Filtrer
Rayons
- Littérature
- Jeunesse
- Bandes dessinées / Comics / Mangas
- Policier & Thriller
- Romance
- Fantasy & Science-fiction
- Vie pratique & Loisirs
- Tourisme & Voyages
- Arts et spectacles
- Religion & Esotérisme
- Entreprise, économie & droit
Support
Éditeurs
Prix
Fabrique
-
Dans ce livre, Ghada Karmi montre que le projet sioniste qui soutient l'existence de l'État d'Israël a toujours été et reste aujourd'hui impraticable. On y trouvera le détail des nombreux projets envisagés pour résoudre le conflit israélo-palestinien, depuis la célèbre - mais jamais appliquée - résolution 242 du Conseil de Sécurité de l'ONU, adoptée après la guerre de 1967. (...) Comme Ghada Karmi le fait remarquer, la situation actuelle est déjà celle d'un seul État. Il est organisé et dirigé par Israël, avec trois groupes d'habitants, les Juifs israéliens qui jouissent de tous les droits, les Palestiniens d'Israël qui sont des citoyens de deuxième ordre avec quelques droits mais pas tous, et les Palestiniens des territoires occupés qui n'en ont aucun. Ghada Karmi montre que la seule solution du conflit est celle d'un seul État, où tous les habitants jouiraient des mêmes droits politiques et civiques - solution aujourd'hui impossible mais qui reste la seule souhaitable.
-
Gazer, mutiler, soumettre ; politique de l'arme non letale
Paul Rocher
- Fabrique
- 5 Juin 2020
- 9782358721943
Les nuages de gaz lacrymogènes et les détonations incessantes composent l'atmosphère désormais habituelle des manifestations en France : des ZADs aux campus, des quartiers populaires aux cortèges syndicaux, toute expression d'une opposition collective à l'Etat expose aujourd'hui à la violence des armes non létales. Alors qu'un nouveau palier a été franchi avec la répression du mouvement des Gilets jaunes, ce livre propose une analyse critique du recours massif à l'arsenal non létal, principal pilier du maintien de l'ordre à la française.
Les premiers chapitres s'appuient sur une typologie historique, depuis la matraque aux armes sonores, en passant par les multiples grenades, gaz et lanceurs de balles de défense, d'où il ressort que : 1) le développement de cet attirail se présente toujours comme une solution purement technologique à une crise de légitimité ; 2) l'écart est saisissant entre les prescriptions des fabricants et la pratique policière : bien que conçues comme des armes défensives, permettant de maintenir à distance un adversaire, les forces de l'ordre en font un usage offensif, disproportionné, terrorisant voire tortionnaire - et parfois létal, comme l'exemplifient dramatiquement les décès de Rémi Fraisse, Zineb Redouane et Steve Maia Caniço.
Ceci n'empêche pas l'Etat et les industriels du secteur d'employer la rhétorique humanitaire pour booster un marché juteux tourné vers l'exportation (chapitre III). L'opacité des contrats et l'intraçabilité des armes jettent l'ombre sur l'utilisation de matériel de fabrication française par des régimes dictatoriaux : le gaz lacrymogène français d'Alsetex et les Flash-Balls de Verney-Carron ont ainsi servi à réprimer les populations au Bahreïn, en Tunisie et au Congo.
L'intensification de la répression "non létale" a engendré de nouvelles pratiques d'autodéfense populaire, qui font l'objet du chapitre suivant : de la recension des blessés et leur politisation à travers des appels au désarmement de la police, à la protection des manifestants via un équipement de circonstance, l'activité des streets medics, la solidarité et l'inventivité au sein des cortèges, etc.
Paul Rocher montre comment ces pratiques sont en retour criminalisées par l'Etat. L'ultime chapitre replace l'usage des armes non létales dans le cadre d'un durcissement autoritaire de l'Etat qui cherche à imposer complètement son agenda néolibéral, longtemps freiné par la résistance populaire. Le recours à un arsenal d'origine militaire pour régler les conflits politiques domestiques, loin de correspondre à un adoucissement du maintien de l'ordre, apparaît ici comme le corollaire de la suspension des procédures démocratiques en France.
-
Pour la Palestine comme pour la Terre : Les ravages de l'impérialisme fossile
Andreas Malm
- La Fabrique
- 5 Février 2025
- 9782358722919
La pulvérisation de Gaza par Israël depuis le 7 octobre 2023 n'est pas seulement une crise humanitaire, c'est aussi une catastrophe environnementale, et l'une et l'autre forment la nouvelle phase d'une longue histoire de colonisation et d'extraction de combustibles fossiles qui remonte au xix e siècle. Dans ce livre, Andreas Malm soutient qu'une véritable compréhension de la situation actuelle nécessite une analyse de l'assujettissement de la Palestine à l'impérialisme fossile sur le long terme. Il revient sur des moments d'articulation spécifiques entre la destruction de la Palestine et l'affermissement de l'économie responsable du réchauffement climatique. En 1840, la victoire des Anglais à Saint-Jean d'Acre sur les troupes ottomanes, obtenue grâce à la force de frappe des bateaux à vapeur, ouvre la région aux appétits extractivistes. Quelques décennies plus tard, la mise en pratique de la déclaration Balfour, qui prévoie l'établissement de populations juives en Palestine, fut conduite avec l'objectif de sécuriser les intérêts de l'Empire britannique dans la région où d'importants gisements pétroliers avaient été découverts. Aujourd'hui, le gaz naturel est devenu un pilier de l'économie israélienne, une des clés de son intégration régionale. Davantage qu'aux manoeuvres des lobbys, le soutien occidental aux menées expansionnistes de l'État d'Israël depuis 1947 doit surtout à la volonté partagée par les puissances (et les compagnies pétrolières) de préserver l'ordre pétrolier. Un ordre pour lequel les vies des Palestinien·nes, qui n'ont ni plateformes pétrolières ni pipelines, sont sacrifiables, comme celles de nombreuses victimes de l'inaction climatique à travers le monde : la destruction de la Palestine et celle de la terre se déroulent au grand jour.