Ce livre propose de rendre compte du succès international des sitcoms d'animation américaines, et de comprendre comment elles modifi ent et infl uent l'espace public du débat politique dans les sociétés démocratiques occidentales actuelles.
La sitcom d'animation est un lieu d'observation de choix des grandes problématiques que soulèvent les rapports politique/média, public/privé, humour/dérision, etc ...Elle apparaît comme un espace de liberté médiatique exceptionnelle, dans la mesure où, parée de tous les attributs de la contre-culture, de la dérision et de l'enfance, elle place le téléspectateur-citoyen dans la position du joueur, dans un espace d'expérimentation des possibles politique. Il y a donc bien un enjeu important à suivre les mutations de ce genre pour prendre la mesure des débats réels qui agitent nos sociétés et pour appréhender les nouveaux visages et masques du et des politiques.
Reposant sur l'étude de trois sitcoms d'animation emblématiques, South Park, Les Griffi n, Les Simpson, cet ouvrage fait l'état des lieux de la sitcom d'animation américaine, de ses grandes caractéristiques formelles et de son histoire, pour tenter d'esquisser une cartographie du genre.
Une étude empirique tente de cerner les rapports que chacune de ces séries entretient avec la question politique. La problématique, qui se dégage de cette analyse, relève des renégociations des territoires assignés au politique, et conduit à observer la manière dont s'interpénètrent désormais sphère publique et privée.
Se trouve également convoquée, la question de la politique comme spectacle. Il s'agit alors de comprendre l'articulation entre sitcoms d'animation et public, et d'apercevoir la dimension culturelle du débat politique actuel. Un grand trait émerge: celui du divertissement, sont alors élucidées les composantes du divertissement dans le politique tel qu'il est traité par les sitcoms d'animation.
Ce livre positionne fi nalement les sitcoms d'animation dans les nouveaux espaces du politique et pose l'hypothèse qu'elles doivent leur succès à leur capacité à investir l'espace de liberté que constituait autrefois le carnaval. Un carnaval qui ne se vit plus dans les rues mais dans l'espace convoité du prime-time.