À propos

En dépit de l'absence de vestiges (les plus anciens tatouages conservés de corps momifiés datent de 3000 ans avant J.-C.), plusieurs indices semblent accréditer l'idée que l'homme a pris son propre corps pour premier support de la peinture. Malgré la richesse et l'extraordinaire variété des décorations corporelles dans toutes les sociétés dites «primitives», il est possible de déterminer certaines fonctions générales nettement distinctes?: Les peintures corporelles, qui ont un caractère éphémère, et qui sont associées à des fêtes, des cérémonies, des pratiques magiques. Elles nous font pénétrer dans le domaine du sacré, c'est-à-dire de la transgression rituelle des tabous. Aussi manifestent-elles des dispositions psychiques qui, dans la culture occidentale, sont réprimées ou affectées d'un caractère psychotique. Les marques les plus durables, par tatouage ou scarification, qui équivalent à une inscription sur le corps de l'ordre culturel de la communauté et de la situation sociale des individus. Avec l'invention de l'écriture et la constitution des États, l'inscription est transférée du corps des individus à une peau plus anonyme?: le parchemin. Le corps, pour être désormais intact, n'en est pas moins l'objet de retouches visant à l'assujettir à sa propre image: cosmétique, maquillage et opérations esthétiques de toute nature. La séduction joue sur la limite entre l'occultation et l'aveu de ces artifices. Cependant, la marque corporelle est délibérément assumée dans certains domaines marginaux?: le tatouage des forçats, des aventuriers, des prostituées, le maquillage des acteurs et des clowns, le grimage des enfants, etc. L'évolution de la. peinture moderne peut être interprétée comme la réactivation anti-illusionniste de l'épiderme de la toile. De fait, au terme de cette évolution, le corps est à nouveau assumé dans sa fonction de support originel de la peinture, notamment dans les mouvements du Body Art et du Transvestisme.


Sommaire

Généralités
Le corps préhistorique
Le corps sauvage
Le stade du miroir
La résurrection de la chair
L'exemption du sens

Rayons : Arts et spectacles > Généralités sur l'art > Essais / Réflexions / Ecrits sur l'art


  • Auteur(s)

    Michel Thévoz

  • Éditeur

    L'Atelier Contemporain

  • Distributeur

    Belles Lettres

  • Date de parution

    20/10/2023

  • Collection

    Studiolo

  • EAN

    9782850350962

  • Disponibilité

    Disponible

  • Nombre de pages

    192 Pages

  • Longueur

    16 cm

  • Largeur

    11.5 cm

  • Épaisseur

    1.3 cm

  • Poids

    170 g

  • Diffuseur

    L'Entrelivres

  • Support principal

    Grand format

Infos supplémentaires : Broché  

Michel Thévoz

Historien de l'art, conservateur au Musée cantonal des Beaux-arts de Lausanne de 1955 à 1975. En 1976, il est à l'initiative de la création de la Collection de l'Art Brut à Lausanne dont il prend la direction jusqu'à sa retraite en 2001. Professeur honoraire à l'Université de Lausanne, Michel Thévoz a publié une vingtaine d'ouvrages, parmi lesquels, à La Différence, Requiem pour la folie, Art brut psychose et mediumnité, Le miroir infidèle (Éditions de Minuit, 1996), et L'esthétique du suicide (Minuit 2003) ainsi que de nombreux articles concernant principalement l'Art Brut.

empty