La narratrice, née dans les années 1970, a passé son enfance auprès d'une mère envahissante, amère et négative. À l'adolescence, l'univers mental de la jeune fille sage et effacée se dérègle. Elle devient obèse, se réfugie dans la lecture, engage une correspondance avec un écrivain qu'elle finit par rencontrer. Brève rencontre : déçu, l'écrivain ne perçoit pas l'être humain caché sous l'épaisseur de la graisse.
Elle prend alors une décision qui aura de grandes conséquences : elle va devenir Genica, une jeune fille svelte et différente, débarrassée de ses complexes, inattaquable. Une nouvelle vie commence, mais jusqu'à quand ?
L'univers d'Amina Danton est très étrange et prenant. Le roman développe un charme glacial pour nous faire partager la solitude de la narratrice, sa mise à l'écart volontaire. La détresse ne s'y exprime jamais par la plainte mais par une distanciation ironique, qui laisse percer un fort désir de vivre. Comme la Nadja d'André Breton, la narratrice est toujours " là où on ne l'attend pas " : personne en effet ne l'attend, sinon elle-même, ce double rêvé et patiemment construit dans la solitude.