Durant 17 années, Albert Bataille, célèbre chroniqueur judiciaire pour Le Figaro, rend compte des procès les plus importants de l'époque. Il suit notamment, avec un vif intérêt, ceux des anarchistes dont les actions spectaculaires font trembler la France des années 1890 : Ravachol, bien sûr, mais également Vaillant qui lança une bombe dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale, Henry, qui fit sauter le café Terminus de la gare Saint-Lazare, ou encore Santo Caserio, assassin du Président de la République Sadi Carnot lors de son passage à Lyon.
Autant de personnages qu'il devient possible de côtoyer, presque charnellement, dans l'intimité du prétoire. On y découvre la personnalité des accusés, leur humour ou leur cynisme, les réactions du public, les arguments avancés par la défense et le détail d'affaires très variées.
À travers les récits d'audience d'une dizaine d'anarchistes, célèbres ou oubliés, sans concession mais sans acharnement non plus, Albert Bataille nous fait découvrir, dans un style enlevé, les personnalités, les réseaux et aussi l'état d'esprit de l'époque, jusqu'à cette incroyable démonstration de misogynie face à Louise Michel.
Voici donc rendu au lecteur tout un ensemble d'éléments, souvent subjectifs, qui permettent de mieux comprendre à la fois le mouvement anarchiste, dans ses motivations et son organisation, et le fonctionnement de la justice en cette deuxième moitié de XIXe siècle.