C'est un lieu commun de dire que la télévision a évolué en 50 ans d'histoire ; on parle d'archéotélévision, de néotélévision et de post-télévision, ou plus simplement, il y a la télévision de grand-papa, celle de papa et celle du fiston. La télévision des années 1950 à 1970 a été fort importante dans l'évolution des mentalités et on n'insistera pas assez pour dire qu'il s'agit là d'un des éléments marquants de la Révolution tranquille. On associe la télé des années 1980 à la télévision de l'intimité, celle des talkshows et des grands téléromans de Lise Payette ou de Janette Bertrand.
Mais, c'est maintenant l'ensemble du modèle de la télévision de masse qui est en train de se transformer, et cela grâce aux nouvelles technologies, à l'usage généralisé d'Internet, au changement des habitudes des téléspectateurs, à l'industrialisation et à la mondialisation des industries culturelles. La tendance à la production personnalisée ou amateure se précise, car il existe toute une série d'outils d'autoproduction, car tout le monde peut devenir producteur, grâce au téléphone mobile photographique, au caméscope, au magnétophone miniature, aux blogues, aux SMS, etc., qui sont à la portée de tous. Nous sommes à l'ère du cyber-journalisme, des réseaux sociaux conviviaux (le Web 2.0) et des jeux vidéo en ligne à multijoueurs.
Reste que la télévision demeure un média important, mais c'est un média qui se conjugue au je, une sorte de confessionnal à aire ouvert où l'on raconte son histoire, où l'auditoire veut qu'on lui fasse voir le vrai et l'authentique, comme dans La vraie histoire des Lavigueur. Le téléspectateur a soif de réalisme dans les téléréalités, même s'il s'agit de jeux. Bref, la télévision lui permet de rêver le présent.