" Je me rappelle aussi l'instant où j'ouvrais la fenêtre de ma chambre, où je sentais toute la force tranquille des trois cours d'eau confluant à la proue de la presqu'île, où je me disais que j'habitais le plus bel endroit du monde et que si, dans cet endroit, on avait pu connaître une vie sans crainte, sans contrainte, sans plainte, ç'aurait été le paradis.
" Marie prend le train, depuis l'Angleterre, pour retrouver Jérôme, son frère, à Troisrives, la maison de famille dont ils viennent d'hériter. Marie profite de ce retour pour mettre de l'ordre dans sa vie. Elle évoque le souvenir de son père autoritaire, de sa mère sacrifiée, de sa soeur, qu'elle n'a réellement découverte que sur le tard, et de son frère, Jérôme, de qui elle fut si proche, avant qu'il ne quitte la Belgique pour les USA...
Michèle Vilet offre avec Troisrives un texte d'une grande musicalité, au rythme tantôt paisible tantôt haletant. L'évocation des arts et de la nature, face au poids des souvenirs de Marie, de ses secrets et de ses souffrances, crée au sein du roman une sorte d'alchimie. La magie opère, et nous sortons de la lecture de Troisrives avec des images précieuses.