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Tout ! gauchisme, contre-culture et presse alternative dans l'après-Mai 68
Manus Mcgrogan
- L'Echappee
- 15 Juin 2018
- 9782373090383
« Ce n'est qu'un début, continuons le combat ! » Après Mai 68, et malgré la répression policière, les groupuscules gauchistes se recomposent et tentent de poursuivre l'aventure révolutionnaire. Parmi eux, les étudiants de Vive la Révolution détonnent. Ces maoïstes tendance libertaire, ou « mao spontex » comme on les qualifiera, militent auprès des ouvriers, notamment immigrés, tout en étant fortement influencés par les mouvements radicaux américains.
Leur journal, rebaptisé Tout !, quinzomadaire grand format aux couleurs vives ayant Jean-Paul Sartre pour Directeur de publication, cherche à fomenter une révolution à la fois politique et culturelle. Il ouvre ses colonnes aux mouvements et luttes antiautoritaires qui foisonnent :
Libération des femmes, antipsychiatrie, combats des homosexuels, jeunes en colère...
Bien qu'éphémère, cette extraordinaire expérience d'un journal foutraque se trouve au carrefour de trois courants : gauchisme, nouveaux mouvements sociaux et contre-culture. Pour la première fois racontée, cette histoire montre comment Tout ! a concentré de façon explosive ces influences, qu'il a agrémentées de slogans percutants et d'un graphisme éclatant, pour devenir le fer de lance de la presse alternative.
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Le modernisme reactionnaire ; haine de la raison et culte de la technologie aux sources du nazisme
Jeffrey Herf
- L'Echappee
- Versus
- 12 Septembre 2018
- 9782373090451
Le nazisme est trop souvent présenté comme un mouvement profondément antimoderne, obsédé par un passé mythique et exaltant la communauté du sang et de la tradition culturelle. Dans ce livre, qui a fait date par son approche radicalement nouvelle, Jeffrey Herf montre au contraire qu'il a voué un culte délirant à la technologie la plus avancée.
Pour ce faire, le grand historien américain s'est livré à une enquête approfondie sur les origines idéologiques du IIIe Reich, mettant en lumière une nébuleuse originale d'intellectuels, dont plusieurs ont marqué l'histoire des idées, comme Oswald Spengler, Ernst Jünger, Werner Sombart ou Carl Schmitt. Le point commun de ces « modernistes réactionnaires » est d'avoir fusionné certaines dimensions de la société industrielle - son mode de production et sa technologie, la rationalité instrumentale -, avec la culture du nationalisme allemand, caractérisée par sa haine de la raison et de la démocratie.
Les conclusions qui se dégagent de cette passionnante enquête, qui a renouvelé l'interprétation du phénomène nazi, et jusqu'ici étonnamment restée inédite en français, sont les suivantes : d'une part, la modernité n'est pas un phénomène monolithique, qu'il faudrait accepter ou rejeter en bloc ; d'autre part, l'adhésion à la modernité technique n'est pas en soi un gage d'émancipation.
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La révolution fut une belle aventure ; des rues de Berlin en révolte aux mouvements radicaux américains (1918-1936)
Paul Mattick
- L'Echappee
- Pour En Finir Avec
- 21 Octobre 2013
- 9782915830767
Gamin révolté des rues du Berlin de l'après-Grande guerre, Paul Mattick commence par s'engager dans le mouvement spartakiste avant de devenir communiste anti-bolchevique. Au coeur des années de feu de la révolution allemande (1918-1924), il nous raconte son incroyable parcours, entre action directe et répression, illégalisme et clandestinité. Le reflux du mouvement révolutionnaire et la montée en puissance des forces autoritaires - stalinisme et nazisme -, le poussent, comme tant d'autres, à l'émigration.
Aux États-Unis, il s'engage aux côtes des IWW et d'autres groupes radicaux, puis il participe au grand mouvement des chômeurs des années 1930 où se mêlent hobos, syndicalistes et révolutionnaires. Il nous plonge dans ces moments d'intense agitation sociale, aujourd'hui méconnus.
La belle aventure, ce fut, d'un continent à l'autre, la traversée des années bouillonnantes de l'« âge des extrêmes ». Paul Mattick la raconte avec une sagacité qui laisse toute la place à ses camarades de lutte, à ses ennemis aussi, aux débats d'idées qui accompagnent toujours l'action, à la rencontre des ouvriers radicaux avec les avant-gardes artistiques de l'époque, expressionnistes et dadaïstes. Ce témoignage exceptionnel restitue l'ambiance de mondes disparus secoués par le puissant désir d'une société libérée de l'exploitation. Désir qui court au fil de ces pages et qui est, lui, d'une fraîcheur et d'une actualité saisissante. -
La mano negra ; anarchisme rural, sociétés clandestines et répression en Andalousie (1870-1888)
Clara Lida
- L'Echappee
- 21 Septembre 2011
- 9782915830484
Sociétés secrètes et anarchisme rural en Andalousie (1870-1888). 1878, la révolte s'étend à toute la campagne de l'Andalousie occidentale : les fermes et les oliveraies sont incendiées, le bétail massacré, les vignes arrachées, les boulangeries pillées, les maisons de maîtres occupées... A l'origine de ces actions, la FRE (fédération régionale espagnole), section ibérique de l'AIT (Association internationale des travailleurs) compte alors plus de 30 000 affiliés dans cette région. En 1883, toute une série de délits est attribuée à une organisation secrète appelée Mano negra, dans les provinces andalouses de Séville et Cadix. Accusés de vouloir renverser le gouvernement et éliminer l'aristocratie des grands propriétaires terriens en recourrant aux moyens les plus extrêmes et les plus violents comme "le fer, le feu et la calomnie", une répression féroce s'abat sur les militants paysans et internationalistes. Ce livre raconte les prémisses du mouvement anarchiste à la fin du XIXe siècle en Espagne et le rôle essentiel joué par les mouvements paysans. Il décrit aussi une manipulation de l'Etat, qui, appuyé par l'oligarchie andalouse et la presse, n'hésite pas à utiliser tortures, agents provocateurs, arrestations massives et terreur pour criminaliser un mouvement de révolte. Sept ouvriers agricoles accusés d'appartenir à la Mano Negra sont garrottés en juin 1884. Cette exécution suscite l'effroi dans toute l'Europe et marquera profondément le mouvement libertaire espagnol.