Héros de la Seconde Guerre mondiale, pionnier et martyr de la Résistance, mort pour son pays. Le nom d'Honoré d'Estienne d'Orves est un symbole de la France Libre.
Des rues, des places, un navire de guerre portent aujourd'hui le nom d'Honoré d'Estienne d'Orves. Ils éveillent dans la mémoire des Français le souvenir du jour où il tombait sous les balles allemandes avec deux compagnons d'armes, Maurice Barlier et Yan Doornik, premiers fusillés de la France Libre.
Rien, pourtant, dans l'éducation d'Honoré d'Estienne d'Orves, ne le prédestinait à cette décision de rupture avec l'ordre établi qu'il prend le 9 juillet 1940, en quittant son navire de l'escadre française basée à Alexandrie. Rien, hormis cette volonté farouche de poursuivre le combat partout où cela est possible. Avec un petit groupe de marins et d'officiers, il rejoint les camps d'entraînement de l'armée britannique à Ismaïlia, puis à Aden. Il rallie ensuite l'Angleterre et le noyau qui se constitue autour du général de Gaulle. Affecté au 2e bureau des Forces navales françaises libres, il met sur pied des réseaux de renseignements en France occupée et établit des liaisons radio clandestines avec Londres. Dans la nuit du 22 au 23 décembre 1940, il débarque à la Pointe du Raz. Il se rend à Nantes et à Paris, où il multiplie les contacts et organise des sous-réseaux. Mais un mois plus tard, l'opérateur radio venu avec lui d'Angleterre le trahit et dit tout ce qu'il sait aux hommes de l'Abwehr, le service de renseignement de l'état-major allemand. Alors commence le calvaire...
Les carnets et lettres d'Honoré d'Estienne d'Orves ont été publiés en 1950. À cette époque, les enquêtes relatives aux faits de résistance n'étaient pas terminées et l'accès aux documents restait difficile. L'ouvrage présenté aujourd'hui est le recueil des dernières lettres, du journal et des cahiers de captivité d'Honoré d'Estienne d'Orves, présenté par ses enfants.