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Arfuyen
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Ainsi parlait : Etty Hillesum ; dits et maximes de vie
Etty Hillesum
- Arfuyen
- Ainsi Parlait
- 9 Janvier 2020
- 9782845902923
L'édition intégrale des Écrits d'Etty Hillesum (De nagelaten geschriften van Etty Hillesum 1941-1943) a paru en néerlandais en 1986 et a été traduite dans de très nombreuses langues. Sa traduction française par Philippe Noble a paru en 2008 (Seuil, plus de 1000 pages). Hors de toute église et de toute confession, la voix de cette jeune femme est devenue pour nos contemporains une référence et un soutien essentiels.
La collection Ainsi parlait permet cette fois encore d'offrir une approche très nouvelle de l'oeuvre d'Etty en allant directement à l'essentiel de son message spirituel et en revenant au plus près du texte original. Etty y apparaît dans toute l'urgence et la spontanéité de son écriture, écrivaine toute débutante rassemblant dans des notes improvisées le matériau de ses futurs livres, quand la guerre serait finie.
On trouve dans les 228 fragments ici recueillis dans l'ensemble de ses écrits et présentés en édition bilingue néerlandais-français toute la force et la liberté de pensée de cette jeune femme exceptionnelle, affrontée à l'extermination méthodique des siens. De nombreuses réflexions qui passent souvent inaperçues dans la masse des Journaux et des Lettres sont ici mises en relief dans un phrasé qui s'efforce de retrouver un peu la spontanéité et la flamme de cette voix passionnée.
Ce qui frappe, c'est l'importance et la permanence de Rilke dans la méditation quotidienne d'Etty. Lorsqu'elle est à son tour internée au camp de Westerbork, c'est encore un livre de Rilke qu'elle emporte, avec la Bible et son dictionnaire de russe. Rilke est maître à écrire, autant que son maître de vie. C'est sur la place de Rilke dans la pensée d'Etty que se concentre ici la préface de Gérard Pfister, dans la droite ligne de celle qu'il a donnée en octobre dernier à sa traduction du Livre de la vie monastique, le livre de Rilke que cite le plus abondamment Etty.
Rappelons que, dès 2007, les Éditions Arfuyen ont publié un ouvrage intitulé Etty Hillesum, «histoire de la fille qui ne savait pas s'agenouiller », présentant trois lectures parallèles de cette oeuvre : juive (Claude Vigée), chrétienne (Dominique Sterckx) et laïque (Charles Juliet).
Cet ouvrage donnait aussi pour la première fois la parole à la famille d'Etty,?à travers le témoignage de notre cousine Liliane Hillesum, seule survivante de la famille de l'écrivaine. C'est à elle qu'est dédié le présent ouvrage.
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Dans son Journal Etty Hillesum évoque avec admiration un livre de Rilke qu'elle est en train de lire : Über Gott (Sur Dieu). Ce livre a été publié par Carl Sieber en 1934 chez Insel. Époux de Ruth, la fille unique de Rilke, Sieber fut avec elle l'éditeur de la correspondance de Rilke (6 volumes, 1936-1939).
Dans sa première édition, ce volume comprenait, outre une riche préface de Carl Sieber, la lettre à H.P.
Du 8.11.1915 et la lettre à M. V., de février 1922, toutes deux rendant compte de la réflexion de Rilke sur Dieu et sur les religions. Le travail d'édition de la correspondance de Rilke lancé par Sieber n'avait pas encore pu être mené à bien et révéler plusieurs autres lettres tout aussi essentielles sur ce même thème.
Une nouvelle édition de Sur Dieu ne pouvait aujourd'hui laisser de côté ces dernières si l'on voulait avoir une vue vraiment juste de l'itinéraire spirituel de Rilke. C''est pourquoi la présente édition a été enrichie de trois autres lettres d'une importance majeure : la lettre à Ilse Blumenthal-Weiss du 28.12.21, la lettre à Margarete Sizzo-Noris-Crouy du 6.01.23, enfin la lettre à Witold Hulewicz du 3.11.25.
L'ensemble est précédé d'une étude intitulée « Sur le message spirituel de Rilke ». Message essentiel et passionnant, en effet, mais aussi d'une incroyable modernité : « Rilke, écrivait le grand écrivain Robert Musil, a été, dans un certain sens, le poète le plus religieux depuis Novalis, mais je ne suis pas sûr qu'il ait vraiment eu de religion. Il voyait autrement. D'une façon neuve, intérieure. »
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Le psaume des psaumes
Bède Le vénérable
- Arfuyen
- Les Carnets Spirituels
- 10 Novembre 2022
- 9782845903395
En l'an 802, Alcuin (735-804), conseiller et proche de Charlemagne, offre à un de ses amis un petit livret : « Ce livret, écrit-il, contient le petit psautier attribué au saint prêtre Bède que ce dernier a confectionné en recueillant dans chaque psaume selon la vérité hébraïque les versets qui conviennent à la louange de Dieu et à la prière. » Comme Alcuin le souligne, Bède utilise non pas la traduction latine du psautier de la Bible grecque, mais la traduction des psaumes réalisée à partir de l'hébreu par saint Jérôme vers l'an 405. Le « petit psautier du saint père Bède » est un seul long psaume recomposé à partir de versets choisis dans l'ensemble des psaumes. Bède exclut les versets appelant à la vengeance de Dieu ou au châtiment des coupables, mais uniquement ceux qui évoquent la délivrance accordée par Dieu à ceux qui le servent. Cet unique texte est le fruit d'une profonde et longue méditation des psaumes par le moine Bède jusqu'à le transformer en un pur et magnifique psaume nouveau, comme un Psaume des psaumes.
La présente traduction est la première qui soit réalisée en français. Pour chaque verset est indiquée ici la numérotation de la Bible hébraïque ainsi que celle de la version latine.
Grâce à Alcuin, l'Abbreviated Psalter de Bède connaîtra une postérité qu'il n'aurait pas imaginée. Sur le modèle du psautier de Bède fleurissent dès l'époque carolingienne une multitude de psautiers abrégés. Aujourd'hui encore la Liturgie des heures s'inscrit dans une tradition similaire. -
Le Swami et la Carmélite Tome 1 : l'appel de l'Inde ; correspondance 1959-1968
Henri Le saux, Thérèse de Jésus
- Arfuyen
- Ombre
- 8 Septembre 2022
- 9782845903388
« Entre le 19 et 22 septembre 1976, elle disparut sans laisser de traces. On peut tout supposer :
Accident, mauvais coup... On ne sait rien et on ne peut rien déduire de ses lettres. » De l'étonnante destinée de Thérèse de Jésus (1925-1976), partie du carmel de Lisieux pour rejoindre en Inde Henri Le Saux (1910- 1973) et disparue sur les bords du Gange, il semblait ne rester aucune trace.
En l'espace de trois ans, de Lisieux à Pondichéry, en passant par Delhi, plus de 700 pages de lettres ont été retrouvées par Yann Vagneux, prêtre des missions étrangères et grand connaisseur de l'Inde. De cet ensemble se dégage le dialogue spirituel exceptionnel qui a eu lieu entre cette femme assoiffée d'absolu et pleine de courage et le charismatique moine bénédictin devenu en Inde swami Abhishiktananda.
« Nulle âme qui sentit l'appel réel au-dedans ne peut demeurer insensible au souffle qui passe en la tension de l'Inde vers l'absolu », lui écrit le Swami. « Si la paix demeure au fond, écrit la Carmélite, ce n'est quand même pas sans quelque effroi que j'aborde l'aventure. Je crois que tout cela fera un bon creuset de purification. » Henri Le Saux a laissé de nombreux ouvrages (souvent hélas épuisés) étincelants d'intelligence et de liberté intérieure. Citons Sagesse hindoue, mystique chrétienne (1965) ou Souvenirs d'Arunâ-chala (1978).
Fondée sur la solide formation monastique des bénédictins et sur la méditation incessante des écritures chrétiennes et hindoues, son aventure spirituelle est l'une des plus fascinantes du XX° siècle. -
Le Swami et la Carmélite Tome 2 : la beauté du Gange ; correspondance, 1968-1973
Henri Le saux, Thérèse de Jésus
- Arfuyen
- Ombre
- 14 Septembre 2023
- 9782845903555
Au travers des quelque 700 pages, admirablement écrites et pensées, de la correspondance entre Henri Le Saux (1910-1973) et Thérèse de Jésus (1925-1976) se révèle le dialogue spirituel exceptionnel qui a eu lieu entre cette carmélite assoiffée d'absolu et pleine de courage et le charismatique moine bénédictin devenu en Inde Swami Abhishiktananda. Publié en septembre 2022, le premier volume de cette correspondance, intitulé « L'appel de l'Inde », nous a montré le long cheminement de Thérèse, guidée par Henri Le Saux, avant qu'elle ne puisse son rêve de vivre en Inde une vie purement contemplative. Intitulé « La beauté du Gange », ce second volume nous fait assister à son parfait accomplissement. En juin 1975, Thérèse réalise le rêve qui l'habite depuis tant d'années : « une petite maison très primitive de deux pièces, avec toit de tôle ondulée sans électricité, au milieu des manguiers et autres arbres [...] En faisant de la gymnastique dans les rochers, je peux aller prendre mon bain dans le Gange qui coule en contre-bas. Je n'ai jamais rencontré nulle part une telle qualité de silence. » Son maître Henri Le Saux est mort depuis deux ans déjà. Sa solitude est totale. Elle est initiée au mantra le plus ancien de l'Inde alors que « même les femmes de caste brahmanique n'ont pas le droit d'y être initiées. » Un an après cependant, sa maisonnette est retrouvée déserte. Six mois plus tard, en avril 1977, l'autre disciple d'Henri Le Saux, Marc Chaduc, disparaîtra lui aussi de son ermitage de Kaudiyala, à 30 km de là. Jamais leurs corps ne seront retrouvés.
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Aujourd'hui conservé à la Bibliothèque Nationale et Universitaire de Strasbourg (BNU), le corpus manuscrit des oeuvres de l'Ami de Dieu de l'Oberland (XIVe siècle) et de Rulman Merswin (1307-1382) est l'un des ensembles les plus importants de cette époque en Europe. L'histoire en est extraordinaire puisqu'il provient directement des archives des Johannites de l'Île-Verte, créée par Merswin à Strasbourg (à l'emplacement de l'actuelle ENA).
Ce précieux corpus a fait l'objet au XIXe siècle de nombreux travaux universitaires en langue allemande, mais reste aujourd'hui totalement inédit en français. Seuls ont paru chez Arfuyen en 2011 Le Livre des neuf rochers de Rulman Merswin et Le Livre des cinq hommes de l'Ami de Dieu de l'Oberland.
Le présent volume réunit l'ensemble des écrits non autobiographiques de l'Ami de Dieu de l'Oberland : « Le Sage et l'Ermite » (1338) ; « L'Enseignement donné à un jeune frère » (1345) ; « Dialogue entre un moine et un jeune prêtre » (1347) ; « Les Sept oeuvres de miséricorde » (1347) ; « Épître à la Chrétienté » (1357) ; « Histoire de deux recluses » (1377) ; « Histoire de deux religieuses bavaroises » (1378) ; « L'Enseignement donné à une jeune fille » (sans date) ;
« L'Étincelle de l'âme » (1378).
Un deuxième volume sera consacré aux lettres et récits autobiographiques de et retracera l'aventure de la mystérieuse communauté qui exista autour de l'Ami de Dieu de l'Oberland et qui pourrait avoir eu pour siège les Hautes-Vosges.
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Publié à New York en 1919 pour la première fois, le Livre des Processions (AI-Mawâkib) présente un caractère unique et singulier dans l'oeuvre de Khalil Gibran, qui devait donner en langue anglaise, quelques années plus tard, le célèbre Prophète.
Unique, parce que c'est le seul texte poétique que cet auteur ait écrit selon la tradition arabe classique.
Singulier, parce que Gibran a inventé à cette occasion une forme personnelle en rassemblant les strophes par groupe de trois, chacune constituant une sorte de " canto ".
A lire et à relire ce livre, on a l'impression que la voix entendue est peut-être celle du vrai Gibran, peut-être plus vrai que le Gibran, revu et corrigé, que nous connaissons à travers ses textes écrits en anglais.
Anne Wade Minkowski
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Une petite voie toute nouvelle
Therese De Lisi
- Arfuyen
- Les Carnets Spirituels
- 13 Mars 2003
- 9782845900219
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Etty hillesum, histoire de la fille qui ne savait pas s'agenouiller
Sterckx D Vigne
- Arfuyen
- Les Carnets Spirituels
- 27 Avril 2007
- 9782845901063
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Le livre des neuf rochers
Rulman Merswin
- Arfuyen
- Les Carnets Spirituels
- 3 Février 2011
- 9782845901582
Le Strasbourgeois Rulman Merswin, disciple direct et ami du grand théologien dominicain Jean Tauler, en est l'un des fondateurs du mouvement des Amis de Dieu. Il a laissé une oeuvre de grande étendue et de vaste rayonnement. Son texte majeur, ici traduit, a joui d'une telle estime qu'il a été publié sous le nom d'Henri Suso lui-même. Quant à son autre grand ouvrage, le Livre du Maître (le Meisterbuch), il a longtemps été considéré comme l'exacte biographie de Jean Tauler.
Malgré leur importance de premier ordre, bien que plusieurs de leurs manuscrits oient conservés à la Bibliothèque Nationale Universitaire de Strasbourg, les textes de Rulman Merswin sont encore tous aujourd'hui inaccessible en français. Le présent ouvrage, ainsi que celui de l'Ami de Dieu de l'Oberland, ont été couronnés par le Prix du Patrimoine Nathan Katz 2010.
Le Livre des neuf rochers comporte cinq parties : un Prologue, une introduction aux circonstances de la vision des neuf rochers (1ère partie), une présentation du paysage montré dans cette vision (2° partie), une présentation des différentes catégories de la société (3° partie), une description des neuf rochers comme degrés vers sur la voie qui mène vers l'Origine (4° partie), enfin une vision de l'Origine qui est le retour à Dieu (5° partie).
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Je te veux aupres de moi - agenda
Marie de la trinité
- Arfuyen
- Les Carnets Spirituels
- 3 Février 2005
- 9782845900592
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Libre avec Marie de la Trinité
Frank E
- Arfuyen
- Les Carnets Spirituels
- 11 Septembre 2008
- 9782845901254
Le présent ouvrage est le premier essai consacré à la spiritualité de Marie de la Trinité. Cette oeuvre est, on le sait, très abondante, d'une écriture souvent difficile et d'une originalité qui peut au premier abord déconcerter. Le présent ouvrage a pour but d'offrir tout à la fois une introduction simple à ceux qui ne connaissent pas encore la spiritualité de Marie de la Trinité, une approche éclairante à ceux qui ont de la peine à y entrer et une possibilité d'approfondissement à ceux qui souhaitent enrichir leur lecture.
«C'était un dimanche de janvier, en 2003, le soir, en la crypte romane de la cathédrale de Strabourg. Venue écouter une lecture de fragments de l'oeuvre de Silesius, je restai pour la suite de la soirée, qui proposait une approche de Marie de la Trinité. (...) Ce nom, ''Marie de la Trinité'', éveillait en moi, je ne sais pourquoi, une vague réticence : j'imaginais une figure de mystique comme statufiée, tête penchée et regard chrétien.» Ainsi commence l'essai d'Évelyne Frank, par le récit d'une découverte qui la frappe au plus intime, de la manière la plus personnelle. C'est l'actrice du Théâtre National de Strasbourg (TNS) Claire Aveline qui fait entendre ce soir-là les textes de Marie de la Trinité. Évelyne Frank est immédiatement séduite. Elle lit De l'angoisse à la paix, « Je te veux auprès de Moi », puis « Entre dans ma Gloire ». « Ma décision était prise : je travaillerais sur Marie de la Trinité. Autrement dit, non seulement je passerais des heures et des heures avec ses écrits, mais je ferais du chemin avec eux et par eux dans mon existence. » Avant d'inviter à « entrer dans la rencontre » de la Dominicaine de Flavigny, Évelyne Frank fait aussi cette constatation : « Il y a eu le grand silence de Marie de la Trinité, silence que nous essaierons de comprendre plus loin. » Pourquoi ce silence de Marie de la Trinité ? Pourquoi aussi ce long silence autour d'elle ? Car entre sa mort en 1980 et Le Petit Livre des Grâces en 2002, un seul livre a paru en français, Filiation et sacerdoce des chrétiens.
Pour rencontrer Marie de la Trinité, Évelyne Frank, lectrice attentive et subtile, adopte successivement sept angles d'approche : L'audace chez Marie de la Trinité ; Des paroles pour s'aimer ; Des paroles pour la rencontre avec le Vivant ; « J'ai gardé le silence » ; « Travaille en ma mine » ; La meilleure part ; La gloire de Dieu et notre gloire.
Angles inattendus, mais étonnamment efficaces pour dresser, par petites touches, un portrait vivant, vigoureux et moderne. Une mystique qui trouve dans le rapport au Père une source de joie et de liberté. Devenir « libre » : c'est à cela, en effet, que nous invite Marie de la Trinité. Et c'est ce qui nous est le plus difficile, surtout en cette époque d'asservissement insidieux des âmes. « Agis dans ma liberté, entend Marie de la Trinité // Et consens à recevoir » ; « En toi, tu ne peux rien, / mais en Moi, tu peux tout » ; et : « Ose tout ».
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Max de Carvalho a rencontré Soeur Catherine-Marie de la Trinité pour la première fois le jour de l'Ascension 2001 au monastère Sainte-Marie-de-Prouilhe, fondé par saint Dominique il y a huit siècles. Dans de modestes brochures vendues à la porterie, il vient de découvrir ses poèmes et a souhaité la connaître. Il lui a demandé la permission d'en faire un livre. La moniale lui a confié ses manuscrits, le laissant libre d'en composer un recueil.
Un premier ensemble de ces textes a paru en 2003 aux Éditions L'Arrière-Pays sous le titre Le Mendiant d'infini et le sous-titre Poèmes extraits des carnets d'une moniale. Au bout de quelques mois ce volume était épuisé. Depuis de longues années déjà, Max de Carvalho avait proposé à Soeur Catherine-Marie de reprendre ces textes en un volume plus complet. Le présent recueil présente l'ensemble des textes qui figuraient déjà dans le Mendiant d'infini auxquels en ont été ajoutés tout autant. L'ensemble a été entièrement révisé et refondu.
« Tandis que le monastère sommeille encore, / avant que le premier oiseau ne chante, / dans le silence veille ta servante. » Celle qui parle ainsi, d'une voix si pure qu'elle semble sans âge, est une femme de cette aube du XXI° siècle, qui fit le choix voici cinquante ans d'entrer chez les dominicaines de Sainte Marie de Prouilhe, dans la maison même que fonda saint Dominique. Elle y vit aujourd'hui encore. Lorsque Max de Carvalho la revoit pour préparer le présent recueil et lui demande de ses nouvelles : « Je suis comblée dans la Pâque du Seigneur », lui répond-elle simplement, évoquant en peu de mots son expérience quotidienne du « vide » et du « rien » dans la vie d'oraison.
De quoi nous parle-t-elle ? Non de la fureur du monde, non de la splendeur des concepts. Ni plainte ni exaltation, mais la voix à peine perceptible d'un coeur qui veille : « Prière silencieuse, / mystérieuse, / tellement cachée / et enfouie en moi / que si Tu cessais / de me la donner / je crierais / que Tu m'arraches / le coeur. » Parole d'avant les mots, d'avant tout vouloir et tout savoir : « Être sans nul savoir, / et pauvre de cette / pauvreté nue qui / ignore son trésor. » Parole parfois si difficile à entendre que la longue veille, dans l'obscurité et le froid, demeure sans aucune consolation. Et pourtant, elle n'est pas vaine cette attente : « L'angoisse de la nuit / la première verra l'aurore. » Elle n'est pas solitaire cette écoute : « Tu as fait / de ma surdité / ton ermitage. » Il est là, Celui que nous cherchons, mais notre ouïe est trop grossière pour entendre son haleine : « Impossible prière / pure prière déjà. » Écoutons cette prière : « Dieu insondable, /Toi, l'au-delà de tout, // je vis d'espérer / Ta Nuit sans image, // elle est ma source /et mon Jourdain, // mon centre, / mon abîme. // Retire-moi de ce cachot : / ma propre connaissance. // Lorsque l'inconnaissable se dérobe, / toute science est vaine. // Par Toi ma nuit touche à Ta Nuit / dépossédée de tout savoir, // Ta claire Ténèbre est mon partage, / qui m'unit enfin à Toi. » Comment ne songerait-on ici à Maître Eckhart et à Angelus Silesius ? « Étang de montagne en été, / sais-tu ce qu'il te manque / pour devenir torrent ? // Une goutte de rosée. » Ou encore : « Heureux l'homme qui voit / en son néant une coupe : / il boit le Soleil. » Ou, plus eckhartien encore : « Jésus ressuscite / s'il naît / en toi. » En d'autres poèmes, ce sont les brusques lueurs du haïku qui surgissent à nos yeux : « Le soir / aussi referme ses pétales, / fleur de montagne. » Ou bien : « Une seule marguerite / dans la prairie,// une éclaircie / dans la forêt. » Mais de quelle autre lumière peuvent-ils avoir jailli, sinon d'une authentique vie contemplative, ces beaux textes brefs de la fin du recueil : « Lorsque / je mourrai, // je naîtrai Toi. » « Ma mort / sera Ton jour. »
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Le livre des cinq hommes
Ami de dieu de l'oberland
- Arfuyen
- Les Carnets Spirituels
- 3 Mars 2011
- 9782845901612
Si le Strasbourgeois Rulman Merswin, disciple direct et ami du grand théologien dominicain Jean Tauler, est l'un des fondateurs du mouvement des Amis de Dieu, l'« Ami de Dieu de l'Oberland » en est l'inspirateur. Car Merswin lui-même attribue à ce mystérieux ermite la « conversion » de Tauler et se place sous sa direction spirituelle.
Rappelons que si la mystique rhéno-flamande, illustrée par les noms de Maître Eckhart (1260-1328), Jean Tauler (1300-1361), Henri Suso (1295-1366) et Jean de Ruysbroeck (1293-1381), constitue un des moments forts de la culture européenne. Beaucoup moins connu, le mouvement des Amis de Dieu est lui aussi de première importance.
Le projet des Éditions Arfuyen sur ce mouvement s'articule en trois ouvrages de référence: Le Livre des Amis de Dieu ou les Institutions divines, de Jean Tauler, avec une préface de Rémy Vallejo (janvier 2011) ; Le Livre des neuf rochers, de Rulman Merswin, traduit du moyen haut-allemand et présenté par Jean Moncelon et Éliane Bouchery, avec une préface de Francis Rapp (février 2011) enfin Le Livre des cinq hommes, traduit du moyen haut-allemand et présenté par les mêmes (mars 2011). Le présent ouvrage, ainsi que celui de Merswin paru en février, ont été couronnés par le Prix du Patrimoine Nathan Katz 2010.
Le Livre des cinq hommes (1377) présente les cinq ermites qui ont fondé la communauté de l'Oberland, mais aussi, non sans humour, leur cuisinier (Conrad) et leur messager (Ruprecht) ! Parmi les ermites : un juif converti (Abraham), un homme de loi et un bourgeois marié dont on nous raconte les difficultés qu'il a rencontrées pour obtenir de sa femme l'autorisation de se retirer dans la montagne. L'Ami de Dieu de l'Oberland termine son texte en se présentant lui-même, avec beaucoup de simplicité. Il ne s'agit donc pas d'un traité spirituel, mais d'une présentation très concrète d'un ermitage et de ses membres.
Cet Ami de Dieu de l'Oberland est d'autant plus énigmatique et fascinant qu'on ne lui voit guère d'équivalent dans l'histoire culturelle occidentale. À qui comparer ce laïc anonyme au très large rayonnement, interlocuteur de personnalités importantes de son temps (notamment le pape auquel il rend visite), fondateur d'un ermitage réputé, auteurs de plusieurs textes autobiographiques sur cette aventure collective mais également de divers traités et épîtres ?
Rien d'étonnant si, malgré ce que nous savons de lui à travers les manuscrits aujourd'hui encore conservés, la réalité de son existence historique a été remise en cause par certains. Pourtant la langue dans laquelle il écrit est très différente du dialecte strasbourgeois de Merswin et sa pensée elle aussi très distincte. Par ailleurs, peut-on imaginer Merswin inventer de toutes pièces la biographie de cet ermite et de ses compagnons ? Il serait alors un génie : l'inventeur, en plein XIV° s., du genre romanesque !
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L'exercice du moment présent
Pere Joseph
- Arfuyen
- Les Carnets Spirituels
- 9 Novembre 2006
- 9782845901018