Considérée comme une « rust belt » à la française, la région qui va de Firminy à Lyon en passant par Saint-Etienne a vu son urbanisme modelé par ses industries, puis par l'abandon de la plupart d'entre elles. Accompagnées d'un texte de Jean-Christophe Bailly, les images des deux photographes français Nicolas Giraud et Bertrand Stofleth viennent livrer un témoignage au long cours relevant les traces laissées par l'économie néo-libérale sur toute une région et l'agencement de son territoire, conçu comme une archéologie du temps présent.
Du 27 juillet au 3 août 1996, la région montagneuse du Chiapas, dans le Sud-Est du Mexique, accueillit la Rencontre Intercontinentale pour l'Humanité et contre le Néolibéralisme, organisée par l'Armée zapatiste de libération nationale sous la direction du sous-commandant Marcos. Cette rencontre rassemble 5000 militants du monde entier et 42 délégations nationales. Elle donna lieu à la déclaration dite "de La Realidad", qui annonçait la création d'un réseau non hiérarchisé de résistance internationale au libéralisme, doté d'un réseau de communication fait de militants pour contrer le discours des médias dominants. Le photographe Bruno Serralongue s'y est rendu pour témoigner d'une nouvelle forme d'activisme en pleine émergence. Longtemps resté inédit, ce projet fait ici l'objet d'une publication complète, et constitue aussi l'occasion d'explorer la place qu'ont tenue les artistes dans ces mouvements alternatifs sans hiérarchie réelle ou affirmée.
Jeune homme ayant quitté la campagne pour la métropole d'Osaka, Yoshihiro Suzuki (né en 1941) entame une nouvelle vie d'employé d'entreprise en s'offrant un appareil photo reflex mono-objectif Minolta SRI. Pendant son temps libre, il se promène dans la ville, photographiant spontanément et avec curiosité le paysage urbain, des boulevards aux magasins, du quartier des affaires aux ruelles traditionnelles. Plus de 50 ans après leur réalisation, ces photographies sont enfin publiées ici sous forme de livre photo.
"À l?occasion du 40e anniversaire de la révolution iranienne, l?artiste Hannah Darabi présente sa collection de livres photographiques et politiques. Publiés en Iran entre 1979 et 1983, courte période de relative liberté d?expression correspondant à la fin du régime du Shah et aux débuts du gouvernement islamique, ces livres témoignent d?une ébullition politique intense et du vent nouveau soufflant sur la photographie iranienne. Cette période, fondamentale pour comprendre l?histoire de ce pays au 21e siècle, est décryptée par Chowra Makaremi, anthropologue et chercheuse au CNRS. Le titre Rue Enghelab renvoie à cette rue de Téhéran qui concentre un nombre important de libraires et de maisons d?édition. Le mot ""Enghelab"", qui en persan signifie ""Révolution"", fut choisi pour désigner cette rue peu après les événements de 1979. "
En 320 images de mort, des débuts de la photographie à nos jours, ce catalogue accompagne une exposition au C/O Berlin de novembre 2018 à mars 2019. La photographie n'est pas le premier médium à avoir documenté la mort, mais elle le fait d'une manière inédite qui fige dans le temps et l'espace. Portraits anonymes post-mortem, photos judiciaires réalisées pour des enquêtes, reportages de Weegee, créations de papier de Thomas Demand, découverte des camps de la mort : toutes ces images interrogent le statut de la photographie face à la mort, entre fiction, témoignage et souvenir affectif.
Surreal and fantastical wax figures, captured by the lens of a famed Magnum photographer.
German photographer Herbert List (1903-1975) was known for his commercial work with magazines such as Vogue and Life. In 1944, he photographed the wax mannequins and automata inside Vienna's Prater, a long-standing, then-derelict fairground. Based on List's original draft, this publication presents this series in full.
Cette série de natures mortes fut photographiée sur des plaques 18x24 dans l'Allemagne de l'Est des années 1983-1985. Les images d'objets abandonnés, de fleurs et de fruits passés ont une tristesse intemporelle. Elles résonnent comme une métaphore de la condition humaine.
A long-needed retrospective on the great documentarian of East Germany's working-class culture.
German photographer Evelyn Richter (1930-2021) is famed for her portrayal of East Germany in the postwar era, consistently focusing its working-class culture and subjects such as children, workers, artists and musicians (although Richter regarded her documentary work as a counterforce to the politically charged images of the time).
This volume is published on the occasion of the Evelyn Richter exhibition at Kunstpalast Düsseldorf and the Museum der bildenden Künste Leipzig. It presents the photographer's main groups of works, from the 1950s to the end of the 1980s, including photographs from Richter's archive that have only recently become publicly accessible. Throughout, Richter's images of working-class life are juxtaposed with her reportage work.
S'inspirant du mouvement de la photographie ouvrière des années 1920, qui a vu des photographes collaborer avec des travailleurs et des syndicats pour visualiser les conditions sociétales et politiques de la classe ouvrière, Werker Collective reconsidère la relation entre le travail et ses représentation photographiques - dans le passé et dans le présent. Cet ouvrage prend pour point de départ la représentation du corps de travail de l'ex-Union soviétique (URSS). La publication combine des images de magazines soviétiques, propagande, et archives, avec des documents du Werker Archief d'Amsterdam avec laquelle il vise à interroger la visualisation normative et la glorification du corps du travailleur et des l'oppression des organes non-normatifs.
Ce livre d'artiste présente le paysage urbain contemporain de cette ville désindustrialisée de Detroit comme une superposition d'histoires sociale et naturelle. Dans ses photographies et textes, Franziska Klose décrit un paysage absolument consommé par l'industrie avec une structure qui reflète les manifestations d'inégalités sociales, malgré l'espoir d'un boom économique imminent.
En 2009, Tobias Zielony a réalisé un film sur "Le Vele di Scampia"(les voiles), un ensemble immobilier futuriste au Nord de Naples, devenu la chasse gardée de la Camorra. Conçu par Francesco di Salvo à la fin des années 1970, il a été squatté par des familles mafieuses avant même la fin de sa construction. Aujourd'hui, l'ensemble est devenu une plateforme napolitaine du trafic de drogue et le symbole du pouvoir de la Camorra dans la région. Tobias Zielony tire de ce film une série de 287 photos documentaires.
Professeur d'université à Berlin, Manfred Paul pratique la photographie depuis de nombreuses années. En Passant présente une étonnante galerie de clichés noir et blanc de jambes de femmes. Pris sur le vif puis recadrés, ils nous invitent à observer les attitudes et les styles qui s'en dégagent.
Dans cette série, Matthias Hoch explore l'immeuble de la Dresdner Bank à Francfort, inauguré en 1978 et abandonné depuis 2009. Entre 2009 et 2011, le photographe vient chercher dans ce gratte-ciel les traces de son vécu (peintures, mobilier restant, câblages) comme autant de souvenirs d'une époque révolue.
"Au début des années 90, la photographe coréenne se rend plusieurs fois aux États-Unis pour y saisir les grands espaces désertiques, leurs roches, cactus et plantes éparses. Elle travaille en appliquant une émulsion photosensible sur du papier coréen traditionnel en fibres de mûrier, obtenant ainsi un résultat à la fois brut et empreint de sérénité. Robert Frank, dont elle fut l'assistante, y voit des "paysages débarrassés de la bête humaine"". Ce catalogue accompagne une rétrospective de son travail présentée au Fotomuseum Winterthur à l'automne 2016."
Dans cet ouvrage, Alberto Vieceli du Vieceli & Cremers design studio a sélectionné plus de 300 images publicitaires vintage représentant des appareils photographiques analogiques. Après avoir effacé le texte et uniformé graphiquement l'ensemble afin de le rendre homogène et fluide, il a établi un système de 27 typologies d'images selon lequel classer les éléments récoltés. Shooting around the corner, Shut Eye Shooting, Hiding the Camera ou Hidden Faces sont certaines parmi les catégories présentés dans le livre. Avec un essai de Nadine Olonetzky.
S'étirant sur la côte autour de Marseille, de la frontière italienne jusqu'en Espagne, le «Südwall» (Mur de la Méditerranée) a été construit pendant la Deuxième Guerre mondiale. Il servait à la Wehrmacht allemande, qui occupait le territoire depuis 1943, de poste de défense contre les forces alliées. Aujourd'hui encore, on trouve des restes de bunkers, de fortifications et de stands de tir dans la ville de Marseille, le long des Calanques et de ses falaises blanches et sur les îles du Frioul. Pour cette série, Margret Hoppe photographie ces bunkers qui, par leur matérialité et la couleur du ciment, semblent presque s'intégrer dans le paysage rocheux du littoral. La série de photos du Südwall géographique et de ses traces architecturales dans le paysage se trouve complétée par une autre recherche portant sur les traces de l'histoire d'intellectuels allemands exilés à Marseille, tels que Lion Feuchtwanger, Bertolt Brecht, et Thomas Mann.
Photographers explore the French rust belt and its deformation of the landscape.
The area that runs from Firminy through Saint-Etienne all the way to Lyon in France is known as the French rust belt. Through photographs, this publication captures the ongoing process of land degradation and economic exploitation that has plagued the area for the last 40 years.
Entre novembre 1989 et décembre 1990, le photographe Manfred Paul (1942), qui vivait près du mur à Berlin-Est, a parcouru la ligne de l'ancienne frontière avec un appareil photo à plaques et un appareil photo Polaroid afin de capturer des images de ce témoin au visage de pierre qui est ici conçu non seulement comme une relique de la division politique, mais aussi comme un élément du quotidien qu'il avait lui-même vécu.
En résidence d'artiste au CSW Zamek Ujazdowski à Varsovie, Dagmar Keller et Martin Wittwer décident de quitter la ville par le bus de nuit. Lors de leur trajet entre villes et villages de Pologne, ils saisissent les passagers assoupis ou perdus dans leurs pensées derrière les vitres teintées, le givre sur les pare-brises et la lumière froide des gares routières et des stations services. Une étonnante mélancolie se dégage de ces clichés pris dans conditions apparemment banales.
