le mot d'ordre lancé par le Weather Underground à la fin des années 1960. Ce groupe d'étudiants issus de la middlè class américaine, révoltés par la guerre du Vietnam et galvanisés par les luttes des Black Panthers décide de prendre les armes pour renverser le gouvernement. Leurs attentats contre le Capitole, le Pentagone, le département d'Etat, le FBI et leur spectaculaire libération de prison de Timothy Leary, le pape du LSD, les placent en tête des ennemis de l'Etat. Clandestins, pourchassés de toute part durant dix ans, la plupart de ses membres finiront par se rendre - certains sont encore en prison aujourd'hui. Ce livre, fruit d'un travail de recherche minutieux et inédit et de nombreux entretiens avec d'anciens Weathermen, nous plonge dans l'histoire tumultueuse de ce groupe armé révolutionnaire. Il retrace la vie de ses membres, nous décrit leur quotidien de clandestins, détaille leurs objectifs politiques et dévoile leur stratégie militaire. Il porte un regard distancié et parfois critique sur leur action et sur ces années de feu où tout paraissait possible, y compris qu'une poignée d'activistes déterminés attaque l'impérialisme là où il se croyait invulnérable.
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Révolte consommée ; le mythe de la contre-culture
Joseph Heath, Andrew Potter
- L'Echappee
- 7 Février 2020
- 9782373090680
« Dans ce livre, nous avançons l'idée que si des décennies de rébellion contre-culturelle n'ont rien changé, c'est parce que la théorie de la société sur laquelle elle repose est fausse. » À tel point que malgré tous ses efforts pour paraître subversive, la contre-culture n'a pas seulement été inefficace dans sa lutte contre le capitalisme, elle lui a fait faire ses plus grands bonds en avant : création de nouveaux segments de marché, triomphe de l'individualisme, dissolution des structures collectives, exaltation de toutes les formes de consumérisme, fabrication d'un conformisme rebelle... Les auteurs ébranlent de manière argumentée et précise, parfois provocatrice, nombre de certitudes sur la nature du capitalisme et le sens du combat contre celui-ci. Une lecture résolument à contre-courant.
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Technopoly ; comment la technologie détruit la culture
Neil Postman
- L'Echappee
- Pour En Finir Avec
- 11 Septembre 2019
- 9782373090581
Le grand penseur critique américain de la communication Neil Postman montre que la soumission de la culture à la technologie menace de détruire les sources vitales de notre humanité.
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Tout ! gauchisme, contre-culture et presse alternative dans l'après-Mai 68
Manus Mcgrogan
- L'Echappee
- 15 Juin 2018
- 9782373090383
« Ce n'est qu'un début, continuons le combat ! » Après Mai 68, et malgré la répression policière, les groupuscules gauchistes se recomposent et tentent de poursuivre l'aventure révolutionnaire. Parmi eux, les étudiants de Vive la Révolution détonnent. Ces maoïstes tendance libertaire, ou « mao spontex » comme on les qualifiera, militent auprès des ouvriers, notamment immigrés, tout en étant fortement influencés par les mouvements radicaux américains.
Leur journal, rebaptisé Tout !, quinzomadaire grand format aux couleurs vives ayant Jean-Paul Sartre pour Directeur de publication, cherche à fomenter une révolution à la fois politique et culturelle. Il ouvre ses colonnes aux mouvements et luttes antiautoritaires qui foisonnent :
Libération des femmes, antipsychiatrie, combats des homosexuels, jeunes en colère...
Bien qu'éphémère, cette extraordinaire expérience d'un journal foutraque se trouve au carrefour de trois courants : gauchisme, nouveaux mouvements sociaux et contre-culture. Pour la première fois racontée, cette histoire montre comment Tout ! a concentré de façon explosive ces influences, qu'il a agrémentées de slogans percutants et d'un graphisme éclatant, pour devenir le fer de lance de la presse alternative.
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Le syndrome du bien-être
Carl Cederström, André Spicer
- L'Echappee
- Pour En Finir Avec
- 13 Avril 2016
- 9782373090062
Vous êtes accros à la salle de sport ? Vous ne comptez plus les moutons mais vos calories pour vous endormir ?
Vous vous sentez coupables de ne pas être suffisamment heureux, et ce malgré tous vos efforts ? Alors vous souffrez sûrement du syndrome du bien-être. Tel est le diagnostic établi par Carl Cederström et André Spicer.
Ils montrent dans ce livre comment la recherche du bien-être optimal, loin de produire les effets bénéfiques vantés tous azimuts, provoque un sentiment de mal-être et participe du repli sur soi. Ils analysent de multiples cas symptomatiques comme ceux des fanatiques de la santé en quête du régime alimentaire idéal, des employés qui débutent leur journée par un footing ou par une séance de fitness, des adeptes du « quantified self » qui mesurent - gadgets et applications à l'appui - chacun de leurs faits et gestes, y compris les plus intimes. Dans ce monde inquiétant, la bonne santé devient un impératif moral, le désir de transformation de soi remplace la volonté de changement social, la culpabilisation des récalcitrants est un des grands axes des politiques publiques, et la pensée positive empêche tout véritable discours critique d'exister.
Résolument à contre-courant, ce livre démonte avec une grande lucidité, en s'appuyant sur de nombreux exemples, les fondements du culte du corps et de cette quête désespérée du bien-être et de la santé parfaite.
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Le modernisme reactionnaire ; haine de la raison et culte de la technologie aux sources du nazisme
Jeffrey Herf
- L'Echappee
- Versus
- 12 Septembre 2018
- 9782373090451
Le nazisme est trop souvent présenté comme un mouvement profondément antimoderne, obsédé par un passé mythique et exaltant la communauté du sang et de la tradition culturelle. Dans ce livre, qui a fait date par son approche radicalement nouvelle, Jeffrey Herf montre au contraire qu'il a voué un culte délirant à la technologie la plus avancée.
Pour ce faire, le grand historien américain s'est livré à une enquête approfondie sur les origines idéologiques du IIIe Reich, mettant en lumière une nébuleuse originale d'intellectuels, dont plusieurs ont marqué l'histoire des idées, comme Oswald Spengler, Ernst Jünger, Werner Sombart ou Carl Schmitt. Le point commun de ces « modernistes réactionnaires » est d'avoir fusionné certaines dimensions de la société industrielle - son mode de production et sa technologie, la rationalité instrumentale -, avec la culture du nationalisme allemand, caractérisée par sa haine de la raison et de la démocratie.
Les conclusions qui se dégagent de cette passionnante enquête, qui a renouvelé l'interprétation du phénomène nazi, et jusqu'ici étonnamment restée inédite en français, sont les suivantes : d'une part, la modernité n'est pas un phénomène monolithique, qu'il faudrait accepter ou rejeter en bloc ; d'autre part, l'adhésion à la modernité technique n'est pas en soi un gage d'émancipation.