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Fallois
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L'invention du monothéisme ; aux origines du dieu unique
Jean Soler
- Fallois
- Litterature De Fallois
- 10 Avril 2002
- 9782877064378
L'Invention du monothéisme propose une explication tout à fait nouvelle, d'ordre historique et anthropologique, sans a priori religieux, des origines de la croyance monothéiste, fondement de trois religions qui comptent aujourd'hui encore trois milliards de fidèles.
Le livre comprend deux parties. Dans la première, " Du dieu d'un peuple au dieu de tous ", l'auteur montre comment et pourquoi les Hébreux sont passés d'une forme de polythéisme courante dans le Proche-Orient ancien, la monolâtrie - le culte rendu à un dieu particulier, ici Iahvé, de préférence aux autres -, à la conviction, formulée seulement un millénaire après Moïse, qu'il ne peut exister qu'un Dieu.
Dans une seconde partie, " Les anomalies du monothéisme ", l'auteur souligne, à côté d'avantages incontestables, les difficultés théoriques et pratiques entraînées par l'adoption de cette croyance. Il examine en particulier les contradictions que recèle la croyance en un Dieu qui serait le Dieu de tous, mais aussi et en même temps celui d'une ethnie ou d'un groupe de peuples dont il constituerait la principale marque identitaire.
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Dans un style clair et accessible à tous, Jean Soler met d'abord en lumière "six contresens sur le dieu de la Bible", une divinité qui n'est pas le Dieu unique des trois religions monothéistes mais un dieu parmi d'autres, du nom de "Iahvé", conçu comme le dieu national des seuls Juifs.
Il relate ensuite, sans référence aucune au surnaturel, la généalogie du dieu "Dieu", telle qu'il l'a reconstituée à partir des acquis de la recherche scientifique. Il explique enfin pourquoi cette croyance peut porter plus que d'autres à l'extrémisme et à la violence, comme on l'a vu avec les Croisades, l'Inquisition ou les Guerres de religion, et comme on le voit de nos jours avec les conflits du Moyen-Orient, sans compter l'influence, indirecte mais bien réelle, de l'idéologie monothéiste sur le nazisme et le communisme, ces deux fléaux du siècle passé.
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Voici un livre impertinent, espiègle même parfois, qui invite le lecteur à une rencontre pour le moins inattendue avec le deuxième patriarche de la Bible, Isaac.
Une rencontre qui réserve bien des surprises, tant l'aura de son père Abraham, fondateur du peuple hébreu, et celle de son fils Jacob aux douze tribus, semblent avoir éclipsé celle d'Isaac, dont on sait en effet bien peu de chose. Pas à pas, sans pouvoir déterminer lequel des deux interlocuteurs mène vraiment la danse, on entre dans leurs échanges libres et vifs : en dépit du millier d'années qui les sépare, ils ont tous deux en commun une curiosité opiniâtre et un sérieux talent pour convaincre...
Un dialogue qui remet parfois en cause quelques-unes de nos certitudes acquises et débouche sur des interrogations bien contemporaines à propos de ce thème universel depuis le jour où les hommes, juifs ou non juifs, ont commencé à vivre ensemble : celui de la Loi et de la justice. Or, au temps d'Isaac déjà....
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Le 23 mars 1921 paraissait à Florence l'Histoire du Christ de Giovanni Papini, qui allait connaître un succès aussi exceptionnel que durable dans le monde entier : 70 000 exemplaires du livre sont vendus pour la seule année 1921. Les éditions se succèdent sans discontinuer, les traductions, dans des dizaines de langues dont la première traduction française , paraissent dès 1922. Pour l'écrivain florentin il ne s'agit pas d'ajouter un autre livre sur le Christ à ceux fort nombreux qui existent déjà, mais bien de jeter les bases d'une nouvelle façon de vivre le christianisme, aussi éloignée des facilités d'une foi paresseusement vécue et transmise que des dogmes laïcs des sociétés modernes. C'est là l'enjeu de ce livre et la raison profonde de son inaltérable actualité. Plus que le résultat de sa conversion, l'Histoire du Christ en est la cause. Une conversion rien moins que prévisible. Cet intellectuel iconoclaste, figure de proue des avant-gardes, redoutable polémiste, auteur des Mémoires de Dieu (1911) et d'Un homme fini (1913), imprécateur, blasphémateur, y tient une sorte de journal de bord de sa rencontre décisive avec le Christ découvert dans les pages des Évangiles et aboutissant à la foi. Sa conversion est le résultat de son dialogue-combat avec le Christ qui a duré quatorze mois. Chaque page de l'Histoire du Christ met au jour une forte tension de l'auteur vers le Christ et vers ses lecteurs. Le Christ qui se dégage de ce récit commenté et dramatisé est un combattant de la vérité et de l'amour. C'est en lui que Papini voudrait se reconnaître. C'est ce Christ qu'il engage le lecteur non pas à admirer de loin, mais à prendre à bras-le-corps, pour le connaître et le rendre présent dans sa vie. Le lecteur français peut enfin découvrir l'Histoire du Christ, ce maître-livre, ce récit incandescent, dans l'admirable traduction que Gérard Genot donne, pour la première fois, de l'édition définitive.
FRANÇOIS LIVI
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L'auteur établit une réflexion, principalement à partir du catholicisme, sur la capacité des religions d'appréhender le réel dans les sociétés contemporaines. Il se demande comment l'Eglise a compris les grands événements contemporains, le communisme, l'islam, etc.
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Une analyse des Evangiles et notamment de la parole de Jésus, principalement à propos de la figure de Ponce Pilate. Ce livre est inséparablement un exposé historique et une méditation, et c'est cette synthèse qui en fait toute la richesse, et toute la valeur.
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Le protestantisme américain ; de Calvin à Billy Graham
Alain Besançon
- Fallois
- 5 Juin 2013
- 9782877068291
La nation américaine est la plus puissante des nations qui se partagent le monde. Elle se considère aussi comme la plus développée, la plus moderne et montre le chemin. De toutes les nations " développées ", elle est paradoxalement la plus religieuse de toutes. Cette nation est protestante. Les premiers immigrants ont traversé l'océan pour défendre leur version du christianisme, au risque des naufrages, de la famine et des Indiens. Ils se sont exposés au martyre pour défendre des points de doctrine qui nous paraissent vains, obsolètes, sans intérêt. Nous comprenons les conquistadores qui ont risqué pareillement leur vie, parce que le désir de s'enrichir, l'Auri sacra fames est de partout et de toujours. Mais que les premiers émigrants, ceux du Mayflower, ont couru ces risques parce qu'ils ne supportaient pas, par exemple, que les prélats anglicans portassent des vêtements liturgiques, en somme pour un souci de pureté, nous l'enregistrons comme un fait, mais il nous est devenu incompréhensible.Il existe d'excellents travaux en français sur l'histoire religieuse des États-Unis. Je me suis servi d'eux abondamment. Ce n'est que récemment qu'ils atteignent un certain public.
Comme le réveil des religions est patent depuis un demi-siècle, et s'impose à nous, éberlués, sous des formes brutales, déformées et ignorantes de leur tradition, nous avons intérêt à les connaître mieux. Rien que pour cela le présent essai, si sommaire soit-il, peut rendre service.
Les pèlerins du Mayflower apportaient avec eux une religion toute faite. C'est la raison de la stabilité religieuse. Les Américains n'ont pas eu besoin de fabriquer une nouvelle théologie : Elle était déjà toute constituée. C'est pourquoi, si on veut la comprendre, il faut repasser l'Océan et remonter très en arrière. Elle est un héritage direct de l'Angleterre. La tumultueuse histoire du puritanisme nous oblige donc à nous faire une idée de la Réforme dans ce royaume. Et pour cela, repasser encore la mer en direction du continent européen. Une personnalité prodigieuse, Luther, avait opéré la rupture théologique avec l'Église de Rome que rien ni personne ne put réparer. Calvin assura la pérennité du mouvement en proposant une Église alternative, merveilleusement organisée, souple et solide, adaptée à tous les types de société et de régime politique. On peut être calviniste sous un patriciat urbain (le milieu d'origine, le plus favorable), sous une monarchie, sous une république aristocratique ou marchande, sous une démocratie. Les rapports entre ce type d'Église et l'État s'accordent facilement, le magistrat et le pasteur gardant leur indépendance, leur autorité respective, dans un rapport "symphonique" entre l'un et l'autre. En Amérique, il y a une prédisposition, et une affinité entre démocratie et calvinisme, quoique sans relation causale dans un sens ni dans l'autre.
Alain Besançon
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Souci du monde et appels de Dieu
Claude Dagens, Jean-marie Guénois
- Fallois
- 6 Février 2013
- 9782877068185
À 10 ans, au lycée Montaigne de Bordeaux, Claude Dagens voulait devenir professeur d'histoire. Quinze ans plus tard, dans ce même lycée, il enseignait Phèdre à ses élèves de seconde, après avoir été lui-même élève de l'École normale supérieure et après avoir passé une agrégation de lettres classiques. Peu après, à l'École française de Rome, il allait être repris par l'histoire et fasciné par l'action de Dieu dans l'histoire, durant l'Antiquité tardive, de saint Pierre à saint Grégoire le Grand.
Cet homme a été appelé par Dieu à devenir prêtre dans une période de crise intense dans la société française et dans l'Église, en 1970. Il a exercé son ministère à Bordeaux, durant quinze ans. En 1987, il a été choisi comme évêque par le pape Jean-Paul II et envoyé à Poitiers, puis à Angoulême, en Charente, dans le pays de François Mitterrand dont il a célébré les obsèques à Jarnac. En 2008, à sa grande surprise, il a été élu à l'Académie française pour succéder à l'historien René Rémond : à la suite du Père Ambroise-Marie Carré, il est devenu comme un aumônier pour les membres de cette assemblée. Tout en demeurant le pasteur du diocèse d'Angoulême, il participe chaque semaine aux travaux de l'Académie française, attentif aux personnes qu'il y rencontre et qu'il y découvre, d'Hélène Carrère d'Encausse à Alain Decaux et Jean d'Ormesson, et de Florence Delay à Érik Orsenna, à Michel Serres et à Frédéric Vitoux. Ce livre n'a pourtant pas du tout l'allure d'une biographie. L'heure n'en est pas venue. Il est le fruit d'une rencontre et d'une amitié avec Jean-Marie Guénois, journaliste au Figaro. Entre 2009 et 2011, au cours de 23 entretiens, Claude Dagens ne raconte pas sa vie. Il parle de ses parents, qui n'avaient que le certificat d'études, de la formation reçue à Paris et à Rome, à travers le groupe " tala " de la rue d'Ulm et en parcourant les catacombes de l'époque paléochrétienne. Il évoque surtout ses combats actuels d'évêque qui ne se résigne pas à cette opposition prétendue insurmontable entre la tradition chrétienne et la tradition laïque. Il parle de ces questions profondes de vie et de mort que posent souvent des jeunes incertains devant l'avenir. Il insiste sur le paradoxe qui caractérise la mission de l'Église catholique en France, et ailleurs qu'en France, durant ces premières années du XXIe siècle : dans l'affaiblissement des institutions catholiques se dessinent, comme en creux, les lignes d'une force d'une renaissance spirituelle, que beaucoup refusent de voir.
" Souci du monde et appels de Dieu " : ces mots ne désignent pas un écartèlement, mais la conscience d'un combat à mener dans des conditions relativement nouvelles, qui exigent des chrétiens qu'ils vivent en chrétiens, en croyant, en aimant, en espérant, là où la foi, l'amour fraternel et l'espérance en Dieu sont difficiles. Chemin faisant, Claude Dagens répond aux questions à travers lesquelles Jean-Marie Guénois l'oblige à se livrer davantage, en s'expliquant non seulement sur son titre d'académicien " immortel ", mais surtout sur ses luttes, sur sa solitude, sur l'exercice de sa charge d'évêque, sur les liens complexes entre l'identité nationale et l'identité catholique en France.
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Il y a violence et violence. Jean Soler s'attache à étudier ici la violence qui est pratiquée pour des raisons religieuses. Dans le prolongement de sa trilogie Aux origines du Dieu unique, il soutient que l'extrémisme qui se traduit sous nos yeux par des massacres collectifs n'est pas la dérive accidentelle que peut subir, passagèrement, n'importe quelle religion, c'est une tendance inhérente aux trois religions monothéistes, qui trouve sa source dans l'idéologie biblique. Pour nous en convaincre, l'auteur confronte le monde de la Bible à deux civilisations polythéistes qui se sont formées à la même époque, la civilisation grecque et la civilisation chinoise. Ni l'une ni l'autre n'a justifié l'usage de la violence au nom d'un dieu et elles n'ont pas connu de guerres de religion. Jean Soler s'est attardé sur la civilisation grecque parce que notre propre civilisation est née au confluent de la Grèce et d'Israël. C'est ainsi que ce livre comporte dans sa partie centrale un Parallèle entre Athènes et Jérusalem. L'auteur examine ensuite l'influence qu'a eue le modèle biblique, avec sa propension à l'extrémisme, sur l'Occident devenu chrétien, et sur les terres musulmanes. Il décèle cette influence jusque dans des doctrines qui n'ont rien, en apparence, de religieux, comme le marxisme et l'hitlérisme. Il nous fait faire par ce biais un parcours de la pensée humaine de l'Antiquité à nos jours.